DU de Neuropsychologie: Approche clinique et

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DU de Neuropsychologie: Approche clinique et théorique
2006/2007
Exploration clinique de la mémoire
V. Hahn-Barma
Psychologue-Neuropsychologue
Centre de Neuropsychologie &
Hôpital de la Salpêtrière
Objectifs

Confirmer ou infirmer la présence de troubles
mnésiques

Situer le déficit :
– dans quel système se situe-il ?
– Quels sont les processus touchés ?

Déterminer si les troubles sont isolés ou s’intègrent
dans un tableau neuropsychologique plus complexe
Méthodologie
Les capacités mnésiques ne s’explorent jamais de
manière isolée. Il est nécessaire d’effectuer :
1. un entretien psychologique
2. un bilan neuropsychologique global
Dans le but de :
1. d’évaluer les éventuels facteurs aggravants qui
peuvent entraîner des erreurs d’interprétation
2. choisir l’outil le mieux adapté au problème du
patient
Les principaux systèmes de la mémoire humaine
Systèmes
• PROCÉDURAL
Autres termes
• Non déclaratif
Sous-systèmes
• Habilités motrices
Récupération
• Implicite
• Habilités cognitives
• Conditionnement simple
• Apprentissage associatif simple
• PRS
• Non déclaratif
• Forme visuelle des mots
• Implicite
• Forme auditive des mots
• Descriptions structurales
• SEMANTIQUE
• Générique
• Implicite
• Factuel
• Connaissances
• EPISODIQUE
• Personnel
• Explicite
• Autobiographique
• Mémoire des évènements
• PRIMAIRE
• Mémoire de travail
• Visuelle
• Auditive
• Explicite
Systèmes de mémoire
à long terme
Système
Sémantique
La mémoire sémantique est épurée
du contexte. C’est le savoir général
sur le monde (langue, concepts,
catégories, règles, faits historiques..)
C’est l’accumulation d’épisodes
identiques qui, répétés, finissent par
former une connaissance détachée de
son contexte : cette connaissance
devient alors générique.
Système
Episodique
La mémoire épisodique ou contextuelle
est de nature autobiographique avec
aspect temporo-spatial (c’était quand ?
C’était où ?) très fort. Le souvenir n’est
récupérable qu’avec son contexte de
survenue (spatial ou temporel). Un
même évènement vécu par 2
spectateurs va être enregistré dans
deux contextes différents ce qui fait la
spécificité de cette mémoire.
Evaluation du système épisodique
Système épisodique
Mémoire Rétrograde
Autobiographique
Mémoire
Antérograde
La mémoire Rétrograde Autobiographique
2 composantes
Une année, nous avons
recueilli un chien abandonné
Ce jour là il faisait un temps
splendide, nous étions sur
la plage en compagnie de
ma cousine qui portait un joli
chapeau de paille….
Tous les ans nous
partions en vacances
au mois d’août à St
Malo….notre location
se situait rue
Levavasseur…..
Sémantique
Personnelle
Episodique
Pur
La mémoire Antérograde
Son déclin est rare et la trace est forte par le niveau de traitement en profondeur.
Plusieurs aspects :
✦ l’apprentissage
✦ le stockage
✦ la récupération
✦ la reconnaissance
Présentation des différentes
épreuves mnésiques
1) Système Episodique
 Mémoire Rétrograde Autobiographique
 Mémoire Antérograde
2) Système Sémantique
Le système épisodique
Les épreuves de
Mémoire autobiographique
AMI, Kopelman et al. 1989
TEMPau, Piolino et al. 2000
Evaluation du Système Episodique
Mémoire Rétrograde Autobiographique
Quelles questions peut-on être amené à se poser ?
– Quel est le gradient temporel ?
– dissociation entre les souvenirs purement épisodiques et
sémantiques personnels ?
– confabulation ?
– dyschronologie ?
Les épreuves de Mémoire Rétrograde
Autobiographique
Recherche d’une dissociation
épisodique/sémantique personnelle
Etude précise de l’aspect
purement épisodique
Recherche d’un gradient
temporel précis
Questionnaire de Kopelman
TEMPau
TEMPau
AMI ou Questionnaire de Kopelman
Présentation
Évaluation de 3 périodes de la vie :
– Section 1 : Enfance (à partir de l’âge de 6 ans)
 Connaissances sémantiques personnelles
 Evènements autobiographiques
– Section 2 : Début de l’âge adulte
 Connaissances sémantiques personnelles
 Évènements autobiographiques
– Section 3 : Vie récente
 Connaissances sémantiques personnelles
 Evènements autobiographiques
Kopelman MD. 1994. The autobiographical memory interview (AMI) in
organic and psychogenic amnesia. Memory, 2, 211-235.
Questionnaire de Kopelman

Pour chaque tranche de vie, des détails sont demandés :
–
–
–
–
Les dates des diplômes, du mariage, de la naissance des enfants, …
Le nom de camarades de classes, de professeurs
L’adresse du domicile, de l’école
Noms d’amis, de collègues, de témoins de mariage,…
Deux vérifications possibles :
– Contrôle par un membre de la famille (biais des tranches de vie)
– Contrôle par une nouvelle passation du questionnaire à 15 jours
d’intervalle (bonne indice pour les confabulations)
Questionnaire de Kopelman
Propriétés
– Deux types de souvenirs sont évalués :
 Connaissances sémantiques personnelles (dates, noms,
adresses, etc...)
 Évènements purement autobiographiques
Limites
– Gradient temporel imprécis pour les sujets âgés
– Effet plafond chez les sujets normaux
– Questions trop variables selon les tranches de vie
TEMPau, Piolino et al. 2000
5 périodes d’encodage
4 thèmes de rappel de périodes
3.
6.
0-17 ans
18-30 ans
> 30 ans
5 dernières années
8.
12 derniers mois
8 items spécifiques pour cette dernière
période :
- Noël
- Été
- mois dernier
- semaine dernière
- avant-hier
- dernières heures
3.
4.
5.
4.
5.
6.
une rencontre
événement scolaire puis professionnel
Déplacement ou voyage
Evènement familial
TEMPau
Propriétés
 Exploration précise des aspects purement épisodiques avec appréciation
de l’état de conscience :
 Jugement « Se souvenir » ou « conscience autonoétique » : Récupération
consciente de l’apprentissage avec l’ensemble des détails contextuels
(perception, émotions,)
 Jugement « Savoir » ou « conscience noétique » : sentiment de familiarité,
de connaître sans récupérer le contexte d’apprentissage

Le TEMPau est basé sur un modèle cognitif (Modèle de Conway, 1992)

Méthodologie plus rigoureuse :
– Vérification plus précise des souvenirs par un rappel indicé dans un
ordre chronologique aléatoire
– Mêmes thèmes abordés pour chaque tranche de vie
– Normes disponibles
Problèmes posés par l’évaluation de
la Mémoire Autobiographique
L’analyse des résultats n’est pas simple, elle nécessite

d’avoir un contrôle dans l’entourage pour valider les données
(tout en sachant qu’il sera parfois nécessaire d’avoir plusieurs
contrôles selon les périodes de vie explorées)

ou refaire passer le questionnaire à distance

L’ accès direct aux souvenirs autobiographiques purement
épisodiques d’autrui est quasiment impossible.
Le système épisodique
Les épreuves de
Mémoire Antérograde
•Echelle de Mémoire MEM III
•RL/RI 16 items
•Test d’apprentissage de Californie
Evaluation de la mémoire antérograde
Quelles questions peut-on être amené à se poser ?
–
–
Quels sont les processus mnésiques touchés ?
1. Encodage
2. Stockage
3. Récupération
Existe-il une dissociation visuo-verbale ?
Les étapes de la mémorisation
Stimulus
Encodage
Mémoire à CT
Stockage ou
Consolidation
mémoire à LT
Récupération
Accès aux
informations
stockées
Rappel du
stimulus
Les épreuves de Mémoire antérograde
Recherche d’une dissociation
visuo-verbale
Distinction Stockage/EncodageRécupération
Recherche de troubles subtils,
aspects dysexécutifs de la
mémoire
Echelle clinique de Mémoire
MEM III
Test de Grober & Buschke
Test d’apprentissage de
Californie
Échelle clinique de Mémoire MEM III
Référence Bibliographique
Wechsler, D. Échelle clinique de mémoire de Wechsler-3ème édition. ECPA.2001.
Présentation
Echelle composite de 11 Subtests dont 5 sont optionnels permettant le calcul
de 8 indices :
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
Indice
Indice
Indice
Indice
Indice
Indice
Indice
Indice
de Mémoire immédiate (I. auditif Im. + I. visuel Im.)
auditif immédiat
visuel immédiat
de Mémoire Générale (I.auditif Dif. + visuel Dif.+ recon. Aud. Dif)
auditif différé
visuel différé
de reconnaissance auditive différée
de Mémoire de travail
Échelle clinique de Mémoire MEM III
Propriétés




Evaluation de l’encodage, du stockage et de la récupération.
Intérêt pour mettre en évidence des dissociations :
- visuo/verbale
- court terme/long terme
Bon étalonnage : 12 tranches d’âge de 16 à 86 ans
Bon outil d’évaluation dans le cadre des expertises médico-légales.
Limites
Durée de passation très longue (2 h) non adaptée à la pratique courante
type consultation de Mémoire.
Les étapes de la mémorisation évaluées par le MEM III
Indice de Mémoire Générale
• Indice auditif différé
• Indice visuel différé
• Indice de reconnaissance auditive verbale
Encodage
Indice de Mémoire Immédiat
• Indice auditif immédiat
• Indice visuel immédiat
Stockage
• Indice de reconnaissance
auditive verbale
• reconnaissance
Récupération
Reconnaissance de visages MEM III
Présentation
Présentation de 24 visages un par un pendant 2 sec.
Visages d’adultes, d’enfants, représentatifs de toutes les cultures
(contrairement à l’épreuve de Warrington).
Reconnaissance immédiate sur une série de 48 visages présentés un par un
(avantage par rapport à l’épreuve de Warrington qui imposait du choix
multiples d’où un effet plafond).
Le stockage à long terme est évalué par une nouvelle épreuve de
reconnaissance après 30 minutes de délai.
Reconnaissance immédiate
Short Recognition Memory test for faces
Short Recognition Memory test for faces
RL/RI 16 items
(Van der Linden et al., 2004)
4 planches de 4 mots = 16 items
Spécificité de la procédure
Dites moi et montrez moi
quel est le vêtement
Dites moi quel était
le vêtement
Encodage renforcé
Encodage contrôlé
Encodage sémantique
et visuo-spatial
RIM
La profondeur de l’encodage
facilite le rappel différé
(Craik & Locart, 1972)
Chaque mot non rappelé
immédiatement est
systématiquement reproposé
jusqu’à réussite de l’encodage.
RL/RI 16 items (Van der Linden et al.,2004)
Deux composantes dans l’évaluation
Frontale
Hippocampique
Etapes d’encodage & de
récupération
Etape de Stockage
Mesurées par :
Mesurées par :
- Rappel indicé immédiat
- Réactivité aux indices
-Rappel libre
- Rappel différé
Déficit de la mémoire verbale de type hippocampique
Identification
16 / 16
Rappel indicé immédiat
16 / 16
Rappel libre
12 / 48 (5+3+4)
Rappel total (libre + indicé)
24 / 48 (7+9+8)
Réactivité à l’indiçage
33 %
Intrusions
24
Rappel libre différé
2 / 16
Rappel total différé
6 / 16
Intrusions
12
Reconnaissance
15 / 16
Fausse reconnaissance
1
Discrimination
96%
Profil mnésique des patients MA probable à différents
stades (Tounsi et al., 1999)
Test de Gröber &
Buschke
Sujets témoins
Age moyen = 70.8
NC (années) =
10.8
Patients MA
MMS
> 25
Patients MA
MMS
22- 25
Patients MA
MMS
18-21
Rappel indicé
immédiat /16
15,85
(0,36)
12,71
(2,12)
11,53
(2,75)
9,12
(3,63)
Rappel libre 3
essais /48
30,15
( 4,01)
7,84
(5,14)
7,58
(5,51)
4,42
(3,39)
Total des rappels
libres + indicés
/48
46,9
(1,12)
28,29
(9,21)
26,40
(8,65)
17,88
(9,63)
Réactivité aux
indices de rappel
%
94,0
(7,2)
52,7
(19,4)
47,4
(16,9)
31,5
(19,2)
1,82
(2,99)
23,9
(18,0)
20,8
(14,5)
26,5
(20,9)
100
91,84
87,25
82,7
Intrusions %
Discrimination %
Définition du sd amnésique de type hippocampique
(Dubois et Albert, 2004)

Rappels libres pauvres malgré un bon encodage des informations
(encodage renforcé et contrôlé)

Rappels totaux (libre + indicé) déficitaires en raison d’une aide
inefficace ou insuffisante de l’indiçage

Nombreuses intrusions

Atteinte des capacités de reconnaissance (fausses reconnaissances)
RIM
Spécificité de la procédure
Rappel libre = x / 16
Avec indices = x / 16
Rappel libre = x / 16
Avec indices = x / 16
Rappel libre = x / 16
Avec indices = x / 16
Total rappel libre = x / 48
Total RL+RI = x / 48
20 min
Rappel libre différé = x / 16
Avec indice différé = x / 16
Les étapes de la mémorisation évaluées par le
RL/RI 16 items
Rappel total 3 essais
Réactivité aux indices de rappel
Rappel différé total (consolidation)
Encodage
Rappel indicé Immédiat
Stockage
Récupération
Rappel libre/rappel indicé
Reconnaissance
Test de RL/RI 16 items
Propriétés
 seule épreuve proposant le contrôle strict de l’encodage
 L’indiçage catégoriel proposé pour les mots non rappelés permet de distinguer un
trouble du stockage d’un trouble de la récupération
 Présence d’une forme parallèle permettant le suivi
 épreuve adaptée aux démences légères corticales et sous corticales
 Etalonnage disponible : 19-89 ans
Limites
 probable effet plafond pour les hauts niveaux culturels épreuve peu sensible aux
troubles mnésiques discrets (forme 48 items à privilégier)
 Le renforcement de l’encodage ne permet d’évaluer les capacités
d’encodage spontané (aspect plus écologique)
Le test d’apprentissage de Californie
Delis,DC, Kramer, JK, Kaplan, E, et al. The California verbal
learning test, Research Ed. New York: Psychological
Corporation, 1987.
Adaptation française réalisée par B. Deweer (publication
prochaine prévue aux ECPA)
Test d’apprentissage verbal de Californie
Une liste de course est à mémoriser « la liste de courses du Lundi »
-
16 mots de 4 catégories sémantiques différentes (non précisé au patient) sont
présentés comme liste de course du Lundi (A) à mémoriser sur 5 essais de
rappels libres
-
apprentissage d’une liste interférente (liste B de course du mardi) de 16 mots
de 4 catégories sémantiques différentes dont 2 communes à celle du Lundi
(non précisé au patient)
-
rappel à court terme de la liste du Lundi en “libre” et en indicé”
rappel à long terme (20’ de délai) de la liste du Lundi en “libre” et en indicé”
-
-
reconnaissance sur choix multiples (mots de la liste B, prototypes de
catégories sémantiques liste A, phonétiquement similaires, neutres)
Test d’apprentissage verbal de
Californie
Liste du Lundi
















Tenailles
Raisin
Veste
Cannelle
Abricots
Muscade
Cravate
Perceuse
Ciboulette
Mandarines
Burin
Manteau
Romarin
Prunes
Rabot
Gilet
Liste du Mardi
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
Marmite
Framboise*
Merlan
Citron*
Louche
Persil*
Cabillaud
Estragon
Ananas*
Rouget
Passoire
Paprika*
Cerises*
Limande
Cumin*
spatule
Test d’apprentissage verbal de Californie
Propriétés
 Évaluation des différents aspects de la mémoire :
– Courbe d’apprentissage
– mise en place de stratégies de regroupements sémantiques et/ou sériels
– sensibilité à l’interférence proactive
– efficacité de l’indiçage
– consolidation à long terme
– capacités de discrimination
 très sensible aux troubles mnésiques discrets liés à un trouble dysexécutif
Limites
 non adapté aux troubles mnésiques sévères pour son effet plancher
 non adapté aux petits niveaux culturels
 Absence de formes parallèles en français
Etalonnage
 de 13 à 89 ans sur 7 tranches d’âges . Publication prochaine de B. Deweer.
Les étapes de la mémorisation évaluées par test
d’apprentissage verbal de Californie
Rappel total 5 essais
Rappel indicé différé (consolidation)
Encodage
Non contrôlé
Essai 1 liste Lundi
Stockage
Rappel indicé à court
terme et à long terme
Reconnaissance
Récupération
Les épreuves de mémoire
sémantique
 Appariements de mots et d’images
 Dénomination et identification d’objets et de visages
célèbres
 Fluences verbales
Les 2 grandes voies de traitement visuel
Ungerlieder & Mishkin, 82
Voie Ventrale
occipito-temporale
ou
Voie du What
Accès aux savoirs généraux sur
les objets
imagerie visuelle nécessaire
Voie Dorsale
occipito-pariéto-frontale
ou
Voie du Where
Accès aux représentations
liées à la fonction
(‘représent-actions’ des
gestes et de l’utilisation
des objets)
Les 2 grandes voies de traitement visuel
Ungerlieder & Mishkin, 82
Reconnaissance d’objets
vivants
Reconnaissance d’objets
manufacturés
Voie ventrale & dorsale
voie ventrale
Différence entre un vase et
une cruche
différence entre tigre et lion
Nécessité d’un accès à la fonction
en complément de la visualisation
Nécessité d’une visualisation
Les 2 grandes voies de traitement visuel
Ungerlieder & Mishkin, 82
Catégories de vivants: Aspect perceptif important (différence entre un lion
et un tigre par exemple), nécessité d’un discrimination visuelle.
Catégories des non vivants: la fonction est plus importante que la
visualisation (différence entre un couteau et une hache par ex).
Evaluation du système sémantique
Quelles questions peut-on être amenés à se poser ?
– S’agit-il d’un trouble de l’accès aux connaissances
sémantiques ?
– S’agit-il d’une atteinte du stock des connaissances
sémantiques ?
 Si oui,
 s’agit-il d’une atteinte dépendant de la modalité ?
L’atteinte est-elle évocatrice d’une atteinte temporale G
ou D ou bilatérale ?
 Existe-t-il un déficit catégorie-spécifique ?
Les épreuves de Mémoire Sémantique
Distinction atteinte temporale
Gauche/Droite
Distinction
Atteinte du stock/défaut d’accès
Recherche d’une dissociation
visuo-verbale
Recherche d’un défaut catégorie
spécifique
Identification de visages célèbres
Identification d’objets
 Appariement mots/définitions, fluences
 Appariements images/dénomination
Appariements de mots
Appariements d’images
Fluences verbales
Dénomination d’images
Dessins de mémoire
Fluences verbales
Intérêt pour mettre en évidence un déficit catégorie spécifique.
Donc ne pas se limiter à des grandes catégories mais
également à des sous catégories .
Exemples (batterie J;Hodges)
-
3 catégories d’animaux (animaux terrestres, marins, oiseaux)
-
3 catégories d’objets manufacturés (objets ménagers, véhicules,
instruments de musique)
Reconnaissance de visages célèbres
Thèse de S. Belliard, 2004
Batterie de visages célèbres adaptée de David et al., 1999
Présentation
20 visages célèbres et 20 visages inconnus sont présentés
7.
Jugement de familiarité (décision connu/inconnu)
8.
Identification par questionnaire
Propriétés
Sensible à l’atteinte temporale externe droite
Jugement de gravité du trouble (familiarité respectée ou non)
Bonne distinction Anomie/perte des connaissances sémantiques
Limites
- Epreuve nécessitant une mise en jour régulière des visages choisis et des
normes pour chacun d’eux très dépendant de l’actualité
Décision de familiarité (Belliard, 2004)
Questionnaire sémantique
(Belliard, 2004)
1) Est -il mort ou vivant?
mort
vivant
JSP
2) Quelle est sa nationalité ?
française
anglaise
belge
3) Quelle est sa profession :
politicien
présentateur
chanteur
4) Quel événement a marqué sa vie ?
le décès d’un de ses fils
le décès de sa femme
cancer de la prostate
BATTERIE SEMANTIQUE DU
GRESEM
Sophie Auriacombe, Serge Belliard, Annik Charnallet, Valérie
Hahn-Barma, Helgard Kremin, Nicolas Le Carret, Béatrice
Lemesle, Sandrine Le Moal,Florence Mahieux, Olivier
Moreaud, Danièle Perrier-Palisson, François Sellal, Hervine
Siegwart
1.
Dénomination d’images Déno100 adaptée
 20 objets vivants
 20 objets manufacturés
2.
Questionnaire sémantique concernant les images de
la déno40:
 Sur entrée verbale
 Sur entrée visuelle
3.
Appariements sémantiques (40 images)
 Sur entrée verbale
 Sur entrée visuelle
BATTERIE GRESEM
DENOMINATION DE 40 IMAGES
20 VIVANTS
 20 NON VIVANTS

BATTERIE GRESEM
QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE SUR
LES 40 IMAGES
ENTREE MOTS
 ENTREE IMAGES

ENTREE VERBALE
ENTREE VISUELLE
SCIE
QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Est-ce que c’est utilisé par les coiffeurs
Est-ce que ça s’utilise dans la cuisine
Est-ce que ça a une partie est en métal
Est-ce que ça sert à étaler du plâtre
Est-ce que certains modèles sont électriques
Est-ce que ça sert à couper du bois
O
O
O
O
O
O
N
N
N
N
N
N
ENTREE VERBALE
ENTREE VISUELLE
ARROSOIR
QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
un ustensile de cuisine
que ça peut être en plastique
qu’on s’en sert pour faire les courses
que ça contient de l’eau
que ça sert à faire le thé
que c’est utile pour les fleurs
O
O
O
O
O
O
N
N
N
N
N
N
ENTREE VERBALE
ENTREE VISUELLE
ANANAS
QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
qu’on peut manger sa peau
que c’est rouge
que ça pousse dans les pays chauds
que c’est apprécié aussi pour son jus
que ça a un noyau
que ça se découpe en tranches
O
O
O
O
O
O
N
N
N
N
N
N
ENTREE VERBALE
ENTREE VISUELLE
LEZARD
QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
Est-ce
que
que
que
que
que
que
ça aime le soleil
c’est dangereux
ça a des poils
ça vit dans l’eau
ça vit en France
c’est rapide
O
O
O
O
O
O
N
N
N
N
N
N
BATTERIE GRESEM
APPARIEMENTS SEMANTIQUES
POUR LES 40 IMAGES
20 MOTS
 20 IMAGES

LEZARD
LUNE
SOLEIL
SCIE
GATEAU
BRANCHE
ARROSOIR
FLEUR
CACTUS
ananas
râpe
couteau
Présentation de cas Mme P
V. Hahn-Barma
Centre de Neuropsychologie & du Langage
Hôpital de la Salpêtrière
Mme P. (1)
Mme P. est âgée de 57 ans, droitière, de niveau CEP.
Mariée, 2 enfants.
Elle est secrétaire à mi-temps dans une entreprise de maçonnerie.
La patiente se plaint de sa mémoire et plus particulièrement de ne
plus maîtriser le sens des mots, d’oublier les noms propres.
Ces troubles sont apparus il y a trois ans suite à une Anesthésie
Générale en 1998 et s’aggraveraient progressivement d’après la
patiente et son époux.
La patiente est parfaitement autonome et conserve son activité
professionnelle.
Mme P. (2)
ATCD personnels : aucun
ATCD familiaux : sa mère a présenté une maladie d’Alzheimer
Examen neurologique : normal
Scanner cérébral : Atrophie Temporale Gauche
Mme P
Mme P
Mme P. (3)
Son discours est fluent, elle répète à plusieurs reprises et
avec une certaine anxiété qu’elle continue à travailler, à faire
son ménage, sa cuisine et du jardinage.
Elle présente des troubles de la compréhension tout au long
de l’entretien ; se montre perplexe face à certains mots,
demandant ce que le mot signifie…insistant sur le fait
qu’avant elle savait ce que cela voulait dire.
A l’entretien son discours reflète l’intégrité de son système
Épisodique. Elle donne beaucoup de détails sur ses activités
quotidiennes, sur ses enfants et petits enfants.
Elle est parfaitement orientée dans le temps et dans l’espace.
Mme P. (4)
Efficience Cognitive Globale
MMS = 25/30 (perd des points dans la sphère auditivo-verbale)
 Orientation temporo-spatiale : 9/10

Mémoire
Système mnésique épisodique (voir vidéo)
Mémoire rétrograde autobiographique : 5/5
Mme P. (5)
Mémoire Antérograde
 Mémoire à court terme
– en modalité verbale
 Encodage déficitaire aux 3 mots du MMS : 1/3
 Empans chiffrés direct : 5
inversé : 4
– En modalité visuelle :
 Empans visuo-spatiaux direct :5
inversé : 5
 Reconnaissance des 25 visages de Warrington :

21/25
Mémoire épisodique à long terme
– en modalité verbale
 Apprentissage des 3 mots du MMS :
– Rappel des 3 mots : 2/3
– Rappel différé des 3 mots : 3/3 (donne la fonction mais
pas le mot : cigare = je ne fume jamais)
– en modalité visuelle
 Rappel de la figure de Rey : Type III, 13,5/36
Mme P. (6)
Système sémantique

Connaissances didactiques
– Automatismes verbaux : 1/40

Stock lexical
–
–
–
–
–
–
–
Vocabulaire de Binois-Pichot : 2/44
Définitions de mots : échec mais aide possible par le système
épisodique (abeille = cire d’abeille , araignée = toile d’araignée)
Appariement sémantique de mots PTT : 13/20
Lecture de mots irréguliers : dyslexie de surface
Dictée de mots irréguliers : dysorthographie de surface
Fluence verbale : très pauvre




Animaux : 7 (réduction aux animaux comestibles)
Animaux terrestres : 8 (animaux comestibles + oiseaux)
Animaux marins : 7 (poissons comestibles + fruits de mer)
Fruits : 8 ; Fleurs : 5 ; véhicules : 6 ; S : 2

Mme P. (7)
Connaissances concernant les visages célèbres
–
–

Dénomination de visages célèbres : 3/35
Identification de visages célèbres : 16/35
Connaissances concernant les couleurs
–
–
Dénomination de couleurs : normale
Reconnaissance d’attributs couleurs : 20/23 (cygne
orange, camion de pompiers jaune ou bleu, pingouin noir
& rouge)
– Évocation d’attributs couleurs : 8/18

Connaissances concernant les objets
– Dénomination d’images : 8/35
– Identification des images : 16/35
Mme P. (8)

Connaissances concernant les objets (suite)
– Dessins sur commande : déficit catégorie-spécifique
 Non vivants : bonne préservation des objets usuels
 Vivants : atteinte spécifique de cette catégorie même pour les
animaux courants
– Appariement sémantique PTT : 16/20

Connaissances concernant le geste (système
sémantique de l’action)
– Imitation de gestes réflexifs : normaux
– Gestes symboliques : échec en évocation et en
reconnaissance mais pas en imitation
– Pantomimes : normaux
Mme P.(9)
Dessins sur commande d’objets non vivants
Mme P. (10)
Dessins sur commande d’objets vivants
Mme P. (11)
Activités visuo-spatiales
Copie
de la figure de Rey : normale
Activités visuo-perceptives
Reconnaissance de couleurs : normale
 Appariement de visages de Benton : normal
 copie d’une figure complexe Rey : normale

Fonctions exécutives
BREF
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–
–
–
–
–
= 9/18
Similitudes : 0/3
Fluence verbale : 0/3
Comportement de préhension : 0/3
Séquences motrices : 3/3
Consignes conflictuelles : 3/3
Go no go : 3/3
Mme P. (12)
Conclusion du bilan neuropsychologique
Profil neuropsychologique d’une démence sémantique :
 Atteinte du système mnésique sémantique au premier plan :
– Atteinte du stock des connaissances sémantiques sur entrée verbale et
visuelle :
Réduction du stock lexical
Réduction des connaissances didactiques
Agnosie associative concernant les objets, les couleurs et les visages
célèbre
 Atteinte du système sémantique de l’action



Préservation du système épisodique
 Préservation des activités praxiques et visuo-perceptives
 Syndrome dysexécutif non associé à une anosognosie.

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