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OBLIGATIONS
Monde Risques : Globalement, les rendements des emprunts d’État (qui concernent en majorité les
marchés développés de référence) sont encore trop faibles selon nous. La forme plutôt plate des
courbes de taux et la faiblesse extrême des rendements limitent considérablement le potentiel de
performance, et les primes d’échéance sont quasi nulles. Si la relance budgétaire est remise au
goût du jour, il est possible que le récent revirement soudain des rendements persiste. Dans un tel
scénario, nous ferions toutefois preuve de prudence.
Facteurs positifs : Les emprunts d’État offrent toujours des avantages en termes de diversification
des portefeuilles et réduisent la volatilité. Les forces motrices d’une « stagnation séculaire » sont
aussi relativement puissantes (vieillissement de la population, faiblesse de la productivité et des
investissements) et la réserve mondiale d’actifs dits sûrs est limitée. Ce qui laisse à penser que
la normalisation des rendements obligataires pourrait prendre plusieurs années. Enfin, si les bons
du Trésor américain indexés sur l’inflation (TIPS) nous semblent toujours attractifs par rapport aux
obligations nominales des pays développés, l’écart s’est resserré après la hausse des points mort
d’inflation.
États-Unis Risques : Le marché du travail américain atteint le plein emploi (ou s’en approche), tandis que
l’inflation sous-jacente progresse. Les perspectives d’un plan de relance budgétaire aux États-Unis
devraient en outre stimuler les tensions inflationnistes et augmenter les volumes d’émissions de
bons du Trésor. Avec des rendements toujours bas (et des rendements réels qui le sont encore plus),
nous préférons sous-pondérer cette classe d’actifs et privilégier les actifs dits risqués.
Facteurs positifs : Un assouplissement de la politique monétaire pourrait favoriser la classe d’actifs
sur le court à moyen terme si la croissance américaine déçoit ou si l’inflation, après avoir progressé,
venait à stagner. Cela étant, le marché anticipe d’ores et déjà un environnement monétaire très
accommodant. Les emprunts d’État conservent un avantage en termes de diversification, aspect
important dans un environnement de volatilité.
Royaume-Uni Risques : Les perspectives de performance des Gilts (Bons du Trésor britanniques) demeurent très
modestes. Bien qu’il soit toujours très probable que l’économie britannique ralentisse au cours des
prochains trimestres, toute nouvelle compression des rendements sera certainement compensée
par une hausse de l’inflation après la chute récente de la livre sterling, et éventuellement par une
croissance supérieure aux attentes.
Facteurs positifs : Au vu des risques entourant la croissance, le Royaume-Uni va probablement
maintenir une politique monétaire très accommodante pendant un certain temps.
Zone euro Risques : Les obligations du cœur de l’Europe nous paraissent surévaluées. Le principal risque est
que la BCE procède au retrait progressif de son plan d’assouplissement quantitatif après décembre
2 0 1 7.
Facteurs positifs : La prolongation du programme d’achats d’actifs de la BCE jusqu’à décembre
2017 peut offrir un nouveau soutien au marché sur le court terme. Parallèlement, les tensions
inflationnistes sous-jacentes et les anticipations d’inflation à long terme dans la région restent
extrêmement modestes, ce qui devrait permettre de maintenir une politique monétaire ultra-
accommodante pendant encore un certain temps.
Japon Risques : Avec des rendements presque négatifs jusqu’à l’échéance 10 ans, les emprunts d’État
japonais nous paraissent surévalués. L’assouplissement quantitatif actuellement en place est un
facteur de soutien, mais la BoJ pourrait revoir son engagement à maintenir les rendements à
10 ans aux niveaux actuels, et compte tenu des achats déjà très importants de JGB («Japanese
Government Bonds»: emprunts d’Etat japonais), la Banque devra peut-être faire incursion sur
d’autres classes d’actifs pour continuer d’assouplir sa politique.
Facteurs positifs : Le nouveau dispositif de « contrôle de la courbe des taux » mis en place par la
BoJ va atténuer la volatilité et réduire le risque de hausse des rendements à court terme. Dans le
même temps, le Gouverneur de la Banque centrale, Haruhiko Kuroda, a fait savoir que les réductions
de taux pourraient être amenées à jouer un rôle central dans les prochaines décisions de l’institut
d’émission.
Marchés
émergents Facteurs positifs : Selon nous, le rendement offert par les emprunts d’État des marchés émergents
les rend attractifs par rapport aux emprunts d’État des marchés développés. De plus, nous pensons
que les devises des marchés émergents vont continuer de s’apprécier durablement, ce qui conforte
notre décision de ne pas couvrir cette position.
Risques : Les écarts de rendement de l’univers des titres de créance des marchés émergents
risquent de se creuser dans un contexte de durcissement de la politique monétaire américaine.
Les obligations des pays émergents dont les besoins de financement externe sont importants sont
particulièrement en danger. Les obligations sensibles aux échanges commerciaux sont quant à elles
soumises au risque d’un protectionnisme renforcé.