1 z Healthcare Executive • N°53 • 2010
De quel point de vue le
KWS de l’UZB se
distingue-t-il le plus des
autres dossiers médicaux
électroniques?
«Les dossiers médicaux électroniques ont
connu toute une évolution. Alors que la
génération précédente de ces systèmes se
basait sur le dossier médical disponible en
version papier, comme une documentation
passive et post hoc des actes cliniques, les
applications modernes, comme le KWS
(Klinisch WerkStation) de l’UZB, s’inspirent
bien plus de la «dynamique» des processus
cliniques et de leur planification proactive.
Travailler dans un hôpital, et surtout à l’UZ
Brussel avec son service d’urgences
trépidant, donne parfois l’impression de
«combattre dans une zone de guerre». Peut-
être pas sur le lieu de travail même, où l’on
vise à calmer l’activité. Mais d’autant plus
pour le management, qui doit maintenir
constamment l’équilibre entre une santé
financière – de l’hôpital en tant qu’entreprise
– et la santé des patients.
Le KWS gère les flux d’informations des
processus clés d’un hôpital, à savoir ceux
dans lesquels le patient occupe une place
physique centrale, et est examiné, traité et
soigné par de nombreux médecins et
infirmiers, le personnel paramédical et des
techniciens. Seule une bonne orchestration
permet d’apporter un peu de quiétude dans
ce qui deviendrait rapidement une foire
d’empoigne. Au sein de ce chaos, le KWS
fournit une partition, les managers donnent
la mesure – chacun à son propre niveau et le
personnel sur le lieu de travail joue la portée
qui lui a été assignée.
Cette orchestration se base sur des modules
de planification et de commande au niveau
de l’hôpital. A chaque activité sont associés
des exécutants possibles, des services, des
pièces, des appareils et les heures possibles
auxquelles elle peut être exécutée. La série
d’activités est fixée dans le temps pour
chaque patient, en fonction des
interdépendances entre les différentes
activités. Cela se traduit, dans chaque
service, par des agendas et des listes de
travail complétés, qui harmonisent, à leur
tour, le fonctionnement des services.
Et bien entendu, ces processus en cours
d’exécution génèrent toutes sortes
d’informations qui sont collectées par
rapports électroniques, “rich media data” et
formulaires électroniques afin de servir de
base aux décisions suivantes et donc, à la
série suivante d’activités à planifier. A
chaque instant, chacun sait ce qui s’est
passé, quels en étaient les résultats, quelles
sont les conclusions et ce qui est encore
planifié.
Voilà pourquoi je compare volontiers le KWS
de l’UZB à un GPS, plus précisément avec un
GPS de la médecine «en action».
Si la planification des
activités constitue le
noyau du KWS, comment
se traduit-elle du point
de vue technique?
«Le KWS est constitué de trois “couches”: la
couche utilisateur qui vise un accès
utilisateur cohérent et simple, la couche
d’application qui assure la cohérence de la
HE0284F_2010
La station de travail clinique
(KWS): le GPS du moteur
économique de l’hôpital en
action
Entretien avec le Pr Dr Ir Rudi Van de Velde
CIO UZ Brussel, VUB
Le Pr Dr Ir Rudi Van de Velde, CIO de l’Universitair Ziekenhuis Brussel
(UZB), est l’inspirateur de la station de travail clinique, qui mène
à bien tous les processus cliniques dans cet hôpital tertiaire très
fréquenté. À l’occasion de sa présentation sous le titre de «La Station
de Travail Clinique, le “GPS” du moteur économique de l'Hôpital», lors
de la conférence Med-e-Tel 2010 au Luxembourg le 15 avril 2010, nous
lui avons demandé d’expliquer les rapports entre les principales idées
de son invention.
Hospital Management