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Spé TES, rationalisation des activités sociales, mai juin 2009
spontanés. Cependant, cette rationalisation ne touche pas l’ensemble des chrétiens au Moyen Age, car la
confession leur permet d’éviter de surveiller trop strictement leurs comportements. Ainsi, c’est en se retirant dans
un monastère (cad hors du monde) que les moines mènent une vie rationalisée, en fonction d’une morale
ascétique.
Avec la Réforme protestante, c’est l’ensemble des croyants qui doit mener une vie ascétique rationalisée. L’ascèse
n’est donc plus « hors du monde, mais « à l’intérieur du monde ».
Q5 : Question 15 du doc 7 p 116.
Q6 : En quoi la conduite des protestants fut-elle propice au développement du capitalisme ?
Remarque : Weber n’ignore pas le rôle joué par des facteurs économiques et matériels dans le développement et
l’expansion du capitalisme mais insiste surtout sur l’influence des facteurs religieux notamment des valeurs
développées par les protestants dans la diffusion de ce qu’il nomme « l’esprit du capitalisme »
B. L’Etat : expression de la rationalité dans le domaine politique.
La rationalisation touche le pouvoir (défini par le fait que certains individus ont la capacité d'imposer leur volonté
aux autres).Pour Weber, la domination est fondée sur la légitimité: le pouvoir n'est accepté que s'il apparaît comme
légitime (pouvoir auquel on consent, auquel on acquiesse, que l’on ne conteste pas dans son principe).
1) Les types de dominations légitimes. 9 p 117
Weber distingue trois idéaux types de domination légitime :
- L'autorité traditionnelle repose sur la tradition. Elle est considérée comme ayant toujours existé.
L'autorité traditionnelle s'accorde avec des sociétés préindustrielles.
- L'autorité charismatique repose sur la croyance dans la grâce personnelle, dans les qualités
exceptionnelles d'un individu. Le chef est obéi en fonction du prestige qu'il exerce sur les autres hommes.
- L'autorité légale-rationnelle est celle des Etats modernes. Elle est le résultat du processus de
rationalisation appliqué au domaine du pouvoir. Elle repose sur un ensemble de règles de droit logiquement
assemblées faisant l'objet d'un consensus. Elle est donc fondée sur la loi.
Dans le cas d'une domination rationnelle, un individu obéit à un second car celui-ci a légalement le droit de lui
donner un ordre spécifique. L’obéissance à un autre individu passe avant tout par l'obéissance à une loi votée
selon des procédures elles-mêmes légales.
Q7 : Question 19 du doc 9 p 117
2) La bureaucratie.
La bureaucratie est une seconde concrétisation de la rationalisation des activités sociales. C’est une forme
d’organisation qui repose sur une forme de domination légale-rationnelle.
La pratique de ce type de domination ne se fait pas sans l'apparition d'une bureaucratie.
La bureaucratie est l'idéal type de domination rationnelle.
Dans le cadre de l'analyse sociologique, l'usage de cette notion est différent de la considération commune où la
bureaucratie est synonyme d'inefficacité et de tracasseries administratives.
Pour Weber, la bureaucratie est une forme d'organisation typique des sociétés modernes, fondée sur la
rationalisation. Elle constitue l'instrument le plus adapté à l'application des règles qui fondent la domination légale-
rationnelle. Cette forme d’organisation s’est développée parce qu’elle s’est avérée historiquement plus efficace que
les formes antérieures. Cette efficacité s’explique par l’objectivité et la rationalité des tâches ou des fonctions qui
les rend tout à la fois prévisibles (pcq régulières), calculables (pcq formalisées) et indépendantes des personnes
chargées de les accomplir.
L'idéal type de la bureaucratie se définit par les traits suivants :
- il existe une division du travail et une coopération permanente entre des individus qui occupent chacun une
fonction l'activité et la coopération entre acteurs productifs reposent sur des règles formalisées connues et
respectées par tous les intervenants.
- chaque fonction est occupée par une personne dont la compétence est reconnue
l'organisation est
hiérarchisée, mais chaque agent bénéficie d'un statut qui lui confère une autonomie relative vis-à-vis de ses
supérieurs. Chaque agent du système bureaucratique est contrôlé dans l'exercice de son activité par un
supérieur hiérarchique.
- les fonctions sont impersonnelles
Elles sont confiées à des agents sélectionnés pour leur compétence selon
des critères objectifs (diplômes, concours). Il est possible de faire carrière et de connaître une promotion dans
l'organisation. Les agents de l'organisation ne sont pas propriétaires de leur fonction et ne peuvent la
transmettre. Il existe une séparation complète entre vie professionnelle et vie privée
- à chaque fonction sont associées des tâches précises
les fonctions de chacun sont rigoureusement définies
et spécialisées.
- la bureaucratie a ses propres ressources et une rétribution est prévue pour chaque fonction.
La forme la plus pure de bureaucratie est évidemment l'administration publique mais Weber remarque
que ce modèle d'organisation ne se limite pas aux seuls pouvoirs publics, mais se trouve généralisée à l'ensemble
du secteur privé, qu'il s'agisse d'associations, de partis politiques ou d'entreprises individuelles. Il juge cette
évolution positive car il estime que cette forme d'organisation est plus efficace que celle qui prévalait auparavant
et qui était fondée sur des relations personnelles et inégalitaires.