WEBER
PROGRAMME OFFICIEL
Max Weber
Lien avec le programme de tronc commun
Concepts que les élèves doivent
connaître
Actualité de la pensée de l’auteur et
prolongement.
En conclusion
La rationalisation des activités sociales
Action sociale, rationalité en finalité,
rationalité en valeur, bureaucratie,
désenchantement du monde
Rationalité limitée
CONCEPTS LIES A WEBER (concepts qu’il faut savoir définir)
Action sociale, action rationnelle en finalité, rationalité en valeur, bureaucratie, désenchantement du monde, action rationnelle en valeur,
action traditionnelle, action affective, domination traditionnelle, domination charismatique, domination légale rationnelle, capitalisme, éthique
protestante, esprit du capitalisme, rationalité limitée, cercle vicieux de la bureaucratie
PROBLEMATIQUES CENTRALES (questions les plus souvent posées en première question)
Qu’est-ce qui caractérise le processus de rationalisation des activités sociales ?
Expliquez en quoi pour Weber le capitalisme constitue une forme de rationalisation des activités économiques ?
Comment la rationalisation des activités sociales a pu favoriser l’essor du capitalisme ?
En quoi la bureaucratisation est-elle une forme de rationalisation des activités sociales ?
LES PROLONGEMENTS CONTEMPORAINS (questions les plus souvent posées en troisième question)
La rationalité des actions sociales ne connaît-elle aucune limite ?
Le fonctionnement rationnel de la bureaucratie est-il toujours efficace ?
RESUME DE LA THESE DE MAX WEBER
Max Weber (1864-1920) est l’un des pères fondateurs de la sociologie. Son œuvre est orientée dans de multiples directions, les rapports
entre le religieux et le capitalisme dans « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », l’analyse des phénomènes politiques, du droit ou de
l’économie. Mais un point commun uni son œuvre celui d’essayer de comprendre la modernité. Pour Weber le trait dominant de cette modernité
c’est la rationalisation des activités sociales.
La marche de Weber repose sur ce que l’on appelle l’individualisme méthodologique. Contrairement à Durkheim, il pense que la
société est le produit des actions et (des interactions) individuelles, c’est en comprenant le sens de ces actions sociales que l’on peut comprendre le
fonctionnement de la société. Mais qu’est-ce qu’une action sociale ? C’est pour lui tous les comportements dont le sens est orienté par rapport à
autrui, que cet autrui soit un individu un groupe ou un autrui « abstrait » Dieu, la Nation…Il construit alors une catégorisation de ces actions
sociales à travers quatre idéaux-types. En premier lieu les actions traditionnelles, celles formées par le poids des habitudes, de « l’éternel hier »,
ensuite les actions affectives, celles qui dérivent de l’émotion ou des passions (le coup de foudre, le crime passionnel). Ni l’une ni l’autre de ces
actions ne font l’objet d’une réflexion. En revanche la troisième catégorie, celle des actions rationnelles en valeur, (défendre son honneur, sa
liberté ou sa patrie,..) présente manifestement une forme de rationalité. En effet le but est clairement définit et les individus vont mettre en œuvre
les moyens les plus appropriés pour l’atteindre. Cependant ces actions ne sont pas pleinement rationnelles, car elles ne font pas de comparaison
entre les finalités (on ne transige pas avec l’honneur, la liberté,..). La dernière catégorie, celle des actions rationnelles en finalité, représente la
forme la plus élaborée de la rationalisation. Non seulement les moyens sont mis en balance pour en déterminer les plus appropriés, mais les fins
sont également comparés entre elles (faut-il sacrifier sa vie à sauver son honneur ?) et surtout les conséquences secondaires de ses actions sont
étudiées (comment vont réagir les autres ?) et intégrées dans l’élaboration de l’action des individus. Selon Weber, ces actions (la stratégie militaire,
le calcul économique de l’homo-oeconomicus..) ne cessent de se développer dans tout les domaines de la vie sociale, c’est la rationalisation des
activités sociales.
Aucune sphère de la vie sociale n’échappe à ce processus, les arts (l’harmonie et le contrepoint en musique ou la perspective centrale en
peinture), la religion, le droit mais surtout le domaine économique et celui des organisations. Mais ces comportements nouveaux, ces idées
nouvelles ne « naissent pas comme des fleurs », elles heurtent de plein fouet et parfois avec violence, les traditions, le sacré, les habitudes acquises.
Comment ces comportements rationnels peuvent-ils se développer ? Weber dans son célèbre essai « L’éthique protestante et l’esprit du
capitalisme » prend comme terrain d’analyse le développement du capitalisme et ce lui de son esprit.
Le capitalisme ne doit pas être confondu avec la soif de l’or ou la passion de la richesse mais comme un système dans lequel ces passions
sont au contraire « domptées » et organisées par des règles rationnelles. Il s’agit d’organiser des conditions stables et reproductibles
d’enrichissement. Le calcul rationnel, la prévision, la comptabilité et les règles de la propriété individuelle doivent s’y imposer. La recherche de la
rentabilité passe par la libération du travail qui devient une marchandise dont le coût (le salaire) justifie qu’on l’utilise de la manière la plus
efficace possible. Le système capitaliste a aussi la capacité d’accepter les connaissances rationnelles issues de la science sous forme de progrès
technique et des nouvelles pratiques, si elles sont efficaces économiquement, même si elle choque les valeurs anciennes (cf. hier le droit de
s’assurer sur la vie ou aujourd’hui de vendre ses organes). Mais ces nouvelles règles pour s’imposer comme des fondements de l’organisation
économique suppose le développement d’une éthique particulière : un véritable esprit du capitalisme. Weber en donne une illustration fameuse en
citant le sermon de Benjamin Franklin. Ce sermon met en évidence les traits principaux de l’esprit capitaliste, valorisation du travail et de
l’épargne, honnêteté, goût pour l’accumulation, mode de vie ascétique… Or ces valeurs vont trouver dans l’éthique protestante un terrain
d’élection. Weber montre que l’éthique des sectes protestantes qui se développent au 16ème siècle, est finalement très proche des valeurs
capitalistes, le protestantisme en s’étendant va donc favoriser la diffusion des idées capitalistes dans tout le Nord de l’Europe, contribuant à faire
basculer le monde occidental dans la modernité économique.
Dans le domaine des organisations, les entreprises, les administrations publiques, les associations vont elles aussi subir une
rationalisation de leur fonctionnement, c’est la bureaucratisation. Ce processus n’a rien à voir avec le sens commun (paperasserie, inefficacité..),
il désigne le fait que le pouvoir au sein des organisations s’élabore de plus en plus selon un mode de domination légal rationnel. Ce n’est plus
simplement la férence à la tradition ou à une personnalité charismatique qui légitime l’exercice du pouvoir mais la référence à des règles de
droit. L’idéal-type de cette bureaucratisation est illustré selon Weber par le fonctionnement des administrations publiques. Les fonctions sont
ouvertes à tous mais n’appartiennent à personne. Le recrutement se fait par concours la base des compétences et des diplômes des candidats.
L’avancement repose sur des critères objectifs et le contrôle s’exerce sur chacune de ces fonctions par une autorité supérieure (exemple la cour des
comptes en France, ou l’inspection générale des services dans la police ..). Au fur et à mesure du développement de la rationalisation on assiste à
un désenchantement du monde, les anciennes croyances cèdent le pas devant la progression de l’esprit rationnel.
La magie, les traditions, le sentiment religieux s’effacent peu à peu. Le monde est-il « meilleur » pour autant lorsque le don,
l’irrationnel, le merveilleux s’effacent au profit des « eaux glacées du calcul égoïste » ? Par ailleurs la raison ne se révèle pas une valeur en soi,
Hiroshima, la Shoah, sont des expériences de destruction de l’humanité pensées de manière très rationnelle. Le doute s’installe alors devant
l’impuissance de la raison à mettre fin à l’histoire et à la barbarie. Il faut donc penser sur quelle base construire des sociétés post-moderne. « Le
XXI ème siècle sera spirituel ou ne sera pas » disait André Malraux, mais de quoi sera fait cette spiritualité ? (enfin ça, ce ne sont que quelques
réflexions personnelles qui n’engagent pas Weber...)
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