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Spé TES, rationalisation des activités sociales, mai juin 2009
CHAPITRE VIII : LA RATIONALISATION DES ACTIVITES SOCIALES
SELON MAX WEBER
INTRO : PRESENTATION
Sociologue allemand (1864 1920).
Fondateur de la sociologie allemande et considéré plus généralement comme un des pères de la sociologie.
L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905.
L’œuvre majeure de Weber est Economie et Société qui, inachevée à sa mort en 1920, paraîtra à titre posthume.
Dans cet ouvrage, il y définit en particulier, pour ce qui nous préoccupe dans ce chapitre, l’action sociale, les
différentes formes de domination et la bureaucratie.
Contexte :
Les changements qui ont lieu durant le XIXème siècle et au début du XXème siècle déstabilisent un
fonctionnement de la société fondée sur la tradition et la religion. Les sociologues qui côtoient alors ses
bouleversements vont s’interroger sur le sens, les causes et les conséquences de cette modernité qui se met en
place dans les sociétés occidentales industrielles. Max Weber fait partie de ceux-là avec Emile Durkheim
Sa démarche sociologique :
Sa sociologie est une science qui va se focaliser sur l’action des individus. Sa sociologie est qualifiée de
compréhensive : le sociologue cherche à comprendre le comportement des acteurs et le sens qu’ils donnent à
leurs actions individuelles pour expliquer les phénomènes sociaux. Il cherche à comprendre la manière dont les
individus perçoivent la signification de leurs actions.
Max Weber est donc un précurseur de « l’individualisme méthodologique » - approche sociologique qui
soutient que les phénomènes sociaux résultent des actions individuelles.
La philosophie de sa démarche s’oppose donc à celle d’Emile Durkheim.
Max Weber (Individualisme méthodologique)
Emile Durkheim (Holisme)
L’action sociale est le résultat des décisions prises par les
individus.
Chaque individu donnant un sens à son action.
Il part de l’individu pour comprendre la société.
Les phénomènes sociaux résultent de causes extérieures qui
s’imposent aux individus et influencent ainsi leurs actions.
C’est ce que l’on appelle le déterminisme (Holisme)
Un outil intellectuel précieux pour l’analyse : l’idéal-type.
Pour analyser les actions sociales, Max Weber va construire une représentation de la réalité, une image, une façon
de la concevoir afin de pouvoir élaborer des hypothèses et de les comparer à cette réalité.
On appelle cela un « idéal-type ». C’est une construction théorique obtenue en accentuant les traits
caractéristiques d’un phénomène social que l’on observe, en supprimant tout ce qui peut paraître accessoire.
ATTENTION : un idéal-type ne reflète pas fidèlement le réel mais il en facilite l’analyse.
EX : en économie, le modèle du marché de concurrence « pure et parfaite ». C’est un idéal-type qui permet de
rendre compte de la logique générale de l’offre et de la demande et de la comprendre mais ce n’est pas une
description rigoureuse de la réalité !
I/ Les sociétés modernes développent la rationalité.
Le concept de rationalisation :
Weber définit une action sociale comme un comportement volontaire dirigé vers autrui. Les sociologues,
aujourd’hui, parlent « d’interactions ». Pour weber, les actions sociales peuvent prendre quatre formes. Weber
définit donc quatre idéaux-types d’actions en fonction du sens de ces actions ; les idéaux-types signifient ici : «
l’ensemble des bonnes raisons » d’agir de telle ou telle manière ; on en distingue quatre :
- Action guidée par la tradition : action influencée par les coutumes ou une croyance de longue date.
- Action guidée par l’affection : action influencée par les sentiments (réaction instinctive, ex : gifle).
L’individu a une faible conscience du sens qu’il donne à son action.
- Action rationnelle en valeur : l’action ne vise pas un résultat concret, mais la conformité aux idéaux ou aux
valeurs de l’acteur. (elle ne tient pas compte des résultats positifs ou négatifs qu’elle peut avoir).
- Action rationnelle en finalité : l’acteur choisit des moyens adaptés pour parvenir aux buts poursuivis ; il va
raisonner et calculer afin d’atteindre le mieux possible un objectif compte tenu des moyens disponibles.
L’individu a une forte conscience du sens qu’il donne à son action.
Ainsi, on pourra parler d’action rationnelle à chaque fois qu’un individu agit en ayant fortement conscience du sens
qu’il donne à ses actes.
Q1 : Entourez les réponses appropriées qui permettent de caractériser chacun des deux types d’action rationnelle.
Type d’action
Evaluation des fins
Adaptation des moyens aux fins
Evaluation des conséquences
Rationnelle en valeur
Oui
Non
Oui
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Non
Oui
Non
Rationnelle en finalité
Oui
Non
Oui
Non
Oui
Non
La rationalisation des activités sociales caractérise le fait que les actions rationnelles en finalité prennent le pas sur
les actions traditionnelles.
Ainsi, pour Max Weber, la rationalisation est une valeur caractéristique de la modernité qui va orienter les activités.
Cette rationalisation est particulièrement présente dans les domaines scientifique, technologique et
économique. Toutefois, elle s’étend progressivement à l’ensemble des activités sociales. C’est une tendance de fond
des sociétés modernes. On peut ainsi constater une très forte extension de ce processus : le domaine économique
avec la division du travail par, la politique, le droit, l'éducation, l’art (écriture de la musique très codifiée). La
plupart des sphères de la vie sociale échappent aux logiques de l'habitude pour être dirigées par la logique du
calcul. Ce processus concerne même les rapports sociaux qui deviennent des rapports formels et impersonnels (EX :
le rapport entre le capitaliste et le salarié régi par des lois universelles et écrites : contrat de travail, loi sur les
conditions de travail, etc.).
Remarque : Agir rationnellement n’implique pas nécessairement que l’on choisisse les bons moyens, ni que l’on
parvienne à ses fins, car l’individu peut agir en situation d’incertitude, ne disposant pas forcément de toutes les
informations nécessaire permettant d’évaluer toutes les conséquences de ses actes. L’acteur peut également agir
en fonction d’une représentation subjective et fausse de la réalité, sa conduite n’en est pas moins rationnelle.
Capitalisme, rationalisation et « désenchantement du monde.
1) Capitalisme et rationalisation. Doc 6 p 116
Q1 : Questions 12 et 13 du doc 6 p 116.
Le développement du capitalisme va être un ex de rationalisation des activités sociales
L’esprit du capitalisme
Pour Weber le capitalisme n’est pas une « pulsion irrationnelle », n’est pas l'appât du gain qui est une disposition
banale mais…
Le capitalisme se caractérise par la recherche du profit (mesuré par la rentabilité du capital investi) et de
l’accumulation du capital mais ce but va être atteint à l’aide de moyens (organisation rationnelle du travail et de
la production) en organisant de façon méthodique les facteurs de production. Ce qui montre bien que le
capitaliste mène des actions rationnelles en finalité !
Il existe donc un esprit du capitalisme qui consiste à utiliser des ressources (le temps, le capital, le travail) de la
façon la plus efficace possible dans un but de rentabilité et d'accumulation (réinvestissement des gains) :
compta rigoureuse, dvpt du salariat qui permet à l’entrepreneur de baisser ses prix, d’augmenter son CA et
finalement d’augmenter son capital => rôle essentiel de la rationnalité.
2) Vers un désenchantement du monde.
La rationalisation donne un autre sens aux activités et modifie les relations humaines. Calcul et intérêt se substituent
aux relations affectives et communautaires. Elle va conduire à ce que Weber appelle le désenchantement du monde.
Annexe 1 : L’intellectualisation et la rationalisation croissantes ne signifient donc nullement une connaissance générale
croissante des conditions dans lesquelles nous vivons. Elles signifient bien plutôt que nous savons ou que nous croyons qu’à
chaque instant nous pourrions, pourvu seulement que nous le voulions, nous prouver qu’il n’existe en principe aucune puissance
mystérieuse et imprévisible qui interfère dans le cours de la vie : bref, que nous pouvons maîtriser toute chose par la prévision.
Mais cela revient à désenchanter le monde. Il ne s’agit plus pour nous, comme pour le sauvage qui croit à l’existence de ces
puissances, de faire appel à des moyens magiques en vue de maîtriser les esprits ou de les implorer mais de recourir à la
technique et à la prévision. Telle est la signification essentielle de l’intellectualisation.
M. Weber, Le savant et le Polotique (1921), UGE, 1963.
Q3 : Expliquez la phrase soulignée. (Vous comparerez sociétés traditionnelles et sociétés modernes)
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Pour ceux qui ont recours à la magie, les forces qui gouvernent le monde physique et le monde social sont au delà du réel, elles
échappent à sa connaissance raisonnée. L’homme ne peut maîtriser ces forces, au mieux, il peut s’y soumettre. La magie favorise
les comportements de soumission à des forces qui échappent au domaine d’action des hommes et fait aussi obstacle au dvpt de
la rationalité et de la science.
Selon Weber, l’avènement de la modernité en occident s’est accompagné « d’une intellectualisation du monde » et d’une
accélération du rejet des pratiques magiques. Progressivement, les hommes s’en remettent à la science pour comprendre et
maîtriser leur existence terrestre ainsi que leur environnement matériel et par la suit leur environnement social.
Tout doit pouvoir s’expliquer par des lois et être prévu.
Q4 : Que veut dire Weber quand il dit : « cela revient à désenchanter le monde » ?
Avec le dvpt de la science et de la technique, cad sous l’effet de la dynamique de la rationnalisation, les réalités ont
perdu leur caractère transcendant et leur signification magico-religieuse. Il y a dès lors un déficit du sens dans la
culture occidentale.
Désenchantement du monde (définition): déclin de la pensée magique, mythique ou religieuse (ou surnaturel) au
profit des formes de pensées rationalistes et scientifiques. Il veut montrer l'importance du principe d'explication
par rapport à l'interprétation mythique ou magique.
Ainsi, selon Weber, les sociétés contemporaines sont des sociétés rationnelles, désenchantées où le calcul et la
stratégie ont remplacé l'esprit religieux.
A. L’origine protestante du capitalisme. Doc 7 p 116
Max Weber établit un lien entre le protestantisme et le capitalisme : Il veut montrer que les valeurs religieuses
peuvent avoir influencé l’apparition du capitalisme moderne.
Pour lui, la réforme protestante a développé une certaine vision du monde, certaines valeurs qui
auraient permis l’apparition du capitalisme occidental. Il veut alors mettre en relation les affinités
entre attitude protestante et attitude capitaliste.
L’éthique protestante : les contraintes auxquelles doivent obéir les calvinistes :
Pour Calvin et ses disciples, le salut après la mort est une grâce divine qui doit se mériter ici-bas par des œuvres
concrètes.
Le croyant, pour bénéficier du salut doit mener une vie sur terre exemplaire car il ne peut bénéficier du sacrement
de la confession. Il doit remplir pour cela un certain nombre d’obligations :
- travailler de façon à contribuer à la gloire de Dieu (le travail est valorisé : c’est un moyen ascétique reconnu
car il évite de s’adonner aux plaisirs). L’oisiveté et la paresse sont condamnées ;
- ne pas dépenser en biens inutiles le fruit du travail épargner plutôt que de dépenser en biens somptuaires.
Le goût du luxe est proscrit ce qui mène à une vie austère, une vie exemplaire faite d’ascétisme (qualifie un style
de vie marqué par la frugalité c’est à dire la simplicité ; vie austère).
En Préalable, explication de la 1ère phrase du doc 7 : « l’ascétisme protestant, agissant à l’intérieur du monde ».
Les 1ers hommes qui aient rationalisés l’organisation de leur vie, guidés par des prescriptions éthiques (morales) sont
les moines. Leur but étant d’accéder au Salut éternel, ils acceptent de renoncer à certains de leurs comportements
spontanés. Cependant, cette rationalisation ne touche pas l’ensemble des chrétiens au Moyen Age, car la
confession leur permet d’éviter de surveiller trop strictement leurs comportements. Ainsi, c’est en se retirant dans
un monastère (cad hors du monde) que les moines mènent une vie rationalisée, en fonction d’une morale
ascétique.
Avec la Réforme protestante, c’est l’ensemble des croyants qui doit mener une vie ascétique rationalisée. L’ascèse
n’est donc plus « hors du monde, mais « à l’intérieur du monde ».
Q4 : Question 15 du doc 7 p 116.
Le protestantisme débarrasse l’entrepreneur capitaliste de toute mauvaise conscience puisque l’activité professionnelle est
voulue par Dieu. La richesse, si elle n’est pas un but en soi, peut être le produit de l’accomplissement professionnel.
L’ascétisme protestant a présenté l’acquisition des richesses comme voulu par Dieu. Cet enrichissement n’est pas une fin en
soi mais un signe qui montre que l’on est promis au salut éternel.
Q5 : En quoi la conduite des protestants fut-elle propice au développement du capitalisme ?faire schéma hachette p78
Les protestants mènent une conduite rationnelle pour arriver à leur objectif qui est le salut, la grâce de Dieu. Or ce
comportement rationnel qui consiste à travailler pour la Gloire de Dieu, à ne pas perdre son temps à des activités
futiles et à préférer l'épargne à la consommation (car le plaisir est répréhensible) va être une conduite nécessaire au
développement du capitalisme.
En effet, travailler rationnellement en vue du profit et ne pas dépenser le profit est par excellence une conduite nécessaire
au développement du capitalisme, car elle est synonyme de continuel réinvestissement du profit non consommé. Le croyant
adopte donc un comportement qui est favorable à l'essor du capitalisme. Cette rencontre entre éthique protestante et
esprit du capitalisme explique le décollage économique des pays de culture calviniste.
En quoi peut-on parler de comportement rationnel ?
Les protestants vont alors mener une existence rationnellement organisée conforme à leur croyance
rationalité en valeur.
c’est une conduite réfléchie qui n’est pas dictée par l’émotion ou la soumission aveugle à la tradition
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schéma : calvinisme : dogme de la prédestination => angoisse religieuse : suis-je l’élu ? => ascétisme intramondain
-libère le désir d’acquérir
-freine la consommation
Accumulation du capital et capitalisme.
Weber s’intéresse donc aux motivations provenant de la religion qui ont formé l’esprit capitaliste (on remarque ici sa
sociologie qualifiée de sociologie compréhensive : il a cherché à comprendre le comportement des acteurs et le sens
qu’ils donnaient à leurs actions individuelles). Il a voulu montrer la relation profonde qui existe entre les deux
représentations du monde. Il utilise pour cela la méthode de l’idéal-type et propose deux modèles qu’il va mettre en
parallèle : l’idéal-type de l’ascétisme protestant et celui de l’esprit du capitalisme. C’est alors qu’il constate que se
développe une doctrine (éthique) calviniste qui engendre une morale individuelle favorable à des conduites de type
capitaliste.
Remarque : Weber n’ignore pas le rôle joué par des facteurs économiques et matériels dans le développement et
l’expansion du capitalisme mais insiste surtout sur l’influence des facteurs religieux notamment des valeurs
développées par les protestants dans la diffusion de ce qu’il nomme « l’esprit du capitalisme »
B. L’Etat : expression de la rationalité dans le domaine politique.
L’Etat selon weber : conception sociologique : groupement politique qui dispose du monopole de la contrainte
physique légitime.
Qu’est-ce qu’un pouvoir légitime ? pouvoir auquel on consent, on acquiesce, que l’on ne conteste pas dans son
principe.
1) Les types de dominations légitimes. 9 p 117
Weber distingue trois idéaux types de domination légitime :
- L'autorité traditionnelle repose sur la tradition. Elle est considérée comme ayant toujours existé.
L'autorité traditionnelle s'accorde avec des sociétés préindustrielles.
=> Provient de l’autorité des coutumes : le patriarche ou le seigneur terrien fondent leur autorité sur cette légitimité.
- L'autorité charismatique repose sur la croyance dans la grâce personnelle, dans les qualités
exceptionnelles d'un individu. Le chef est obéi en fonction du prestige qu'il exerce sur les autres hommes.
=> Fondée sur le dévouement à un homme, qu’il soit prophète, chef de guerre, démagogue, homme qui a une personnalité
exceptionnelle (charisme)
- L'autorité légale-rationnelle est celle des Etats modernes. Elle est le résultat du processus de
rationalisation appliqué au domaine du pouvoir. Elle repose sur un ensemble de règles de droit logiquement
assemblées faisant l'objet d'un consensus. Elle est donc fondée sur la loi.
=> Fondée sur l’adhésion à un statut légal et aux règles qu’il établit. Le gendarme représente la légalité. Le président de la
Rep élu au SU.
Dans le cas d'une domination rationnelle, un individu obéit à un second car celui-ci a légalement le droit de lui
donner un ordre spécifique. L’obéissance à un autre individu passe avant tout par l'obéissance à une loi votée
selon des procédures elles-mêmes légales.
Q6 : Question 19 du doc 9 p 117
2) La bureaucratie.
La bureaucratie est une seconde concrétisation de la rationalisation des activités sociales. C’est une forme
d’organisation qui repose sur une forme de domination légale-rationnelle.
La pratique de ce type de domination ne se fait pas sans l'apparition d'une bureaucratie.
La bureaucratie est l'idéal type de domination rationnelle. Dans le cadre de l'analyse sociologique, l'usage de cette
notion est différente de son acception commune la bureaucratie est synonyme d'inefficacité et de tracasseries
administratives. Pour Weber, la bureaucratie est une forme d'organisation typique des sociétés modernes, fondée
sur la rationalisation. Elle constitue l'instrument le plus adapté à l'application des règles qui fondent la domination
légale-rationnelle. Cette forme d’organisation s’est développée parce qu’elle s’est avérée hisroriquement plus
efficace que les formes antérieures. Cette efficacité s’explique par l’objectivité et la rationalité des tâches ou des
fonctions qui les rend tout à la fois prévisibles (pcq régulières), calculables (pcq formalisées) et indépendantes des
personnes chargées de les accomplir. L'idéal type de la bureaucratie se définit par les traits suivants :
1. il existe une division du travail et une coopération permanente entre des individus qui occupent chacun une
fonction
l'activité et la coopération entre acteurs productifs reposent sur des règles formalisées connues et
respectées par tous les intervenants.
2. chaque fonction est occupée par une personne dont la compétence est reconnue
l'organisation est hiérarchisée,
mais chaque agent bénéficie d'un statut qui lui confère une autonomie relative vis-à-vis de ses supérieurs. Chaque
agent du système bureaucratique est contrôlé dans l'exercice de son activité par un supérieur hiérarchique.
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3. les fonctions sont impersonnelles
Elles sont confiées à des agents sélectionnés pour leur compétence selon des
critères objectifs (diplômes, concours). Il est possible de faire carrière et de connaître une promotion dans
l'organisation. Les agents de l'organisation ne sont pas propriétaires de leur fonction et ne peuvent la
transmettre. Il existe une séparation complète entre vie professionnelle et vie privée
4. à chaque fonction sont associées des tâches précises
les fonctions de chacun sont rigoureusement définies et
spécialisées.
5. la bureaucratie a ses propres ressources et une rétribution est prévue pour chaque fonction.
La forme la plus pure de bureaucratie est évidemment l'administration publique mais Weber remarque
que ce modèle d'organisation ne se limite pas aux seuls pouvoirs publics, mais se trouve généralisée à l'ensemble
du secteur privé, qu'il s'agisse d'associations, de partis politiques ou d'entreprises individuelles. Il juge cette
évolution positive car il estime que cette forme d'organisation est plus efficace que celle qui prévalait
auparavant et qui était fondée sur des relations personnelles et inégalitaires.
II/ Actualité de la thèse de Weber.
Objectifs :
S’interroger sur la permanence des débats sur la bureaucratie dans cette perspective, voir la thèse sur le
cercle vicieux de la démocratie ;
Montrer comment le concept de rationalité en valeur permet de rendre compte d’un certain nombre de
mobilisations collectives ;
S’interroger sur le renouvellement des réflexions sur la rationalité en présentant le concept de rationalité
limitée.
A. Les effets pervers de la bureaucratie
De nombreuses critiques nuanceront la conception weberienne de la bureaucratie comme modèle
d’efficacité. Des sociologues comme, comme le français Michel Crozier qui s’inscrit dans le prolongement des
travaux de l’américain Robert Merton ont insisté sur l’existence de véritables cercles vicieux démocratiques.
1- L’analyse de Robert Merton
1) Le ritualisme est une forme de routine et de conformisme. La bureaucratie engendre le ritualisme parce
que les individus doivent se conformer aux règles prescrites.
2) Le développement de ce ritualisme ne va pas être favorable à l’efficacité bureaucratique car les
bureaucrates vont alors considérer les règles comme des fins et non plus comme des
2- Le cercle vicieux bureaucratique (M. Crozier)
1) Quatre traits principaux de la bureaucratie vont générer un cercle vicieux pour M. Crozier :
- l’étendue des règles impersonnelles rien n’est laissé à l’arbitraire et à l’initiative personnelle ;
- la centralisation des décisions donc les décisions vont être prises par ceux qui ne connaissent pas
directement la situation de l’organisation
- l’isolement de chaque catégorie hiérarchique et la pression du groupe sur l’individu l’organisation est
composée de strates superposées communiquant peu entre elles et cet isolement est inséparable de la
pression du groupe, seul facteur de régulation des comportements en dehors des règles.
- Le développement des relations de pouvoirs parallèles les règles si développées soient elles n’éliminent
pas toutes les sources d’incertitude donc se développent des pouvoirs parallèle à la hiérarchie officielle.
2) La mise en place de règles impersonnelles et la centralisation des décisions ne permettent pas d’éliminer
toutes les incertitudes au sein d’une organisation ; « ces incertitudes vont être utilisées par les acteurs pour
accroître leur pouvoir. Ceux qui subissent le pouvoir vont alors réclamer de nouvelles règles génératrices de
nouvelles zones d’incertitude cf schéma sur le cercle vicieux bureaucratique.
Dans ce jeu incessant de lutte des pouvoirs, les objectifs initiaux de l'organisation sont souvent perdus de vue.
Ici encore, l’efficacité supposée de la bureaucratie, s’en trouve considérablement affectée.
Michel Crozier (1963) critique l'optimisme excessif de M Weber
- La bureaucratie est empreinte par les conflits de pouvoir entre les individus et les groupes,
Ce qui se traduit par des rétentions d'informations, facteurs d'inefficacité et de rigidité. Les
difficultés de communication sont utilisées par les agents pour renforcer leurs pouvoirs .Ce qui
suscite une nouvelle pression pour accroître la centralisation et l'impersonnalité.
- Il décèle cinq éléments essentiels de routine : l'ampleur des règles impersonnelles la
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