phrase commence par une majuscule et fini par un point ». Les enfants sont fiers de
pouvoir répéter cette phrase, car apprendre par cœur ce genre de choses c’est
« travailler », c’est « faire ce que la maîtresse demande ». Et ainsi de suite jusqu’à la
fin du Cycle III.
Comme le souligne Jacques Lévine : « Le sens qu’il (l’enfant) donne a son
histoire personnelle, familiale, sociale peut aussi bien jouer un rôle stimulateur
qu’inhibiteur par rapport aux investissements scolaires. »
La distanciation que l’élève
en difficulté met entre ce qu’il faut apprendre et le pourquoi il faut apprendre est
significative de la distance qu’il met entre être écolier et être élève. Pour apprendre
il faut donner du sens à ce qu’on apprend, pour être élève il faut donner un sens à
sa présence à l’école.
L’élève en difficulté n’arrive pas à s’approprier le savoir. Le sens qu’il donne
aux apprentissages l’en empêche. Les raisons inconscientes peuvent en être
diverses. Elles sont rarement identifiables par l’entourage. Ce qui reste visible, ce
sont des comportements inadaptés qui se répètent. Ces comportements naissent
lorsque l’enfant se rend compte qu’il est en échec. Cette prise de conscience est une
blessure qu’il s’évertuera à ne plus revivre. C’est alors qu’il va adopter une attitude
passive face à la tâche scolaire qui lui pose problème. Car être passif, c’est ne pas se
risquer, c’est ne pas s’exposer.
Aider un élève en difficulté c’est l’aider à abandonner certaines
attitudes pour en construire de nouvelles plus actives, plus dynamiques, et
à retrouver le désir d’apprendre en donnant un sens aux apprentissages
auxquels il est confronté.
2. Le maître E et le regroupement d’adaptation.
Entretien avec J. Lévine dans « Comprendre et aider les enfants en difficulté scolaire » de la FNAME,
chez RETZ, Paris 2004.