1) La théorie de la rente
Selon la célèbre définition de Ricardo, « la rente est cette portion du produit
de la terre que l’on paie au propriétaire pour avoir le droit d’exploiter les
facultés productives et impérissables du sol. »
Il ne faut pas confondre la rente avec le profit du capital investi en terre que procure
le propriétaire foncier.
Ricardo constate que les terres sont de fertilité différentes et que la rente
(différentielle) naît du différentiel de fertilité et de qualité entre les terres.
Il est important de noter que la dernière terre mise en culture ne perçoit pas de rente.
Celle-ci n’apparaît que pour les terres précédentes (meilleures par hypothèse)
D’autre part, c’est la différence de qualité qui va promettre au propriétaire des terres
de percevoir une rente.
Ricardo fournit une explication de la rente différentielle et refuse l’existence d’une
rente absolue (celle que percevrait la dernière terre mise en culture)
Supposons que des terrains 1, 2, 3 rendent moyennant l’emploi d’un même capital,
un produit net de 100, 90, 80 unités de blé.
Dans un pays neuf où la quantité produite excède le nécessaire à la population, où
par conséquent il suffit de cultiver le terrain 1, tout le produit net restera au cultivateur
aussi bien que le profit du capital qu’il aura avancé.
Aussitôt que l’augmentation de la population sera devenue telle qu’on soit obligé de
cultiver le terrain 2 qui ne rend que 90 unités, les salaires des laboureurs déduits, la
rente commencera pour le terrain 1.
Que ce soit la population ou une autre personne qui cultive le 1, dans les 10 unités
de blé supplémentaires produites par rapport au terrain 2 constitueront toujours la
rente puisque le cultivateur du terrain2 obtiendrait le même résultat avec son capital
soit qu’il cultivât le terrain 1 en payant 10 unités de blé de rente, soit qu’il continuât à
cultiver le terrain 2 sans payer de rente.
En T=3 la rente du terrain 3 = 0
De même il est clair que lorsqu’on aura commencé à défricher le terrain 3, la rente du
terrain 2 devra être de 10 unités de blé ou de leur valeur tandis que la rente du
terrain 1 devra atteindre 20 unités.
Le cultivateur du terrain 3 récupère le même profit que celui qui cultive le terrain 2.
3 points essentiels :
Les conditions de mise en culture sont les mêmes sur les 3 terrains, car sur
chacun d’eux est la même surface exploitable et on emploi également le
même capital.
La valeur dont il est question ne comporte que les salaires. 100, 90, 80 sont
des valeurs de produit net.
La raison pour laquelle on est conduit à mettre en culture de nouvelles terres
(moins riches) est l’augmentation de la population.
Avec Ricardo et la théorie de la rente différentielle, apparaît le raisonnement à la
marge.
Sur la terre marginale (dernière terre mise en culture) le produit est tout juste
suffisant pour rémunérer le capital et le travail.