Les principes de l`économie politique et de l`impôt » Ricardo est un

« Les principes de l’économie politique et de l’impôt »
Ricardo est un riche courtier en immobilier qui a monté son propre cabinet.
Le style et le ton de son ouvrage sont très différents de celui de Smith. Ricardo est
un homme de sciences, ce qui l’amène à expliquer et illustrer toutes ses conclusions.
I. Thomas Malthus (1766 1835)
Son ouvrage publié en 1798 s’intitule « essai sur le principe de population ».
La croissance spontanée potentielle de la population (croissance ométrique)
excède la croissance maximum de l’offre de la subsistance (croissance
arithmétique).
Malthus considère que la population double tous les 25 ans (2,8% / an). Sa théorie
est une généralisation des observations du taux de croissance qu’il a mené dans les
états d’Etats-Unis du nord, où les moyens ne manquent pas.
Malthus voit par ailleurs une croissance arithmétique du taux de production car la
surface de production est bornée, n’est pas extensible et les rendements de la terre
sont décroissants.
Par conséquent, quelle que soit la situation de départ et quelques soient les raisons
des deux progressions, la population doit rattraper l’offre de subsistance.
La question est de savoir quels sont les facteurs qui font que la
croissance effective de la population s’adapte à la croissance des
subsistances ?
Selon lui, il existe deux freins à l’expansion démographique :
- Un frein destructif : exercé par deux voies : la misère (sous-alimentation,
disette, épidémies…) et le vice (débauche, irrégularités sexuelles…) qui est
nuisible à la procréation.
- Un frein préventif : il se manifeste par la vice et par la maîtrise morale de soi-
même.
Pour Malthus, parler du principe de population signifie 3 choses ou
conséquences :
- Tout excédent de subsistance par rapport au niveau de la population sera
progressivement comblé par l’accroissement de la population. De plus, aucun
des freins destructifs ou préventifs ne joue tant que cet écart n’est pas comblé.
- Tout déficit de subsistance se traduit par l’élimination de la population
excédentaire et donc par le jeu des facteurs destructifs.
- La coïncidence entre le taux de croissance de population et le taux de
croissance des subsistances est assurée par une combinaison de malheurs,
de vices ou de contraintes morales.
Chapitre II : David Ricardo (1772 1823).
Malthus a une conception très canique du comportement humain qui aura
des implications économiques très radicales. Selon lui, secourir les pauvres ne fait
que se reproduirent les pauvres, et cela entraînerait une généralisation des pauvres.
Sur le plan théorique du principe de population, Ricardo va construire une théorie
cohérente et logique du salaire.
Ricardo croit au système de Malthus.
Si la population croit au maximum compatible avec la subsistance, il en résulte
que la rémunération du travail se fera à l’équilibre au minimum vital. Avec le
principe de population, le salaire net devient le coût de production du facteur
travail qui, à l’équilibre statique, peut être définit comme celui qui assure la
reproduction à l’identique de la population.
Mais ce minimum vital est-il biologique ou historique ?
Les classes considèrent que ce minimum est marqué historiquement, ce qui
autorise pendant les phases de croissance une croissance du salaire au dessus du
taux naturel.
Cependant, pour Malthus et Ricardo, ce minimum est biologique. En effet,
comment concevoir que la pauvreté puisse éliminer l’excédent de population quand
le salaire est inférieur au minimum si ce minimum n’est pas vital au sens biologique
du terme.
II. Le système Ricardien
A. La théorie Ricardienne de la valeur
Ricardo, tout comme Smith commence par rappeler les notions de valeur
d’usage et de valeur d’échange et souligne que la valeur d’usage est une condition
nécessaire à l’apparition de la valeur, mais en reprenant l’exemple de l’eau et du
diamant, accepte la position de Smith suivant laquelle l’utilité ne peut pas fondre la
valeur.
Les sources de la valeur, selon Ricardo sont la rareté et la quantité de travail.
La rare est source de la valeur des biens dont l’offre est fixe : les biens non
reproductibles. Dans le cas de ces biens, l’offre fixe la quantité et la demande fixe
le prix.
Prix Offre
Demande
Quantité
« Les biens qui relèvent de cette analyse sont peu nombreux » et Ricardo
s’intéresse aux biens reproductibles dont le principe général est énoncé de la façon
suivante par lui-même :
« La valeur d’une marchandise ou la quantité de toute autre marchandise
contre laquelle elle s’échange dépend de la quantité relative de travail
nécessaire pour la produire. »
La valeur est envisagée par Ricardo en termes relatifs c'est-à-dire de l’échange et
non en termes absolus. Quand le seul facteur de production dans la société est le
travail, aucune différente ne se présente. Mais Ricardo va plus loin que Smith.
Pour Smith la théorie de la valeur travail était valable pour décrire le fonctionnement
d’une société pré-capitaliste. Mais pour Ricardo, la validité de la valeur travail est
générale parce qu’il suppose que le travail lui-même est constituée par du travail
passé emmagasiné. Par conséquent, la valeur d’une marchandise est gouvernée par
la quantité de travail direct et indirect qui a été consacré à la production.
Le problème est donc de pouvoir évaluer cette quantité de travail passé et
emmagasiné et qui affecte la valeur totale d’une marchandise.
Ricardo montre que la structure des capitaux est cruciale pour déterminer la
valeur d’une marchandise.
Exemple : On suppose 2 capitalistes.
Le premier : il emploi seulement du capital circulant (le travail de l’ouvrier) et produit
du blé.
Il emploi 100 ouvriers qu’il va payer 50 chacun par an. Il emploi donc un capital de
5000 chaque année.
Si le taux de profits est de 10%, à la fin de l’année, le blé produit sera à
5000 + 10*(5000/100) = 5500
L’année suivante, il réitère son opération, donc gagne autant qu’à l’année
précédente, à savoir 5500.
Le deuxième : il emploi du capital fixe et du capital circulant.
La première année, il emploi 100 ouvriers, payés 50/an à construire une machine
destinée à tisser des draps.
Si le taux de profits est le même (10%), la machine vaudra 5500 lorsqu’elle sera
construite, à la fin de l’année.
La deuxième année, le capitaliste produit des draps avec le même nombre d’ouvriers
payés la même somme et avec l’aide de la machine construite.
Le taux de profit reste le même. Donc à la fin de l’année, les draps vaudront le prix
du capital engagé l’année 2 (salaires) + les profits fait sur ce capital engagé + les
profits faits sur le capital engagé pendant l’année 1, donc les profits déduits de la
valeur de la machine.
5000 + 10*(5000/100) + 10*(5500/100) = 5000 + 500 + 550 = 6050
On peut voir ainsi que des capitaux peuvent consacrer la même quantité de travail à
créer la même quantité de marchandise sans que celle-ci ait la même valeur et cela
en raison des capitaux fixes et du travail accumulé dans chacun d’eux.
L’accroissement d’une valeur d’une marchandise naît du temps plus ou moins
considérable que nécessite sa production et son transport sur le marché.
Ainsi c’est l’allongement du processus de production qui créé l’augmentation de la
valeur.
Le problème c’est que le temps n’agit que par le taux annuel de profit qui, lui,
demeure inexpliqué.
Le 2e problème, c’est que l’emploi de capitaux créé des problèmes d’évaluations
difficiles à résoudre. En effet, les machines ne différent pas les unes des autres par
leur durée respectives mais aussi par leur coût de fabrication (donc par les taux de
salaires et de profits prévalant à l’époque de leur construction par des taux de profits
et de salaires qui ont prévalu ensuite par leur usure et donc par la méthode
d’amortissement que l‘on a adoptée pour tenir compte de l’usure et de
l’obsolescence.
Ce sont des problèmes complexes qui interdisent à une pure théorie de la valeur
travail d’expliquer les prix relatifs à un moment quelconque du temps.
Ricardo l’admet et il est obligé d’abandonner la thèse stricte de la valeur travail.
Mais il sera amené à la conserver en considérant qu’elle est une bonne
approximation de la réalité.
Pour Smith, la théorie de la répartition n’est qu’une application de la théorie de la
valeur (théorie des prix naturels), une théorie des coûts de production appliquée au
service des facteurs production aussi bien qu’aux marchandises.
Chez Smith, c’est donc l’évaluation des services des facteurs qui va terminer la
répartition du revenu naturel.
Pour Ricardo, la théorie de la répartition ne s’identifie pas à la théorie de la valeur,
elle a une véritable autonomie, et le cœur de la théorie de la répartition de Ricardo
est sa théorie de la rente foncière.
B. De la théorie de la rente foncière à une théorie générale de la
répartition
L’intérêt porté à l’analyse de la rente foncière est lié aux circonstances
historiques et aussi pour des raisons qui tiennent à la conduite de l’analyse
théorique. Les économistes européens (fin XVIIe et début XIXe) n’étaient qu’au
début de la révolution industrielle, c’était donc l’agriculture qui constituait l’activité
dominante.
Par conséquent, la rente foncière, en constituant une charge pour le fermier et en
constituant le revenu des propriétaires fonciers était au centre de la vie
économique.
Le sujet a fasciné les économistes de l’époque parce qu’ils se rattachaient à l’une
des plus anciennes théories de l’analyse économique, à savoir la notion de surplus,
et surtout parce que le traitement de cette question a obligé les économistes à
accomplir des progrès importants dans leur méthodes d’analyse en les conduisant à
pratiquer l’analyse à la marge.
1) La théorie de la rente
Selon la célèbre définition de Ricardo, « la rente est cette portion du produit
de la terre que l’on paie au propriétaire pour avoir le droit d’exploiter les
facultés productives et impérissables du sol. »
Il ne faut pas confondre la rente avec le profit du capital investi en terre que procure
le propriétaire foncier.
Ricardo constate que les terres sont de fertilité différentes et que la rente
(différentielle) naît du différentiel de fertilité et de qualité entre les terres.
Il est important de noter que la dernière terre mise en culture ne perçoit pas de rente.
Celle-ci n’apparaît que pour les terres précédentes (meilleures par hypothèse)
D’autre part, c’est la différence de qualité qui va promettre au propriétaire des terres
de percevoir une rente.
Ricardo fournit une explication de la rente différentielle et refuse l’existence d’une
rente absolue (celle que percevrait la dernière terre mise en culture)
Supposons que des terrains 1, 2, 3 rendent moyennant l’emploi d’un même capital,
un produit net de 100, 90, 80 unités de blé.
Dans un pays neuf la quantité produite excède le nécessaire à la population,
par conséquent il suffit de cultiver le terrain 1, tout le produit net restera au cultivateur
aussi bien que le profit du capital qu’il aura avancé.
Aussitôt que l’augmentation de la population sera devenue telle qu’on soit obligé de
cultiver le terrain 2 qui ne rend que 90 unités, les salaires des laboureurs déduits, la
rente commencera pour le terrain 1.
Que ce soit la population ou une autre personne qui cultive le 1, dans les 10 unités
de blé supplémentaires produites par rapport au terrain 2 constitueront toujours la
rente puisque le cultivateur du terrain2 obtiendrait le même résultat avec son capital
soit qu’il cultivât le terrain 1 en payant 10 unités de blé de rente, soit qu’il continuât à
cultiver le terrain 2 sans payer de rente.
En T=3 la rente du terrain 3 = 0
De même il est clair que lorsqu’on aura commencé à défricher le terrain 3, la rente du
terrain 2 devra être de 10 unités de bou de leur valeur tandis que la rente du
terrain 1 devra atteindre 20 unités.
Le cultivateur du terrain 3 récupère le même profit que celui qui cultive le terrain 2.
3 points essentiels :
Les conditions de mise en culture sont les mêmes sur les 3 terrains, car sur
chacun d’eux est la même surface exploitable et on emploi également le
même capital.
La valeur dont il est question ne comporte que les salaires. 100, 90, 80 sont
des valeurs de produit net.
La raison pour laquelle on est conduit à mettre en culture de nouvelles terres
(moins riches) est l’augmentation de la population.
Avec Ricardo et la théorie de la rente différentielle, apparaît le raisonnement à la
marge.
Sur la terre marginale (dernière terre mise en culture) le produit est tout juste
suffisant pour rémunérer le capital et le travail.
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