Les guerres Balkaniques 1876 -1914

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Les guerres Balkaniques 1876 -1914
Depuis 1875, l’Empire Ottoman connait des amputations territoriales de plus en plus
importantes. Ce dernier fait des efforts pour se moderniser, mais le service militaire et la pression
fiscale pèsent sur les provinces. Les crises dans les Balkans sont donc le produit de 3 actions :
- La difficulté de la mise en place d’une administration centralisée.
- Les querelles entre les puissances
- Les soulèvements nationaux.
En 1876, le massacre des Bulgares par l’armée Ottomane, suite à une révolte des bulgares crée
l’indignation de toute l’Europe, montrant l’intérêt des puissances pour l’Empire. L’insurrection d’avril
à mai 1876, a entrainé l’indépendance de la Bulgarie en 78. L'émergence d'un sentiment national est
fortement liée à l'indépendance de la Bulgarie. Associée aux notions de nationalisme romantique, la
progression de la conscience nationale est appelée « Renaissance nationale bulgare ». Dans tous les
Balkans, des doctrines nationalistes et identitaires se développent, créant ainsi une profonde
différence entre les peuples et les religions. Néanmoins, le réveil national n’est pas le seul
responsable de l’agitation, et des guerres Balkaniques. Les puissances voulant assoir leur
impérialisme territorial, économique et politique dans la région, ont une grande part de
responsabilité dans les guerres. Aussi, pouvons-nous nous demander en quoi les Balkans se
partagent entre réveil des nationalités et impérialisme des puissances, à l’articulation du XIXe et du
XXe siècle.
Les Balkans apparaissent entièrement pris entre un désir de modernisation et
d’émancipation sociale, auxquels les Jeunes Turcs, mais également le développement de l’éducation
et des infrastructures vont dépondre, et la soumission contrainte aux grandes puissances. Les deux
guerres balkaniques laissent les pays très affaiblis, notamment financièrement. C’est pour la
reconstruction du pays que la révolution Jeunes Turcs prend son envol. En face d’eux, les Balkans ont
maintenant à craindre l’Emp Otto, dont l’ensemble ethnique et religieux est beaucoup moins
hétérogène depuis l’amputation des territoires balkaniques. La situation au sein des pays reste
fragile, comme en témoigne le massacre arménien par les Jeunes Turcs, en 1915.
I)
Les Balkans, de crise en crise, 1876 - 1908
a) La situation de 1876
En 1876, le changement de souverain provoque des remous politiques, et appuie la situation déjà
agitée des provinces européennes de l’Emp Otto. Les insurgés développent leur action, en Bulgarie
Bosnie Herzégovine. La Serbie et le Monténégro profitent de la situation d’instabilité pour s’engager
dans une voie de guerre, soutenus par la Russie. Istanbul refuse les demandes du prince, la guerre
est déclarée. Les puissances Européennes essayent comme toujours de régler le conflit
conformément à leurs vues. L’aide n’est en fait que verbale, et sur le terrain c’est la défaite des
Serbes, face aux Ottomans. L’aide pratique des puissances tarde à se manifester, et en Octobre 76, la
Russie donne un ultimatum à la porte. Elle doit signer la paix avec la Serbie Monténégro. Istanbul n’a
d’autre choix que d’accepter. Les puissances Européennes se réjouissent ce cet acte de faiblesse de
l’empire. En effet, elles veulent déjà s’en partager les restes, et demandent une conférence
internationale.
b) La parenthèse parlementaire
Lorsque s’ouvre la Conférence en décembre, l’Emp Otto sait qu’il va perdre de nombreux
territoires. Les forces en présence : la Russie, l’Angleterre, la France, l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie
ont des avantages certains sur l’Empire. A la surprise générale, l’Emp dit se doter d’une constitution.
Elle enlève aux puissances un bon nombre de leurs arguments, comme par exemple un statut
particulier pour les chrétiens, puisque la constitution proclame tous les individus égaux. L’Etat Otto
apparait doté d’un régime à l’égal des nations modernes d’occident. Toutefois, après des élections à
la hâte en 1877 pour créer un parlement Otto, la question qui préoccupe le plus le sultan comme les
sujets, c’est le danger d’une guerre russo-turque. Les tensions déjà présentes s’aggravent quand le
gouvernement refuse une suite favorable à une ultime démarche des puissances. Très rapidement,
devant l’ampleur des dégâts, l’Emp Otto signe la paix, mais la Russie a gagné du terrain, et l’armistice
ne règle pas tous les problèmes. En effet, si ils ne sont pas satisfaits, ils sont en mesure d’investir la
capitale. La population s’alarme et le parlement s’agite créant une véritable fronde parlementaire.
On peut parler à partir de ce moment là de crise dans la crise. En février 1878, le sultan utilise une
ressource dont la nouvelle constitution lui a préservé le pouvoir, il dissout le parlement. Cette
décision débouchera sur trois décennies d’autocratie. Toutefois, rare sont ceux qui y accordent une
réelle importance.
c) Les conséquences de la défaite
En effet, le conflit avec la Russie est la priorité absolue. L’Emp Otto se voit obligé d’accepter les
conditions du tsar. Il demande l’indépendance de la Serbie, la Roumanie et le Monténégro, ainsi que
l’autonomie de la principauté Bulgare. Le tsar exige également des réformes accompagnées de
mesures pour améliorer le sort des Arméniens dans les provinces orientales, ainsi que de très grosses
sommes d’argent. Le 3 mars, l’Emp Otto signe sans avoir pu obtenir la moindre concession. En
Europe, les puissances ne l’entendent pas de la même façon. L’Angleterre envoie sa flotte devant
Istanbul, et l’Autriche mobilise son armée, prête à attaquer la Russie. Les Balkans, eux aussi, sont
insatisfaits des décisions prises, et ne veulent pas accepter les arrangements de San Stefano. Le
congrès de Berlin tente de remettre tout le monde d’accord. L’Emp Otto a grassement payé le
soutient de la grande Bretagne avec l’île de Chypre. La Serbie et le Monténégro obtiennent leur
indépendance. La Bosnie et l’Herzégovine demeurent Ottomanes, mais sont occupées et
administrées par l’Autriche. L’indemnité de guerre demandée par la Russie est revue à la baisse. Il
n’en demeure pas moins que l’Emp Otto sort très affaiblit de ces négociations. Les puissances ont la
main mise sur une grande partie des ressources des pays, qu’elles dirigent, et « l’homme malade de
l’Europe » n’a pas vraiment son mot à dire.
II) Le réveil identitaire
a) Les conséquences du traité de Berlin
Le but des puissances à l’issu du traité de Berlin est de briser l’élan panslaviste Russe. La
concurrence entre les puissances européennes, et la Russie s’exerce, dans une grande mesure sur
l’Emp Otto, dans le jeu des dominations et des influences. En accordant l’indépendance de
nombreuse nationalités, les puissances ont crée une mosaïque de principautés territoriales, qui sont
prêtes à se déchirer. En effet, les motifs de discordes sont aussi nombreux que variés, allant de la
religion aux différences ethniques. L’Emp Otto a perdu la plus grande parti des territoires des
Balkans, qui, désormais, sont indépendants. Toutefois, leur ressources financières sont maigres, les
pays sortant de conflits coûteux en homme comme en argent. Les mouvements nationaux
s’affirment dans les années qui suivent le congrès de Berlin. Elles sont en effet marquées par une
recrudescence de l’agitation des nationalités. Dans les provinces Arméniennes, les violences
s’aggravent fin 1894. Ces provinces connaissent deux ans d’actes de rébellions perpétuelles. Les
tensions religieuses entre les musulmans et les chrétiens se font sentir, et les puissances dans les
Balkans veulent à tout prix éviter les affrontements. La Russie et l’Autriche-Hongrie s’entendent pour
maintenir un statut quo.
b) Les alliances et les jeunes turcs
En 1878, la Russie sort vainqueur de la guerre russo-turque et impose un certain nombre de
contraites dans le Traité de San Stefano à l'Empire ottoman. Cette expansion au profit de la Russie
suscite l’intérêt des puissances européennes. Le traité de Berlin rétablit un certain ordre au sein des
puissances (division de la Turquie) au grand dam de la Russie. Le 5 octobre 1908, lorsque l'Empire
ottoman tombé aux mains des Jeunes-Turcs est incapable d'agir, l'Autriche-Hongrie annexe la BosnieHerzégovine. Elle montre ainsi qu'elle est capable d'agrandir son territoire pour confirmer sa
puissance. Le but politique que poursuit l'Autriche et d'unir tous les Slaves de l'ouest et du sud sous
son pouvoir afin d'accroître la culture occidentale européenne. Avec l'annexion, l'Autriche-Hongrie
s'est créé un fardeau supplémentaire. Elle doit protéger ce territoire contre toute attaque extérieure
et trouble intérieur. Ce n’est pas invraisemblable à cause des intérêts russes et serbes d'une part et
du comportement des Serbes de Bosnie envers l'Autriche-Hongrie d'autre part. Les « Jeunes-Turcs »
trouvent leur origine dans les échecs politiques et militaires du gouvernement ottoman, et son déclin
progressif tout au long du XIXe siècle. En 1908, le Sultan s'inquiète de l'agitation qui règne dans
l'Empire et envoie des agents pour enquêter sur les « Jeunes-Turcs » en Macédoine. Se sachant
découverts par le Sultan, ils lancent une guérilla contre lui, avec le soutien d’une partie de la
population. L’envoie de troupes par le sultan est un échec, puisque celles-ci fraternalisent avec le
peuple.
c) Le réveil identitaire, les exemples arméniens et turcs
Le tournant du siècle est indéniablement marqué par le réveil identitaire des peuples des
Balkans. En effet, la société Arménienne connait de nombreuses mutations. Le réveil se fait tout
d’abord par la culture, grâce au développement d’un réseau d’écoles dès les années 1860. De plus, la
constitution vise à baisser le pouvoir des patriarches au profit des bourgeois. Ainsi c’est toute la
société Arménienne qui s’ouvre à la modernité, en passant par les écoles. Mais les provinces
arméniennes ne sont pas tout à fait seules dans l’histoire, puisqu’elles sont un élément de la rivalité
anglo-russe. Chaque pays attisant de son côté, promettant des réformes, et des avantages, il n’est
alors pas étonnant de comprendre pourquoi les violences ont duré si longtemps. Le réveil identitaire
ne concerne pas que les arméniens. Les turcs entament également un processus de construction de
l’identité. La formation du nationalisme commence en 1908. L’objectif est de créer un état turc à
partir de la nation, et de la langue. Ce réveil identitaire touche d’une manière générale tous les
peuples des Balkans. L’accent est souvent mis sur la différenciation, par rapport au voisin, entrainant
par là même xénophobie et violence entre les religions, les pays, les peuples.
III) La seconde guerre des Balkans
a) La situation fragile du début du XXe siècle
Au début du XXe siècle, les Etats Balkaniques sont en plein désir d’expansion territoriale. Le tsar
de Bulgarie veut restaurer à son profit l’Emp byzantin, la Serbie à des vues sur la Macédoine, et la
Grèce veut unifier toutes les terres grecques. C’est à partir de 1911 que la course aux alliances se
précipite. C’est en 1912, après l’alliance gréco-bulgare, à laquelle s’ajoute le Monténégro, formant
ainsi la coalition Balkanique, qu’Istanbul voit le danger se profiler. En effet, les remous politiques
paralysent l’action gouvernementale de la Turquie, et l’armée Otto est particulièrement vulnérable,
en raison d’une restructuration, encore inachevée. Malgré la demande de l’Emp Otto au près des
puissances de faire pression sur les Etats Balkaniques, la mobilisation générale est déclarée en
septembre 1912. Les Etats Balkaniques demandent des réformes, que le gouvernement se dit prêt à
réaliser, mais refuse de donner des garanties. Le 8 octobre, profitant du désordre frontalier, le
Monténégro envoie des troupes en Albanie du Nord. Les puissances restent sourdes aux demandes
de l’Emp Otto, pensant qu’il est préférable d’attendre, afin de voir de quelle façon évolue la
situation. Pour les Ottomans, la situation tourne rapidement au désastre. A Istanbul, l’Entente
libérale nomme un anglophile, Kâmil Pacha pour remplacer le grand Vizir, en juin 1912.
b) Le premier conflit
La première action du nouveau vizir est de demander aux anglais une intervention de la Triple
Entente en faveur de la Russie. Le gouvernement pense que le salut ne peut venir que des
puissances. Ces espoirs sont déçu, il n’obtient que l’envoie de quelques bateaux, et la promesse du
soutient quand le temps des pourparlers de paix seront arrivés. En décembre 1912, l’armistice entre
les Turcs et les Bulgares, et deux semaines plus tard sont réunis à Londres. Les demandes des Balkans
sont exorbitantes, l’Emp Otto se dit prêt à faire des concessions, mais ne cède pas sur tout. Les
pourparlers trainent, provoquant l’inquiétude et la colère à Istanbul. L’opposition unioniste de plus
en plus importante en profite pour faire un putsch, le 23 janvier 1913. Le but des unionistes est
d’empêcher Kâmil Pacha de céder aux pressions de la coalition balkanique plutôt que de s’emparer
réellement du pouvoir (le nouveau gouvernement ne compte que 3 unionistes, connus pour leur
modération). Loin de s’améliorer avec l’arrivée du CUP au pouvoir, la situation s’aggrave. Lorsque
Londres apprend le changement de gouvernement, les pourparlers cessent. Début février, les
bulgares reprennent donc les bombardements sur Edirne et à Tchataldja. En mai, la Turquie doit se
rendre à l’évidence de l’infériorité de son armée. Elle signe la paix, et le gouvernement est obligé
d’accepter toutes les conditions des Etats Balkaniques.
c) La seconde guerre
Toutefois, l’armistice ne met pas fin à l’agitation ambiante. Kâmil Pacha veut profiter de cette
situation de tension politique et populaire pour reprendre le pouvoir. Prépare un complot pour
assassiner Mahmud Chevket Pacha. L’affaire s’ébruite, et le CUP empêche le putsch en prenant des
mesures répressives. La répression s’étend à tous les partis de l’opposition, la Turquie est désormais
une dictature. En effet, les membres de la commission balkanique s’entre-déchirent et ne peuvent
s’entendre sur le découpage des territoires conquis. Les désaccords territoriaux ravivent les tensions
entre les bulgares, les grecs et les serbes. Afin de calmer les tensions, les grandes puissances
décident de donner l’indépendance à l’Albanie. Cependant, le premier conflit, et les rivalités qui ont
suivi ont profondément modifié l’équilibre des forces dans les Balkans, et les Otto espèrent une
revanche. En juin, les bulgares lancent une attaque pour obtenir par la force ce qu’ils ne parviennent
pas à avoir grâce aux négociations, c'est-à-dire la Macédoine, revendiquée par les grecs, mais sur
laquelle la Bulgarie pense avoir des droits. La seconde guerre des Balkans est beaucoup plus courte,
puisqu’elle ne dure qu’une quinzaine de jours. Elle se sol par la défaite des Bulgares. La Turquie
récupère des territoires, et le 13 juillet, la ville symbolique d’Edirne est prise. Le traité signe les bases
d’un nouveau découpage territorial dans les Balkans. Au final, aucun des partis n’est satisfait, mais la
question de la Macédoine est provisoirement close.
Autre plan envisagé :
I)
La guerre des nationalités contre l’Empire
II) Les conflits intra-balkaniques
Les questions nationales ne sont pas tournées que contre l’Empire.
Les nationalités se déchirent entre elles.
III) Les Balkans dans la guerre
Tout ce que les conflits impliquent de transferts de population.
La question de la nationalité turque.
Le problème des alliances.
Conclusion : La perte des Balkans symbolise la mort de l’Empire.
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