III) La seconde guerre des Balkans
a) La situation fragile du début du XXe siècle
Au début du XXe siècle, les Etats Balkaniques sont en plein désir d’expansion territoriale. Le tsar
de Bulgarie veut restaurer à son profit l’Emp byzantin, la Serbie à des vues sur la Macédoine, et la
Grèce veut unifier toutes les terres grecques. C’est à partir de 1911 que la course aux alliances se
précipite. C’est en 1912, après l’alliance gréco-bulgare, à laquelle s’ajoute le Monténégro, formant
ainsi la coalition Balkanique, qu’Istanbul voit le danger se profiler. En effet, les remous politiques
paralysent l’action gouvernementale de la Turquie, et l’armée Otto est particulièrement vulnérable,
en raison d’une restructuration, encore inachevée. Malgré la demande de l’Emp Otto au près des
puissances de faire pression sur les Etats Balkaniques, la mobilisation générale est déclarée en
septembre 1912. Les Etats Balkaniques demandent des réformes, que le gouvernement se dit prêt à
réaliser, mais refuse de donner des garanties. Le 8 octobre, profitant du désordre frontalier, le
Monténégro envoie des troupes en Albanie du Nord. Les puissances restent sourdes aux demandes
de l’Emp Otto, pensant qu’il est préférable d’attendre, afin de voir de quelle façon évolue la
situation. Pour les Ottomans, la situation tourne rapidement au désastre. A Istanbul, l’Entente
libérale nomme un anglophile, Kâmil Pacha pour remplacer le grand Vizir, en juin 1912.
b) Le premier conflit
La première action du nouveau vizir est de demander aux anglais une intervention de la Triple
Entente en faveur de la Russie. Le gouvernement pense que le salut ne peut venir que des
puissances. Ces espoirs sont déçu, il n’obtient que l’envoie de quelques bateaux, et la promesse du
soutient quand le temps des pourparlers de paix seront arrivés. En décembre 1912, l’armistice entre
les Turcs et les Bulgares, et deux semaines plus tard sont réunis à Londres. Les demandes des Balkans
sont exorbitantes, l’Emp Otto se dit prêt à faire des concessions, mais ne cède pas sur tout. Les
pourparlers trainent, provoquant l’inquiétude et la colère à Istanbul. L’opposition unioniste de plus
en plus importante en profite pour faire un putsch, le 23 janvier 1913. Le but des unionistes est
d’empêcher Kâmil Pacha de céder aux pressions de la coalition balkanique plutôt que de s’emparer
réellement du pouvoir (le nouveau gouvernement ne compte que 3 unionistes, connus pour leur
modération). Loin de s’améliorer avec l’arrivée du CUP au pouvoir, la situation s’aggrave. Lorsque
Londres apprend le changement de gouvernement, les pourparlers cessent. Début février, les
bulgares reprennent donc les bombardements sur Edirne et à Tchataldja. En mai, la Turquie doit se
rendre à l’évidence de l’infériorité de son armée. Elle signe la paix, et le gouvernement est obligé
d’accepter toutes les conditions des Etats Balkaniques.
c) La seconde guerre
Toutefois, l’armistice ne met pas fin à l’agitation ambiante. Kâmil Pacha veut profiter de cette
situation de tension politique et populaire pour reprendre le pouvoir. Prépare un complot pour
assassiner Mahmud Chevket Pacha. L’affaire s’ébruite, et le CUP empêche le putsch en prenant des
mesures répressives. La répression s’étend à tous les partis de l’opposition, la Turquie est désormais
une dictature. En effet, les membres de la commission balkanique s’entre-déchirent et ne peuvent
s’entendre sur le découpage des territoires conquis. Les désaccords territoriaux ravivent les tensions
entre les bulgares, les grecs et les serbes. Afin de calmer les tensions, les grandes puissances
décident de donner l’indépendance à l’Albanie. Cependant, le premier conflit, et les rivalités qui ont
suivi ont profondément modifié l’équilibre des forces dans les Balkans, et les Otto espèrent une
revanche. En juin, les bulgares lancent une attaque pour obtenir par la force ce qu’ils ne parviennent
pas à avoir grâce aux négociations, c'est-à-dire la Macédoine, revendiquée par les grecs, mais sur
laquelle la Bulgarie pense avoir des droits. La seconde guerre des Balkans est beaucoup plus courte,
puisqu’elle ne dure qu’une quinzaine de jours. Elle se sol par la défaite des Bulgares. La Turquie
récupère des territoires, et le 13 juillet, la ville symbolique d’Edirne est prise. Le traité signe les bases
d’un nouveau découpage territorial dans les Balkans. Au final, aucun des partis n’est satisfait, mais la
question de la Macédoine est provisoirement close.