Santé et maladie mentale Cours I III. COMPRENDRE LA PSYCHOLOGIE: A. DÉFINITION: origine: psyché-logos: la science de l'âme. Étude scientifique du comportement extroverti et introverti. B. LES BUTS DE LA PSYCHOLOGIE: décrire, expliquer, prédire et modifier le comportement: expérience de Milgram C. TYPES DE RECHERCHES: 1. Recherche fondamentale: recherche théorique 2. Recherche appliquée: D. MÉTHODES DE RECHERCHE: 1. La méthode scientifique: Au début du XVII Francis Bacon affirme que 1a science vise l'amélioration du sort de l'homme sur la terre; but qui ne pourrait être atteint que par une observation et un inventaire méthodique des faits permettant l'élaboration d'une théorie. Il existerait donc une réalité objective, organisée par un certain nombre de lois auxquelles nous avons accès. Observation = empirisme: objectivité de l'observation. Le caractère scientifique de la psychologie, prend sa source dans la méthode utilisée pour bâtir ses hypothèses et ses théories. L'essence de la méthode scientifique est l'utilisation de l'observation systématique et l'utilisation de la méthode expérimentale pour déterminer les relations de cause à effet. Pour qu'une hypothèse soit fructueuse e11e doit pouvoir être d'abord testable et avoir la capacité d'être reproduite. " Aucune théorie si fructueuse soit-elle ne peut tout expliquer; i1 reste toujours un certain nombre de faits incompréhensibles ou troublants pour nous avertir qu'au-delà des conquêtes nouvelles il y a bien des terres à explorer" (Broglie) 1.1. Démarche expérimentale: Il n'en demeure pas moins que la démarche scientifique qui range la psychologie au niveau d'une science passe par la méthode expérimentale. Une telle méthode repose sur la cueillette de données, par l'émission d'une hypothèse et la vérification expérimentale de ces hypothèses et la confirmation, l'infirmation, ou la création d'une théorie "Seule la méthode expérimentale au sens étroit, c'est à dire caractérisée par un contre rigoureux des variables en jeu et par une formulation normalisée des hypothèses, est considérée comme réellement scientifique" (Droz, 1972, p.19) OBSERVATION HYPOTHÈSE EXPÉRIMENTATION RÉSULTATS THÉORIE HYPOTHÈSE: L'hypothèse est un énoncé spéculatif sur des relations existantes entre une variable dépendante et une variable indépendante; ce qui implique sa capacité de prédire des résultats. L’hypothèse doit donc pouvoir être testée ce qui implique qu'e11e doit pouvoir être mesurable. Lorsque l'hypothèse a été vérifiée expérimentalement elle peut prendre la valeur de loi; par l'établissement d'une cause à l'effet, présente par la régularité et la predicabilité qu'elle entraîne. " En premier lieu, l'explication ou l'hypothèse devra être cohérente et compatible avec l'ensemble des faits déjà connus dans le domaine. En second lieu, elle devra maintenant ou éventuellement, présenter des implications matérielles possibles, empiriques, observables et permettant la mise à l'épreuve. Enfin ces connaissances hypothétiques, factuelles ou méthodologiques devront se prêter non seulement à une évaluation critique de principe mais aussi à la mise à l'épreuve publique permettant la reproduction éventuelle et la spécification des connaissances. " (Robert 1988. p.7) Lorsqu'une hypothèse a pu être vérifié expérimentalement, elle pourra constituer une loi. Une loi est un énoncé qui implique une relation entre un minimum de deux événements ou de deux objets. Ainsi, en psychologie béhavioriste, pour tout stimulus i1 existe une réponse. Le terme de stimulus réfère dans ce cas à tout changement d'énergie alors que la réponse qui en est l'effet, la conséquence, implique un changement de comportement. DÉFINITION OPÉRATIONNELLE La définition opérationnelle: indique les expériences rée11es ou virtuelles qui permettent de reconnaître, d’atteindre la réalité désigné par ces termes; elle se doit d'être vérifiable, et vérifiable par un nombre fini d’opérations. Avant qu'une science puisse commencer à traiter les problèmes, il faut les remplacer par des quantités représentant les résultats de mesures physiques: "Quand vous pouvez mesurer ce dont vous parlez et l'exprimer en nombre, vous en connaissez quelque chose. " (Lord Kelvin) Ce sont les types de propositions hypothétiques qui forment le lien entre les propositions empiriques (observations des faits) et les théories. L’établissement des propositions empiriques suppose une démarche inductive tandis que le développement complémentaire s'organise autour de la démarche déductive: La plus simple expression d'une loi selon Mill et Canon se résume à : si A est suivi de B et non A suivi de non B alors A cause B. L'exemple suivant vous permettra de mettre à l'épreuve le fondement de cette 1oi: quatre cartes vous sont présentées: Chaque carte possède d'un coté un nombre et de l'autre une lettre. Votre tâche est de retourner un minimum de cartes qui vont déterminer si la loi suivante est vrai : lorsqu'il existe une voyelle d'un coté alors il existe un nombre pair de l'autre. Combien de cartes devrez vous retourner et lesquelles ? Réponse: Variable dépendante et variable indépendante: Bon nous voici au moment tant attendu, de cette guerre sans merci entre la dépendante et l'indépendante, un sujet tout a fait actuel si l'on peut dire...Un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre et qui demeure même pour de nombreux étudiants en psychologie un mystère aussi grand que celui de la trinité. Et pourtant! ce qui ce conçoit bien s'énonce bien et devrait bien se retenir (hypothèse à vérifier). Ce qui semble ajouter un parfum de mystère au lien qui unit ces deux termes c'est entre autre le fait qu'ils peuvent devenir interchangeables ! Bon assez tergiversé, attaquons le problème de front. Selon le Petit Robert, le terme variable fait référence dans notre cas au sens de: " qui peut prendre plusieurs valeurs, plusieurs aspects." Ainsi l'ensemble des êtres humains peut servir de variable; cet ensemble peut prendre plusieurs aspects; hommes femmes enfants minorités visibles ou non type de religion etc. Bon poussons un peu plus 1oin notre investigation et accolons au terme variable le terme de dépendante. La variable dépendante comme son nom l'indique est celle qui est modifiée par les manipulations de l'expérimentateur. Si vous participez à une expérience sur l’alcoolisme et que vous devrez boire un litre de vin à l'heure pendant six heures vous avez de fortes chances d’être d'une part passablement modifié par l'expérimentateur et d'autre part de créer une dépendance envers lui ! La variable dépendante est celle dont on se sert pour prendre nos mesures, celle dont on ne connaît pas le comportement (celle que nous soupçonnons) face à l'intervention que nous lui ferons subir. Ainsi e11e dépend mais elle dépend de quoi au fait ? La réponse n'est pas aussi simple que ça; bien sur elle dépend en principe de la variable indépendante! (enfin nous avons réussi à la placer)mais elle peut malheureusement, pour de nombreuses expériences dépendre de d'autres variables. Dans l'exemple de l’expérience sur l'alcoolisme, la variable indépendante est la quantité de bouteilles à l'heure; cette variable est indépendante du sujet 1ui-mêne; elle est la responsabilité de l'expérimentateur. C'est lui qui la manipule, qui la dose, qui la fait varier! Si nous résumons nos propos nous pourrions dire: Le facteur manipulé par l’expérimentateur est dit variable indépendante; le facteur qu’elle modifie est dit variable dépendante. Une variable dépendante peut devenir variable indépendante et vis versa Autres variables pouvant intervenir : Pour en terminer avec les notions de variables il nous reste à approcher celles qui peuvent intervenir lors d'une expérimentation et qui causent souvent des cauchemars aux chercheurs. Parmi celle-ci nous retrouvons les attentes du chercheur, les attentes du sujet, les fluctuations de l'instrument de mesure, la sélection des sujets, l'administration de plus d'une mesure, l'effet de plafond, l'effet de plancher, la maturation, les facteurs historiques la perte de sujets, et l'interaction de l'effet de certains agents. Nous énumérons ici les variables qui apparaissent intervenir le plus fréquemment lors de l'interprétation des résultats. Le contrôle de ces variables est d'une importance capitale dans la mesure ou il permet de distinguer une corrélation d'un lien de cause a effet. La corrélation implique un lien entre deux faits mais n'est pas en mesure de distinguer la cause de l'effet. C'est seulement lorsque la variable dépendante change dans le même sens que la variable indépendante, tout en s'assurant que toutes les autres conditions demeurent constantes que l'on pourra parler de relation de cause a effet tout en gardant en mémoire que si A = B, non A = non B. 1.2 MÉTHODES NON EXPÉRIMENTALES 1.2.1 Observation naturelle : observation systématique du comportement dans son milieu, sans intervention. Éthologie 1.2.2 Les Enquêtes et les tests: importance de la validité, de la fidélité et de l’échantillonnage. Validité: que cherche-t-on à mesurer Fidélité: réplicabilité Échantillonnage: types d’échantillonnages 1.2.3 Les études de cas: étude approfondie d’un unique sujet de recherche DÉFINITIONS SANTÉ MENTALE Agence de la santé publique du Canada La santé mentale désigne la capacité de chaque personne de ressentir les choses, de réfléchir et d’agir de manière à mieux jouir de la vie, à mieux faire face aux défis. Santé Canada La santé mentale est partie intégrale de l’état de santé général de l’individu et est essentielle à sa survie, puisqu’elle détermine le comportement, la perception, la façon de penser, de communiquer et de comprendre. L’Organisation Mondiale de la Santé La dimension positive de la santé mentale est soulignée dans la définition de la santé telle qu’elle figure dans la Constitution de l’OMS : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Les 191 États Membres de l’OMS ont approuvé cette ambitieuse définition. Il s’agit d’un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté. Le comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) La santé mentale, définie brièvement comme l’état d’équilibre psychique d’une personne à un moment donné, s’apprécie, entre autres, à l’aide des éléments suivants : le niveau de bien-être subjectif, l’exercice des capacités mentales et les qualités des relations avec le milieu. Elle résulte d’interactions entre des facteurs de trois ordres : des facteurs biologiques, relatifs aux caractéristiques génétiques et physiologiques de la personne, des facteurs psychologiques, liés aux aspects cognitifs, affectifs et relationnels, et des facteurs contextuels, qui ont trait aux relations entre la personne et son environnement. Ces facteurs sont en évolution constante et s’intègrent de façon dynamique chez la personne. La santé mentale est liée tant aux valeurs collectives dominantes dans un milieu donné qu’aux valeurs propres à chaque personne. Elle est influencée par des conditions multiples et interdépendantes telles que les conditions économiques, sociales, culturelles, environnementales et politiques. Toute condition qui nuit à l’adaptation réciproque entre la personne et son milieu, comme par exemple la pauvreté, la pollution ou la discrimination, constitue un obstacle à la santé mentale. À l’inverse, toute condition qui facilite cette adaptation réciproque, comme par exemple, la distribution équitable de la richesse collective, l’accès à une éducation de qualité ou à un environnement sain, favorise et soutient la santé mentale. Dans cette perspective, la santé mentale peut également être considérée comme une ressource collective, à laquelle contribuent tout autant les institutions sociales et la communauté entière que les personnes considérées individuellement.