Réponse de Marine Le Pen au questionnaire de l`Association

Réponse de Marine Le Pen au questionnaire de
l'Association Nationale des Industries Alimentaires.
30 mars 2012
I. SUR LA CONFIANCE DES CONSOMMATEURS ENVERS LES PRODUITS
ALIMENTAIRES & SUR LA LUTTE CONTRE L’OBESITE :
En explicitant vos réponses, pouvez-vous indiquer si vous êtes pour ou contre :
1/La mise en place d’actions de prévention et d’éducation ? Si oui, quelles seraient-les cibles
à privilégier : la population en général ? les enfants ? Les populations défavorisées ?
Bien sûr : tous nos concitoyens doivent être informés correctement de la qualité et
des bienfaits des produits alimentaires condition bien sûr que ces produits soient
de qualité).
2/ La mise en place de taxes nutritionnelles ? Si oui, quels sont les produits qui devraient
être concernés et quel devrait être le niveau de la taxe ?
Il faut éviter que les produits de qualité subissent la concurrence déloyale d’ersatz
chimiques à bas prix. Il est prématuré de parler de taxe mais cette solution peut être
utilisée à défaut d’autres pistes efficaces.
3/ La restriction de la publicité pour les produits alimentaires ? Si oui, quels supports
devraient être concernés (TV, Internet ?)
Lutter contre la publicité mensongère dont usent et abusent les multinationales de
l’alimentaire devrait être suffisant et permettrait d’offrir un réel soutien publicitaire aux
produits de qualité.
4/ La diffusion de campagnes positives sur l’alimentation par les pouvoirs publics ?
Le rôle premier de l’Etat est de faire respecter la loi (voir réponse ci-dessus). Un
soutient public aux produits de qualité peut cependant être envisagé pour leur donner
une meilleure visibilité.
II. SUR LE PRIX ET LE POUVOIR D’ACHAT :
En explicitant vos réponses, pouvez-vous indiquer si vous êtes pour ou contre
chacune de ces affirmations :
1/Le juste prix d’un produit alimentaire est, coûte que coûte, le prix le plus bas, surtout en
période de crise.
Le juste prix d’un produit alimentaire est celui qui assure une juste rémunération des
producteurs français et du travail de ceux qui valorisent cette production. Une
répartition équitable de la valeur ajoutée est forcément bénéfique pour le
consommateur.
2/ La qualité est aussi importante que le prix ; un prix juste est celui qui reflète un bon rapport
qualité/prix.
C’est une évidence, à condition bien sûr de prendre en compte la rémunération du
travail tout au long de la chaîne.
3/ Le juste prix d’un produit alimentaire est celui qui évolue en fonction du cours des
matières premières (agricoles et énergétiques notamment).
Le marché des matières premières agricoles est un marché d’excédent qui ne doit en
aucun cas servir de base à la fixation des prix entre producteurs et transformateurs.
Quant au prix de l’énergie, commençons par nous attaquer aux marges des pétroliers
pour privilégier l’emploi et l’investissement et non la spéculation.
4/ Le juste prix d’un produit alimentaire est celui qui est librement et équitablement négocié
entre le producteur et le distributeur.
Le maillon essentiel est une négociation équitable entre producteurs agricoles et
transformateurs. Il faut tout faire pour enrayer la captation de la valeur ajoutée par les
distributeurs.
5/ Les produits alimentaires sont considérés comme des produits de première nécessité qui
bénéficient d’un taux réduit à 5,5. Cette situation doit-elle être préservée ?
Oui, et en privilégiant les produits fabriqués en France.
6/ Envisagez-vous des mesures particulières ou nouvelles de fiscalité pour les produits
alimentaires ?
D’abord, faire respecter la loi, en particulier en matière de traçabilité. Concernant la
fiscalité, toutes les pistes doivent être envisagées pour défendre la production
française de la concurrence déloyale de certains de nos concurrents qui profitent de
coûts salariaux ridicules pour casser les prix.
III. SUR LA COMPETITIVITE DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE :
En explicitant vos réponses, pouvez-vous indiquer si vous pensez, oui ou non, que :
1/ Le fait que le secteur agroalimentaire français soit constitué à 97% de PME est un atout
pour la France ? Si non pourquoi ?
C’est un formidable atout qui doit être pérennisé en protégeant ces PME des
pressions déloyales de la grande distribution et de la concurrence des multinationales
de l’agroalimentaire.
2/ Les entreprises alimentaires françaises doivent être soutenues pour conquérir ou
conserver (quand c’est le cas) un leadership mondial ? Si oui, comment ?
Tant que ces entreprises continueront à faire des produits de qualité, elles
exporteront ! Il faut bien sûr s’impliquer pour négocier des accords équilibrés avec les
pays partenaires concernant ces exportations.
3/ Les relations industrie-commerce sont destructrices de valeur tout au long de la filière
agroalimentaire ?
Si l’on s’en tient à la grande distribution, qui assure l’essentiel de la
commercialisation de ces produits, c’est une évidence.
4/ La situation actuelle de quasi-monopole de la distribution en France doit évoluer?
C’est une priorité ! Il faut que ces distributeurs cessent de se comporter en pillards
dans un pays conquis.
5/ La Loi de Modernisation de l’Économie votée en 2008 est suffisante pour assurer des
relations commerciales équilibrées entre entreprises de l’alimentaire et distributeurs ?
La Loi de Modernisation de l’Economie est un leurre ! La grande distribution est aussi
riche que puissante : élus UMP et PS préfèrent leur manger dans la main plutôt que de
changer quoique ce soit à ce système.
6/ Le vote d’une nouvelle loi pour réintroduire de la concurrence entre les distributeurs en
France est nécessaire ? Si non pour quelle(s) raison(s) ?
C’est une priorité absolue. Il également interdire les marges arrières, comme je le
propose dans mon projet.
IV. SUR L’EXPORT AGROALIMENTAIRE FRANÇAIS :
En explicitant vos réponses, pouvez-vous indiquer si vous pensez :
1/ Que les pouvoirs publics doivent aider les entreprises de l’alimentaire à exporter ? Si oui
comment ? (ex : crédit impôt export pour les PME, Participation systématique d’entreprises
de l’alimentaire aux délégations des voyages officiels …).
La vraie priorité est avant tout de négocier des accords justes avec nos pays
partenaires sur les importations comme sur les exportations.
2/ Qu’il soit intéressant de créer un label France pour les produits agroalimentaires ?
Bien sûr, à condition d’en faire un label de qualité incontestable et d’éliminer toutes
les petites tricheries que permettent l’actuel « made in France ».
V. SUR L’INDEPENDANCE ALIMENTAIRE DE LA FRANCE :
En explicitant vos réponses, pouvez-vous indiquer si vous pensez :
1/Qu’il est important que la France assure son indépendance alimentaire ou que ce n’est pas
un problème de se fournir sur les marchés internationaux ?
Il faut restaurer d’urgence notre souveraineté alimentaire en aidant efficacement notre
agriculture avec une politique agricole protectionniste et nationale.
2/ Qu’il faille continuer à faire de la France une terre sans OGM ? Y compris en renonçant à
la recherche sur les biotechnologies ? Y compris les OGM ? Quelle est votre position sur ce
dossier ?
Je pense que mon intervention de Montpellier devant la FNSEA à ce sujet a répondu à
votre question… Comme une majorité de mes concitoyens, je suis opposé aux OGM.
VI. SUR LA PRISE EN COMPTE DE l’ALIMENTATION DANS LES PREOCCUPATIONS
POLITIQUES :
En explicitant vos réponses, pouvez-vous indiquer si vous êtes pour ou contre :
Réponse commune aux questions 1 et 2.
1/ La défense du secteur agroalimentaire au même titre que d’autres secteurs ? Pourquoi et
comment ?
et
2/ La mise en place d’un ministère en charge structurellement de l’Alimentation, qui se
préoccupe réellement du secteur agroalimentaire, (plutôt qu’un rattachement au Ministère de
l’Agriculture qui donne systématiquement la priorité à l’agriculture, ou qu’un rattachement au
ministère de l’Industrie qui ne nous considère par comme telle) ?
Outre le protectionnisme à nos frontières, ce qu’il faut instituer d’urgence, ce sont des
rapports justes entre tous les acteurs : agriculteurs, industriels et distributeurs. C’est
l’une de mes grandes priorités. Il faut également équilibrer le rapport de force entre
PME et multinationales, dans l’agroalimentaire comme dans les autres secteurs. A
quoi bon créer un ministère de plus si il n’a aucun poids face à Bercy et au ministère
de l’Industrie ?
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