PONCTION LOMBAIRE AU COURS DE LA SEP ET BONNES PRATIQUES
RESEAU AQUISEP
Reunion consensus jeudi 05/07/2007
Les bonnes pratiques cliniques appliquées à la ponction lombaire se déclinent en 5 points :
1- La ponction lombaire doit être pratiquée quand elle est cliniquement indiquée. Dans le
contexte de la sclérose en plaques l’indication est représentée exclusivement par le
bilan diagnostique. A l’occasion de ce bilan initial elle apporte des éléments très utiles
au diagnostic positif et différentiel (Liblau, 2001). En revanche il n’a pas été montré
d’utilité à la répétition de la ponction lombaire une fois le diagnostic établi. La
répétition de la ponction lombaire ne peut se concevoir que dans le cadre d’un projet
de recherche dont l’objectif justifierai cette répétition et prévoyant un consentement
éclairé signé du patient.
2- Le geste étant invasif tout doit être fait pour que les résultats soient le plus
exploitables. Il faut donc prévoir de recueillir suffisamment de liquide pour permettre
l’analyse cytologique, bactériologique, sérologique et immunologique et il est prudent
de prélever un tube supplémentaire au cas où la quantité serait insuffisante pour les
analyses prévues, qu’un résultat douteux mérite d’être vérifié par une autre technique
ou qu’un tube soit non utilisable. Il est nécessaire de prélever simultanément un tube
de sérum pour faire l’analyse comparée du profil immunoglobulinique dans le sérum
et le LCR. La technique d’analyse doit être une technique sensible effectuée par un
laboratoire ayant l’expertise requise. Les deux techniques actuellement les plus
utilisées d’analyse des IgG sont l’isoélectrofocalisation et l’immunofixation
sensibilisée, la sensibilité de la première semblant légèrement supérieure mais son
coût étant un peu plus élevé. Elle doit être complétée par le calcul de l’index IgG. La
réalisation d’une ponction lombaire à visée diagnostique nécessite impérativement que
ces conditions techniques soient réunies.
3- Il existe actuellement des moyens efficaces pour prévenir les douleurs liées à la
ponction lombaire et la survenue d’un syndrome post-ponction lombaire. Ces moyens
sont simples et doivent être mis en œuvre systématiquement. Le coût qu’ils
représentent est largement compensé par la réduction des coûts liés aux prolongations
d’hospitalisation dues aux syndromes post-ponction lombaire. Ces moyens sont :
- le recours systématique à une prévention de la douleur de ponction par
l’application de crème anesthésique EMLA ® deux heures avant la ponction. Cette
application nécessite une organisation adaptée qui est simple à mettre en œuvre. Elle
permet de supprimer toute douleur lors de la ponction et permet un prélèvement dans
des conditions de calme et de détente bien plus satisfaisant. Pour les patients très
anxieux une prémédication par anxiolytique peut être proposée. Le recours au
MEOPA (mélangé équimolaire d’O² et de protoxyde d’azote) peut être justifié chez
l’enfant.
- l’utilisation de seringues non biseautées guidée. Les aiguilles < 25G sont les
plus utilisées avec un taux de syndrome post-ponction inférieur à 5% pour l’aiguille