servir pour dépasser le stade de la première impression et vont venir étayer
un diagnostique ou une proposition de travail avec le sujet.
Didier RICHARD nous a appris que ce qui a influencé son travail et
l’approche qu’il en a aujourd’hui est de trois ordres :
- il cite en premier lieu les lectures de Karl RODGERS sur les
différentes conduites d’entretiens,
- Puis, les rencontres auprès des différents groupes et associations
qui lui ont permis d’appréhender la problématique de l’alcoolisme
différemment,
- enfin, les théories d’orientation analytique lui permettant de mettre
du sens sur tout ce qu’il a pu observer.
D’après lui, il est également très important d’avoir une « lecture
sociale » de la problématique que l’on va rencontrer, car s’il existe des
dépendances prenant leurs origines sur la base de traumatismes dans
l’enfance, il y a néanmoins beaucoup de personnes développant ces
dépendances sur une base socioculturelle. C’est, semble-t-il, la majorité du
public qu’il rencontre.
Evoluant avec l’idée que le psychologue est garant du cadre dans
lequel il évolue, Mr RICHARD pense que les structures d’accueil
vieillissent et ne correspondent plus vraiment aux populations et pathologies
rencontrées.
En ce qui concerne le travail thérapeutique, l’objectif n’est pas la rémission
totale mais il convient de créer une « bonne relation » entre le sujet et le
thérapeute pour élaborer, par la suite, la meilleure stratégie
d’accompagnement du « malade ».
Il ne parle pas de « neutralité bienveillante »( en référence à certaines
pratiques appliquées) mais compare plutôt la relation avec le patient comme
un duel, un sport de combat, une opposition de deux forces qu’il faut
essayer d’harmoniser pour trouver un équilibre prompt à l’évolution de
chacun des protagonistes et de la thérapie.
Sur la question de la rechute, Didier RICHARD parle de « claque
narcissique » pour le patient et il semble que cela soit un sujet difficile à
aborder avec lui. Pourtant, il ne considère pas la rechute comme un
problème, mais plutôt comme une opportunité à entamer un nouveau
travail : Cela serait une étape comme une autre, importante pour le sujet qui
doit en faire l’expérience afin qu’il ne croie pas à une guérison trop facile.
Enfin, à la question concernant la légitimité de l’utilisation du terme
générique d’Addiction, il reste prudent, voire sceptique, quant à un tel
regroupement de conduites ; Notamment, pour ce qui est de la pratique et
de l’identité du sujet . En effet, il lui semble que cela soit trop tôt, d’un point
de vue purement pratique, de faire se rejoindre des malades ayant des
problématiques différentes, s’identifiant de surcroît au travers de leur
maladie. Ainsi, un alcoolique se présente et va jusqu’à se revendiquer
comme alcoolique : il n’est peut-être pas près à lâcher ce que l’on pourrait
appeler une « identité prothèse » ? Toutefois, Mr RICHARD acquiesce
quant à l’utilité que prend ce concept, d’un point de vue politique et social,
permettant de rendre l’accès au soins probablement plus facile. De la même