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La bouffée délirante aiguë (BDA)
Chapitre 3
C’est une spécificité reconnue seulement en France. Dans les autres pays on parle de
schizophrénie aiguë.
I) Le début
La BDA est un phénomène brutal. Elle se déclenche en quelques heures. C’est le « coup de
tonnerre dans un ciel serein ». Il n’y a aucun signe annonciateur de la maladie (les autres
psychoses mettent des mois à s’installer).
Elle touche les sujets jeunes (environ 25 ans), sans antécédent particulier ni problème important
particulier.
Les facteurs déclenchants : ils existent le plus souvent. Ce sont eux qui vont provoquer une
décompensation. Ce sont des facteurs de stress, des éléments de vie qui entraînent des émotions
fortes (ex : mariage, accouchement, psychose puerpérale ou post-partum). Les voyages peuvent
aussi être provocateurs de BDA.
L’autre type de facteur déclenchant est la consommation de toxique et notamment de canabis.
De plus, ce dernier diminue l’efficacité des traitements neuroleptiques. Il existerait une
prédisposition, une fragilité chez ces personnes et notamment une structure psychotique de
départ.
II) Le délire
Il s’agit de mécanismes polymorphes (plusieurs formes, différentes choses). On a aussi des
thèmes polymorphes, c'est-à-dire multiples.
Le délire est non systématisé, c'est-à-dire qu’il n’est pas organisé, pas compréhensible. De plus, il
est en réseau. Le patient délire en permanence quel que soit le contexte.
On observe des troubles du comportement.
Les patients sont convaincus de leur délire. De plus, ils ont pratiquement toujours des insomnies à
cause de l’anxiété et sont dans un état de déshydratation d’où un état d’agitation important
(hausse de la TA) qui n’est cependant pas forcément visible.
III) L’évolution
1) A court terme
Dans 100% des cas, la maladie guérit sous traitement en quelques jours, maximum quelques
semaines. La prise de conscience de ce qui a été fait est assez rapide (le patient se souvient).
Il faut accompagner le patient pour qu’il accepte sa maladie, qu’il accepte le fait qu’il ait déliré.
2) A long terme
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Dans 25% des cas, il n’y a pas de rechute.
Dans 25% des cas, il y a une récidive de la BDA.
Dans 25% des cas, il y a une évolution vers la schizophrénie. Des troubles vont réapparaître petit
à petit et on sera dans une psychose chronique.
Les 25% restant évoluent vers une PMD (psychose maniaco-dépressive).
IV) Le traitement
La BDA est une urgence psychiatrique où il faut hospitaliser le patient (en HL ou en HDT).
Si le patient est calme, on le met dans une chambre seule, en pyjama. Il est important de
l’informer que le service est fermé, qu’il n’a pas le droit de sortir le premier jour et que les visites
sont interdites également les premiers jours : le patient a besoin de se soigner et de se reposer (la
famille est d’ailleurs souvent choquée).
Si le patient refuse vraiment son hospitalisation et est très agité, on peut le mettre en chambre
d’isolement, toujours en pyjama et sous prescription médicale. Dans les cas extrêmes, on peut
l’attacher au lit.
En chambre d’isolement, le patient est surveillé au moins toutes les heures et ses constantes sont
prises au moins une fois par jour. La prescription médicale de la chambre d’isolement doit être
renouvelée toutes les 24 heures.
Des neuroleptiques peuvent être mis en place contre le délire, et contre l’agitation et l’angoisse (à
forte dose).
Il faut faire en sorte de critique le délire, pour que le paient s’en rende compte, pour qu’il
reprenne contact avec la réalité et pou qu’il accepte le ttt.
Après la sortie, le patient doit revenir en CS psychiatrique pendant au moins un an.
Le ttt neuroleptique est continué pendant un an, afin d’éviter la récidive de BDA.
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