LA COGNITION SOCIALE J.P.Leyens et J.L.Beauvoir (1997) L’ère de la cognition. Grenoble. PUG. Yaerbit et Schardon (1996) Connaître et juger autrui J.P.Leyens, Yaerbit et G.Schardon (1996) Stéréotypes et cognition sociale. Liége. Mardaga J.C.Deschamps et A.Clemence (2000) L’explication quotidienne Perspective psychologique. Rennes.PUR. Introduction générale : 1°) introduction : On attribue le terme de cognition sociale à Brunner et Taguiri alors qu’il avait été employé avant par Heider (1944). Ce thème n’a pas suscité la passion des chercheurs car c’est un thème floue, vague, qui évoquait aussi bien la connaissance des personnes que les rôles des facteurs sociaux et leurs effets sur la perception en général. Avant de définir le terme, il convient de s’interroger sur l’avènement de cette nouvelle orientation en psychologie sociale, orientation qualifiée de « cognitive ». C’est tout un courant en psychologie qui dépasse les sous disciplines. La psychologie sociale a toujours intégrée une dose de cognitivisme. (Un courant). 2°) De la psychologie du développement (le behaviorisme) à la psychologie cognitive Le développement de la psychologie scientifique doit beaucoup à l’élaboration du paradigme Behavioriste : Le behaviorisme défendait l’idéal d’objectivité de la méthode expérimentale contre les aléas de la méthode introspective. Il a suggéré que l’objet de la psychologie est constitué uniquement de choses observables : stimulus et comportement (S-R), dont il convient de préciser les relations fonctionnelles sans se laisser égarer par des phénomènes inobservables comme la conscience. Il a d’une certaine façon permis la naissance de la psycho-sociale en débordant l’étude du stricte organisme pour considérer aussi le milieu dans lequel vit cet organisme. Il n’accordait au sujet qu’une place très restreinte qui faisait de l’homme une « machine à répondre » (Moscovici) S’interdisant d’analyser ce qui pouvait s’intercaler entre le sujet et les réponses. Le Behaviorisme se fermait toute voie d’analyse des activités humaines les plus complexes. La psychologie cognitive née de cette impossibilité d’étendre l’analyse comportementale au-delà de certaines limites de complexité des conduites. Elle a choisit de prendre au sérieux les phénomènes qui se développaient entre les stimuli et les réponses. - La psycho-cognitive confère une priorité aux phénomènes psychiques internes. - Elle place l’accent sur les mécanismes d’élaboration (ce qui se fabrique à l’intérieur du sujet). - Elle centre l’attention sur le sujet, système organisé, initiateur de ses conduites. - La psycho-cognitive va substituer au sujet de l’action, le sujet de la connaissance (c’est devenu le « comment il élabore sa réalité sociale ») Au début, on a assisté à un effort acharné pour mettre la signification au centre de la psychologie. Il s’agissait d’étudier les activités mentales que l’homme utilise pour construire et donner un sens au monde qui l’entoure et à sa propre existence. Petit à petit, l’accent c’est déplacé sur la signification à l’information et de la construction de la signification au traitement de l’information. (La signification qu’on donne à l’environnement fait notre comportement et ce n’est pas la réponse). Notre environnement a déjà des informations. Le cognitivisme s’intéresse de plus en plus au traitement de l’information, comment on les transforme en quelque chose de mental. 3°) Sources majeurs du paradigme cognitiviste. A) La psychologie de la forme (c’est la gestalt théorie) affirme que : - L’individu ne réagit pas à des stimuli isolés mais a des configurations, à des formes (plusieurs points ensembles représentent quelque chose, une configuration, un ensemble qui a des formes). - Le traitement des parties procède du traitement de l’ensemble, on traite l’ensemble et ensuite on traite chaque information. - Dans la perception, la fonction première des composantes élémentaires est ainsi liée à leur participation à la structure d’ensemble. B) Les modèles informatiques et le traitement de l’information, ces modèles se montrent sensibles à : - Aux transformations que subissent les informations - Aux opérations par lesquelles une information se transforme ou peut générer une autre. 4°) Définitions : « La cognition sociale inclut une considération de tous les facteurs influençant l’acquisition, la représentation, le traitement et le rappel de l’information concernant les personnes ainsi que les relations de ces processus avec les jugements réalisés par l’observateur ». Hamilton. La cognition concerne l’étude de « la façon dont le commun des mortels pense au sujet des gens et comment il pense qu’il pense au sujet des gens » Fiske et Taylor. C’est l’étude de la formation des impressions que l’on a d’autrui, la perception. Processus par lesquelles individus construisent leurs connaissances de la réalité sociale (transformée parce qu’on l’a construite). La cognition sociale porte sur le soi et les autres, les relations entre les personnes, les normes et les croyances sociales. La cognition n’est pas un processus, la cognition, c’est la connaissance ; la connaissance d’autrui et les mécanismes qui créent la formation d’impression. La cognition n’est pas seulement une affaire de formations d’impressions (ref. à la 2iéme définition) et de mémoire de personnes (ref. à la 1iére définition), mais s’applique également à la catégorisation, à l’attribution aux relations entre les groupes et aux attitudes. La cognition sociale ne se limite pas à la perception sociale du début. C’est un courant dans beaucoup de sujets psycho-sociaux. La cognition sociale équivaut à une construction ou à une mise en ordre mental, visant à obtenir une perception stable de notre environnement. C’est l’étude des mécanismes de la cognition sociale. La cognition sociale est une partie formation des processus de cognition (formation des impressions), c’est un mouvement cognitif, une approche cognitive utilisée en psychologie sociale. Dans l’étude de la cognition, on s’intéresse à comment l’individu construit sa réalité sociale, l’intérêt se porte sur les mécanismes et les processus plutôt que sur les résultats. 5°) Intérêt de la psycho-sociale pour les processus cognitifs : Les attitudes à la formation des impressions : a) La première étape se structure autour du concept d’attitude introduit par Thomas et Znanicki, deux sociologues Américains qui appartiennent au courant de l’interactionnisme symbolique (c’est l’interaction entre l’individu, ses valeurs, savoirs, normes et réalité extérieure). Le premier objet d’étude de la psychologie sociale est le concept d’attitude, inspiré de la sociale. L’essentiel d’une théorie interactionniste porte sur des processus internes, inobservables, de sélection, d’interprétation et d’attribution de significations. Processus dont la conduite n’est supposée être qu’une retombée (ex étude des polonais immigrants aux E.U.) Il comporte deux principes : -C’est dans l’interaction avec les autre que les gens adoptent les significations qu’ils attribuent aux objets et aux situations. La réalité qui affecte l’individu est une construction symbolique qui résulte de l’interaction entre l’individu et les situations auxquelles il est confronté. Connaissant les attitudes, on peut savoir le comportement, cela suppose un lien entre l’opinion (cognition construite par le sujet et comportement) et réalité sociale (interaction avec autrui). -La réalité subjective est de toute façon psychologiquement plus importante que la réalité objective (construction de la réalité, traitement et inférences qui dégagent quelque chose d’autre qui nous aide à construire la réalité). b) La deuxième étape : La formation des impressions et le paradigme de S. Asch Paradigme : Asch est un psycho-sociologue d’orientation Gestaltiste (théorie de la forme), il insiste sur la structure qui donne la signification aux éléments (d’abord le global et ensuite le précis). Il réalise une expérience au cours de laquelle il propose à un groupe différents traits décrivant une personne fictive. Parmi les adjectifs, il y a le terme « chaleureux », à un autre groupe, en répartition aléatoire, il propose les mêmes traits mais avec une seule différence dans un des mots, il dit « froid ». Tout les autres traits sont les mêmes, dans le même ordre. Il demande aux sujets de donner leurs impressions sur le personnage. Résultats : les sujets des deux groupes n’ont pas de problèmes pour dégager des impressions. Les deux groupes ont une perception très différente du personnage (perception positive ou négative en fonction des groupes. L’interprétation de Asch : dans une configuration d’ensemble, chaque mot est pris dans son ensemble. En changeant un mot, les autres n’ont plus la même signification. 1 L’objet de connaissance ne porte aucun enjeu social (le but n’est pas d’étudier le contenu de la connaissance) Il s’agit d’une personne « inconnue » et « non-évaluée ». On appellera cette cognition « froide ». 2 Ce qu’étudie Asch ce n’est point l’impression (ou les connaissances) que nous avons dans notre mémoire d’untel ou untel. Son objet d’étude est la formation, la genèse d’une impression globale, l’activité même^de connaître. 3 Cette activité de connaissance à peu de lest social mais beaucoup d’antécédents cognitifs. Pour se former une impression, les sujets mobilisent des savoirs qui sont disponibles dans leur mémoire et qui vont orienter le traitement des informations fournies. (La signification des mots est empirique ou nous avons élaborés l’équivalent de théories, les théories implicites. Et pas dans la réalité elle même) C’est un ensemble organisé pour traiter les infos au moment de l’expérimentation. 4 Le comportement à l’égard de la personne n’est plus l’objet sur lequel s’opère les prédictions de la théorie du chercheur. Celui-ci se donne pour but de prédire le jugement ou la connaissance des sujets concernant la personne ciblée. Il y a un retour au comportement, on étudie le lien entre cognition et comportement. LA PERCEPTION SOCIALE 1°) Qu’entendons nous par l’étude des perceptions sociales ? - Le domaine des perception des gens opposé a celui des objets (table, mur, etc.). - La perception en tant qu’affectée par des variables sociales (ex : perception d’une pièce de monnaie selon qu’on est riche ou pauvre) - La notion de perception à été élargie et étendue a la représentation et au jugement incluant dans ce domaine le processus cognitif (on a élargit la notion de perception, il y a trois significations de la perception sociale. Les questions soulevées par les chercheurs dans ce secteur peuvent être regroupées en deux catégories : 1 renvoie au résultat ou à l’issue de notre démarche d’appréciation des gens qui nous entourent 2 renvoie aux processus cognitifs par lesquels nous émettons un jugement ou une perception (s’intéresse pas aux résultats finaux mais aux processus cognitifs). 2°) Les perceptions des personnes et des objets différent-elles ? L’apport principal des premiers travaux concernant les processus de la perception des personnes et des objets n’a pas résidé dans l’établissement de ces différences, mais dans la découverte que celui-ci perçoit ne le fait pas d’une façon passive. - L’une des différences qui furent établies entre les deux types de perception était que la source d’informations provenant de la cible était dynamique dans le cas de la perception d’une personne et stables dans le cas d’un objet. Toute perception comporte une part de subjectivité, le point de vue est plus sensible pour certains. Ex : photo de vieille femme et de jeune femme LEEPER fait une expérience avec des participants répartis aléatoirement. Le 1 gpe : photos de femmes belles, non-ambigües +photos ambiguës Le 2 gpe : photos de femmes vieilles, non-ambigües 100% de ceux avec une photo de vieille femme ont identifié la vieille dans la photo ambiguë. 95% de ceux avec la photo de belle femme ont identifié la jeune dans la photo ambiguë. Dans notre expérience, ce sont des photos de femmes. Nos premiers savoirs, nos premières cognitions interviennent. Voir la vérité implique la mise en jeu de ce que nous avons acquis. Nous voyons à partir de ce que nous avons dans notre passé. -L’action ou le comportement d’un individu s’effectue dans un contexte qui permet de donner une signification a l’action manifestée par la cible. La perception d’un individu peu être influencée par le contexte, beaucoup plus que pour les objets. En ce qui comporte un individu, la perception n’est pas que la perception physique mais aussi ce qu’il est en train de faire. (Cela dépend du contexte). L’influence du contexte est plus importante, plus décisive que pour la perception des objets (moins importants). - Une caractéristique de notre perception, que celle-ci s’applique aux objets ou aux personnes, réside dans sa stabilité. Quand on perçois une personne, on se base sur des éléments plutôt stables (ex : la couleur de la peau, forme et couleurs des cheveux…) - Nos perceptions des objets et des personnes relèvent des principes similaires car ces deux types de perception impliquent un rôle actif de notre part. En tant que percevants actifs, nous imposons une structure, une stabilité, et aussi un sens aux différents stimuli auxquels nous sommes exposés. Principales différences entre la perception des personnes et la perception des objets A partir des résultats de différentes expériences sur la perception, Fiske et Taylor en 1991 ont tenté de dresser une liste des principales différences : -Une personne est sensible à l’appréciation d’autrui, ainsi, elle peut changer d’une situation à l’autre afin d’apparaître sous un jour meilleur pour celui qui la perçoit… (Ex : l’image de l’enfant pour l’institutrice). -Une personne constitue une source dynamique d’informations. Elle change avec le temps et les circonstances beaucoup plus que ne changent les objets. (On a un comportement différent à la fac en fonction de chaque statut social) La cible change, les objets changent très peu. -Une personne peut manipuler nos perceptions, elle peut modifier l’environnement en fonction de ses désirs et/ou de ses objectifs. -Une personne est à la fois une cible de nos perceptions et un percevant, ce qui fait que les perceptions sociales sont mutuelles. -Une personne est beaucoup plus complexe qu’un objet ce qui rend sa perception plus difficile, plus approximative et oblige le percevant à inférer des caractéristiques qui ne sont pas directement visibles. La perception d’autrui est approximative et de fait, la personne qui perçoit fait des inférences. (C’est dégager à partir de ce que l’on observe d’autres éléments qui ne sont pas disponibles.) Première perception, c’est les vêtements, ce qui est visible. Les inférences sont de dire, à partir de perceptions visuelles uniquement : « elle est gentille »… III) Les stratégies cognitives et Heuristiques Nous avons recours à des stratégies qui nous aident à traiter l’information de manière rapide et efficace (car les capacités sont limitées). C’est une stratégie pour utiliser l’information disponible efficacement et de porter des jugements rapidement. Ces stratégies cognitives consistent en l’utilisation de schémas et d’heuristiques. a) Les schémas C’est une des stratégies. -Ce sont des structures de connaissances issues de notre expérience antécédente et stockée en mémoire. Ils sont à la fois une structure permettant d’emmagasiner l’information nouvelle et un processus dans la mesure où ils influent sur la façon dont nous recevons et traitons l’information nouvelle. (c’est une image que l’on fait de soi même sur les compétences que l’on a pour soi (intellectuel, apprentissage, salarié, travail…) c’est un ensemble d’informations bien organisées qui permet d’emmagasiner les informations nouvelles, influence la manière dont l’info est sélectionnée et traitée.) -Ils guident nos processus d’attention, de stockage et de rappel (des informations) de façon sélective. -Ils n’agissent pas seulement comme des filtres cognitifs, ils jouent un rôle actif ; parfois ils changent notre perception, notre compréhension de l’information, sélection qui agit plus ou moins sur l’information. -Les schémas servent aussi à déterminer ce à quoi le percevant peu s’attendre des individus autour de lui ou des circonstances dans lesquelles il se trouve. (Stéréotype=>préjugés ou discrimination envers la cible). -L’utilisation des schémas peu aussi conduire à la formation des croyances erronées, à l’introduction de biais (distorsion, erreur) dans l’information perçue et retenue en mémoire et à des erreurs de perception. (Victimes de la perception erronée). 4types de schémas : 1les schémas sur le soi consistent en des représentations que nous avons sur nous même et que nous avons organisées en mémoire. 2Les schémas sur la personne sont ceux élaborés pour représenter des catégories d’individus générales : ex : l’avare. Ces schémas sont appelés prototype (meilleur exemple de la catégorie) ce genre de schémas nous aide à catégoriser les autres et à mieux retenir l’information qui leur est pertinente. 3Les schémas sur las rôles et les groupes sociaux représentent l’information que nous avons accueillie sur différents membres de minorités ethniques ou des groupes raciaux, sur les personnes des deux sexes ou encore qui occupent diverses occupations. (Ces schémas constituent des structures cognitives importantes dans les perceptions intergroupes et dans l’utilisation des stéréotypes=>une forme catégorisée d’informations sur un groupe d’individus. Ex : sur le sexisme, on mesure les stéréotypes des sexes chez les enfants de jeune age. Jack in the box => garçon pleure : fâché, fille pleure : peur. Ce sont des préjugés négatifs graves. 4Les schémas sur les événements. Ce type de schéma appelé « script » renvoie à des structures cognitives nous aidant à faciliter le stockage d’informations sur le déroulement chronologique habituel des événements dans diverses situations qui nous sont familières. (Ex : restaurant, rituel)-> les schémas se révèlent fort utiles, car ils nous aident à percevoir l’environnement de façon simplifiée en nous amenant à simplifier parfois un monde très complexe, et de façon très rapide. Mais il ne faut pas confondre efficacité et exactitude. b) Les Heuristiques Les Heuristiques sont des processus cognitifs que nous mettons en œuvre pour résoudre des problèmes spécifiques et prendre des décisions en situation d’incertitude (ex : il y a plus d’hommes cette année en licence de psychologie que les années passées). Ce sont des raccourcis mentaux économiques qui nous aident à trouver des solutions acceptables, mais pas toujours correctes. Cette façon de procéder nous permet en outre de simplifier les problèmes et situations auxquelles nous sommes confrontés et de lever les incertitudes qui les caractérisent tout en conservant intacte notre énergie mentale (l’homme est un avare cognitif, il cherche un moyen plus rapide et efficace pour résoudre un problème. Ex de raccourci mental économique : pour compter la proportion de garçons en licence de psychologie, on prend des petits groupes. Cet aspect fonctionnel des heuristiques se traduit soit : -par la négligence d’une partie de l’information -soit par la focalisation sur une partie de l’information. Dans les deux cas, les efforts cognitifs s’en trouvent réduits. 1°) Heuristique de représentativité Est une règle qui conduit à fonder l’estimation de la probabilité qu’un objet appartienne à une catégorie en fonction de sa ressemblance avec d’autres objets de cette catégorie. Quand nous mettons en œuvre cette stratégie, nous cherchons les similitudes (en négligeant les informations statistiques) pour juger de la probabilité d’un événement. L’heuristique de représentativité est un raccourci mental économique, qui nous autorise à donner une estimation acceptable. Acceptable car l’estimation proposée, même si elle est fausse, est partagée par le plus grand nombre d’entre nous. Mais du point de vue théorique, elle n’est pas recevable dans la mesure ou elle ne respecte pas les données du problème auquel il faut respecter les règles probabilistes. (Mais attention, nous avons plus confiance en les heuristiques car appuyées par la majorité). 2°) Heuristique de disponibilité : Consiste à estimer la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples illustrant ces événements peuvent être remémorés (on néglige l’information statistique au profit des images disponibles dans notre mémoire et au dépend de l’information de base), suivant leur disponibilité en mémoire. Ainsi, on dit souvent que les heuristiques sont des courts circuits mentaux. En nous permettant de passer par une voie plus simple et plus rapide, elle nous fait laisser de coté un itinéraire normal. La particularité de ces heuristiques auxquels nous nous référons si souvent est qu’elles échappent à notre conscience. Nous les utilisons sans forcement nous en rendre compte. De plus, même quand nous les connaissons, nous ne cessons pas pour autant de tomber dans leur piéges. IV) Les perceptions sociales sans interaction Comment nous traitons l’information ? Les processus de perception d’autrui ? Les personnes telles qu’elles ont été utilisées en recherche et en psychologie sociale. Intégration des informations multiples et formation des impressions. 1°) ASCH : priorité à l’intégration globale Asch poursuit un triple objectif : -savoir si les gens sont capables de se forger une impression cohérente à partir de quelques éléments disparates à propos d’une personne fictive (orientation gestaltiste) -montrer que certains traits sont centraux=capables de changer l’impression (l’impression qui se dégage dépend des traits centraux (froid ou chaud, expérience de Asch sur la formation des impressions) ce mot n’est pas n’importe quel mot qui prend la place centrale. Si il n’y a pas de consignes de l’expérimentateur, la première impression est retenue. Une semaine après, on donne une nouvelle information en disant qu’ils/elles sont homo ou hétéro. On observe un effet de récence ou de primauté, avec un oubli entre les deux. Pour les résultats, ils s’attendent à un tout cohérent : groupe hétéro=>appui des traits hétéro, groupe homo=>appui des traits homo, l’effet de récence restructure l’information pour faire la mémorisation) d’autres sont périphériques, ont peut d’influence sur l’impression globale. -Montrer l’influence des premiers traits dont on prend conscience=>l’effet de primauté, l’effet de récence. L’expérience réalisée : la dernière information qui influe la perception : on montre un film avec un accident de voiture. Tous les suets regardent la même séquence. On demande à un groupe à quelle vitesse roulaient les voitures quand elles se sont écrasées. A l’autre groupe, on demande à quelle vitesse roulaient les voitures quand elles se sont heurtées. Pour le premier groupe, la vitesse >> à celle donnée par le deuxième groupe. Dans la séquence du film, il n’y a pas de vitres brisées. Quand il y a l’accident, quelle voiture a le plus de vitres brisées ? Le groupe 1 en dit plus quand elles sont écrasées=> montre la crédibilité donnée aux témoignages auxquels on a recours après accident. Notre fonctionnement est tel qu’on répond toujours à la question, réponse influencée par la façon dont est posée la question. Le traitement des différents traits se fait de façon globale. Cette position est opposée à celle d’Anderson. 2°) ANDERSON : priorité à l’information individualisante (Qui tiens compte de chaque caractéristique) -Les gens se livrent à une algèbre cognitive et combinent des informations a valence positives et négatives (correspond à plus et moins quelque chose). -Son objectif est de connaître l’algèbre mental que les gens utilisent lorsqu’ils doivent intégrer des informations ayant des valeurs différentes. -Chaque trait à un score immuable de favorabilité qui lui est spécifique, unique quelque soit le contexte (contrairement à Asch pour qui les traits dépendent du contexte). -L’impression dépend de chaque trait considéré individuellement et de son poids. La présence d’autres traits ne change pas la signification ni le poids des autres. Anderson a donné des traits à des étudiants et leur a demandé un score de favorabilité. Aune autre moitié, il a présenté des profils à la Asch, et a demandé de dire le degré de sympathie qu’ils ont à l’égard des profils. Cette impression de sympathie correspond à l’équivalent de la somme des traits positifs. Il a dégagé plusieurs modèles : 1 Le modèle additif, postule que l’impression que nous faisons de la cible est une résultante de la somme des caractéristiques de cette dernière. Donc plus une personne possède de caractéristiques positives plus nous la percevons de façon positive. Mais certains traits ne nous donnent pas assez d’informations donc il y a un deuxième modèle. 2 Le modèle de la moyenne propose que notre appréciation de la cible soit une résultante de la somme des caractéristiques de cette dernière, divisée par le nombre d’éléments d’information que nous avons. Mais certains éléments sont plus connotés, dépendent du contexte, donc il y a un troisième modèle. 3 Le modèle de la moyenne pondérée est semblable à celui de la moyenne, sauf que, avant d’établir la moyenne des diverses caractéristiques, nous multiplions chaque caractéristique par un poids subjectif en fonction de l’importance que nous lui accordons. Ex : on parle dans un labo de recruter une technicienne. On a alors deux personnes : -une très compétente (10/10) -une mois compétente (7/10) mais qui est belle (8/10) donc 8 et 7=15, on divise par deux= 7.5/10 On arrive à comprendre pourquoi avec les traits on arrive à une impression différente qui dépend du poids que chacun apporte à chaque trait. Anderson signale que les informations qui sont données en premier ont en général un poids plus important que les autres (effet de primauté plus Asch). De plus les premiers mots ont un effet sur l’attention. 3°) L’utilisation de schémas par opposition à l’intégration des informations multiples dans la formation d’une impression. L’impression que nous faisons des autres peut être issue de deux types de processus : *les schémas peuvent mener à une impression très rapide des autres *il arrive souvent que nous jugions des différentes caractéristiques de la cible afin d’intégrer cette information en une impression générale de la personne. Quel mécanisme est le plus utilisé ? Quand utilise-t-on un mécanisme et quand utilise-t-on un autre ? Deux facteurs peuvent modifier le mécanisme qui sera employé : *le degré d’occupation cognitive du percevant (avec quelques traits on fait un schéma) =>un degré d’occupation cognitive faible renvoi au traitement individualisant des caractéristiques. *sa motivation (but dégager une impression) Dans les sciences humaines, les 100% de cas n’arrivent pas sans normes, contraintes ou obligations. Plusieurs caractéristiques de la situation peuvent augmenter le coût associé à une perception erronée et ainsi motiver les gens à examiner plus systématiquement l’information présentée. Les individus analysent l’information disponible plus minutieusement lorsque : *les conséquences pour le percevant dépendent de la cible *les percevants doivent justifier une décision ou un jugement à une autre personne *les percevants sont préoccupés par la crainte d’une erreur *les cibles invitent les percevants à faire attention à certaines caractéristiques en désaccord avec leurs schémas. 4°) Le modèle du continuum de Fiske et Neuberg L’individu se formerai une impression d’autrui en suivant différents processus. Définir ces processus revient donc à se placer le long d’un continuum rendant compte de l’utilisation et de la place pus ou moins importante que nous accordons aux attributs spécifiques. Schémas globaux Traits individualisants Catégoriel mixte processus intégration de toutes les Informations A l’une des extrémités de ce continuum se trouverai les processus exclusivement fondés sur des catégories. A l’autre extrémité se trouveraient des jugements qui se basent sur les attributs spécifiques. Entre ces deux extrémités se placeraient des processus mixtes fondés sur les attributs catégoriels et sur les attributs spécifiques. Le passage d’une étape à l’autre dépend de trois facteurs : -la motivation de celui qui perçoit -de ses capacités d’attention -les infos recueillies à propos de la cible Ce modèle peut être présenté en plusieurs étapes 1la catégorisation initiale : consiste à prendre certains attributs de la cible et à essayer de las catégoriser à l’aide des schémas (ex : croise dans la rue une personne en blouse blanche, en fait, c’est un chercheur) 2Une fois le schéma choisit, nous étudions des attributs additionnels afin de vérifier l’exactitude du schéma initial. 3Si l’appréciation de l’exactitude du schéma s’avère négative, dans une troisième étape le percevant utilisera des sous catégories qui lui permettent de catégoriser la cible. La sous- catégorisation représente un genre hybride entre une analyse schématique et une analyse reposant sur les attributs. (Qui fait de la recherche ? Les doctorants font une thèse) 4Si la sous catégorisation s’avère impossible, alors l’impression reposera entièrement sur des attributs. Si les gens catégorisent facilement quelqu’un susceptible de l’être de différentes façons, qu’est-ce qui guide leurs choix ? 1 La saillance perceptive (une étudiante en chimie sur une centaine d’hommes, catégorisation en tant que femme, contraste entre la majorité et la perception) 2 Les buts poursuivis au moment de la catégorisation (tombe dans la rue=>médecin, c’est un Hindou. On active la catégorie médecin, si raciste, pas de médecin car il est hIndous. 3 L’accessibilité temporaire ou chronique du concept 4 L’heuristique de similitude ou de représentativité. Etude en 1970 aux Etats-Unis : plusieurs psychologues se sont présentés dans divers hospitaux psychiatriques car souffraient d’entendre des voix. Ils ont été reçus avec un diagnostique de schizophrénie pour 11 d’entre eux et troubles maniaco-dépressifs pour 1. Dans l’Hospital, ils notent tout, le nombre de médicaments, visites des médecins. Puis à un moment ils disent qu’ils ne souffrent plus et qu’ils veulent sortir. Ils sortent en moyenne après 19 jours avec des schizophrénies en rémission et troubles maniaco-dépressifs en rémission. Les attributs qu’ils avaient=> l’équipe soignante croyait que leur attitude normale était un biais de confirmation (mais les malades ne sont pas dupes) quand ils ont publiés les résultats, ce fut un tonnerre. Puis les psychologues disent qu’ils vont leur envoyer des faux patients, en fait ce n’est pas vrai et les psychiatres tombent dans le piége. LES PERCEPTIONS SOCIALES IMPLIQUANT DES INTERACTIONS ENTRE LE PERCEVANT ET LA CIBLE Introduction : Lorsque nous avons la possibilité d’interagir avec la cible, quel est son rôle dans la formation d’une impression ? Lorsque nous utilisons nos schémas, comment influent-ils sur notre comportement envers la cible Quelles sont les conséquences de nos actions sur le comportement de la cible et, éventuellement, sur les perceptions ultérieures que nous aurons de la cible ? L’influence des interactions entre un percevant et une cible sur les comportements manifestés par les deux parties et les conséquences de ces interactions sur les perceptions qui en résultent. Le rôle joué par la cible dans la formation d’une perception. I) La vérification confirmatoire des hypothèses. Les perceptions (croyances, hypothèses) conçues sur les autres peuvent nous amener à chercher les informations qui confirment nos hypothèses. Beaucoup de recherches montrent que chacun de nous interagit avec autrui de façon à confirmer les idées qu’il a des gens qui l’entourent. L’expérience de Snyder et Swann : les gens sélectionnent les questions en fonction de la tâche qui leur est assignée, c'est-à-dire qu’ils choisissent de préférence des questions introverties pour mesurer l’introversion et extraverties pour mesurer l’extraversion. Il existe des situations au cours desquelles les percevants sont moins susceptibles d’utiliser des questions menant les cibles à confirmer leurs hypothèses. Le fait d’avoir un besoin d’informations valides réduit chez les individus leur envie de confirmer sélectivement leurs hypothèses. Lorsque les individus prévoient de travailler avec la cible ultérieurement, ils posent des questions plus précises et il devient moins probable qu’ils vont s’engager dans des processus les amenant à confirmer sélectivement leurs hypothèses (croyances initiales). Dans certains cas, la confirmation des hypothèses amène une autoréalisation de la prophétie. II) Les prophéties qui s’autoréalisent : - Ce concept a été introduit par Merton (1948) - Les prophéties s’autoréalisant ou « effets de confirmation comportemental » consistent dans le fait qu’une personne ayant initialement adopté des croyances erronées, a propos d’un individu, amène cet individu à se comporter de telle sorte qu’il confirme ces croyances. Le paradigme expérimental de Rosenthal et Al : *Ils ont démontré que quand les expérimentateurs travaillent avec des rats ordinaires mais présentés comme brillants par le type de tâche qu’ils avaient à accomplir, ils obtenaient effectivement de meilleurs résultats que les expérimentateurs auxquels on avait présentés les rats comme « très mauvais ». *L’expérience de Rosenthal et Jacobson visant à vérifier l’existence de prophéties qui s’autoréalisent dans le milieu scolaire. Snyder et Coll. Ont étudiés les processus sous jacents à ce phénomène. Ils ont nommé « paradigme de la confirmation behavioriste » le phénomène des prophéties qui s’autoréalisent. Pour faire ressortir la nature des processus comportementaux à la base de la confirmation des attentes initiales des percevants (l’expérience de Snyder et Al en 1977). Pour distinguer les circonstances où il y avait interaction entre un percevant et une cible des circonstances ou des prophéties pouvant se réaliser sans interaction entre les deux individus. Les schémas constituent des structures cognitives qui influent non seulement sur la façon dont l’information est perçue mais aussi sur le déroulement des interactions dans des contextes sociaux. III) Le rôle de la cible dans les perceptions sociales. Lorsque nos interactions avec les gens qui nous entourent sont influencées de la sorte, notre perception initiale se trouve confirmée, ce qui a pour effet de nous inciter à forger une croyance sur les gens de notre entourage (les schémas). Quelques fois, les gens qui ont des perceptions erronées des autres rencontrent des individus qui considèrent ces perceptions d’eux comme incorrectes. Qu’advient-il alors des croyances du percevant ? En d’autres termes, qui du percevant ou de la cible, va réussir à changer la perception de l’autre ? Selon Swann et Ely, la capacité des individus de résister aux influences des percevants pouvait être expliqué par le degré de certitude que les gens ont quant à leurs propres perceptions (concept de soi). Les autoperceptions de la cible constituent des déterminants plus puissants que les attentes des percevants quant au comportement de la cible. Les confirmations behavioristes se produisent seulement que lorsque les cibles sont incertaines et que les percevants sont certains de leurs croyances. Selon Swann en 1987, les individus jouent un rôle très actif dans les contextes de perceptions sociales afin de s’assurer qu’ils sont perçus conformément à leurs propres croyances. Pour ce faire, ils peuvent utiliser plusieurs stratégies qui consistent à : -choisir des partenaires avec qui ils veulent interagir de façon à s’assurer que ceux-ci les perçoivent selon leur autoconception. -de déployer un éventail d’indices correspondant à la façon dont nous désirons être perçus. -adopter des stratégies appropriées avec autrui de manière à influencer ses perceptions. L’ATTRIBUTION CAUSALE Introduction : Il nous arrive de chercher la cause de divers événements de notre vie et de celle des autres. L’explication obtenue représente une attribution. Dans cette perspective, il ne s’agit plus de traiter des informations, mais il est question de la production de certaines cognitions. Les gens cherchent à expliquer les événements dont ils sont acteurs ou observateurs. Les attributions émises auront un effet déterminant sur le comportement à venir. L’identification objective n’est pas évidente, la cause n’est pas objective, c’est une cause perçue, et notre comportement sera déterminé par cette cause perçue. Trois questions peuvent être posées à propos de nos explications quotidiennes : Quand sommes nous portés à faire des attributions ? Trois facteurs semblent avoir un effet sur la recherche spontanée d’informations causales : -l’incertitude, - les événements inattendus -et les échecs. Pourquoi explique-t-on ? Cette question renvoi à l’analyse de la fonction individuelle et sociale que remplissent les explications : fonction de compréhension, de contrôle, de prédiction, de justification, ou de rationalisation de nos comportements, d’intégration de la nouveauté. Comment explique-t-on ? Cette question a fait l’objet du plus grand nombre de travaux (les théories de l’attitude), elle concerne l’analyse des processus et des mécanismes, de la façon dont on explique. II) Les théories classiques de l’attribution. A) Le modèle théorique de Heider Il est le fondateur des théories de l’attribution. Son modèle théorique présente la façon dont l’individu perçoit et explique son environnement. Définition : Une attribution est une inférence ayant pour but d’expliquer un événement ou un comportement. L’explication donnée devient alors la cause perçue et correspond à une attribution. Heider s’est intéressé au fonctionnement cognitif à partir d’un postulat selon lequel l’homme à besoin de comprendre ce qui se passe autour de lui afin de se donner l’impression qu’il maîtrise au moins en partie son environnement et donc qu’il peut anticiper les événements à venir. « L’homme de la rue » cherche à expliquer de al façon aussi valide que possible les comportements et les événements qu’il observe dans son environnement social. Il se comporte comme « un scientifique naïf » qui construit des théories explicatives de son environnement. Une de ses activités peut être de rechercher la cause des événements qu’il perçoit. L’interprétation causale du monde sociale est faite selon une sorte d’analyse factorielle implicite. Dans cette analyse statistique spontanée, certains facteurs se rattachent aux personnes, d’autres ont leurs sources dans leur environnement : *les explications dispositionnelles, celles qui renvoient à l’acteur du comportement (intentions et dispositions) ce sont les explications internes. *les explications situationnelles, celles qui se réfèrent à la situation, aux circonstances, au hasard, etc… Ce sont les explications externes. B) Le modèle des inférences de Jones et Davis Ce modèle décrit les processus par lesquels les gens infèrent des comportements observés, des dispositions stables des acteurs : les traits de caractère. Ces auteurs se sont particulièrement intéressés aux actions d’autrui et aux conditions des attributions dispositionnelles. Ex : agressif, il frappe con copain. Les attributions peuvent être par rapport à nous ou à autrui. Mais dégagée par rapport au comportement qu’on observe des attributions dispositionnelles. Ils ont essayé de comprendre comment, à partir d’une seule observation, un individu s’y prend pour inférer une intention, et donc une disposition personnelle chez l’acteur. Ce modèle s’intéresse à ces conditions qui permettent d’élaborer ces attributions : lien entre comportement et dispositions Quelles sont les conditions qui permettent l’élaboration de ces inférences correspondantes (le lien causal entre un comportement et une disposition) ? D’après Jones et Davis, pour pouvoir accéder aux intentions : *l’observateur doit s’assurer que l’acteur est conscient des effets de son action et qu’il a la capacité nécessaire de le faire. Ex : conscience que en frappant cet enfant fort sur la tête, il va causer un tord important. *l’acteur doit être libre d’effectuer l’action (sous pression explicite mais aussi implicite). *l’action doit présenter des effets spécifiques, différents des effets obtenus par d’autres moyens. C) Le modèle de co-variance de Kelley : Il se préoccupe avant tout des attributions situationnelles. Il est plus général que le précédent : il vise aussi bien que les attributions que l’on peut faire sur soi que sur autrui. Il requiert plusieurs observations et son principe de fonctionnement est celui de la covariation. Le principe de la covariation permet d’expliquer comment les attributions sont émises lorsque plusieurs sources d’informations se trouvent à notre disposition. Le principe de covariance propose qu’un effet soit attribué à une cause lorsque l’effet et la cause apparaissent ou disparaissent ensemble. Ex : exam, stress =>ensemble Enlève l’exam=>baisse du stress=>disparaissent ensemble. La logique du processus d’attribution serait le même que celui de l’analyse de variance. Pour faire une attribution, l’observateur évalue la covariation entre les événements en fonction de trois critères : *Le consensus : le sujet qui évalue les causes se demandent dans quelle mesure d’autres personnes font-elles la même chose dans la même situation ? *Le caractère distinctif : le comportement observé est-il du uniquement au stimulus lié à cette situation et peut-il apparaître avec d’autres stimuli ? Le comportement est –il spécifique au stimulus ? *La consistance : l’acteur a-t-il l’habitude de se comporter de la même façon envers le stimulus, à d’autres moments, et dans d’autres circonstances ? Kelley dit que ce processus est vrai mais dans la réalité de façon spontanée, nous n’accordons pas d’importance à toutes les informations, et nous ne cherchons pas toutes les informations Mais l’attributeur recherche t-il spontanément toutes les informations ? *Kelley fait remarquer que le modèle de covariance est idéal, mais que l’individu ne l’applique pas nécessairement *L’individu ne recherche pas toutes les informations nécessaires à son jugement valide. L’explication se fait à partir de schémas causaux, dans un but d’économie cognitive. *Le schéma causal correspond à un répertoire de causes et de leurs effets. Cette relation causale est apprise et acquise par les individus lors d’apprentissage ou observation. Comme tous les autres schémas, le schéma causal est bâti à partir d’expériences personnelles directes ou non. *L’individu fait appel à des relations causes-effets pré-établies, ce qui évite un travail cognitif coûteux, une recherche complète des informations sur différents critères. III) Les biais attributifs (Erreur que l’on établit à cause des schémas causaux) A) L’erreur fondamentale (Ross) : Consiste à privilégier l’attribution causale dispositionnelle plutôt que la situationnelle. C’est la surestimation des facteurs dispositionnels et la sous estimation des facteurs situationnels. (Cf. l’expérience de Milgram) => Les psychologues se sont trompés car il n’avaient pas tenu compte des effets situationnel. Nous oublions que nous sommes influencés par l’environnement. L’erreur fondamentale est considérée comme un biais attributif dans la mesure où l’explication des sujets n’est pas objective, elle est différente de celle des scientifiques. Elle est interprétée à différents niveaux d’analyse, mais toutes les explications théoriques s’organisent autour d’une idée centrale : le besoin d’exercer une certaine maîtrise sur l’environnement social. -Explication motivationnelle : afin de s’assurer de cette maîtrise de la réalité, l’individu chercherait des facteurs dont il a le contrôle à savoir les causes internes. -Explication d’ordre cognitif. L’observateur n’effectue pas le travail cognitif coûteux qui consiste à rechercher tous les facteurs susceptibles d’influencer l’action, mais opère selon un traitement économique de l’information dont il résulte certaines erreurs. -Explication d’ordre normatif. La tendance à l’internalité correspond à une norme sociale « la norme d’internalité » Beauvois. B) Le biais d’auto-complaisance Consiste à attribuer son succès à des causes dispositionnelles et ses échecs à des causes situationnelles. C’est une façon peu coûteuse de préserver l’estime de soi. Les attributions que nous faisons sont influencées par nos attentes. Comme la majeure partie des gens s’attendent à réussir dans ce qu’ils entreprennent, ils feraient des attributions internes face a des événements attendus et des explications externes face à des événements inattendus. L’acteur est porté à faire des attributions dispositionnelles si son comportement est en accord avec la conception qu’il a de lui-même. C) Le biais acteur- observateur L’auto- attribution correspond à l’inférence faite par l’acteur de ses propres actions et comportements. L’hétéro attribution se définit par l’explication donnée par l’observateur des actions et comportements de l’acteur. La théorie de l’auto perception, pas de croisement entre attribution causale, entre ces pré- comportements et ceux des autres qu’il y ait des différences. Or les choses ne se passent pas de la même façon, donc observateur- acteur divergent de leurs explications. La divergence acteur observateur : un acteur perçoit plus souvent son propre comportement comme une réponse à la situation qu’un observateur qui attribuera ce même comportement à des dispositions personnelles de l’acteur. Explications : *l’observateur ne dispose pas de la même quantité d’informations que l’acteur ; *L’information n’a pas la même pertinence pour les deux ; *Traitement différent de l’information : -L’acteur est davantage enclin à utiliser une échelle idiosyncrasique : il compare son action avec celles réalisées dans le passé => attache plus d’importance à la situation, d’où l’explication externe. -Ne pouvant comparer l’action observée avec d’autres actes commis par l’acteur dans des situations différentes, l’observateur focalise son attention sur l’acteur, d’où l’explication interne. *Acteurs et observateurs ne sont pas impliqués de la même façon : -L’auto- attribution correspond à une justification sociale, l’acteur explique son action en termes de raisons -L’observateur recherche les causes de l’action (les déterminants de l’action). * L’empathie peut atténuer et effacer la différence entre l’auto et l’hétéro attribution. Quand on demande à l’observateur de se mettre dans la peau de l’acteur, on ne trouve plus ce biais. Le biais est supprimé quand on film l’acteur et que l’on lui demande d’observer son comportement. Les conseillers en communication utilisent ces méthodes pour les amener à voir les erreurs qu’ils font. Heider cherche la cause, l’homme de la rue cherche mais comme il veut épargner ses efforts, il fait des erreurs. Tout ce fonctionnement est de deux types : -interne face à l’individu -face à la situation Le premier volet de recherche n’a pas tenu compte des dimensions sociales de l’attribution. IV) Les dimensions sociales de l’attribution : Introduction : Les relations avec autrui sont intégrées dans une dimension sociale, c’est le résultat de rapports sociaux. Concrètement la plupart des relations que nous avons quotidiennement avec les gens sont le fait de rapports sociaux. Définition en terme de statut, de rôle, de coopération et d’antagonisme, avec des individus que l’on considère membre de l’endogroupe ou membre de l’exogroupe. Dans tous les cas de figure dans nos réactions avec les individus, ce n’est pas être isolé, on régis. Les individus appartiennent à différents groupes sociaux qui ont une importance pour eux et qui définissent ce qu’ils sont amenés à être, la façon dont ils peuvent se comporter. Dans cette perspective, un comportement ne serai qu’exceptionnellement attribué par une personne individuelle à une cible individuelle, mais le serai en considération on groupe, ou la catégorie sociale auxquels l’acteur et l’observateur appartiennent. (L’individu est rarement observé isolé de son rapport social), on n’est pas des individus au sens strict du terme. C’est en fonction d’une appartenance sociale que les attributions sont fortes. L’attribution n’est pas indépendante des différents réseaux de groupes et des catégories à l’intérieur desquelles les individus sont à la fois source et cible d’attribution multiples. Car nous faisons des attributions en fonction des catégories auxquelles nous appartenons. 2°) Etudes entreprises sur les attributions intergroupes : A) Etude de Taylor et Jaggi (1974) en inde : Une des «études porte sur une trentaine d’employés de 24 à 40 ans. On leur demandait de réfléchir sur des situations hypothétiques, dont dans ces situations étaient mis en scène soit une personne Hindou ou Musulmane. Comme tous les sujets étaient Hindous, c’est l’endogroupe. Ils devaient dire si une personne avait un comportement socialement désirable, ou socialement indésirable. Les participants avaient pour tâche d’indiquer en choisissant parmi plusieurs alternatives proposées les causes du comportement. Résultats : Les membres du groupe d’appartenance sont mieux traités que les membres de l’exogroupe. Les participants Hindous font plus d’attributions internes à propos des comportements socialement désirables qu’a propos des comportements peu désirables effectués par les acteurs Hindous. Ils font l’inverse dans le cas d’un acteur Musulmans. Un comportement désirable socialement est attribué à une causalité interne pour les personnes appartenant au même groupe que l’attributeur et à une causalité externe pour les individus des autres groupes. Dans le cas d’un comportement non- désirable, c’est l’inverse qui à lieu : L’Erreur Ultime d’Attribution (Pettigrew 1979). B) Une autre recherche de Duncan (1976) : Il aborde aussi les attributions intergroupes en s’intéressant aux attributions des membres d’un seul groupe envers l’endogroupe et l’exogroupe : *Des étudiants Américains blancs devaient visionner une interaction enregistrée à la vidéo dans laquelle s’opposaient de façon progressivement tendue deux personnages : -un blanc -un noir. *L’appartenance catégorielle des deux protagonistes variait selon les groupes expérimentaux : -agresseur -agressé. *Les participants devaient décrire le comportement de ces deux personnes. Résultats : Lorsque l’agressé est un blanc, le comportement du protagoniste noir est perçu comme violent dans 75% des cas. Lorsque l’agressé est noir, le personnage blanc n’est décrit agressif que dans 17% des cas. Lorsque l’agresseur est noir, les participants perçoivent son comportement dû à une disposition personnelle. Lorsque l’agresseur est blanc, la causalité est attribuée à la situation tendue. On voit comment l’appartenance sociale influence l’attribution sur le comportement d’autrui. C) Le phénomène d’erreur Ultime : Il n’est pas aussi général qu’on pourrait le penser. Il se manifeste avant tout lorsque les groupes en présence ont des positions sociales qui sont symétriques. Lorsque les agents sociaux occupent des positions sociales asymétriques, les gens ne manifestent pas tous le même biais de complaisance à l’égard de l’endogroupe. Ex : quand une personne à une formation supérieure, souvent ils adoptent leur comportement. Il y a donc des situations où le phénomène peut s’inverser. Dans les sciences sociales, on ne trouve jamais de résultat à 100%. Dans une recherche portant sur l’explication du succès dans une tâche, DEAUX et ENSWILLER (1974) montrent que ce qui est attribué à la compétence pour un homme est attribué à la chance pour une femme. Les participations des étudiants et des étudiantes doivent évaluer la même performance effective par une personne homme ou femme. Les deux types de tâches étaient perçues par ces sujets des deux sexes : l’une comme masculine et l’autre comme féminine (repassage). La performance des hommes et des femmes était bien remarquer la voiture. Elle est perçue comme semblable par les sujets. On demande aux sujets d’évaluer la cause de la performance de la personne stimulus- réponse sur une échelle allant du pôle « chance » (externe) au pôle « capacités » (interne). Résultats : Quand la tâche est masculine : *la performance de la personne stimulus homme est attribuée à la compétence (attribution interne). * La performance de la personne stimulus femme est attribuée à la chance (attribution externe). Quand la tâche est féminine : *la performance de la personne stimulus homme est perçue comme aussi compétent qu’une personne femme. Acteur et observateur tous deux incérés socialement et cette attribution se fait avec cette insertion sociale. Tous ces facteurs sociaux qui interférent sont des résultats d’un cas à l’autre. Les variables sociales interviennent et font que nos perceptions se construisent en fonction de nos buts, etc… Donc l’homme n’est pas que le statisticien, mais est une femme insérée culturellement. LES THEORIES ATTRIBUTIONNELLES I) Les attributions et les émotions : L’attribution causale en tant que processus cognitif est un déterminant possible des expériences émotionnelles. Les attributions peuvent influencer, modifier et même construire l’expérience émotionnelle. Possible : signifie qu’il y a différentes théories qui reconnaissent l’influence de l’attribution causale et d’autres non. 1°) La théorie Bi-factorielle des émotions de Schachter : Les théoriciens de l’attribution ont tentés de décrire les processus par lesquels les individus arrivent à inférer les causes de leur propre comportement. L’individu qui forme des attributions causales par rapport à ses propres comportements. Schachter a proposé d’étendre ses processus cognitifs d’attribution causale à l’autoperception des émotions à partir de sensations somatiques, c'est-à-dire à la recherche de la cause ou des faits à l’origine de telles sensations physiologique ou de tel symptôme. Il veut attribuer les processus cognitifs à l’étude des émotions. Il considère à l’origine des émotions deux facteurs : *somatique : réaction physiologique =>il y a une cause même de cette réaction, de plus, l’interprétation de l’action de différentes manières (augmentation des battements cardiaques). Le fait de dire « je suis en colère » correspond aux variations physiologiques. *l’application des processus cognitifs, l’individu qui cherche une cause de ce qu’il ressent, ces causes en relation avec l’action physiologique sont les émotions. En s’intéressant à ce volet, sa théorie est attributionelle. (Conséquence de l’attribution que je donne à l’action physiologique). Sa théorie de la double composante des états émotionnels a été la première théorie attributionelle des émotions. Selon Schachter, une émotion résulte de deux facteurs : 1Une activation physiologique : 2La cognition (attribution causale) issue de l’environnement immédiat permet d’expliquer l’action et d’identifier la nature de l’émotion ressentie. Elle est égale à l’attribution causale de l’action. Regarde dans l’environnement ce qui à pu déclancher cette action physiologique. C’est en donnant la cause que l’on déclanche l’action physiologique. Pour Schachter il ne peut y avoir d’émotions sans ces deux facteurs. Interaction : il faut que l’attribution se rapporte à cette action physiologique, à ce que je ressens. L’expérience de Schachter : A été réalisée afin de confirmer expérimentalement que ces états émotionnels sont fonction de l’interaction de facteurs cognitifs et d’un éveil physiologique. Les variables manipulées sont : -l’état d’excitation physiologique -l’information fournie aux sujets concernant cette excitation -le contexte social dans lequel se trouvent les sujets. Ils ont émis les hypothèses suivantes : Les sujets étaient recrutés quelque part soi disant à l’étude sur les effets d’une vitamine, la « suproxine » sur la vision. Après avoir accepté l’injection de cette « vitamine », les sujets étaient répartis en quatre groupes : -3groupes « épinephrine » -1groupe « placebo » Dans la condition epinéphrine, les sujets reçoivent une injection d’épinephrine, un stimulant nerveux. Dans un premier groupe les participants étaient correctement informés des effets secondaires de la soi-disant vitamine (augmentation de rythme cardiaque et de la pression sanguine, rougeurs, tremblement des mains. Dans un second groupe de sujets mal informés, on leur décrit des effets qu’ils n’auront pas. Ils vont essayer de comprendre ce qui leur arrive. Dans le dernier groupe, on ne leur donne pas d’informations sur les effets. Dans la condition placebo, les sujets reçoivent l’injection d’un placebo, sans aucune information n’étant fournie quant aux effets de l’injection. Ici on manipule deux variables indépendantes : *l’injection qui apporte une réaction physiologique, *les informations fournies. La troisième Variable indépendante : Immédiatement après avoir injecté, les sujets étaient introduits dans une salle d’attente en compagnie d’un compère de l’expérimentateur. Ce dernier était présenté comme un autre sujet participant à l’étude. La VI consiste en ce que le compère se comportait de 2 façons différentes : =>dans la première condition : »euphorique », il se montrait très joyeux, jouait au basket avec une boule de papier, faisait des avions… =>dans la seconde condition « colère », il se montrait très irrité, déchirait le questionnaire qu’il devait remplir et se mettait en rage. La VD : à la fin de l’intervention, les sujets devaient remplir des questions sur leur humeur et leur état émotionnel. Les résultats : Les sujets des conditions « epinéphrine » correctement informés et contrôle placebo, ne sont pas influencés par l’humeur du compère. En revanche, les sujets qui ont été mal informés ou non informés des effets de la substance se déclaraient « en colère » dans la condition « colère » et se déclaraient euphoriques dans la condition « euphorique ». Conclusion : ces résultats montrent que lorsque le sujet a une réaction physiologique et qu’il n’a pas d’informations, il cherche la cause de l’action physiologique dans l’environnement. La cause permet au sujet d’étiqueter ce qu’il ressent comme la colère ou la joie, c’est une attribution. Selon les processus cognitifs immédiatement disponibles et le niveau d’excitation physiologique, ils feront l’expérience d’émotions plus ou moins intenses comme la joie et la colère. 2°) La théorie cognitive des émotions de Velins : Cette théorie est dans la continuité. Selon Velins : Une véritable action physiologique n’est pas nécessaire, une fausse croyance (croire qu’on a une action physiologique) suffit à générer une émotion. Croire que l’on est réactif physiologiquement déclancherait la recherche attributionelle de la soi-disant action menant à l’émotion. Quand on croit, on procède par : chercher à comprendre pourquoi on est actif physiologiquement, et croire que cela déclanche l’émotion. Pour tester cette hypothèse, l’auteur a fait visionner à des sujets (des étudiants) des diapositives exotiques, des femmes nues issues du magazine play-boy. Pendant la projection, les sujets étaient reliés à des appareils de mesure physiologiques et entendaient des battements rythmés. 1dans la condition expérimentale ont leur faisait croire qu’il s’agissait de leur rythme cardiaque, en fait il n’en était rien. 2dans la condition contrôle, les bruits rythmés entendus n’étaient pas identifiés. A la projection de certaines diapos, les sujets de la condition expérimentale entendaient le rythme cardiaque s’accélérer, alors que celui-ci baissait à la projection d’autres diapos . Par la suite, les sujets doivent évaluer à l’aide d’un questionnaire leur attirance pour les diapos présentées. Résultats : =>les sujets expérimentaux trouvent les sujets associés à une accélération du rythme cardiaque beaucoup plus attirante que celles associés à un battement cardiaque stable. De tels effets ne sont pas observés dans la situation contrôle. =>les photos des sujets provoquant une accélération du rythme cardiaque sont en outre les plus choisies par les sujets expérimentaux en récompense de leur participation à l’expérience. Plusieurs semaines après, les sujets croient participer à une autre expérience, continuent à juger plus attrayantes les photos supposées avoir provoqué une accélération de leur rythme cardiaque. Le fait d’apprécier relève d’une émotion. 3°) La théorie attributionelle des émotions de Weiner : Pour Weiner, l’expérience émotionnelle ne nécessite pas forcement un action physiologique : les cognitions seules seraient suffisantes pour induire des émotions. L’auteur a développé sur plusieurs années, une théorie attributionelle des émotions et des motivations en étudiant essentiellement les actions faites à la suite d’une réussite ou d’un échecs dans les situations d’accomplissement de tâche. Il a observé que la manière dont les individus expliquent la cause de ces renforcements plus ou moins détermine leurs émotions (mais également leurs motivations, leurs attentes et leurs performances futures). A l’issue de la réalisation d’une tâche, les individus recherchent les causes de leur succès ou de leur échec. =>Lorsque l’on échoue à l’examen, par exemple, il est important de savoir si c’est par défaut de compétence (cause interne) ou c’est parce que l’examen était particulièrement difficile (cause externe). => Il est également important de savoir si cela va se reproduire ou non et si l’on peut ou non contrôler cette issue. Parmi les causes internes et externes, certaines seraient fluctuantes (instables) alors que d’autres seraient stables. => Parmi celles-ci certaines seraient incontrôlables alors que d’autres seraient contrôlables. Les trois dimensions de base : *le locus de causalité (interne ou externe) *la stabilité dans le temps versus l’instabilité. *la contrôlabilité versus l’incontrôlabilité. Ces trois dimensions seraient utilisées par les individus pour comprendre leurs succès ou leurs échecs. Weiner a constaté à la suite d’une évolution que la séquence émotionnelle se développe de la manière suivante : -1ière étape : événement (échec en stats) : déclanche des émotions en fonction du résultat et qui n’ont rien à faire avec les émotions. Pour Weiner, la première séquence, l’émotion ressentie dépend du résultat, cette émotion est générale : réussite=>joie et échec=>tristesse. -2ième étape : attribution (je ne suis pas bon) : on se pose des questions et cherche une cause à l’échec ou à la réussite. -3ième étape : la dimension causale : on cherche l’attribution qui peut être interne, incontrôlable ou stable. Ces dimensions internes et incontrôlables vont agir sur l’estime de soi. En fonction de ces attributions on peut vivre des émotions spéciales qui dépendent des attributions. EX : Attribution émotion Habileté=> succès =>confiance Habileté=> échec =>incompétence II) Attribution et motivation : 1°) La théorie de la motivation à l’accomplissement de Weiner : Cette théorie porte sur les comportements des gens en situation d’accomplissement, c’est ç dire les conditions dans lesquelles les gens essayent de faire de leur mieux afin d’éviter un échec ou d’atteindre une réussite. Elle s’inscrit dans une orientation théorique « attentevaleur » ou la modification de l’individu résulte des attentes (ou probabilités) vis-à-vis de l’objectif visé mais aussi que la valeur (les émotions) associe à l’atteinte de l’objectif en question. La dimension causale peut aussi avoir un effet sur nos attentes futures. Evénement Echec en stats Attribution Je ne suis pas bon (faible habileté) Dimension causale Attribution Interne incontrôlable stable Conséquence cognitive et affective Baisse de l’estime personnelle Motivation résultante Faible motivation, n’étudie pas ou abandon Faible attente de succès 2°) La théorie de l’évaluation cognitive de Deci et Ryan : Il existe une foule d’activités que nous aimons réaliser pour le plaisir que nous en tirons. De tels comportements sont décrits comme étant issus de la motivation intrinsèque (fort de réaliser un acte, une tâche pour le plaisir que ça nous procure). Cette théorie suggère que dans certaines conditions, le fait de se faire offrir des récompenses extrinsèques pour participer à une activité déjà plaisante, peut induire une perte de motivation intrinsèque et d’intérêt vis à vis de l’activité en question. (Effet de sur justification. Le contrôle de la personne pour obtenir le résultat entraîne une perte de la motivation). Cet effet se produit parce que l’individu attribue l’origine de l’action (la cause, ou lieu de causalité) non pas à lui-même mais à la récompense proposée. Cette attribution de causalité externe introduit une perte de sentiment d’auto détermination, ce qui engendre une diminution d’intérêt et de motivation intrinsèque. Les recherches ont montré que non seulement les récompenses financières, mais également d’autres variables situationnelles (une surveillance étroite, un changement évaluatif, l’imposition des buts, la compétition, etc…) pouvaient diminuer la motivation intrinsèque. Les variables situationnelles peuvent produire des hausses ou des baisses de la motivation selon l’influence qu’elles exercent sur la perception du lieu de causalité (interne/externe) et des effets de ce dernier sur les effets d’autodétermination. Intériorisation des variables situationnelles ou extériorisation. Ex : un élève travaille par peu des sanctions des parents (causalité externe)/ à celui qui veut faire une belle carrière (causalité interne). La théorie propose un deuxième processus par lequel la motivation intrinsèque peut être modifiée : les perceptions ou sentiments de compétences. Remarques : le sentiment de compétence n’est pas si évident. III) Les conséquences des attributions causales sur les états dépressifs, la théorie de la résignation acquise (helplessness) de Seligman et Abramson : (Ne s’intéressent pas aux états dépressifs dans le cadre pathologique). Un type de dépression peut être en partie produit par les attributions que les individus font des événements négatifs de leur vie. Quand un individu est confronté à l’événement négatif, angoisse qu’il ne peut, ou croit ne pas pouvoir contrôler, il se retrouve dans un état psychologique dit de « résignation acquise ». Cet état correspond à une dépression réactive (celle vécue à la suit d’une expérience négative de la non maîtrise ou de l’incontrôlabilité de la situation) et conduit à des états cognitif, émotionnels et motivationnels et affectifs déficitaires. Ce schème de résignation acquise à au départ été mis en évidence expérimentalement sur les chiens. Overwier et Seligman 1967 voulaient montrer l’importance du contrôle perçu par les animaux (des chiens) dans l’apprentissage de l’évitement des chocs électriques. Durant une première phase de l’expérience, des chiens immobilisés, la tête maintenue par deux planchettes, reçoivent des chocs électriques. Certains d’entre eux ne peuvent rien faire pour les éviter, alors que d’autres avaient la possibilité d’y mettre fin en appuyant avec leur tête sur les planchettes. Dans un groupe témoin, les chiens ne subissaient pas les chocs électriques. Lors d’une seconde phase de l’expérience, tous les chiens étaient transférés dans une cage composée de deux compartiments séparés d’une barrière. Les chocs électriques étaient transmis par le sol grillagé de l’un des deux compartiments. Les chiens pouvaient les éviter en sautant pardessus la barrière. Résultat : les chiens de la condition expérimentale « avec contrôle » et ceux du groupe témoin apprennent rapidement à sauter la barrière et éviter les chocs, contrairement aux chiens qui lors de la première phase n’avaient aucun contrôle. Ces derniers subissent passivement les décharges électriques, ils ont appris la résignation. =>Il avance l’idée que l’incontrôlabilité à un rôle important. L’expérience d’Hiroto 1974 : des collégiens étaient soumis à un bruit très fort et très désagréable. *certains d’entre eux avaient la possibilité d’y mettre fin en appuyant à la reprise sur un bouton (condition « bruit contrôlable »). *les autres n’avaient pas cette possibilité : le bruit s’arrêtait et reprenait indépendamment de leur comportement (condition « bruit non contrôlable »). *Les sujets d’un groupe témoin n’étaient quant à eux soumis à aucun bruit. *Lors d’une seconde phase de l’expérience, tous les sujets étaient soumis au même bruit qui devenait contrôlable. Ils pouvaient y mettre fin en tournant un levier. Résultats : dans la condition « bruit contrôlable » et la condition témoin, les sujets apprennent facilement à arrêter le bruit contrairement aux sujets du groupe « bruit incontrôlable» qui le subissaient sans tenter d’y mettre fin. Ces résultats montrent que l’état de résignation acquise à des conséquences : -au niveau motivationnel : les sujets ne sont pas motivés et font peu d’efforts de contrôler la situation : ils sont passifs. -au niveau cognitif : un déficit au niveau de l’apprentissage est observé, les sujets sont incapables d’établir un lien entre leurs actions et les renforcements qu’ils obtiennent. -au niveau émotionnel : les sujets se retrouvent dans un état de dépression et de désespoir, ils sont envieux, inconscient de leur estime de soi qui chute. Reformulation de la théorie initiale par Abramson, Seligman et Teasdale 1978 : Manque poly… La dimension globale versus spécifique : la cause de l’événement affecte d’autres événements versus elle est limitée à l’événement (ex : mauvaise note en stats=>soit mauvais en stats, soit mauvais en tout) surtout dans le domaine de la santé. Chacune de ces dimensions jouerait un rôle particulier, c'est-àdire impliquerai des conséquences spécifiques. *La première relative au lieu de causalité (interne/externe) affecterai la composante affective du soi. (L’estime de soi) … situation (manque un bout). *La dimension stabilité affecterai la chronicité des effets caractéristiques de la résignation acquise. Si l’incontrôlabilité de l’événement négatif est attribuée à des causes qui perdurent, les réactions dépressives tendront à persister dans le temps. *Quant à la dimension globale… autre situation que celle en question. Test de la reformulation de la théorie de la résignation Acquise : -0.20 Style attributionnel d’événements positifs 0.56 Lien de causalité 0.77 Stabilité 0.53 0.46 Globalité Optimism e Lieu de causalité Stabilité -0.46 Dépression pessimisme Globalité -0.43 0.51 0.58 0.74 0.20 Style attributionnel d’événements négatifs IV) Attribution et Santé : On trouve bizarre de supposer qu’il y a un lien entre l’attribution et la santé (le fait de tomber malade). Effets sur le système immunitaire. *Plusieurs recherches (…) ce qu’il leur arrive. Quand les gens sont malades (Ex : une femme qui a le cancer du sein, 95% essayent de comprendre pourquoi cette maladie les atteint et cherchent pourquoi, les causes) *Par exemple Taylor (…) de santé. *Nous émettons des attributions dans de telles situations afin de comprendre la maladie qui nous a frappés et par la suite de pouvoir mieux guérir, ou encore de pouvoir empêcher la maladie de frapper de nouveau. *Ces attributions ont un impact sur notre santé. (Mais les conceptions actuelles de médecine : rôle actif dans le développement de la maladie, mais aussi dans le processus de guérison). *Ainsi les personnes au style attributionnel pessimiste (attribution internes, stables et globales pour expliquer les événements négatifs) sont plus portées à développer certaines maladies (à court terme et à long terme). *Dans ce cadre, il semble que l’influence des attributions est médiatisée par un processus physiologique, par une baisse d’efficacité du système immunitaire, ce qui leur fait courir le risque de développer certaines maladies ou le système immunitaire sera touché. *Les attributions semblent aussi avoir un impact sur l’issue du processus de guérison. « Le sens moral »=>attribution optimiste, recherche sur le cancer du sein. Par exemple, une recherche à démontrée que : =>le fait de blâmer les autres pour expliquer une crise cardiaque amène les malades à percevoir une diminution du contrôle futur sur d’éventuelles attaques (ex : humiliation par le patron=>crise cardiaque attribuée au patron). =>le fait d’attribuer la crise cardiaque à leur comportement et au stress qu’ils vivent était relié aux croyances selon lesquelles de nouvelles attaques pouvaient être prévenues par leur propres actions (« je » fais quelque chose donc « je » peut le changer, processus de guérison plus rapide quand on fait des attributions internes). Les excuses et leurs conséquences psychologiques : -plusieurs modèles théoriques proposent qu’un lien étroit existe entre la santé mentale positive et la réalité. Il n’est pas nécessaire que les attributions que nous fassions soient vraies. La réalité ce sont les causes réelles. -cependant plusieurs recherches en psychologie sociale ont montré que, dans plusieurs cas, certaines illusions pouvaient favoriser l’adaptation mentale. Des illusions, c'est-à-dire le fait d’attribuer la cause de l’événement à une cause non réelle. (Ex : je ne suis pas doué pour les stats => je ne suis pas doué. L’illusion n’a pas réussit à cause d’une voisine qui posait des questions, excuses à l’échec, mais le rôle est bénéfique pour la santé mentale). -Les recherches de Alloy et Abramson ont prouvé que les personnes dépressives s’approchaient beaucoup plus de la réalité lorsqu’elles jugeaient leur perceptions de contrôle dans différentes tâches expérimentales, que des sujets normaux (quand événement négatif : trouver des causes externes). -Taylor et Al présentent plusieurs évidences suivant lesquelles les illusions que nous entretenons quant à notre contrôle sur l’événement sont associées, dans plusieurs cas à une bonne santé mentale (plutôt que l’inverse). -Une des façons par lesquelles nous conservons ces illusions positives sur nous même, réside dans l’utilisation des excuses. -Les excuses présentent un processus motivé qui nous amène à déplacer les attributions causales émises afin d’expliquer un événement ou un résultat négatif. -Une telle stratégie entraîne des bénéfices pour l’estime personnelle, les émotions, la santé et les performances de la personne. (Bénéfice du déplacement des attributions causales). -Toutefois, l’existence de ce processus ne veut pas nécessairement dire que les gens les plus adaptés sont ceux qui utilisent constamment des excuses. En effet, selon l’avis de plusieurs chercheurs, il existerai un niveau optimal de l’utilisation d’excuses, sinon, on serai déconnectés de la réalité (car préservation d’une partie de l’estime de soi). Le Pb, la personne dépressive ne trouve jamais d’excuses. Etre tolérant face à soi même, évolution des événements. Le blâme personnel et l’adaptation psychologique : Les attributions de blâmes personnels (interne) pour expliquer des événements négatifs peuvent mener à des conséquences néfastes pour la santé psychologique ou mentale de l’individu. Cependant Bulman et Wortman ont montré qu’a la suit d’accidents automobiles qui les avaient rendus paraplégiques, les victimes qui s’adaptaient le mieux psychologiquement à leur situation étaient celles qui se blâmaient pour l’événement qui était arrivé. Ce résultat surprenant amène à des recherches supplémentaires (résultat opposé et contradictoire avec tout ce qu’on avait jusqu'à aujourd’hui). - Dans une recherche qui a suivit, Janoff-Bulman a démontré qu’il existait deux types de blâmes personnels, le blâme personnel n’est pas univoque : 1le blâme personnel caractériel consiste à blâmer des aspects stables de notre personnalité pour expliquer l’événement négatif qui survient (ex : je suis stupide de ne pas avoir révisé les stats (blâme négatif inutile). 2le blâme personnel comportemental consiste à blâmer le comportement que nous avons adopté et non notre personnalité (Ex : j’ai eu tord de faire ça aujourd’hui). Janoff-Bulman a prouvé que : -les personnes qui s’adaptaient le mieux à la suite d’un événement négatif étaient celles qui effectuaient des attributions de blâme comportemental. -Celles qui effectuaient des attributions de blâme personnel caractériel manifestaient une faible adaptation psychologique. (Dans ce cas là, faible adaptation psychologique et à des effets plus négatifs dans la santé). Modifier les attributions : Si les thèmes énoncés ci-dessus sont correctes, « faire les bonnes attributions » à la suite d’événements négatifs pourraient permettre à la personne de mieux s’adapter psychologiquement. Deux techniques ont surtout été utilisées : la mésattribution et la réattribution. . 1°) La mésattribution =>fausse attribution : Des recherches effectuées par Storms et Nisbell démontrent qu’il est possible de réduire l’insomnie en amenant les personnes qui en souffrent à mésattribuer la cause de l’insomnie à des somnifères qui en fait sont des placebos. Dans cette étude les sujets insomniaques reçurent les pilules placebo qu’ils devaient prendre avant d’aller se coucher. =>> Certains sujets furent informés que les pilules les amèneraient à se détendre =>> Alors que d’autres sujets furent informés que les pilules produiraient une augmentation d’activation physiologique. -toutes les pilules étaient en fait des placebos -hypothèse : les sujets dans la condition « mésattribution », informés de l’effet activant les pilules s’endormiraient plus facilement que les sujets ayant reçus des pilules qui devaient en fait les aider à dormir. -les résultats ont confirmés l’hypothèse -bien qu’un certain nombre d’études aient soutenus les résultats obtenus, d’autres recherches ont démontré que l’effet de la mésattribution ne se produisait pas toujours. Ross et Olson se sont proposés de spécifier les conditions de fausses attributions. Selon ces auteurs, les sujets peuvent faussement attribuer leurs symptômes émotionnels si : *la cause réelle de l’excitation n’est pas évidente (ambiguë) (ex : dire aux médicaments mais aussi à l’état, la fausse attribution ne peut pas avoir lieu). *La source de fausses attributions est saillante (ex : médicaments à effets secondaires entraînent une augmentation de l’activation). *Les sujets considèrent que la source de fausses attributions à plus d’impact sur leurs symptômes que ce qu’il en est réellement. (Les insomniaques peuvent, le soir de la prise de médicaments, imaginer que la pilule à plus d’effets sur la personne et que ce soit là leur activation plus importante que d’habitude). L’étude de l’effet placebo est par ailleurs un des domaines de recherches qui, indirectement, à mis l’accent sur l’importance des processus d’attribution : les patients à qui on annonce qu’un médicament neutre (inactif) les soulagerai de leurs mots de tête, éprouvent souvent autant de soulagement qu’un médicament actif. L’effet placebo n’est peut-être pas si simple que cela. Une expérience de Davidson et Al portant elle aussi sur l’insomnie remet en question aussi bien l’emploi de certains médicaments que celui des placebos. Ces auteurs après avoir traité avec succès des insomniaques (en leur prescrivant des somnifères, des techniques de relaxation, et de respecter un certain horaire de sommeil), suspendent le traitement médical mais demandent aux patients de continuer les techniques de relaxation et de respecter leur horaires de sommeil. Pour certains patients, on fiat croire que le médicament qui leur à été prescrit jusqu’alors était un placebo et non un somnifère. L’état de ces patients qui croient avoir pris un placebo plutôt qu’un somnifère s’améliore encore plus que celui des autres (car finalement pensent que la guérison est due à un état interne). On en arrive donc à élaborer des thérapies basées sur des erreurs d’attribution, sur des Mésattributions. 2°) La « Réattribution » : faire de bonnes attributions, des attributions réelles : -une étude a été réalisée par Johnson et Leventhal 1974, dans un milieu hospitalier avec des patients devant subir une endoscopie. -Johnson et Leventhal font l’hypothèse qu’une description exacte des différentes sensations qu’éprouveraient le patient, l’aiderai à garder son calme et qu’une description exacte des différentes actions qu’il aurai à effectuer, à mieux collaborer avec le médecin. L’expérience comportait 4 conditions : 1les patients subissent l’examen comme d’habitude avec les quelques explications sommaires du médecin (condition contrôle). 2dans les trois autres, ils avaient écoutés une bande enregistrée de 5 à 6 min, commentant, à l’aide de photos, l’examen qu’ils allaient subir. Le commentaire portait sur : *dans une condition sur les sensations que le patient éprouveraient *dans une autre condition, ils expliquent les actions à faire. *dans une dernière condition, ils portaient en même temps sur les sensations et les actions. Résultats : L’information sur les sensations est plus efficace que celle des actions. Dans la condition d’information sur les sensations et en comparaison avec la situation contrôle, les patients prennent moins de tranquillisants, ils étouffent moins souvent et leur cœur bat moins vite 5 min après l’introduction de l’endoscope. Ces effets se manifestent seulement chez les moins de 50 ans, leurs aînés semblent moins dérangés par de tels examens. On voit à travers ces études, comment ils peuvent agir et comment on peut appliquer des réattributions (ex : en maison de retraite, pour la santé mentale et physique=>possibilité de choisir les heures de repas (d’avoir des choix dans leur vie)) des actions qu’il s peuvent faire à eux seuls. Attribution interne, action sur leur entourage : bénéfice sur la santé, équilibre psychologique…