de faire figurer Paris parmi les places financières mondiales les plus attractives est essentielle.
L'objectif poursuivi par ce texte de lui donner les moyens de concurrencer directement
Londres me semble particulièrement bienvenu. Il n'y a pas de grand pays sans grande capitale
économique, et comment avoir l'ambition d'une capitale économique de rayonnement
international sans place financière de premier plan ?
L'irrigation commerciale des territoires est, elle aussi, un facteur de leur développement et de
maîtrise des prix. Cependant, quand il s'agit de grandes surfaces, c'est un flux qu'il convient
de canaliser avec doigté, car il ne faudrait pas qu'il fasse plus de ravage que d'usage ! C'est
pourquoi la commission spéciale proposera en la matière un triptyque équilibré de mesures
qui se complètent : la prise en compte de la diversité de nos territoires dans le cadre des
schémas de cohérence territoriale, pour donner aux élus locaux les moyens d'exercer leurs
responsabilités en matière d'aménagement, la création d'une Autorité de la concurrence dotée
de pouvoirs importants pour contrôler efficacement les concentrations et les pratiques
anticoncurrentielles qui pénalisent le pouvoir d'achat des Français ; un FISAC renforcé par
des moyens financiers garantis et la création d'un conseil stratégique composé d'élus ainsi que
de représentants du monde économique.
Le commerce n'est pas la seule activité de proximité à privilégier, même s'il peut être un
vecteur majeur de la diffusion des bénéfices de la globalisation dans tout le pays, notamment
au travers des avantages de prix. Les services à la personne, notamment à celles de grand âge,
les prestations touristiques qui mettent en valeur le patrimoine local, la logistique agricole, si
nécessaire dans nos territoires ruraux, les transports, collectifs ou individuels, doivent
notamment être intégrés dans nos schémas de développement.
J'y ajouterai les activités de recherche. Le projet de loi les aborde de manière limitée. Mais
elles sont « le carburant de notre croissance » : sans elles, le moteur de l'activité économique
se grippera. C'est pourquoi je tiens à saluer le succès de l'ancrage de notre effort de recherche
dans les territoires. Je veux parler des pôles de compétitivité mis en place il y a trois ans.
Cette formule nouvelle et originale paraît fonctionner.
C'est ce que confirme l'évaluation rendue il y a quelques jours par un grand cabinet
international. C'est ce que démontre également la décision que vient d'annoncer le Président
de la République de reconduire, pour trois ans, les soutiens budgétaires qui leur sont apportés.
Il me semble, d'ailleurs, que la Haute Assemblée gagnerait à dresser le bilan de l'autre volet de
cette politique d'enracinement territorial de la recherche, je veux parler des pôles d'excellence
rurale.
L'objectif à atteindre est la construction d'une économie de services encore plus efficace, mais
qui continue à s'appuyer sur une base industrielle forte. Ayons présent à l'esprit que le premier
consommateur de services est le secteur industriel. Ne l'oublions pas dans nos réflexions
d'aujourd'hui ni dans celles de demain ! Le grand chantier de la modernisation économique de
la France ne sera pas achevé avec ce texte.
Il devra être remis sur l'ouvrage dans les prochaines années.
De fait, il ne s'agit pas seulement d'ajuster en permanence nos structures et nos règles
économiques à leur nouvel environnement international. Il s'agit également d'aider nos
concitoyens à accomplir une « mue culturelle » à travers le regard qu'ils portent sur