
D’après notre observation, la publicité au Cameroun tient compte des particularités
socio- culturelles. Elle « communique dans le contexte (…) de conventions et mythes
collectifs »
, ce qui veut dire qu’elle essaye au maximum de calquer les croyances de
son aire de déploiement.
La publicité vise l’adhésion du plus grand nombre, c’est pourquoi elle communique
avec ce grand nombre et se conforme à ses normes.
Cela explique qu’on retrouve des publicités télévisées, radio ou affichées, très
portées vers des représentations propres à un environnement culturel, dans lequel
tout Camerounais se reconnaîtrait, qu’il soit du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest.
Quand nous observons l’affichage publicitaire au Cameroun (précisément à Douala,
la capitale économique du pays), on se rend bien compte qu’il ne déroge pas à la
règle. En général, les affiches tendent vers cette restitution plus ou moins fidèle des
codes et normes auxquels sont particulièrement attachés les individus.
Les affiches révèlent souvent un stéréotype fort, articulé sur la vision qu’on a de son
groupe d’appartenance ou d’un groupe différent du sien.
Mais la remarque que nous avons faite est que certains stéréotypes reviennent de
manière constante dans l’affichage publicitaire. Ce sont généralement les
stéréotypes sur les femmes, les hommes, les enfants, les jeunes ou encore des
représentations sur certaines valeurs telles que le pouvoir.
De janvier 2005 à juin 2006, nous avons observé les affiches 4X3 de la ville de
Douala, parmi lesquelles nous avons retenu quelques-unes comme corpus pour
notre travail.
Ainsi nous présenterons l’affiche de « JOHNNIE WALKER » dans laquelle on
retrouve aisément le stéréotype de l’homme « grand boss ». Le « grand boss » se
définissant ici par son statut professionnel, l’incarnation de la richesse, la
quintessence du succès ; des qualités les plus admirées par la société. C’est l’idée
qu’un homme, un vrai, doit être financièrement puissant et réussir socialement. Ce
stéréotype est peu à peu transféré au genre féminin et devient signe de mode et de
modernité.
C’est pourquoi, notre travail fera le distinguo entre les stéréotypes dits « modernes »
et les stéréotypes dits « anciens ».
LENDREVIE et BROCHAND, le nouveau Publicitor, 5ème édition, Dalloz, Paris, 2001, p. 446