La Parite Eurodollar

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Master 2 Entrepreneuriat International et PME
Dossier de Stratégie externe
Monsieur ALBAGLI
Matthieu PARMANTIER
Gilbert KARABULUT
Mory DOUMBIA
Année universitaire 2009-2010
SOMMAIRE
Introduction
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I) Chronologie de la parité Euro/Dollar
A) Les étapes et les évolutions de la parité dans le temps
B) Analyse de la fluctuation Euro/Dollar : Système de change
C) Euro/Dollar face à la crise
II) Le rôle joué par la BCE et la FED dans la parité Euro/Dollar
A) Présentation de la BCE et de la FED
B) La politique mené par les deux banques dans la gestion des taux
d’intérêts
C) La réponse de la BCE et de la FED à la crise
III) Analyse de la balance des paiements
A) Balance des paiements
p5
p5
p7
p10
p13
p13
p16
p19
p22
p22
1) Zone Euro
2) Zone Dollar, exemple des Etats Unis
B) L’inflation Euro/Dollar
p23
p26
p29
Conclusion
p33
Sitographie
p34
2
Introduction
L’euro apparaît à ce jour comme la réalisation la plus ambitieuse de l’Union
Européenne depuis l’acte fondateur qu’a constitué le traité de Rome en 1957. Loin d’être une
évidence pour les pères de l’Europe, la monnaie unique résulte au contraire d’un long
cheminement. Le projet d’unification monétaire n’a pas été sans susciter de nombreux débats,
tant au plan de sa légitimité économique que des incertitudes et des risques qu’il contenait.
Il s’agit, avec l’euro, de pouvoir concurrencer le dollar comme monnaie de facturation
des échanges et comme instrument de réserve des Banques centrales. Les Européens
espéraient que leurs exportations et leurs importations seraient moins souvent libellées en
dollars, ce qui réduirait leur exposition au risque de change et atténuerait l’impact des
variations de taux de change sur les prix intérieurs.
Toutefois, remplacer le dollar en tant que monnaie internationale apparaissait illusoire
car il existe une forte inertie du Système monétaire international. Tout au plus, la monnaie
unique devait permettre aux pays de la zone euro de moins subir les aléas du cours du dollar
en termes de conjoncture et d’inflation.
Tout le monde s’attendait à ce que l’euro, après son introduction en janvier 1999, soit
une monnaie forte ; beaucoup d’industriels européens craignaient même une surévaluation
pénalisant les exportations. Mais l’euro a pris à revers à plusieurs reprises la majorité des
opérateurs du marché des changes.
A la surprise générale, la monnaie européenne s’est dépréciée face au dollar pendant
plus de deux ans consécutifs, sans que les économistes ne parviennent pour autant à saisir de
manière claire les raisons de cette désaffection pour pouvoir anticiper, même sur le court
terme, le sens des variations.
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Deux institutions sont au cœur des décisions quant à la variation du taux de change et
quant à la détermination d’une monnaie forte ou faible, la BCE (Banque Centrale
Européenne) et la FED (Federal Reserv System qui est la Banque centrale Américaine).
Bien que ces deux banques aient des politiques divergentes, d’une part les Américains
privilégiant une politique pour éviter l’effondrement de leur système financier et une
récession économique et d’autre part les Européens se focalisant sur la maitrise de l’inflation.
Alors que la crise financière a engendré une récession plutôt rare et simultanée dans les pays
industrialisés et un ralentissement dans les pays en développement, le commerce connait un
léger ralentissement.
On posera comme problématique les points suivants :
Il est nécessaire de s’interroger sur les différentes fluctuations de l’euro pas rapport au dollar
depuis 1999. Quels en sont les principaux déterminants ? Quelles seront les conséquences à
long terme de l'appréciation de l'euro ?
Ainsi, nous verrons dans une première partie, la chronologie de la parité euro/dollar,
puis nous aborderons dans une seconde, le rôle joué par la BCE et la FED dans cette parité,
enfin, dans une troisième et dernière partie nous effectuerons une analyse précise de la
balance des paiements dans ces deux zones ainsi que de l’inflation euro/dollar.
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I) Chronologie de la parité Euro/Dollar
A) Les étapes et les évolutions de la parité dans le temps
Le 15 décembre 1995 le Conseil européen choisit le nom d’euro pour la monnaie
unique, en mai 1998 les dirigeants qualifient les futurs membres et fixent les parités
irrévocables des onze monnaies qui composent l’euro.
Le 31 décembre 1998 l’euro cote 1,16675 dollar, taux indicatif diffusé le 30 décembre
1998 par la Banque Centrale Européenne, à la bourse de New-York le 4 janvier 1999 la
nouvelle monnaie européenne ouvre en hausse par rapport au billet vert s’établissant à miséance à 1,1805 dollar contre 1,16675 dollar à l’ouverture. L’euro termine la journée du 4
mars 1999 à 1,0810 contre le dollar un niveau historiquement bas.
Le 3 janvier 2000, après un plus bas de séance à 1,0054 dollar la monnaie unique
européenne terminait à 1,0196 dollar soit près de 15% de moins en un an cependant dans
l’ensemble l’euro a très bien réussi son entrée sur la scène monétaire internationale puisque à
part l’Europe ou 60 à 85% des échanges se font désormais en euros c’est toujours le dollar qui
domine les échanges mondiaux de marchandises.
Le 27 janvier 2000 le plancher symbolique de 1 dollar pour 1 euro finit par céder, le 9
novembre la Banque Centrale Européenne intervient seule pour soutenir sa monnaie en
achetant des euros au niveau de 0,8560 dollar.
11 septembre 2001 les attentas sur New York et Washington font s’effondrer le dollar,
dans les minutes ayant suivi l’annonce de la première attaque le billet vert chute alors que
l’euro enregistre un rebond spectaculaire.
1er janvier 2002 tandis que les pièces et billets font leur apparition sur le marché l’euro
termine en hausse face au billet vert a 0,8864 dollar, et le 15 juillet l’euro franchit le seuil
symbolique de la parité avec le billet vert américain, touchant un plus haut à 1,0087 dollar à la
clôture des Bourses européennes après avoir ouvert à 0,99 dollar.
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18 novembre 2003 la devise européenne franchi une étape importante pouvant la
conduire à de nouveau sommets face au dollar, car plutôt calme au début de la séance
européenne à 1,18 dollar, l’euro s’envole brutalement à l’ouverture de Wall Street pour battre
plusieurs fois en cours de soirée son record historique établi le 27 mai dernier et toucher le
niveau de 1,1974 dollar.
24 Décembre 2004 l’euro franchit le seuil de 1,35 dollar pour la première fois de son
histoire atteignant 1,351 dollar en soirée, la monnaie américaine recule contre toutes les
principales devises, le 27 novembre 2007 sur fond de craintes sur l’économie américaine le
dollar reprend sa descente au enfer, propulsant l’euro vers le haut.
12 mars 2008 alors que l’euro établit un nouveau record à 1,5571 dollar en séance, le
plan d’injection des liquidités par les autorités monétaires provoque un rebond des places
boursières mais sans restaurer la confiance sur le marché monétaire.
Depuis le début de l’année 2010 la monnaie européenne connait une baisse par rapport
au dollar, en effet les inquiétudes sur la situation budgétaire de la Grèce et les craintes d’une
contagion au sein de la zone euro principalement à l’Espagne et au Portugal effraie le marché
qui attend des détails sur la façon dont les ministres prévoient de s'occuper du problème de la
Grèce et de sa dette.
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B) Analyse de la fluctuation Euro/Dollar : Système de change
Le système de change fixe :
Régime de taux de change fixe autrement dit constant par rapport à une monnaie de
référence (en général le dollar US ou l'euro), par décision de l'État qui émet cette monnaie. Le
taux ne peut alors être modifié que par une décision de dévaluation (ou de réévaluation) de cet
État. Un État ne peut cependant pas décider d'adopter n'importe quel taux de change de sa
monnaie. S'il fixe ce taux de change à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de change
pourra être « attaqué » sur le marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent pas à
faire face (grâce à leurs réserves de change), elles devront modifier leur parité.
Le système de change flottant :
Un régime de taux de change flottants est un système dans lequel il n'existe pas de
parité officielle entre les différentes monnaies.
Pour définir la valeur d’une monnaie, on ne se base pas sur une valeur étalon, mais
sur un Taux de change qui varie librement sur le marché des changes en fonction de l'offre et
de la demande.
Ce régime de changes est actuellement en vigueur dans la plupart des pays à
l'économie de marché.
Le système des taux de change flottants, dans lequel le taux de change des monnaies
obéit à la loi de l'offre et de la demande, est le système qui prévaut dans le monde depuis
1974. Voici une présentation de ce système qui repose sur le flottement généralisé des
monnaies nationales.
Fonctionnement su système :
Dans le système de Taux de change flottants, le marché des changes est régi par la loi de
l'offre et de la demande, comme tout autre marché concurrentiel.
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L’offre et la demande de devises sont liées aux échanges internationaux de biens et de
services et aux mouvements internationaux d'actifs financiers.
En effet, une nation achète généralement des devises étrangères pour payer les biens et
services qu’elle importe en provenance d’un pays donné et le même principe s'applique aux
transactions portant sur des actifs financiers.
Ce sont l'offre et la demande qui déterminent le Taux de change des monnaies.
Le cours d’une monnaie suit donc la tendance du jour :
- une baisse du cours d'une monnaie sur le marché est appelée dépréciation
- une hausse du cours d’une monnaie est appelée appréciation.
Différence entre change flottant et change fixe :
On appelle taux de change fixe un Taux de change constant par rapport à une monnaie de
référence.
Dans un système de Taux de change fixes, le Taux de change de la monnaie est fixé par
l'État qui émet cette monnaie.
La baisse ou la hausse du cours (appelée dévaluation ou réévaluation) est décidée par les
autorités du pays émetteur.
Au contraire, dans le système des Taux de change flottants, il n'y a que peu ou pas
d'intervention des gouvernements ou des banques centrales gérant les monnaies.
En théorie, les changes flottants permettent le rééquilibrage automatique de la balance
extérieure d’un pays, sans nécessiter l’intervention des autorités monétaires. .
Analyse taux de change euro/dollar :
Les taux de change et les taux d'intérêts qui leur sont liés ont un effet direct sur les prix
à l'importation et à l'exportation. Ils agissent sur le sens des flux de capitaux entre les
différentes zones économiques.
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Par exemple, si le taux de change de l'euro en dollars monte, les produits exportés par
l'Europe vers les Etats-Unis coûteront plus chers et la compétitivité des entreprises
européennes diminuera, mais le pétrole importé payé en dollars coûtera moins cher.
Ainsi, les pays et zones économiques peuvent être tentés de baisser le taux de change
de leur monnaie afin d'améliorer la compétitivité de leurs biens et services.
En contrepartie, cette baisse du taux aura des effets négatifs comme le renchérissement de
leurs importations.
Le taux de change euro/dollar correspond au cours de l'euro chiffré en Dollar US,
c’est-à-dire à la valeur externe de l'euro par rapport au Dollar américain.
Ce taux revêt une importance particulière, dans la mesure où il est l'instrument financier le
plus actif et le plus traité dans le monde.
C’est un indicateur suivi en permanence dans les milieux économiques et financiers et
par les médias du monde entier.
Issu de la contraction des termes anglais Foreign Exchange, Forex est le surnom universellement donné au
marché des changes, sur lequel les devises sont échangées l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient
sans cesse.
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C) Euro/Dollar face à la crise
Le positionnement de l’euro :
Longtemps décriée, la monnaie unique fait aujourd'hui figure de bouclier anticrise.
L'euro a longtemps joué les boucs émissaires. Peu après sa naissance, il était déjà soupçonné
de faire exagérément monter les prix, en effet, profitant de l'aubaine, les commerçants ont
abusé de la règle de l'arrondi.
La mise en place de l’Euro a permis d’éviter aux pays membres que leur monnaie soit
attaquée sur les marchés financiers et le risque d’être obligés de la dévaluer. Elle s’est
accompagnée de la mise en place du Pacte de stabilité qui oblige les gouvernements à
respecter des limites à leur déficit (3% du PIB) et à leur endettement (60% du PIB). Dans ces
limites, chaque pays a toutefois conservé sa politique économique et budgétaire, plus ou
moins vertueuse. Certains analystes estiment même que la protection de l’Euro a pu favoriser
chez certains gouvernements une politique économique et budgétaire laxiste, aux dépens de
l’ensemble de la zone.
La crise financière et économique accentue les divergences entre les économies dans
la zone euro. Chaque pays a ses difficultés propres : l’Irlande paye sa trop grande
spécialisation sur les activités financières ; L’Espagne subit une chute de l’immobilier ; La
Grèce connaît des troubles sociaux. Face aux difficultés, les règles du Pacte de stabilité ne
sont plus respectées. En 2009 la croissance reste positive en Grèce mais baisse de 5% en
Irlande, les déficits publics varient de –1.4% aux Pays-Bas à –11% en Irlande, le chômage
varie de 4.1% aux Pays-Bas à 16% en Espagne.
Ces écarts ont un coût. Les marchés sanctionnent les pays plus fragiles et leur font
payer des taux d’intérêts plus élevés. C’est ainsi que l’Etat grec doit payer ses emprunts au
taux de 5.8%, l’Irlande 5.5%, contre 3.8% pour la France et 3.3% pour l’Allemagne. Ces
écarts de taux coûteront près de 15 milliards d’Euros aux contribuables italiens soit 1% de
leur consommation, et 4 milliards aux Grecs soit 2% de leur consommation. Au total 31
milliards d’€ sont payés en surcoûts financiers pour l’ensemble de la zone Euro. C’est le coût
du manque de coordination des politiques économiques et de la désorganisation de la relance
économique. Malgré les sommets de l’automne 2008 et les tentatives de la Commission
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européenne, chaque pays a conçu son propre plan de relance, certains évitant même de trop
intervenir, comptant sur les relances des pays voisins.
Le risque est celui d’un manque d’efficacité. Un autre inconvénient est de rendre
difficile une relance par la consommation. En effet distribuer du pouvoir d’achat ne peut pas
se faire dans un pays isolé au risque de favoriser les importations sans relancer l’activité. Par
contre les pays européens ensemble pourraient relancer la consommation, ce qui bénéficierait
aux catégories sociales les plus fragiles.
Ces difficultés internes sont très relatives par rapport à celles d’Etats situés hors de la
zone euro. La zone euro est une zone protégée des attaques des monnaies et de plus en plus
d’Etats souhaitent y adhérer : la Finlande, la Suède, le Danemark, membres de l’Union
européenne, souhaitent rejoindre l’Euro rapidement. Même le Royaume-Uni y songe malgré
son attachement à la Livre. L’Islande, qui subit la crise très durement, envisage de demander
son adhésion à l’Union européenne et à l’Euro.
Ainsi la zone euro est désirée par ceux qui n’y sont pas. Paradoxalement, ses membres
tardent à introduire les mécanismes de solidarité qui leur en donneraient tous les avantages.
Le positionnement du dollar :
Bien avant la crise financière, des économistes ont prédit le scénario catastrophe d’une
chute brutale du dollar déclenchée par une vague de défiance vis-à-vis des actifs américains.
Le scénario catastrophe s’est bien réalisé, mais pas là où on l’attendait : paradoxalement, au
cœur de la crise financière qui trouvait son origine aux Etats-Unis, le dollar s’est apprécié.
Pendant la phase de panique, celui-ci a retrouvé son rôle de valeur refuge. Un véritable
phénomène de dé-globalisation financière a fait s’effondrer les mouvements de capitaux et
rapatrier les investissements américains à l’étranger. Avec la fin de la panique financière, le
mouvement à la hausse du dollar s’est inversé : depuis mars il s’est déprécié de 20 % par
rapport à l’euro.
La question de la faiblesse du dollar revient donc au-devant de la scène avec un euro autour
de 1,50 dollar fin 2009. Les déterminants «normaux» des taux de change reprennent le
dessus : l’injection massive de liquidités et les taux d’intérêt quasi nuls aux Etats-Unis (contre
1 % en zone euro) expliquent ainsi l’attrait actuel de la devise européenne cependant la
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monnaie européenne semble perdre du terrain face au dollar qui en février 2010 était remonté
à 1,36 dollars.
Que va-t-il maintenant se passer ?
Si la politique monétaire unique de la BCE s'est avérée déstabilisante pour les pays les
plus inflationnistes de la zone euro, aggravant l'effondrement actuel de leurs économies, l'euro
reste néanmoins un rempart face à la crise. A condition de mieux coordonner les politiques
budgétaires des Etats membres.
Le scénario catastrophe d’un crash du dollar est possible mais l’euro n’est pas prêt - et
peut-être n’est-ce pas dans notre intérêt - à détrôner le dollar comme monnaie de réserve. La
place du dollar dans le système monétaire international a une forte responsabilité dans les
déséquilibres mondiaux des dix dernières années et donc indirectement dans la crise
financière. De ce point de vue, rien n’a été réglé. Les gouvernements ont concentré leurs
efforts sur la régulation financière et ont obtenu des résultats mais n’ont pas traité la question
des changes et du système monétaire international. Ce devrait être la prochaine étape qui
nécessitera l’implication de la Chine.
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II)
Le rôle joué par la BCE et la FED dans la parité
Euro/Dollar
A) Présentation de la BCE et de la FED
La BCE
La Banque centrale européenne (BCE) a été créée en 1998, par le traité sur l’Union
européenne, son siège se situe à Frankfort, en Allemagne et son président, depuis novembre
2003, est Jean-Claude Trichet, qui est de nationalité française.
Pour remplir ses fonctions, la BCE travaille en collaboration avec le «Système
européen des banques centrales» (SEBC), qui couvre les 27 États membres. Toutefois, seuls
16 de ces pays ont pour l'instant adopté l'euro. Ils constituent ensemble la «zone euro» et leurs
banques
centrales,
auxquelles
s'ajoute
la
Banque
centrale
européenne,
forment
«l'eurosystème».
La BCE agit en totale indépendance. Ni la BCE ni les banques centrales nationales de
l’eurosystème ou les membres de leurs instances de décision ne peuvent solliciter ou accepter
d’instructions d’un autre organisme. Les institutions européennes et les gouvernements des
États membres sont tenus de respecter ce principe et ne doivent pas tenter d’influencer la BCE
ou les banques centrales nationales.
La BCE, en étroite collaboration avec les banques centrales nationales, prépare et
exécute les décisions arrêtées par les instances dirigeantes de l’eurosystème, à savoir le
Conseil des gouverneurs, le Conseil général et le Directoire.
Son rôle
Son travail consiste à gérer la monnaie unique de l’Union européenne, l’euro (€), et à
préserver la stabilité des prix pour ceux qui utilisent l’euro (plus des deux tiers des citoyens de
l’Union européenne). La BCE est également chargée de définir et de mettre en œuvre la
politique économique et monétaire de l’UE.
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L’une des tâches principales de la BCE est de maintenir la stabilité des prix dans la
zone euro, d’y juguler l’inflation afin de sauvegarder le pouvoir d’achat de l’euro et de ne pas
le laisser s’éroder par l’inflation. La BCE s’efforce de garantir que la hausse annuelle des prix
à la consommation reste inférieure à 2%, mais proche de ce pourcentage à moyen terme.
Elle le fait de deux manières :
-
elle contrôle l’offre de monnaie. En effet, si l’offre de monnaie est excessive par
rapport à l’offre des biens et des services, une tendance inflationniste en résulte.
-
elle surveille l’évolution des prix et évalue le risque que celle-ci représente pour la
stabilité des prix dans la zone euro.
Le contrôle de l’offre de monnaie comporte, entre autres, la fixation des taux d’intérêt
dans l’ensemble de la zone euro. Il s’agit peut-être de l’activité la plus visible de la Banque.
Son organisation
Le travail de la Banque centrale européenne s’organise par le biais des instances de
décision suivantes :
Le Directoire :
Il comprend le président de la BCE, le vice-président et quatre autres membres, tous
désignés d’un commun accord par les chefs d’État ou de gouvernements des pays appartenant
à la zone euro.
Les membres du Directoire sont désignés pour un mandat de huit ans non renouvelable.
Le Directoire est chargé de mettre en œuvre la politique monétaire telle que l’a définie le
Conseil des gouverneurs et d’adresser des instructions aux banques centrales nationales. Il
prépare en outre les réunions du Conseil des gouverneurs et assume la gestion quotidienne de
la BCE.
Le Conseil des gouverneurs (organe de décision suprême de la BCE) :
Il comprend les six membres du Directoire et les gouverneurs des 15 banques centrales
de la zone euro. Il est présidé par le président de la BCE. Sa mission première consiste à
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définir la politique monétaire de la zone euro et, en particulier, à fixer les taux d’intérêt
auxquels les banques commerciales peuvent emprunter des fonds auprès de la Banque
centrale.
Le Conseil général :
Il est composé du président et du vice-président de la BCE, ainsi que des gouverneurs
des banques centrales nationales des 27 États membres de l'UE. Il contribue aux travaux de
consultation et de coordination de la BCE et participe à la préparation de l'élargissement de la
zone euro
La FED
La Réserve fédérale américaine, souvent appelée FED est la banque centrale des Etats
Unis. Elle a été créée le 23 décembre 1913 par le Federal Reserve Act et est située à
Washington.
La Réserve fédérale américaine, dirigée, depuis le 31 janvier 2006, par Monsieur Ben
Bernanke a pour mission de mettre en place la politique monétaire américaine, elle est tout
comme la BCE indépendante du pouvoir politique.
Son rôle
La FED, grâce à sa politique monétaire doit veiller à la stabilité des prix, au plein
emploi et doit faciliter la croissance américaine. Elle doit bien entendu aussi réguler l'activité
bancaire américaine et être préteur en dernier ressort pour les banques commerciales. Elle
assure également, l’émission de monnaie nationale et conduit la politique monétaire.
Son organisation
La banque centrale américaine est composée de 12 Federal Reserve Bank situées dans
les villes les plus importantes des Etats-Unis (New York, San Francisco, Chicago, Richmond,
Atlanta, Boston, Dallas, Cleveland, Philadelphie, Kansas City, Saint-Louis, Minneapolis) et
du conseil central des gouverneurs situé à Washington. La plus importante Federal Reserve
Bank est celle de New York.
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B) La politique mené par les deux banques dans la gestion des taux
d’intérêts
La politique monétaire consiste en des actions délibérées des autorités monétaires d’un
pays (Banque centrale plus ou moins indépendante, gouvernements) sur la masse monétaire
en circulation, les actifs financiers (vente ou achat de Bons du Trésor, opérations dites
d’ « open market »), la politique de crédit (via la fixation de taux d’intérêt directeurs) et
éventuellement sur la politique de change (Chine), dans l’objectif de réguler l’économie au
service du minimum d’inflation et du maximum d’activité (croissance).
La politique Monétaire de la Banque Centrale Européenne
La politique monétaire entre dans le cadre de l'action publique de l'Union Européenne.
De façon générale une Banque Centrale est, pour un pays (ou une zone monétaire comme
l'UEM), la banque des banques (commerciales) et en charge de la politique monétaire
(lorsqu'elle est indépendante des Etats).
La création de l'Euro rendait logique celle d'une Banque Centrale chargée d'une
politique monétaire commune aux pays adhérents à la monnaie unique. Notez que la création
de la Banque Centrale Européenne n'a pas fait disparaître les Banque Centrale de chaque pays
(la Banque de France par ex), elle a simplement modifié leur rôle respectif.
La BCE dirigée par Jean-Claude Trichet est composée d'un conseil des gouverneurs de
chacun des pays membres.
Le premier élément essentiel réside dans son indépendance vis-à-vis des pouvoirs
politiques nationaux. Cette indépendance fait débat dans la mesure où les gouvernements
n'ont plus la capacité d'agir directement sur la politique monétaire comme cela pouvait être le
cas dans l'histoire. Cependant, on peut noter que la Banque De France était déjà indépendante
avant l'Euro.
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Même s'il y a quelques différences « philosophiques » ou techniques entre les
différentes grandes Banque Centrale du monde, la BCE détient les missions classiques d'une
BC, notamment en matière de politique monétaire.
Celle de la Banque Centrale Européenne tourne autour d'un objectif majeur, si ce n'est
unique : la stabilité des prix. Pour simplifier, un objectif de maîtrise de l'inflation dans la zone
euro au-dessous ou à proximité de 2%. Pourquoi une telle obsession? Une inflation faible et
maîtrisée à long terme rassure les agents économiques et rend crédible (et solide) une
monnaie.
Elle dispose pour cela d'un outil majeur : la fixation des taux d'intérêt directeurs.
Notamment le taux de refinancement des banques. Lorsque ce taux est à la hausse cela
signifie que la BCE souhaite freiner la création monétaire (l'argent devient plus cher pour les
banques et par conséquent pour leurs clients). On a beaucoup reproché (le gouvernement
français surtout) à la BCE de pratiquer une politique monétaire trop restrictive, autrement dit
des taux trop élevés, et de freiner la croissance économique dans l'UE.
Il y a là un dilemme dans la fixation des taux quand il y a, en même temps, des
tensions inflationnistes et une croissance molle. Cette situation s'est produite en 2007/2008
avant que la crise financière et les dangers d'une grave récession décident la BCE de baisser
franchement ses taux (à 2,5% fin 2008, 1% pour la FED).
Pour fixer ses taux directeurs, la BCE se base sur l'agrégat monétaire M1, c'est à dire
la masse de monnaie en circulation dans la zone euro. Petit rappel, cette masse monétaire est
constituée des pièces et billets (monnaie fiduciaire, 468 milliards en 2004) et, en grande
partie, des dépôts à vue (2473 milliards en 2004). La surveillance de M1 permet de « gérer »
la quantité de monnaie en circulation par rapport à l'activité économique.
Le levier de la politique monétaire est un enjeu économique mais aussi politique.
On peut toutefois se rendre à l'évidence qu'il est logique d'avoir une BCE indépendante des
« souhaits » de 16 pays différents et, en même temps, souhaiter une gouvernance plus
démocratique de la banque centrale ainsi qu'une plus grande souplesse quant à ses objectifs.
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Objectif principal : Lutte contre l’inflation en maintenant l’inflation annuelle au sein de la
zone euro en dessous de 2%.
La politique Monétaire de la Réserve Fédérales des Etats-Unis (FED)
La principale arme de la FED est le taux d’intérêt, taux d’intérêt au jour le jour. Plus le
taux est faible, plus la création monétaire sera favorisée. La décision de la FED de faire
évoluer ses taux est souvent prise lors de la publication du livre beige. Ce livre beige est un
récapitulatif de l’état de l’économie américaine. Il est établit grâce aux rapports des
différentes réserves fédérales locales qui compiles l’ensemble des informations économiques
relatives à leur district. Ils interrogent pour cela différents experts. Le livre beige regroupe lui
tous les districts. Il est publié huit fois par an, environ deux semaines avant la réunion du
comité de politique monétaire.
C’est lors de cette réunion que le FED décide des actions qu’elle va mener. En cas de
forte pression inflationniste, la FED décidera d’augmenter ses taux afin de réduire la quantité
de monnaie en circulation. On dit qu’elle resserre le robinet monétaire. A l’inverse, dans le
cas d’une économie en récession, la FED baissera ses taux pour tenter de relancer l’activité
économique
Deux autres réunions, l'une en début d'année et l'autre au milieu ont une grande
importance. Ces 2 réunions qui durent exceptionnellement 2 jours permettent au comité de
discuter le Monetary Policy Report to the Congress, c'est en fait un rapport sur la politique
monétaire américaine qui est remis par le président du Board of Governors devant le Congrès
américain.
La Réserve fédérale joue également un rôle de premier plan dans la régulation des
opérations du marché des valeurs. Elle peut choisir de baisser ou de relever les acomptes
obligatoires, c'est-à-dire le pourcentage du prix d’une action qui doit être payé en liquide par
l’acheteur pour tout achat d’une action à crédit. Héritage de la législation issue de la crise de
1929, le niveau d’acompte obligatoire vise à enrayer la spéculation sur le marché.
Objectif principal : Soutien de l’activité économique américaine
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C) La réponse de la BCE et de la FED à la crise
Face à la crise de ces derniers mois, les banques centrales européenne et américaine
ont fini par agir dans le même sens, mais jamais avec la même réactivité ni la même ampleur.
Alors que la BCE a tout à prouver, à commencer par son indépendance et la justesse de son
mandat, la Fed agit sans états d'âme, du haut de son siècle d'existence. C'est bien là que se
situe la différence fondamentale entre les deux institutions, qui ont beaucoup à apprendre
l'une de l'autre.
L'une est prudente, jeune, et a tout à prouver. L'autre est mature, volontariste et
indépendante. En un mot, la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale (Fed)
sont aux antipodes l'une de l'autre. Si, dans les grandes lignes, elles mènent des politiques
monétaires finalement peu éloignées, la réactivité et l'ampleur des mesures prises par
l'institution américaine sont sans commune mesure avec celles de la BCE.
La différence la plus commentée entre les deux instances est sans doute celle du
double mandat de la Fed, qui doit veiller à la fois à la stabilité des prix et au soutien de la
croissance, alors que la BCE a pour unique mission de maîtriser l'inflation. Mais, en pratique,
cette distinction n'est pas si fondamentale, car la Fed veille avant tout à la stabilité des prix,
tandis que la BCE est finalement loin d'être indifférente à l'évolution de la croissance
économique de la zone euro. En plus de l'inflation, la Fed se doit de veiller sur la croissance.
C'est surtout sur la forme que les deux établissements ont des comportements très
divergents. A la politique volontariste exacerbée de la Fed s'oppose le gradualisme et la
prudence de son homologue francfortois. Voyant la crise se profiler, Ben Bernanke, président
de la Réserve fédérale, n'a pas hésité à réduire son taux « refi » dès septembre 2007. Il a fallu
attendre bien plus longtemps, au mois d'octobre 2008, après même une légère hausse en juillet
dernier, pour que son homologue européen, Jean-Claude Trichet, suive le mouvement. La
crise atteignait alors son paroxysme, après la faillite de Lehman Brothers en septembre.
Depuis le début des assouplissements monétaires, la Fed a abaissé son taux directeur
de 5 %, à un niveau proche de zéro, tandis que la BCE ne l'a réduit que de 225 points, à 2 %.
19
En attendant ce mouvement, les gouvernements, français en tête, n'ont cessé de blâmer
la Banque centrale pour son immobilisme. Et c'est d'ailleurs là que toute la problématique se
pose. Créée avec l'avènement de l'euro en 1999, la BCE doit faire ses preuves et affirmer son
indépendance. Dès lors, quitte à aller à l'encontre de ses propres convictions, pas question de
céder aux pressions des uns et des autres, en particulier des gouvernements latins, habitués à
une subordination des banques centrales nationales aux ministères des Finances.
Il faut dire que la nécessité de l'indépendance des banques centrales n'est plus à
démontrer. Qu'elles soient théoriques ou empiriques, toutes les études démontrent que
l'indépendance des banques centrales est indispensable pour qu'elles ne soient pas poussées à
provoquer de l'inflation afin de stimuler de façon ephémère la production et l'emploi.
La BCE porte en elle l'héritage de la Bundesbank.
Autre raison de l'attentisme de la BCE, qui peut aussi passer pour hésitante : son
inexpérience. Toujours sur la forme, la BCE s'appuie sur un système centralisé : Francfort
contrôle tout. Côté Fed, les décisions sont prises à Washington, mais la Réserve fédérale de
New York, en prise directe avec les événements, gère les opérations de marché décidées par le
comité de politique monétaire pour faire varier les fonds fédéraux. Par ailleurs, son président
est membre permanent du comité de politique monétaire.
Côté communication, les nuances ne manquent pas non plus. Contrairement à la Fed, la BCE
a précisé son objectif de stabilité des prix : il s'agit de maintenir un niveau d'inflation en deçà,
mais proche de 2%.
La Banque centrale européenne est également de plus en plus transparente et ouverte :
elle livre à chacune de ses conférences de presse une communication prolifique qui permet de
déterminer de façon probable la prochaine évolution de son taux directeur. Dans un
communiqué encore plus codé, le message de la Fed est plus limité. Son seul atout en matière
de transparence par rapport à la BCE ressort dans les minutes qui dévoilent qui, au sein du
FOMC, a voté quoi. Cela dit, les membres du conseil des gouverneurs de la BCE se livrent de
plus en plus publiquement, comme Yves Mersch, qui a récemment mis en garde contre des
taux d'intérêt trop bas dans une interview au Financial Times. George Provopoulos s'est
également montré frileux sur une politique monétaire trop accommodante.
20
La Fed à des efforts à faire en matière de transparence.
Sur le fond, une divergence fondamentale est tout de même à noter. D'une part, la BCE
croit en un idéal de croissance très équilibré, sans endettement excessif. D'où l'importance du
respect des critères de Maastricht, avec en particulier la contrainte de déficit budgétaire
inférieur à 3 % du PIB. De son côté, la Fed est largement plus décomplexée sur le sujet. Pour
l'institution, les crises et périodes de récessions succèdent aux bulles et aux embellies avec
une régularité inéluctable. Les prises de risque sont des comportements économiques tout à
fait admis et encouragés.
ÉVOLUTION DES TAUX DIRECTEURS DE LA BCE ET DE LA FED
Source : Sénat, service des études économiques
Schématiquement, une baisse des taux améliore la liquidité des banques qui, se
refinançant à un moindre coût, améliorent normalement les conditions qu'elles proposent aux
ménages et aux entreprises, ce qui est favorable à l'activité mais peut aussi exercer une
pression à la hausse sur le niveau des prix. Réciproquement, une élévation des taux directeurs
est de nature à rehausser les taux imposés aux débiteurs, ce qui pèse sur l'activité et le niveau
des prix.
L'évolution récente du principal taux directeur de la FED et de la BCE souligne le rôle contracyclique assigné à la politique monétaire, de façon assez spectaculaire, dans la crise
financière
21
III) Analyse de la balance des paiements
A) Balance des paiements
La balance des paiements est un document statistique présenté sous forme comptable
qui récapitule selon un schéma détaillé les transactions financières et non financières entre les
résidents d’une économie et les non-résidents au cours d’une période déterminée.
Les données recensées dans la balance des paiements fournissent des éléments
d’information pour les différents acteurs économiques.
La comptabilité européenne
La balance des paiements comporte trois balances intermédiaires :
-
La balance des transactions courantes recense l'ensemble des flux monétaires d'un
pays résultant des échanges internationaux de biens et services, ainsi que des revenus
et transferts courants. Selon d'anciennes normes comptables, la balance courante est
divisée en balance commerciale et balance des invisibles.
-
La balance des capitaux recense l'ensemble des flux monétaires d'un pays résultant de
l'achat ou de la vente d'actifs non financiers, comme les brevets, ainsi que des
transferts de capital.
-
La balance financière recense l'ensemble des flux financiers entre un pays et l'étranger,
sous forme d'investissement direct à l'étranger (IDE), investissement de portefeuille,
réserves de change et autres.
Les comptes associés sont respectivement, le compte de transactions courantes, le compte des
capitaux, et le compte financier.
22
La comptabilité nord-américaine
La balance de paiements ne comporte que deux balances intermédiaires :
-
la balance courante
-
la balance des capitaux, dont les soldes sont opposés
Présentation schématique :
Marchandise :
Balance commerciale
Services :
Balance invisible
Capitaux :
Balance des capitaux
Balance des
 Transactions
courantes
 BALANCE DES
PAIEMENTS
1) Zone Euro
En août 2009, le compte de transactions courantes de la zone euro a enregistré, en
données corrigées des jours ouvrés et des variations saisonnières, un déficit de 1,3 milliard
d’euros. Dans le compte financier, les investissements directs et de portefeuille cumulés ont
donné lieu à des entrées nettes de 57 milliards d’euros (en données brutes).
Compte de transactions courantes :
En août 2009, le compte de transactions courantes de la zone euro a affiché, en
données corrigées des jours ouvrés et des variations saisonnières, un déficit de 1,3 milliard
d’euros (correspondant à un déficit de 5,0 milliards en données brutes). Ce solde résulte des
déficits enregistrés au titre des transferts courants (7,2 milliards d’euros) et des revenus (1,8
milliard), qui ont été en partie contrebalancés par des excédents au titre des échanges de biens
(6,0 milliards) et des services (1,8 milliard).
Sur la période de douze mois cumulés s’achevant en août 2009, le solde du compte de
transactions courantes en données corrigées des jours ouvrés a affiché un déficit de 106,5
23
milliards d’euros, soit environ 1,2 % du PIB de la zone euro, après un déficit de 56,1 milliards
un an auparavant.
Le creusement du déficit du compte de transactions courantes s’explique
principalement par une augmentation du déficit au titre des revenus (passé de 19,6 milliards
d’euros à 52,9 milliards) et une réduction de l’excédent des services (revenu de 50,8 milliards
à 25,0 milliards).
Compte financier :
Dans le compte financier, les investissements directs et de portefeuille cumulés ont
donné lieu, en données brutes, à des entrées nettes de 57 milliards d’euros en août 2009, des
entrées nettes ayant été enregistrées tant au titre des investissements de portefeuille (53
milliards) que des investissements directs (4 milliards).
Les entrées nettes en investissements directs sont imputables à des entrées nettes
enregistrées au titre des opérations en capital et bénéfices réinvestis (1 milliard d’euros) et des
autres opérations, principalement les prêts intragroupes (3 milliards).
Les entrées nettes en investissements de portefeuille s’expliquent par des entrées nettes
sur actions (41 milliards d’euros), obligations (1 milliard) et instruments du marché monétaire
(11 milliards). Les évolutions de la rubrique actions résultent essentiellement des achats nets
de titres de la zone euro par les non-résidents.
Les produits dérivés financiers ont affiché des sorties nettes, à hauteur de 6 milliards
d’euros.
Les autres investissements ont donné lieu à des sorties nettes de 55 milliards d’euros,
principalement sous l’effet des sorties nettes enregistrées par les autres secteurs (32 milliards),
l’Eurosystème (10 milliards), et les IFM hors Eurosystème (12 milliards).
Bien que pratiquement aucune opération n’ait été enregistrée au titre des avoirs de réserve en
août 2009, le stock d’avoirs de réserve de l’Eurosystème a augmenté, passant de 387 milliards
d’euros à fin juillet 2009 à 428 milliards à fin août. Cette progression a résulté de l’allocation
de DTS par le FMI aux pays de la zone euro.
Sur la période de douze mois s’achevant en août 2009, les investissements directs et de
portefeuille cumulés ont donné lieu à des entrées nettes cumulées de 424 milliards d’euros,
contre des sorties nettes de 29 milliards sur la précédente période de douze mois. Ce
retournement du solde a résulté d’une progression significative des entrées nettes au titre des
24
investissements de portefeuille (passées de 127 milliards d’euros à 572 milliards), reflétant en
grande partie une inversion des flux sur instruments du marché monétaire, les sorties nettes
(63 milliards) ayant fait place à des entrées nettes (309 milliards).
Révisions des données
Outre les données de balance des paiements relatives à août 2009, ce communiqué de presse
contient des révisions portant sur juillet 2009. Ces révisions n’ont eu qu’une incidence
mineure sur les données publiées antérieurement.
Informations complémentaires sur la balance des paiements et la position extérieure de la
zone euro
La méthode de calcul de trois rubriques du compte financier relatives aux autres
secteurs (à savoir les secteurs autres que l’Eurosystème, les autres institutions financières
monétaires et les administrations publiques) sera modifiée à compter du 2 novembre 2009. En
particulier, la nouvelle méthode intègre des procédures d’extrapolation pour le calcul des
avoirs au titre des autres investissements en prêts et en dépôts et des engagements au titre des
investissements de portefeuille en actions. Les nouveaux résultats entraînent une importante
réduction des écarts statistiques au sein de la balance des paiements de la zone euro à partir de
2004. Des informations complémentaires seront fournies avec le communiqué de presse du 2
novembre 2009.
Une série exhaustive de statistiques mises à jour concernant la balance des paiements
et la position extérieure de la zone euro est disponible sur le site internet de la BCE à la
rubrique Data services/Latest monetary, financial markets and balance of payment statistics
(Dernières publications de statistiques monétaires, financières et de balance des paiements) de
la page Statistics (Statistiques). Ces données, ainsi que celles de la zone euro correspondant à
la composition de la zone au moment de la période de référence, peuvent être téléchargées à
partir du Statistical Data Warehouse (SDW) (Entrepôt de données statistiques) de la BCE. Les
chiffres jusqu’à août 2009 seront également publiés dans les éditions de novembre 2009 du
Bulletin mensuel de la BCE de novembre 2009 et du Statistics Pocket Book. Une note
méthodologique détaillée est disponible sur le site internet de la BCE. Le prochain
communiqué de presse relatif à la balance des paiements de la zone euro sera publié le 18
novembre 2009
25
Balance des paiements de la zone euro : flux cumulés sur douze mois
(Montants en milliards d’euros)
—— Transactions courantes ------ Investissements directs nets —— Investissements de porte feuille nets
Source : BCE
2) Zone Dollar, exemple des Etats-Unis
L’examen du solde de la balance commerciale des USA (entrée – sortie de
marchandises) est riche d’enseignements. Cette balance commerciale a vu son déficit se
creuser de manière vertigineuse ces dernières années. C’est l’expression de la
désindustrialisation des USA dont le secteur manufacturier n’a cessé de décliner. Le déficit
commercial remontant à 1970 est devenu de ce fait un déficit structurel dans les années 80.
Les USA, dont le PIB est dominé à 80 % par les services (2006) n’a pas trouvé en eux
un moyen de balancer leur déficit commercial. Le solde de la balance des services est resté
stagnant entre 1999 et 2006. La raison de ce phénomène est simple : une société dominée par
les services ne peut rééquilibrer un déficit commercial car les services sont difficiles à
exporter.
26
Restent les flux de rémunérations des investissements ou le solde de la balance des
revenus des capitaux, ce solde est forme des intérêts des placements financiers, des profits des
entreprises et les dividendes des actions (I.P.D). Ce flux est miraculeusement positif, les
placements financiers et les investissements directs américains sur l’étranger étant inférieurs
aux placements étrangers aux USA. C’est le dynamisme de l’économie américaine (tiré par
l’endettement), et notamment les performances du système financier, qui expliquent ce
phénomène. Les I. P. D sont en général ré-investis aux USA, ce qui évite une douloureuse
saignée d’argent à l’économie américaine.
Le solde cumulé des services et des revenus des capitaux ne réussit pas atténuer les
effets du déficit commercial. Ce solde est annulé par celui des transferts courants ou sans
contrepartie. Les transferts sans contrepartie réduisent à presque rien l’addition du solde
cumulé de la balance des services et du revenu des capitaux.
L’examen du Total des soldes des flux résulte de l’addition des soldes des balances
suivantes : Balance commerciale, Balance des services, balances des revenus des capitaux et
transferts sans contrepartie.
Comme l’illustre le graphique, on voit que la balance des paiements (trait rouge)
s’aligne lentement sur la balance commerciale en raison de la médiocre contribution des
revenus des capitaux et des services et du rôle négatif des transferts courants.
Le résultat final est catastrophique : en 2006. La balance commerciale était
sensiblement égale à la balance des paiements : 834, 55 Md de $ contre 815,40 Md.
Les flux d’échange extérieurs déséquilibrés des USA intéressent l’ordre monétaire et
la valeur internationale du dollar. Le solde cumulé des sorties de dollars pour couvrir le déficit
de la balance des paiements était de 4529 Md de $ entre 1998 et 2006. Pour un pays normal,
une telle sortie d’argent en un peu moins d’une décennie impliquerait l’effondrement de sa
monnaie. Mais voilà, le dollar est une monnaie internationale au change flottant et ce
privilège suffit à le tirer d’embarras. La réponse est trop courte, l’expansion d’une telle masse
de monnaie hors des USA excède de très loin les besoins de liquidité du commerce
international dont les échanges sont libellés en dollar.
27
Pour que la monnaie américaine ne s’effondre pas, il faut que les dollars sortis des
USA par la porte de la balance des paiements y fasse retour par une autre porte. C’est là le
rôle du système financier d’assurer ce retour.
28
B) L’inflation Euro/Dollar
L'inflation devrait rester relativement modérée cette année (2010) dans la zone euro,
car l'économie de la région ne se redressera que progressivement.
Prévisions relevées
Même si l’incertitude reste élevée, les informations de la BCE sur la masse monétaire
montrent que les tensions inflationnistes sont limitées.
La BCE a relevé jeudi ses prévisions de croissance et d’inflation pour 2009 et 2010.
Elle table désormais sur un recul de 4,1% du PIB de la zone euro cette année, contre une
baisse de 4,6% précédemment annoncée, tandis que la prévision d’inflation ressort à 0,4%,
contre 0,3% précédemment.
Pour 2010, l’institut s’attend à une croissance de 0,2% et une inflation de 1,2%,
légèrement plus forte que sa prévision précédente de 1%.
Mesures exceptionnelles
Compte tenu des risques inflationnistes limités, il serait prématuré de mettre un terme
aux mesures exceptionnelles de relance monétaire mises en œuvre ces 18 derniers mois, a
précisé Jean-Claude Trichet président de la Banque Centrale Européenne.
Outre un abaissement des taux directeurs à leur plus bas niveau historique, la BCE a
entamé un programme de rachat d’actifs afin de relancer le marché du crédit. Ce programme
vise le rachat de 60 milliards d’obligations sécurisées entre juillet 2009 et juin 2010.
Selon une estimation rapide, publiée le 5 janvier 2010 par Eurostat, l’office statistique
de l’Union européenne, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’établirait à 0,9% en
décembre 2009. En novembre, il était de 0,5%.
Entre le mois de novembre et celui de décembre, la hausse générale annuelle des prix dans la
zone euro a fait un bond de 0,4 %, selon une estimation rapide publiée le 5 janvier 2010 par
Eurostat. En octobre, le taux d’inflation annuel de la zone euro était de -0,1%.
29
L’inflation de la zone euro est mesurée par l’Indice des Prix à la Consommation de
l’Union Monétaire (IPCUM). Pour élaborer les estimations rapides de l’IPCUM, Eurostat
utilise les informations préliminaires sur les prix du mois de référence des États membres
pour lesquels les données sont disponibles, ainsi que des informations préliminaires sur les
prix de l’énergie.
L’estimation rapide de l’IPCUM inclut habituellement des informations préliminaires
sur les prix, représentant approximativement 95% du poids total des dépenses de
consommation dans la zone euro.
Revenir à une politique monétaire neutre et adaptée au scénario de reprise.
La hausse d'un quart de point des taux directeurs américains décidée le 30 juin dernier
par la Réserve fédérale doit être interprétée comme étant le premier geste qui intervient dans
le cadre d'un nouveau cycle de resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis. Savoir
si son ampleur sera suffisante pour enrayer l'inflation paraît une question encore prématurée
dans la mesure où trois ou quatre relèvements sont prévisibles d'ici à la fin de l'année, et
autant en 2005. Le niveau des taux directeurs pourrait ainsi atteindre 3 % aux Etats-Unis dans
un horizon de dix-huit mois.
La Réserve fédérale a écarté dans son dernier communiqué le risque inflationniste, en
dépit d'un rebond marqué de la hausse des prix observé au cours de ces derniers mois, mais
qu'elle explique par des facteurs transitoires. L'objectif de la Fed est davantage de revenir à
une politique monétaire neutre et adaptée au scénario de reprise économique qui se confirme
aux Etats-Unis plutôt que de lutter contre l'inflation.
L'équipe d'Alan Greenspan dispose du temps pour agir en fonction des indicateurs de
croissance. Certes, le niveau d'inflation n'est pas à négliger. Le dépassement du seuil de 2 %
(hors alimentation et énergie, contre 1,9 % actuellement) pourrait conduire la Réserve
fédérale à accélérer le mouvement de resserrement de ses conditions de crédit et à
reconsidérer l'idée de facteurs temporaires dans son analyse de la hausse des prix.
Mais ce n'est pas le cas pour le moment. Sauf à prévoir un arrêt brutal de la croissance
américaine au second semestre difficilement imaginable en raison d'un système financier et
30
monétaire qui reste très accommodant à la veille de l'élection présidentielle, l'économie
devrait continuer de croître à des niveaux légèrement supérieurs à son potentiel. Tout
dépendra bien évidemment de l'évolution des cours du pétrole. Les différentes causes à
l'origine de la hausse des prix du baril sont difficiles à cerner, exception faite de la forte
demande des pays asiatiques. La volonté du pouvoir central chinois de ralentir
l'investissement des entreprises devrait sans doute se traduire par une légère détente des cours
de l'or noir, mais le contexte géopolitique difficilement prévisible reste une source importante
de volatilité. Il est certain qu'un niveau du baril durablement supérieur à 40 dollars aura un
impact négatif sur la croissance économique mondiale. Cette hypothèse amènerait sans doute
la Réserve fédérale américaine à être plus progressive dans le resserrement de sa politique
monétaire.
La hausse de l'inflation aux Etats-Unis doit être relativisée.
L'inflation a vraisemblablement atteint un point bas en début d'année, avec un niveau
annuel de 1,7 % en global et de 1,1 % (hors énergie et alimentation). Elle se situe aujourd'hui
sur une tendance annualisée de 3,1 % et de 1,7 % (hors énergie et alimentation). La hausse est
donc bien réelle. Elle doit toutefois être relativisée dans la mesure où l'accélération du prix
des matières premières liée à la forte croissance chinoise et les tensions au niveau de la
production américaine observées au quatrième trimestre de l'année dernière consécutives au
rebond de l'économie en sont les deux principales causes.
L'inflation ne constitue pas pour le moment une préoccupation majeure. L'arrêt
progressif des mesures de soutien gouvernementales à la croissance et la remontée graduelle
des taux directeurs américains devraient atténuer les tensions sur les prix. Le niveau anticipé
des prix par les ménages semble se stabiliser autour de 3 % par an, après avoir récemment
remonté en raison de la hausse des cours du pétrole. De plus, la progression attendue des prix
qui est reflétée dans les cours des obligations américaines indexées sur l'inflation est retombée
à 2,5 % après avoir atteint un record à 2,75 % sur les maturités à dix ans et 3,20 % sur celles à
trente ans.
La perception qu'ont les ménages américains ou les marchés financiers du niveau des
prix reste donc encore mesurée. Par ailleurs, un taux d'utilisation des capacités de production
toujours inférieure à sa moyenne historique de 80 % et le taux de chômage supérieur au
31
niveau d'équilibre non inflationniste de 4,5 % sont également deux éléments rassurants. Les
pressions salariales ne se font pas encore sentir sur l'économie américaine.
C'est en substance ce que confirme la Réserve fédérale en jugeant le risque de stabilité
des prix équilibré. Il n'est, dans ces conditions, pas encore nécessaire de remonter fortement
les taux directeurs américains pour enrayer l'inflation. Cette dernière reste inférieure à
l'objectif de 2 % (hors alimentation et énergie) que s'est fixé implicitement la Fed pour réagir.
Les marchés financiers ont d'ailleurs salué, fin juin, la modération avec laquelle la banque
centrale américaine est intervenue puisque les rendements des emprunts d'Etat à long terme se
sont, depuis, repliés. On attend effectivement une normalisation de la politique monétaire de
la Fed, qui pourrait se traduire encore par un relèvement de 75 points de base des conditions
de crédit d'ici à la fin de l'année.
Des chocs exogènes, comme une poursuite de la hausse des cours du pétrole,
remettraient toutefois en cause ce scénario de resserrement de la politique monétaire
américaine pour ne pas casser la croissance économique mondiale. Les ingrédients
susceptibles d'alimenter une poursuite de la hausse des cours de l'or noir existent. Outre la
demande importante en provenance de la Chine, les pays producteurs disposent de peu de
marge de manœuvre pour augmenter leur capacité de production, et le contexte géopolitique,
que ce soit en Irak, au Nigeria ou en Arabie Saoudite, reste inquiétant. La tentation de voir les
pays producteurs compenser le recul du dollar par des prix du pétrole plus élevés semble
également forte. L'évolution de la confiance des ménages américains est étroitement corrélée
avec celle des cours de l'or noir.
La robustesse de l'économie américaine n'est, à ce titre, pas acquise. Elle devrait,
certes, rester à un rythme de 3,5 % tout à fait acceptable sur la seconde partie de l'année, en
dépit d'un léger fléchissement prévisible avec la fin des mesures d'incitation fiscale et du
début de resserrement monétaire.
32
Conclusion
L’euro a eu beaucoup de difficultés pour s’imposer comme monnaie internationale
dans la mesure où la globalisation des économies tire inévitablement le système monétaire
vers l’unicité de monnaie internationale au profit de la suprématie au moins historique du
dollar
Le taux de change EUR/USD est resté sous l’emprise des politiques monétaires des
banques centrales américaines et européenne évoluant au gré de leurs interventions sur les
taux directeurs.
Nous avons pu mettre en évidence l’impact des différentes politiques menées d’une
part, par les deux banques centrales, et d’autre part par l’intérêt que la parité euro-dollar joue
dans les transactions internationales et sur les balances de paiements des pays composant les
zones monétaires respectives.
Au terme de cette étude, nous pouvons nous demander vu l’enjeu de la fluctuation des
devises, combien de temps le dollar restera t-il encore comme monnaie internationale de
référence ?
33
Sitographie
www.wikipedia.com
www.yahoo.fr
www.google.fr
www.journaldesfinances.com
www.lesechos.fr
www.traderchange.com
www.lemonde.fr
www.alternatives-economiques.fr
www.imf.org
www.ecb.int
www.senat.fr
www.boursereflex.com
www.challenges.fr
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