Économie (Conférence de méthode – Semestre 2) Jeudi 26 mars : rattrapage 15h15. Exposé pour la dernière séance « Quelle gouvernance mondiale ? » : les limites des institutions internationales (FMI, OMC, OMS). En quoi le progrès technique est-il source de croissance ? Il est important de noter que les gouvernements nationaux voient la croissance économique comme un objectif à long terme. Voir Définitions dans l'intro papier. L'innovation est l'un des facteurs explicatifs de la croissance. I. En quoi l'innovation explique les cycles économiques ? Rôle majeur de l'entrepreneur qui accepte de prendre des risque moyennant espérance de profit pour Schumpeter. Distinguer les innovation de produits des innovations de procédés (nouvelles matière première, techniques). Ces deux innovations sont à l'origine d'une croissance. L'innovation de produit augmente l'offre, donc augmente les profits, donc l'investissement et les salaires, d'où la demande. Le multiplicateur keynésien de l'investissement augmente la demande. Pour l'innovation de procédés, elle augmente la productivité, donc réduit les coûts de production, donc dégage du capital pour les salaires et l'investissement. Processus de destructions créatrice : la nouvelle technologie évince les autres. Mais tant que l'innovation ne vient pas, profit. D'où la destruction créatrice, qui pousse à l'innovation. À différentes périodes, on voit l'apparition de cycles économiques. Les phénomènes de grappes d'innovation expliqueraient les cycles de Kondratieff. Cycles courts : Kitchin, moyens : Juglar, longs Kondratieff. II. Le progrès technique comme sauveur de la croissance selon les classiques. Certains pensent qu'il est nécessaire d'accroître l'investissement, d'autres la recherche et développement. Modèle de Solow, prix Nobel. Le point de départ est la fonction de production qui dépend des facteurs travail et capital : Y = F(K, L) Idée de rendements croissants : si l'on multiplie par deux les deux facteurs, la production sera doublée. Idée aussi des rendements d'échelle décroissants. Si l'on donne des ordinateurs aux secrétaires, la production augmente, mais il arrive un nombre d'ordinateurs où la productivité augmente moins, voire n'augmente plus. Dernière restriction : la croissance est augmentation du PIB par tête. Il faut augmenter l'intensité capitalistique. Mais les rendements décroissants du capital augmentent la production, mais à terme elle se stabilise. Ce qui permet donc une croissance nonstationnaire de l'économie : c'est l'innovation technique. Il affecte directement la capacité de chaque travailleur. Il permet d'augmenter les richesses sans augmenter le nombre de travailleurs. Solow répond au problème d'un état stationnaire des pays par le progrès technique et l'augmentation démographique. On parle de progrès technique exogène : une manne tombée du ciel. C'est un progrès technique résiduel. 2 à 5% du PIB pour les pays riches dans la recherche et développement. L'école de Chicago prend cette théorie à rebours : idée de croissance endogène. Romer : capital technologique. Barro : capital humain. Lukas : intervention de l'Etat. Trois facteurs pour expliquer la croissance. Elle n'est plus manne tombée du ciel, mais endogène : on peut maîtriser le progrès technique par la recherche et développement. Paradoxe de Solow : « on voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de croissance ». Dans les années 1990, progrès technique sur l'informatique, mais pas d'impact sur la croissance. Résolu par l'idée d'un délai nécessaire à la diffusion du progrès technique. On est dans un cycle long de 25 ans. Il faut Le modèle de Solow. Opposer ce modèle à la croissance endogène. Définition de Perroux de la croissance. Théorisée par Keynésiens et néoclassiques. Solow a une théorie néoclassique. Le modèle de Solow est optimiste : il existe un équilibre de la croissance économique à long terme. Fonction de production à deux variables : capital et travail. En quoi le modèle de Solow trouve-t-il ses limites sur le plan empirique ? La croissance est une augmentation des richesses, mais il faut bien les produire. Le point de départ est donc la fonction de production : Y = F(K, L) La production augmente à la mesure de l'augmentation des facteurs, dans un premier temps. Les salaires croissent avec l'intensité capitalistique. Plus de capital par travailleur : la production marginal du travail augmente. La notion de rendements marginaux décroissants : pour un facteur constant, l'augmentation de l'autre fera augmenter moins la production. La dynamique transitionnelle montre qu'il est intéressant d'investir quand K est plus petit que K* (dépréciation du capital – investissement à partir duquel la productivité n'augmente plus). Pour augmenter les richesses, il faut accroître le capital. La production marginale capital rend les investissement de moins en moins rentables à mesure qu'elle augmente. En l'absence du progrès technique, on a une augmentation de la productivité. Pour comprendre Solow, il faut imiscer dans l'analyse le progrès technique. Qu'est-ce que le progrès technique ? Pour Solow, il est neutre. Pour éviter l'état stationnaire de l'économie, il faut du progrès technique. Lien fort entre la démographie, l'épargne, et la production. Faille : on pensait que l'Afrique rattraperait l'Europe. Autre problème du progrès technique exogène. Modèle de croissance endogène pour que l'économie puisse s'auto-entretenir : les Etats riches investissent dans leur croissance future. Paul Romer rend endogène l'innovation. L'innovation va bénéficier à l'ensemble des firmes : on parle d'externalité positive ou de réseau. Le facteur travail serait remplacé dans le capital humain : Y = F(K, H) Problème de corrélation entre l'augmentation du progrès technique et la croissance du PIB par tête. Comment aller chercher la croissance ? - La démocratie est-elle favorable à la croissance ? Un système démocratique désigne un système dans lequel le peuple est souverain, mais on peut élargir la définition. On a tendance à lier ce régime à la stabilité économique, notamment avec les théories de la croissance endogène. On peut remettre cela en cause. Il est difficile détablir une corrélation évidente entre démocratie et croissance. Amartya Sen et Barro les relient, mais on peut s'interroger sur les institutions de la croissance. Pour Amartya Sen, un « climat politique plus humain » est favorable à la croissance économique. La diffusion des informations en démocratie est meilleure, du coup les anticipations de individus aussi. En Chine, les famines ont duré plus longtemps qu'en Inde : le gouvernement démocratique est soumis à une pression. De plus, la redistribution en démocratie permet aux plus défavorisés de consommer. Barro atténue en s'appuyant sur l'indicateur des droits politiques, cette idée : la démocratie favoriserait bien la croissance, mais jusqu'à un certain point seulement. Dans une dictature, si l'on allège le pouvoir, on limite les choix arbitraire. En démocratie, on accroît une redistribution néfaste à l'économie. Il y a un effet d'éviction par une intervention trop importante de l'Etat. Ce qu'on pense comme évident est confirmé, mais Barro nuance cela, et certains vont jusqu'à dire que les systèmes autoritaires sont favorables à la croissance. Les exemples historiques – Chili de Pinochet, Singapour – ne manquent pas pour confirmer ce lien. Dans une dictature il n'y a pas de redistribution néfaste à la croissance. Mais il n'y a pas de relation directe entre système politique et économie. Il faudrait un minimum d'institutions. Amartya Sen prône : l'ouverture à la concurrence, l'utilisation des échanges internationaux, une stratégie d'incitation à l'investissement et à l'exportation, un niveau élevé d'alphabétisation, des réformes agraires réussie, et des avancées sociales qui autorisent la participation à l'expansion économique... il n'y a donc pas de raison que ça marche mieux dans une dictature ou dans une démocratie. L'Etat doit garantir un droit minimum de propriété pour garantir la croissance. Il n'y a donc pas de réponse à la question. La thèse de Lipset est inverse : la croissance favoriserait la démocratisation. A l'inverse, une démocratie ne peut durer dans un système économique instable. Mais aucune des théories n'a réussi à systématiser ces idées. - Les brevets sont-ils nécessaires ? Selon Michel Vivant, partout où il y a investissement, il doit y avoir brevet. C'est l'appropriation d'une technologie nouvelle. Il faut trouver un juste milieu entre la non-protection et la trop forte protection défavorable à l'innovation. Le brevet est une garantie étatique. Il en existe plusieurs formes : le brevet, le copyright... A travers le brevet, l'Etat crée un brevet sur une invention, jugée innovante et utile. Pour investir, un homme fait la comparaison entre les coûts et les bénéfices. Dans l'économie, selon Arrow, on a plutôt tendance à sous-investir. En créant des droits, le brevet va encourager la création, il permet d'espérer de tirer un plus grand profit. La croissance endogène admet une grande diversité de sources de la croissance, à l'inverse de la théorie de la croissance exogène, néoclassique. L'incitation à l'innovation serait liée au monopole. On voit l'importance de tout ce qui est brevets et protections : si l'on investit du temps et de l'argent. L'innovation peut être complémentaire. On a alors une interdépendance des innovations. Il va falloir des licences, des coûts de transactions. La lourdeur juridique peut ralentir l'innovation. Les grosses entreprises qui déposent beaucoup de brevets peuvent décourager l'innovation des concurrents. Les innovations cumulatives posent problème : le modèle du hold-up (Green et Scotchner), en récompensant le premier inventeur par un brevet, on bloque les innovations qui nécessitent la première. On entre enfin dans une course aux brevets qui freine l'innovation : tous les entrepreneurs se focalisent sur une recherche identique, d'où une certaine perte de temps. De plus, la démultiplication des brevets crée des effets d'engorgement du système qui ne peut traiter toutes les demandes. Certains auteurs montrent aussi que l'innovation fonctionne mieux en concurrence parfaite – donc en l'absence de brevets. Il faut donner un droit de première vente, mais il n'y a pas besoin de créer un brevet. De plus, la copie a ses limites, elle prend du temps notamment. Le risque du brevet est de transformer la connaissance en marchandise, mais l'abolition risquerait à son tour de décourager l'innovation. Les brevets, en donnant un monopole temporaire, encourage l'innovation parce qu'ils apportent du profit. Un problème éthique parfois, comme dans le cas de l'industrie pharmaceutique. Reprise – la croissance endogène. La particularité, c'est que ça s'appuie sur l'idée qu'il y a des externalités positives, c'est-à-dire un effet issu des relations entre deux agents économiques, mais pas dans un rapport marchand. Dans les théories de la croissance endogène, on a le capital humain. L'éducation est une externalité positive. Individuellement, pas besoin d'investir dans l'éducation, pourtant, c'est bien d'avoir des gens compétents avec soi. Il y a un rendement privé inférieur au rendement social. Il faut généralement une intervention de l'Etat. L'Etat peut permettre d'arriver à un Etat stationnaire dans la croissance exogène, mais dans les théories de la croissance exogène, on a une croissance auto-entretenue. Tout ce qui affecte l'économie aura un impact sur la croissance, on aura plutôt un modèle de divergence économique. Mais le modèle de Solow permet d'expliquer et la convergence, et la divergence. Le PIB n'est pas une mesure du bonheur. En temps de crise, nous sommes envahis par les chiffres négatifs du PIB, d'où l'importance de chercher le bonheur ailleurs que dans la croissance. « Le Japon va mieux, et les Japonais moins bien titrait le Monde. En quoi peut-on affirmer que le PIB n'est pas une mesure du bonheur ? Le PIB est un agrégat de la comptabilité nationale. Il est la somme des valeurs ajoutées et non des productions, puisqu'on leur soustrait les consommations intermédiaires. PIB marchand et nonmarchand, qui permet d'évaluer la création de richesse. C'est un outil de pilotage macroéconomique à partir de multiples données. Il a une grande légitimité acquise de par son universalité. Jusqu'à un certain point, il contribue à améliorer le bien-être pour les pays proches du seuil de pauvreté. La Slovaquie a un PIB important pour un « bonheur » moindre que l'Indonésie. Par bonheur, on entend bonheur objectif, à savoir la prise en compte de la santé, de l'éducation, avec de plus en plus d'environnement pour un bien-être futur. Depuis les années 50, il y a une stagnation de l'indice du bonheur, alors même que les salaires augmentent. La destruction de l'Amazonie est source de croissance. Le PIB calcule la consommation des biens, pas la satisfaction que l'on tire de la consommation de ces biens. Il ne prend pas en compte le temps libre et les activités non-rémunérées, de même que l'économie souterraine. La question des inégalités est évincée aussi, par exemple en Chine ou dans les Etats du Golfe, la croissance est élevée, mais les inégalités sont de mise. Il vaut peut-être mieux une croissance plus limitée, mais mieux répartie. Il y a enfin l'idée d'une position relative qui augmente la satisfaction. Plus le revenu augmente, plus on réévalue nos critères de bonheur à la hausse. On ne veut pas pour autant remplacer le PIB, mais lui adjoindre des indicateurs annexes. Nordhaus et Tobin incluaient les regrettables, et les externalités positives. L'IDH, l'IPH, et d'autres indicateurs permettent une mesure meilleure du « bonheur ». L'IDH présente le problème de rendre difficile la comparaison entre les pays développés, mais il est internationalement reconnu et utilisé par le PNUD. La sécurité peut-être incluse comme facteur de bonheur. Le BIP 40 – clin d'oeil au PIB et au CAC 40 – prend en compte plus de variables, notamment sur les inégalités. Tout indice aura des difficultés pour s'implanter, et le débat tourne autour de la question de savoir s'il faut un indice synthétisant des données hétérogènes, ou bien considérer des indices divers. On peut aussi critiquer le 1/3-1/3-1/3. On en rend pas compte des inégalités au sein des pays développés. A-t-on besoin d'un indicateur ou des rapports suffiraient-ils ? Décroissance ou développement durable ? En 1972, la conférence mondiale des nations unies, à Stockholm, aborde la notion de développement durable. Dans le même temps, la décroissance voit le jour. Développement durable ou décroissance, donc ? Pourquoi le développement durable l'a-t-il emporté ? Les deux concepts sont nés en réaction à la crise écologique et sociale. Serge Latouche définit la décroissance comme un slogan théorique à visée politique. La décroissance n'est pas un symétrique de la croissance, mais une a-croissance. Le développement durable considère que croissance et environnement sont compatibles. C'est un mode de développement qui permet la satisfaction des besoins présents sans compromettre la possibilité pour les générations futures à satisfaire les leurs. La décroissance propose des solutions radicales. Il va y avoir différents types de développement durable. Définir la soutenabilité et les indicateurs de soutenabilité peut se faire de diverses manières. L'une définit l'environnement comme un bien monétarisable, privé. Une autre va le considéré comme un bien public devenu rare. On a respectivement une économie de l'environnement et une économie écologique. On accorde une grande importance au niveau du principe de précaution. Face aux externalités, on ne va pas avoir les mêmes solutions. La soutenabilité faible invente le marché des droits à polluer. De l'autre côté, on va avoir le principe du « pollueur-payeur ». Les limites du développement durable est le progrès technique difficilement mesurable. Pour le marché des droits à polluer, il faut qu'il soit concurrentiel. Pour les pro-décroissance, le développement durable est vu comme une « arnaque » (Serge Latouche). Le développement durable peut devenir totalitaire. Théorème de Coase qui défend l'idée de marché des droits à polluer. Le problème n'est pas un problème de production marchande, mais bien qu'il n'y a pas assez de marché. Les échanges internationaux de biens et services respectent-ils les lois du marché ? Echanges internationaux constitués surtout par les bien manufacturés. La mondialisation : source d'inégalités. Prolongement d'un processus historique. Quatre dimensions : économique, culturelle... Délocaliser : une stratégie gagnante ? Quand on parle de délocalisation, c'est en mauvais termes. C'est lié aux questions sociales de perte d'emploi. On va essayer de se refocaliser sur les enjeux de l'entreprise. La délocalisation désigne le déplacement du pays national vers d'autres pour des raisons d'écart de coût. Souvent la production est réacheminée vers le pays d'origine. Pour une entreprise, quels sont les différents facteurs de délocalisation ? La délocalisation se rapporte aux termes de libre-échange, de mondialisation, de concentration verticale, puis horizontale. Pour le pays qui délocalise, cela permet d'augmenter la consommation de ses concitoyens. La théorie des avantages comparatif l'entérine : se spécialiser dans la production la plus avantageuse. Un pays délocalise des produits à faible valeur ajoutée, donc va augmenter la valeur ajoutée de ses produits à terme. La main invisible ne se retrouve pas à l'échelle mondiale. Il y a des pays qui ne connaisse pas la croissance globale attendue par les tenants du libéralisme. Ces théories sont-elles pas une justification à un maintien du statu quo international prôné par Ricardo ? Suzanne Berger, dans Made in Monde, après une étude de 5 ans sur des entreprises, microéconomique, présente ses résultats qui brisent de nombreux préconçus. Elles ne sont pas forcément liées à la volonté de baisser les coûts. La moitié des emplois ont été transferrés de France vers des pays à hauts salaires. Pourquoi certaines entreprises voudraient délocaliser ? C'est une prise de conscience d'une limite à l'expansion nationale, c'est le jeu sur les avantages comparatif des pays, mais pas seulement en terme de salaires. En Chine, par exemple, pas de retour sur investissement direct. La majorité de la population chinoise est pauvre, la stratégie de délocalisation en Chine fonctionne sur le long terme. C'est le coût unitaire du travail qui compte. Lorsqu'on délocalise, la corruption, les épidémies, l'instabilité sont aussi prises en compte. Si l'on prend le secteur de l'électronique, le système de production des pays en développement n'est pas le même. Le Japon ne délocalise pas forcément en Chine. Un autre avantage à rester sur place est qu'en délocalisant à l'étranger, on risque de se faire prendre sa technologie : le Japon s'est rendu compte qu'il a perdu l'exclusivité sur des technologies en délocalisant à Taïwan ou en Corée. Pour certains secteurs, transporter des produits n'est pas forcément avantageux. Pour les livres, ils coûtent cher à transporter. Il y a aussi le facteur teps à prendre en compte. Le made in France a peut-être enfin plus de cachet. Comment délocaliser efficacement ? Les entreprises peuvent s'organiser selon trois modèles : le cluster (modèle de la silycon valley, d'entreprises interconnectées), l'entreprise fragmentée (qui soutraite), l'entreprise intégrée à sous-traitance limitée... La modularisation consiste en la répartition des tâches là où elles sont le mieux faites. La délocalisation ne se fait pas que vers des pays à bas salaires. Avant tout, c'est pour conquérir un nouveau marché. Zara maintien sa production en Espagne pour des raisons économiques : le temps est essentiel vu que les collections sont renouvelées toutes les deux semaines. Faut-il combattre les monopoles et les duopoles ? Microsoft accusé d'abus de position dominante par l'UE. Cet exemple illustre une situation de quasi-monopole. Des situations qui existent, sans pour autant être accepté. Coupables tout désignés des maux de l'économie ? Faut-il combattre les monopoles et duopoles ? L'approche structuraliste : le pouvoir de marché s'exerce au détriment des consommateurs, de la concurrence, de la croissance. La concentration provoque une perte de bien-être des consommateurs. En concurrence parfaite, aucune entreprise ne peut influer sur le prix : ce sont des price takers. A long terme, le profit est nul, et c'est le surplus de consommateur qui correspond au bien-être. En concurrence imparfaite, l'entreprise est price maker, l'équilibre de monopole est déplacé. Le surplus – le bien-être du consommateur – diminue. Le consommateur décide de ne plus acheter. En duopole, on arrive à des fonctions de réaction qui arrivent à un équilibre. La concentration a aussi des coûts au niveau macro-économique. Les firmes entrantes vont devoir subir un coût de production : les opérations de fusion-acquisition vont avoir pour objectif d'empêcher les nouveaux entrants. C'est le cas du duopole Airbus-Boeing. Un monopole sera moins incité à innover. Pour les structuralistes, le pouvoir de marché obtenu par le pouvoir de marché est nuisible à la croissance, il faut donc une intervention. L'école de Chicago remet en cause cela. Pour Williamson, le bien-être ne correspond pas seulement au seul surplus du consommateur, mais aussi aux profits de la firme. De plus, le bien-être du consommateur se mesure aussi en terme de qualité du produit, pas simplement en terme de prix. Un marché est parfaitement contestable : c'est une généralisation de la concurrence pure et parfaite. La firme en situation de monopole doit offrir aux consommateurs tous les avantage que pourrait offrir un nouvel entrant. En concurrence pure et parfaite : le pouvoir de marché est un mal nécessaire. Faut-il combattre des monopoles et duopoles, la réponse ne peut pas être claire et précise. Concentration horizontale, verticale, conglomérale. REPRISE Sur les caractéristiques du commerce international, il ne s'agit pas forcément d'un phénomène récent. C'est très polarisé : la Triade. C'est très régionalisé : le commerce se fait essentiellement à l'intérieur d'une zone (UE, par exemple). Le commerce international n'est pas interbranche, mais intrabranche (on importe et on exporte dans une branche) : la réalité va contre Ricardo et HOS. 1/3 du commerce international est du commerce intrafirme : entre des filiales d'une même firme. La mondialisation : c'est l'internationalisation des échanges de biens et services. Ce n'est pas récent (Antiquité, Moyen Âge...). La multinationalisation : localisation des activités productives (surtout après la seconde guerre mondiale), ça correspond à la modularisation de Suzanne Berger. 3E étape, la globalisation financière, qui est la plus récente (années 1980). Suzanne Berger parle d'une première mondialisation pour la deuxième moitié du 19e siècle. Il y a eu un retour du protectionnisme après une libéralisation importante. Smith, puis Ricardo, HOS, et les nouvelles théorie avec les économies d'échelle. Une théorie du protectionnisme : la protection des industries naissantes, stratégie des industries dans l'enfance (List avait été aux Etats-Unis). C'est un peu ce qui a été fait avec Airbus. L'Etat face à la mondialisation. ~ La fiscalité française est-elle juste ? ~ Tôlé sur le bouclier fiscal. Décalaration des droits de l'Homme de 1787 : elle est décrite comme une contribution obligatoire au budget de l'Etat. Les côtisations sociales ne sont pas un impôt. Il ne doit pas y avoir de contrepartie. On peut dégager une théorie de la fiscalité juste. Selon Rawls, les plus riches doivent payer le plus d'impôts, mais la redistribution doit être équitable. Plus on gagne, moins le dernier euro gagné est utile. Qui paye quoi, donc ? Trois systèmes en France : forfaitaire, proportionnel et dégressif. L'impôt forfaitaire est non-proportionnel, non-juste : redevance télé. L'impôt proportionnel est équitable, mais injuste : la TVA. Il y a trois taux différents, avec une différence sur certains produits considérés comme vitaux : 127 milliards d'euros en 2006. La taxe sur les produits pétroliers aussi. La contribution sociale généralisée est de ce type aussi. La taxe d'habitation est un mélange : injuste, parce que dû par tout le monde. A même surface, d'une ville à l'autre, on peut avoir des différences de taxe d'habitation. Tout le monde ne la paie pas. L'impôt progressif est le plus juste : impôt sur le revenu (on définit des tranches de revenu. Plus vous gagnez, plus vous payez, mais ça monte plus vite que le revenu n'augmente. Les premières tranches paient le même taux. Le millionnaire paie en plus ce qu'il gagne en plus. Un ménage fiscal étant constitué d'un célibataire ou de toute une famille : le coefficient familial est utilisé pour diviser le revenu par le nombre de membres de la famille. Impôt de solidarité sur la fortune, mais les seuils sont élevés. L'impôt sur les successions permet une redistribution. C'est assez énorme. Quotient familial, services publics ouverts à tous, tout est fait pour que la redistribution soit efficiente. Il faut cependant la remettre en cause. La progressivité est remise en cause. Le bouclier fiscal établit qu'on ne peut pas payer plus de 50% de son patrimoine en impôts. Il y a des déductions d'impôts. Courbe de Laffer : trop d'impôt tue l'impôt. Les services publics sont souvent au service des ménages les plus aisés : 8% de boursiers à sciences po. Les retraites bénéficient plus longtemps aux ménages aisés qui pouvaient avoir accès aux soins et ont donc une espérance de vie plus élevée. Il y a de la justice dans la fiscalité française. Elle n'est pas très juste, mais au moins elle est efficace. ~ Les transformations de la protection sociale en France ~ On peut dire que la protection sociale est la couverture des risques. Ce n'est pas toujours l'Etat qui a répondu à cette protection. L'Etat instituteur du social pour reprendre les termes de Pierre Rosanvallon. La conséquence directe de la paupérisation née du capitalisme. Elle soulève des poblèmes sociaux, mais aussi philosophique et économique. La notion centrale est celle de risque. Elle a été instrumentalisée pour justifier la protection sociale, elle l'est pour justifier la gestion. Quel avenir pour la protection sociale ? Le modèle de la sécurité sociale de 1945 est à bout de souffle. L'accumulation du chômage... Tout a remis en cause le système. Il y a moins de cotisations sociales, mais les prestations ne diminuent pas. En 1945, on était dans un contexte de plein emploi. La protection sociale est là pour protéger l'individu qui ne peut plus travailler. Aujourd'hui, il faut trouver une nouvelle forme de protection. Le travail n'est plus la notion centrale. La réponse est plutôt néolibérale. Les chômeurs sont responsables. Dans les années Reagan, les néolibéraux vont reconnaître l'apport des investissements publics sur la croissance. Les risques, pour autant, ne peuvent être mutualisés. La protection sociale n'est donc pas seulement un coût, mais elle a un impact direct sur la croissance. Néanmoins, elle nécessite des prélèvements qui font peser un poids sur le marché, qui lui freinerait la croissance en décourageant l'épargne. Elle serait un luxe qu'on ne pourrait plus se permettre. Dans le domaine des retraites, on a une capitalisation, dans la santé, une prise en charge des soins par les ménages de plus en plus. Qui doit financer la protection sociales ? Question sociétale et politique plus qu'économique. Historiquement, le salaire est le critère. Mais la démocratisation de la protection sociale pose un problème de financement. La grosse critique est sur les cotisations sociales dégressives, déconnectées des facteurs de prestations, et non-redistributives. Le débat est davantage sur les modes de calculs et les assiettes. L'idée de la TVA sociale est avancée. Mais avec une TVA à 19,6%... J. Chirac voulait rendre les cotisations plus favorables à l'emploi : les machines, les investissements... Mais ça taxerait les entreprises les plus capitalistiques, les plus compétitives. L'allongement de la durée d'activité, la réduction du temps de travail. Le régime des solidarité et l'assurance se regroupe. On assiste à une baisse de la part patronale. La PS initialement financée par les patrons devient une contribution plus individuelle. C'est une modification complète du contrat social sur la protection sociale. L'idée de baisser les cotisations sur les bas salaires est aussi avancée. Il est vain de vouloir rendre les prélèvements indolores, la question est donc plus sociétales. Les libéraux recommandent un ciblage au plus nécessiteux. On invite les plus aisés à capitaliser. Mais on voit bien les effets de seuil aux Etats Unis et la Grande-Bretagne. Qui gouverne la sécurité sociale : les partenaires sociaux, mais avec la loi Juppé, l'Etat reprend les rennes. Le MEDEF a essayé de reprendre la main. On arrive en fait à un système dual de solidarité nationale et professionnelle. La démographie peut-elle venir au secours de la protection sociale ? L'INSEE voit une hausse de la fécondité, une légère baisse de l'espérance de vie... La condition est que tous trouvent un emploi. La protection sociale peut supporter la pression du nombre de chômeurs. La protection sociale est un amortisseur de la crise. Si elle ne dure pas et que le chômage ne s'aggrave pas trop, la PS peut supporter. Les marchés financiers ont-ils pour fonction principale de financer l'économie ? Les marchés financiers sont des marchés de capitaux où l'on peut trouver des agents pour avancer de l'argent excédentaire. Avant les années 1980, les entreprises devaient d'adresser à la bourse française. Dernièrement, les marchés financiers ont un peu failli avec la crise. Un marché est un lieu où se rencontrent une offre et une demande d'un bien – en l'occurrence de l'argent. Ce ne sont pas des biens périssables, aussi sont-ils conservés en vue d'une utilisation future. Il y a deux marchés : le marché primaire et le marché secondaire. Les acteurs principaux sont les banques, seul agent capable de transformer des ressources à court terme en moyens à long terme. Une entreprise ne peut se financer uniquement par le crédit, sans quoi elle s'endette, n'est plus viable, et les banques ne lui prêtent plus d'argent. La vocation des banques est surtout de faire circuler l'argent. Les assurances, les caisses de retraites constituent une épargne immobilisée, pas mobilisable sur le court terme, qu'il faut pourtant faire fructifier. Il y a eu une certaine transformation des marchés financiers. On parle d'efficience de marché quand les marchés réunissent toutes les informations sur le futur. Les années 1980 sont un véritable bouleversement en matière de capitaux. De plusieurs bourses en France, on passe à une seule à Paris. Il y a un projet de bourse européenne. Elles ne sont plus vraiment localisées ces bourses. Les marchés financiers mobilisent l'épargne, servent d'intermédiaire entre celui qui a besoin d'argent et celui qui l'avance. Ils permettent de partager les risques avec d'autres actions. Il est organisé, réglementé. Cela devrait éviter le trop de spéculation. Il fixe enfin le taux d'intérêt selon le prix des flux, des titres. Il fixent aussi le prix du risque, offrent une compensation à ceux qui prennent un risque. Les émetteurs d'obligation, quand le prix du risque est trop élevé, ne peuvent plus assurer : une entreprise déficitaires ne peut plus verser les dividendes. La mondialisation financière repose bien sur la mobilité des capitaux. On voit bien l'importance des NTIC. Au niveau du rôle des marchés financiers dans l'économie, ils participent fortement, permettent donc le développement des entreprises. Les ménages sont assez séduits par les placements sur le marché financier. On peut y voir même le moteur de l'économie. Néanmoins, le rôle reste controversé : pour les entreprises, l'auto-financement est meilleur, ou l'endettement auprès des banques. Les émissions d'actions sont compensées par une destruction d'actions : c'est la relution, les entreprises rachètent leurs actions pour les détruire, pour ensuite créer des actions plus rentables. La crise s'est répandue précisément à cause de la mondialisation financière. Il y a eu une prise de risque excessive. Toutes les entreprises françaises ne sont pas cotées en bourse, tous les ménages n'ont pas d'action, ce qui limite l'idée que les marchés financiers abreuvent l'économie. Les marchés financiers sont un financement de l'économie, mais pas l'unique. La fonction essentielle d'un marché financier est la liquidité : la possibilité de récupérer la liquidité. Les marchés financiers permettent un lien entre le court et le long terme en permettant d'atténuer le refus de prendre des risques à long terme. Si l'on peut récupérer sa mise à court terme, on accepte d'investir sur le long terme. Les marchés financiers sont-ils rationnels ? Structure complexe dont la rationalité va prendre une tournure spécifique. Dans quelle mesure la théorie orthodoxe est-elle contredite ? La théorie fondamentaliste se tourne vers l'économie réelle. L'agent : « buy cheap, sell dear » pour Friedman. Métaphore des chaises musicales et du concours de beauté. REPRISE A partir des années 1980, on est passé d'une économie de l'endettement à une économie des marchés financiers. Années 1970, grosse crise : la banque devient perdante à prêter à cause de l'inflation. Du coup, il a fallu trouver un nouveau moyen de financement. Comment ? La règle des 3D : désintermédiation (on supprime l'intermédiaire de la banque entre les épargnants et les entreprises), déréglementation (re-réglementation en fait), décloisonnement (toutes les places boursières sont connectées. Normalement, oui : les marchés financiers financent l'économie. En réalité, la fonction principale est celle de liquidité. Concilier le besoin d'argent à long terme et la volonté de récupérer sa mise à court terme. Le pouvoir des actionnaires : le conseil d'administration, ou revanche des actionnaires par rapport à la technostructure des marchés. Marchés primaires et secondaire (d'émission et d'actions). Actions, obligations, produits dérivés. Les produits dérivés, c'est un marché de spéculation. L'entreprise veut payer 20€ le kilo de vanille, il lui faut quelqu'un qui lui fournisse la vanille à ce prix toutes l'année. Le spéculateur assume le prix. Un marché des produits dérivés est un marché de l'assurance. Les compagnies aériennes le font pour le pétrole, par exemple : elles préfèrent payer toujours le même prix. L'effet levier explique les déconnections/spéculations : on investit beaucoup sur un marché financiers en empruntant de l'argent. On a des taux de rentabilités très importants sur les marchés financiers, car on agit avec de l'argent qu'on avait pas. Economie-finance : la grande déconnexion. En 2007, il y avait une très grande disproportion entre richesses créées dans le monde et celles circulant sur le marché financier. A partir de la fin des 70s, l'explosion de la manne financière s'est fait au rythme du développement des NTIC. Les taux d'intérêt tarabiscottés amènent occasionnellement à des crises comme celle que nous traversons à l'heure actuelle. On remarque que malgré la déconnexion, on a une forte imbrication. Quels sont les facteurs d'émergence du capitalisme actionarial ? Quels sont ses caractères ? Le constat d'échec du système fordiste a favorisé l'émergence d'un nouveau capitalisme. L'abandon de l'indication du dollar sur l'or pour un système de changes flottants aussi. Thatcher, Reagan, Mitterrand, tous ont participé à cette naissance d'un nouveau capitalisme. Thatcher parlait de « shareholder society ». Cela mène aux « trois D » : Désintermédiation (les entreprises peuvent rencontrer les besoins de financement sur les marchés, les banques sont contournées, en quelque sorte), Désencadrement (on enlève les limites que l'Etat a posées), Décloisonnement (des marchés entre eux, ils deviennent interdépendants selon les secteurs, mais aussi à un niveau plus international). Les investisseurs institutionnels, les fonds de pension... sont autant de source de capitaux pour l'économie. Le vieillissement des populations qui désirent placer l'épargne dégagée. Les banques ont un nouveau rôle : elles financent les entreprises en achetant des titres. Les entreprises créent des action. On arrive à l'émergence d'un capitalisme actionarial qui se déconnecte de l'économie productive. La rentabilité n'est pas immédiate. L'Etat aussi émet des obligations, et est de fait très dépendant de tous ceux qui achètent ces titres. Il y a une forme de déconnexion-reconnexion qui crée les bulles spéculatives, et lorsque celles-ci explosent, les crises financières. Mais tout cela est très difficile à réformer. Il peut y avoir une bulle spéculative sans spéculation. On ne sait jamais quand il y a déconnexion. Il y 10% de croissance en Chine, on investit. Ce n'est pas forcément une déconnexion, mais juste une surévaluation des capacités des entreprises chinoises. La déconnexion agit à deux niveau : le comportement de l'agent et la valeur effective. On a déconnexion quand on a les deux éléments. Pourquoi peut-on dire qu'il y a reconnexion quand une bulle spéculative éclate ? La spéculation est-elle néfaste ? Avec l'affaire Kerviel, on voit qu'une personne peut perdre des milliards. On entend que la spéculation serait à l'origine de la crise. Il y a des spécialistes de la spéculation, les traders. Chez les économistes aussi, on se bat. Certains soutiennent que la spéculation déstabiliserait l'économie. D'autres considèrent que les spéculateurs ne font qu'acheter les risques d'autres acteurs. Le débat date de la révolution : les spéculateurs céréaliers étaient-ils des affameurs ou bien simplement des stockeurs ? Un adage dit que « les spéculateurs achètent avec la rumeurs et vendent avec la rumeur ». On vend au moment où Total annonce les plus grands bénéfices. Depuis 20-30 ans, elle a explosé. C'est dû à une déréglementation par les taux d'intérêt et les taux de changes flottants. On peu spéculer sur ces changes. Les marchés dérivés sont des marchés où il y a eu des innovations financières. Le contrat à terme est un accord sur un prix du produit à trois mois. C'est problématique pour le pétrole par exemple. Les entreprises de transport aérien ont besoin de savoir, par exemple. On peut acheter 10 $ une action totale dans trois mois. Si elle est à 300 $, j'aurais une plusvalue. C'est encore un gage de stabilité. Milton Friedman, avec la théorie des anticipations rationnelles, dit que les spéculateurs achètent quand les prix sont bas, les font monter, et vendent quand ils sont haut, les font baisser. Il y aurait donc un effet stabilisateur. Le prix du barril pendant la guerre du Golfe a fortement augmenté. Des contrats à termes sur trois mois avaient prévu que les Américains allaient faire revenir la situation à son niveau initial. Une déstabilisation importante lors de la crise asiatique, dans le cadre d'une prophétie autoréalisatrice. Des idées pour réguler avec la taxe Tobin. Kindelberger s'appuie sur Keynes – il reprend le mimétisme, la déconnexion-reconnexion – mis à part que chez Keynes, on n'a pas de base pour se décider. Keynes ne parle jamais d'irrationalité. Le point de départ pour lui, c'est quand on a un choc exogène, qui peut être économique ou extérieur à l'économie, un événement qui va générer un nouveau secteur économique, en fait un déplacement du système économique. Avec les NTIC, par exemple. Il va y avoir des investissement dans ce secteur. Puis vient une poussée speculative. Il y a un début d'emballement. On arrive dans une montée qui peut-être relativement long : l'euphorie. Au bout d'un moment, la hausse va s'arrêter. Il n'y a pas forcément de baisse. C'est une situation temporaire, passagère, et il y a une relative stabilité à ce moment là des prix. Arrive le signal. La panique, c'est que tout le monde vend en même temps.