FRACTURES du BASSIN.
On distingue deux critères d’évaluation :
- la stabilité de la ceinture pelvienne : atteinte ou non du carrefour entre le sacrum, les deux articulations
sacro-iliaques + la partie attenante de l’aile iliaque.
- Atteinte ou non de l’articulation coxo-fémorale.
I. Fractures de la ceinture pelvienne.
1. Rappel anatomique.
La ceinture pelvienne est constituée de 3 pièces osseuses : les deux os iliaques et le sacrum.
Le bassin permet la suspension de tous les organes génitaux, urinaux, … et si le bassin est fracturé, il ne peut
plus assurer cette fonction.
2. Etiophysiopathologie.
En général, chez un sujet jeune, ces fractures interviennent lors de traumatismes violents comme les gros
accidents de la voie publique.
Chez les personnes âgées, elles peuvent survenir après une simple chute de leur hauteur.
On distingue deux mécanismes de survenue :
- par un mécanisme de compression antéropostérieure ou latérale.
- Par un cisaillement entraîné par un mécanisme de rotation du bassin.
Chez le sportif, une forte contraction musculaire peut également entraîner l’arrachement d’un bout d’os.
3. Diagnostic clinique.
a. Signes fonctionnels.
Les signes fonctionnels sont les signes dont se plaint le patient.
- une douleur très vive.
- Impotence fonctionnelle : elle peut varier le contexte : pour les personnes âgées, il est possible qu’elles se
relèvent pour téléphoner et on ne se rend compte de la fracture du bassin qu’au moment de la radiographie.
Au contraire, chez le sujet jeune, les fractures du bassin intervenant généralement lors des AVP, le patient
ne se relève pas.
b. Signes physiques.
- hématome tardif au niveau du périnée, de la symphyse pubienne ou des organes génitaux.
c. Signes à la palpation.
La palpation doit être faite de manière prudente et elle va entraîner une douleur très vive.
d. complications immédiates et lésions associées.
- urinaire : on va demander tout de suite si le patient a envie d’uriner et si il pense qu’il pourrait y arriver et
si oui, on va regarder la présence éventuelle de sang dans les urines.
- Vasculaire : surtout au niveau veineux avec un risque au niveau des vaisseaux vésicaux, iliaques et
hypogastriques.
- Neurologiques : de type compression ou élongation (section rare) du plexus sacré, des nerfs sciatiques et
obturateurs.
- Périnéale : si la fracture est une fracture ouverte, il y a un risque septique infectieux grave.
- Digestive (pas particulièrement).
- Générales : lorsque les fractures sont dues à un AVP, il y a un risque hémorragique important.
4. Diagnostic para clinique.
a. Technique.
- radiographies simples : bassin de face strict, couché (en général, le patient ne peut pas se mettre debout).
On peut également faire une radio en ¾ alaire (qui nous permet de visualiser l’aile iliaque) et ¾ obturateur
(qui nous permet de visualiser la région du cadre obturateur).
- Le scanner : il est intéressant pour visualiser les lésions viscérales qui peuvent être associées. Il est aussi
plus intéressant dans le cadre des fractures complexes, pour visualiser si elles sont stables ou instables.
- Examens plus spécifiques :