un crime contre l`humanité

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Le XXème
siècle et
notre
époque
 La violence du XXème siècle : les deux conflits mondiaux ;
l’extermination des Juifs et des Tziganes par les nazis : un crime
contre l’humanité
Deux guerres mondiales = engagent des armées composées de millions d’hommes
soumis à des conditions de combats extrêmes + mobilisent la totalité des ressources des
combattants + sont accompagnées de violences massives contre les civils.
Génocide Arménien + extermination des Juifs et des Tziganes = enjeu de mémoire
 Le XXème siècle fait apparaitre un nouveau crime = crime contre l’humanité
Première Guerre Mondiale (WW) 1914-1918
o Déroulement de la guerre
Guerre = provoquée par les nationalismes européens + rivalités coloniales +
engrenages des alliances à la suite de l’assassinat de François-Ferdinand le 28 juin 1914 à
Sarajevo.
Début du mois d’aout 1914 = deux camps s’affrontent  Triple entente (ou Alliés
= France, Royaume-Uni [R-U], Russie + Japon et Italie en 1915, Roumanie, Grèce et Portugal
en 1916, USA en 1917) et les Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie + Turquie et
Bulgarie).
o Trois étapes de la 1 ère WW :
 La guerre de mouvement (aout-novembre 1914)
A l’ouest, l’armée allemande traverse la Belgique et le Nord de la France. Elle est
stoppée par l’armée française lors de la Bataille de la Marne, en septembre 1914.
L’équilibre des forces conduit les armées adverses à s’enterrer dans les tranchées. A l’est
l’armée allemande remporte deux victoires sur l’armée russe (les lacs Mazures et
Tannenberg) puis doit stationner sur place quand vient l’hiver.
 La guerre de position (décembre 1914-janvier 1918)
Les armées adverses sont positionnées face à face dans les tranchées sur un front
s’étirant de la mer du Nord de la Suisse. On pense pouvoir l’emporter par des bombardements
massifs de l’adversaire et par de grandes offensives meurtrières et sans effet sur le terrain
(Champagne, 1915 ; Somme et Verdun, 1916 ; Chemin des Dames, 1917).
1
 La guerre de mouvement (janvier-novembre 1918)
Suite à l’effondrement de l’armée russe en 1917 + de la signature du traité de paix
de Brest-Litovsk avec la Russie bolchevique le 3 mars 1918 = l’armée allemande se
concentre sur le front de l’Ouest et fait reculer les armées française et britannique.
Grâce aux chars Renault + entrée en guerre des USA (avril 1917) = armée allemande
repoussée.
Signature armistice : 11 novembre 1918
Les généraux Hindenburg et Ludendorff veulent garder leur armée intacte pour réprimer
la révolution qui vient d’éclater en Allemagne.
o Traités de paix
La conférence de la paix se réunit à Paris début 1919 pour rédiger les traités de paix
qui dessinent une nouvelle carte de l’Europe.
Traités = doivent respecter le principe du droit des peuples à disposer d’euxmêmes, énoncé par le président américain W. Wilson. Mais Clémenceau (= « le Tigre » ou
« le Père de la Victoire »), chef du gouvernement français depuis novembre 17, impose une
paix destinée à affaiblir l’Allemagne.
 Traité de Versailles = 28 juin 1919
o Ampute l’Allemagne d’1/4 de son territoire (Alsace + Lorraine redeviennent françaises)
o Rhénanie = démilitarisée
o Armée allemande réduite à 100.000 hommes
o Allemagne condamnée à payer aux Alliés des réparations colossales
 Pour les Allemands, ce traité est un Diktat.
 Traité de St-Germain (1919) et de Trianon (1920)
o Consacre le morcellement de l’Empire Austro-hongrois
 Traité de Sèvres (1920)
2
o Consacre la disparition de l’Empire ottoman, réduit à la seule Turquie, ses possessions du
Proche-Orient sont administrées par les Français (Liban et Syrie) et par les Britanniques
(Irak et Jordanie)
o Une guerre totale
Etats mobilisent toute l’économie et la société + leurs empires coloniaux pour
produire l’armement nécessaire aux armées.
Ravitaillement des soldats provoque des pénuries à l’arrière où les femmes remplacent les
hommes et travaillent dans les industries d’armement qui sont financées par des emprunts
publics souscrits par les Etats.
La presse est censurée pour éviter de faire connaitre la réalité des combats et des
pertes militaires. L’opinion est manipulée par le « bourrage de crâne ».
Propagande officielle dans la presse et à l’école = diffuse des fausses nouvelles minimisant
les horreurs de la guerre.
o Brutalisation
Au front, la violence de l’expérience combattante produit la brutalisation des
combattants.
Déshumanisation de la guerre accentuée par l’usage des gaz de combat.
Soldats français surnommés les « poilus » non en raison du manque d’hygiène mais
pour exalter leur force et leur courage.
o Deuil et commémoration
La guerre a provoqué la mort de plus de 9 millions de combattants + plusieurs
millions de décès dus à la « grippe espagnole » de 1918. En France, 1.4 million de soldats
furent tués + 3 millions de mutilés (= les « gueules cassées »)
Ampleur des pertes provoque un énorme traumatisme, explique l’importance de la
commémoration : monuments aux morts construits dans chaque commune + inhumation du
soldat inconnu sous l’arc de Triomphe le 11/11/1920  11 novembre devient jour de
commémoration officielle.
L’émotion suscitée par la mort du dernier Poilu (03/2008) montre la permanence
de la mémoire de cette guerre.
3
La Seconde WW (1939-1945)
o La marche à la guerre
Guerre = conséquence de la crise économique des années 1930 et des visées
expansionnistes de l’Allemagne nazie.
30/01/1933 = arrivée d’Hitler au pouvoir :

Remet en cause les clauses du traité de Versailles

Rétablit le service militaire obligatoire en 1935

Remilitarise la Rhénanie en 1936

Réalise l’Anschluss en 1938 (= annexion de l’Autriche)
30/09/1938 = conférence de Munich  Daladier et Chamberlain autorisent Hitler à
envahir les Sudètes (territoires peuplés d’Allemands en Tchécoslovaquie). Hitler achève
ainsi son programme pangermaniste de réunion de tous les territoires peuplés par des
Allemands dans une Grande Allemagne.
03/1939 = Hitler annexe la Bohème (actuelle République Tchèque) et revendique
ensuite le corridor de Dantzig.
23/08/1939 = l’Allemagne signe un pacte de non-agression avec l’URSS  cela lui
permet d’envahir la Pologne le 1er Septembre 1939.
 La France et le R-U déclarent alors la guerre à l’Allemagne
o Les deux grandes phases de la 2 nde WW
La 1ère phase de la guerre = caractérisée par les victoires de l’Allemagne nazie.
Le Blitzkrieg (guerre éclair) associe le bombardement de l’adversaire par l’aviation à
l’attaque des divisions blindées. L’armée allemande écrase ainsi l’armée polonaise en
quelques semaines.
Après une longue attente qualifiée de « drôle guerre », l’armée allemande attaque
la Belgique le 10/05/1940 puis écrase l’armée française.
Eté 1940 = armée de l’air allemande attaque en vain l’Angleterre qui reste le seul
adversaire invaincu de l’Allemagne  Bataille d’Angleterre
4
22/06/1941 = Hitler ordonne l’invasion de l’URSS (Opération Barbarossa). L’armée
allemande progresse très vite et arrive aux portes de Moscou au début de l’hiver. Cinq
millions de soldats sont faits prisonniers.
 En 1942, l’Allemagne nazie contrôle la totalité de l’Europe continentale.
Parallèlement, le 7/12/1941, l’aviation japonaise détruit la quasi-totalité de la flotte de
guerre américaine à Pearl Harbour, dans l’archipel des îles Hawaï. Cette attaque provoque
l’entrée en guerre des USA.
2nde phase de la guerre : l’année 42 est considérée comme le tournant de la guerre. Les
USA engagent la conquête de chacune des îles du Pacifique au prix de combats acharnés.
11/1942 = les Alliés débarquent en Afrique du Nord au moment où les Anglais
remportent leur première victoire à El-Alamein, en Egypte.
L’armée allemande engagée devant Stalingrad est encerclée et capturée par les
Soviétiques en février 1943. Après défaite cuisante = armée allemande recule constamment
devant armée soviétique.
Débarquement
des Alliés en Sicile = 1943 ; en Normandie = 6 juin 1944 ; en
Provence = 15 aout 1944
Armée allemande signe capitulation sans conditions à Reims le 8 mai 1945 puis à
Berlin le 9 mai 1945.
Armée japonaise capitule le 6 septembre 1945 après le bombardement atomique de
Hiroshima et Nagasaki.
o Caractéristiques de la 2 nde WW

Guerre mondiale + totale : toutes ressources consacrées à l’effort de guerre 
pénuries en Europe occupée. Science mise à contribution = fabrication arme
atomique aux USA + des fusées V1 et V2 en Allemagne. Rafle dans les pays
vaincus pour travailler dans usines allemandes.

Marque étape supplémentaire dans brutalisation et mépris de la vie humaine.
Dans pays conquis, résistants systématiquement torturés, incarcérés dans camps
de concentration en Allemagne. Massacre population de villages entiers.

Bombardements des villes adverses ouvrent stratégie de la terreur destinée à
démoraliser populations civiles. Pratique inaugurée par Allemands lors de Bataille
d’Angleterre, puis poursuivie pat Alliés contre les villes allemandes et trouve son
aboutissement avec bombardement atomique américain sur Hiroshima
5
(06/08/1945) et Nagasaki (09/08/1945) alors qu’empereur japonais avait déjà signifié
son intention de capituler.
 Guernica (Picasso), 1936 = considéré comme symbole de toutes les horreurs
o La France dans la 2 nde WW
 Régime de Vichy
Maréchal Pétain (vainqueur de Verdun 1916) devient chef du gouvernement afin de
signer l’armistice imposé par l’Allemagne le 22 juin 1940 dont les clauses évoquent le
traité de Versailles :




France coupée en 2 (zone occupée/zone non occupée)
Alsace et Lorraine annexées par Allemagne
France condamnée à payer très lourds frais d’occupation
Armée française réduite à 100.000 hommes  1,4 million de soldats français restent
prisonniers en Allemagne
10/06/1940 = Chambre des députés réunie à Vichy vote les pleins pouvoirs à Pétain.
Dans les mois suivants, Pétain met en place dictature personnelle conservatrice et
raciste = « Travail, famille, patrie ».





Assemblées suspendues
Maires révoqués
Fonctionnaires doivent prêter serment à Pétain
Naturalisations opérées depuis 1927 sont annulées
« statut de Juifs » excluant ces derniers de la fonction publique et de nombreuses
professions = promulgué le 03/10/1940
Après avoir rencontré Hitler en octobre 40, Pétain annonce officiellement politique de
collaboration avec Allemagne, destinée à ménager place avantageuse dans future Europe
allemande.
En réalité, collaboration consiste à mettre économie au service de machine de
guerre allemande, à participer à chasse aux résistants et à employer police française
pour arrêter les Juifs dont plupart exterminés à Auschwitz.
 Aujourd’hui, 16 juillet = marque la commémoration officielle de la « rafle du
Vel d’hiv » du 16/07/1942  police française arrêta 13.000 personnes.
6
 Résistance française
Face à défaite armée française en 1940, minorité choisit de résister.
18/06/1940 = Général de Gaulle réfugié à Londres refuse signature de l’armistice +
lance un appel radiodiffusé à la Résistance.
De Gaulle organise progressivement forces de la France Libre qui combattent au
côté des Anglais + soutient résistance intérieure dans France occupée.
Réseaux d’évasions et de renseignements se mettent en place dès l’automne 1940.
Mouvements s’efforcent de rallier population à leur cause. Toutes familles
politiques représentées. Sont renforcés par arrivée des jeunes qui refusent le STO (service du
travail obligatoire) en Allemagne à partir de 1943.
Jean Moulin (ancien préfet de Chartres) unifie direction des différents mouvements
de résistance sous l’autorité du général de Gaulle en créant le Conseil national de la
Résistance (CNR) en 1943.
CNR organise armée intérieure (FFI) + propose programme politique et social pour
la France après la Libération. Mais J. Moulin, arrêté, torturé, meurt au cours de son
transfert en Allemagne, en juillet 1943.
 Libération de la France
Résistants jouent rôle très actif dans combats de la Libération après
débarquement en Normandie le 06/06/1944. Harcèlent armée allemande en sabotant
moyens de communication.
Nombreuses villes entièrement rasées pendant combats de la Libération qui font des
dizaines de milliers de victimes. Résistants libèrent Paris le 25/08/1944 avec aide de 2ème
Division blindée du général Leclerc (division de la France libre).
De Gaulle installe à Paris le Gouvernement Provisoire de la République Française
(GPRF)  rassemble ministres issus de tous mouvements de résistance, jusqu’aux
communistes. Dans de nombreuses régions, résistants prennent le pouvoir.
Pétain + ses ministres sont conduits par les SS à Sigmarien, en Allemagne, d’où ils
reviennent pour être jugés.
De Gaulle refuse l’idée d’une restauration de la République car pour lui elle n’a
jamais cessé d’exister. Urgence = restaurer démocratie + rétablir l’ordre dans pays en
proie aux règlements de compte.
7
Epuration sauvage fait 10.000 victimes ; épuration légale s’organise : 767 personnes
sont condamnées à mort, dont Laval et Pétain. De Gaulle fait commuer la peine de Pétain
en prison à perpétuité.
 « Ce passé qui ne passe pas »
2nde WW a suscité d’abord volonté d’oubli et de dénégation du rôle de Vichy dans
la participation à la politique d’extermination nazie. Idée d’une France résistante incarnée
par de Gaulle. Prisonniers de guerre restent discrets. Les déportés dérangent. Pas de
distinction entre déportés politiques et déportés juifs.
A partir des 70’s = mémoire revient sur le devant de la scène.
Pour la première fois en 1979, un Français (Jean Leguay) est inculpé pour crime
contre l’humanité. Procès se succèdent + nouvelles revendications mémorielles apparaissent.
En 1985, le film de Claude Lanzmann, Shoah, a un tel retentissement que
l’extermination des Juifs d’Europe est désormais désignée par le nom de Shoah (=
catastrophe en hébreu).
En 1995, la mémoire s’apaise. Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de l’Etat et
proclame la « dette imprescriptible » de la France à l’égard des juifs. L’Eglise demande à
son tour pardon.
 Aujourd’hui la mémoire de Vichy fait partie des programmes d’histoire
enseignée dans l’enseignement secondaire.
o Bilan de la 2 nde WW
 Le traumatisme
 Bilan humain
Nombre de victimes très supérieur à celui de la 1ère WW, difficile à estimer.
Chiffres oscillent entre 50 et 60 millions. Pour la première fois dans l’histoire, la moitié des
victimes sont des civils. Les bombardements, la sous-nutrition et les déportations ont entrainé
la mort de 25 millions de civils.
 Bilan moral
Découverte des camps de la mort provoque un choc dans l’opinion. Effets de la
bombe atomique effraient et suscitent de nouvelles angoisses.
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En 1945-46, le tribunal de Nuremberg juge les dirigeants nazis reconnus coupables
de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité ». Le tribunal de Tokyo fait de même
au Japon.
Les actes de barbarie dans une Europe autrefois sûre de ses valeurs morales et humaines
conduisent aussi à rechercher une nouvelle affirmation des droits universels de l’homme
qui aboutit à la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948.
 Bilan matériel
L’Europe est en ruines. Les villes allemandes ont été rasées à près de 70%. Les
infrastructures sont détruites (chemins de fer, usines, ports). La production européenne est
plus faible après guerre qu’en 1939. Les Etats sont endettés.
 Vers un monde nouveau
Il n’y a plus de grandes puissances en Europe. Angleterre a résisté, mais est ruinée ;
Allemagne occupée par les vainqueurs ; France a collaboré. Monde dominé par USA et
URSS.
USA = puissance atomique + territoire intact.
Nouvelle carte du monde se dessine en février 1945, à la conférence de Yalta + en
juillet 1945, à la conférence de Potsdam. Allemagne occupée : frontières de la Pologne et de
l’URSS redéfinies. Japon a perdu les territoires conquis au XIXème siècle + occupé par USA.
Pour éviter problèmes avec les minorités, des millions de personnes sont déplacées.
L’ONU est fondée en juin 1945 pour assurer la paix et la sécurité. Sanctions
politique et économiques sont prévues et, si nécessaire, une force internationale est mise en
place (casques bleus). L’ONU s’engage à faire respecter les droits de l’homme dans le
monde.
L’extermination des Juifs et des Tziganes : un crime contre
l’humanité
o Les faits
Population juive européenne avant guerre = 9,5 millions de personnes localisées
pour la plupart en Europe de l’Est. Après la guerre = 3,5 millions de Juifs en Europe.
L’extermination des Juifs est désignée sous le nom de Shoah, un terme hébreu qui
veut dire « catastrophe ».
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Tziganes = peuple nomade venu d’Asie. Estimés à 700.000 avant la guerre  entre
250.000 et 500.000 exterminés par les Nazis et leurs alliés au cours de la guerre à cause
de leur différence culturelle.
o Les persécutions avant la guerre
Politique de persécution des Juifs et des Tziganes par les Nazis commence très
peu de temps après janvier 1933.
Dès cette année = Juifs subissent humiliations publiques : nazis appellent au boycott
de leurs magasins et révoquent ceux qui, parmi eux, sont hauts fonctionnaires ou
universitaires.
1935 = Lois de Nuremberg enlèvent aux Juifs la citoyenneté allemande et leur
interdisent tout rapport sexuel avec les Allemands de « race aryenne ».
1938 = série d’ordonnances aggravent encore la situation des Juifs  perdent la
plupart de leurs droits civils + il leur est interdit de fréquenter certains lieux publics ou
d’exercer certains métiers.
09/11/1938 = militants nazis brûlent des synagogues + massacrent des centaines de Juifs 
Nuit de Cristal. Suite à cet évènement commencent les premiers internements dans les camps
de concentration.
Les Tziganes sont rassemblés dans des camps de regroupement dès 1933 avant
d’être déportés en camps de concentration en 1936. Ils sont privés de la citoyenneté allemande
en 1938.
o Ghettos et Einsatzgruppen (1940-1941)
Entrée en guerre de l’Allemagne marque début extermination de masse.
Invasion de la Pologne en 1939 conduit les nazis à créer des ghettos. 8.000.000 de
Juifs y meurent de faim, de privations ou de maladies.
Avant invasion de l’URSS, qui commence en 1941, franchissement d’une nouvelle
étape. Des divisions SS, les Einsatzgruppen, sont chargées de passer après la Wehrmacht
dans les territoires russes conquis pour y massacrer les populations juives des villages.
Emmenées dans les forêts, les victimes sont fusillées ou tuées d’une balle dans la tête puis
jetées dans des fosses communes  « Shoah par balle » fait 1.300.000 victimes.
10
o Camps d’extermination (1941-1945)
A la suite de la conférence de Wannsee (janvier 42), la « solution finale » est
décidée. Les Juifs des ghettos puis de toute l’Europe occupée + les Tziganes = déportés en
masse vers camps d’extermination. Ceux-ci se distinguent des camps de concentration :
camp de concentration = lieu de travail forcé et de mauvais traitements // camp
d’extermination = permet une extermination « industrielle » des Juifs et des Tziganes.
Camps localisés à l’Est du grand Reich sur le territoire de la Pologne annexée.
Plus important = Auschwitz-Birkenau. Juifs arrivent dans wagons à bestiaux, sont
triés à l’entrée. Ceux incapables de travailler = exterminés dans chambres à gaz. Les autres
meurent par le travail, les mauvais traitements ou dans des salles d’expérience.
 2,7 millions de Juifs trouvent la mort dans ces camps.
En France, gouvernement de Vichy facilite grandement déportations vers camps
de la mort. Etat français livre à Allemagne les Juifs étrangers de zone libre, alors que
police française apporte son concours aux Allemands pour les arrêter dans la zone
occupée.
Attitude des Français non juifs partagée : certains ont participé en dénonçant ou
en raflant, d’autres sont restés indifférents. Initiatives individuelles ont permis sauvetages.
Nombreux enfants juifs ont été cachés pendant la guerre chez particuliers ou dans institutions
d’éducation catholique ou protestante.
11
 La révolution scientifique et technologique et la société de
consommation
Au lendemain de la 2nde WW, le monde connait de profonds bouleversements.
Découvertes scientifiques et technologiques vont transformer les modes de vie. Progrès
trouvent leur origine dans découvertes de fin du XIXème et début XXème. En France où le
pays est à reconstruire, les changements vont être considérables dans tous les domaines :
organisation du travail, vie quotidienne et pratiques socioculturelles.
La révolution scientifique et technologique
o Domaines clés des innovations

Progrès de la physique nucléaire prolongent les inventions du XIXème (comme ceux
d’Henri Becquerel qui a mis en évidence la radioactivité ou d’Einstein en physique, avant
la 1ère WW). Etudes stimulées par recherche militaire  trouvent applications pour
l’armée comme bombes à neutrons qui tuent les êtres vivants mais aussi applications civiles
(centrales nucléaires)

Médecine progresse grâce aux nouvelles connaissances en biologie (découverte de l’ADN),
à de nouvelles technologies d’investigation (radiologie, scanner) et de nouveaux
traitements (antibiotiques, greffes, traitements des cancers, insémination artificielle).
 Allongement de la durée de vie = conséquence de ces progrès

Chimie et biologie moléculaire trouvent des applications dans industrie avec les matières
plastiques, fibres synthétiques et médicaments.

Electronique et informatique bouleversent industrie et circulation de l’information et des
connaissances. En 1947 = invention du 1er ordinateur. Le mot ordinateur est introduit en
France par IBM en 1955. Premier ordinateur conçu et vendu pour les particuliers en 1975.
Informatique et micro-électronique = considérées comme la 3ème révolution industrielle
après celle de la machine à vapeur et de l’électricité.
Applications de l’informatique multiples. Bouleverse surtout les communications en
permettant d’accéder aux informations en temps réel dans tous les endroits de la planète grâce
12
aux satellites et au câble.
En 1967, Marshall Mc Luhan parle de « village planète » pour décrire les effets de la
mondialisation liée aux nouvelles technologies.

Conquête spatiale utilise les acquis de l’industrie aérospatiale et des découvertes
industrielles. Youri Gagarine est le premier homme à effectuer un vol spatial le 12/04/1961.
21/07/1969 = Neil Armstrong et Edwin Aldrin marchent sur la Lune.
o Une croissance soutenue
Innovation devenue facteur essentiel de la croissance. Industrie connait forte
expansion. L’Etat encourage la création de grands groupes industriels. Dépenses énergétiques
s’accroissent. Hydrocarbures remplacent charbon ; l’Etat favorise la construction de
centrales nucléaires. Production mondiale a triplé entre 1945 et 1973 dans pays
industrialisés  écart s’est creusé avec pays du Tiers monde. Bouleversements immenses
dans chaque pays.
France connait période de croissance et transformation. Reconstruction stimulée par
intervention de l’Etat : modernisation, nationalisation et planification assurent le
redémarrage de l’économie. Des lois favorisent la concentration des entreprises. Aide
américaine fournie par plan Marshall en 1947 + construction de l’Europe = stimulent
redémarrage de l’économie et multiplient les échanges. Croissance atteint des taux de 7%
par an.
 Conséquences nombreuses.
La société de consommation
Croissance a eu des conséquences sociales, économiques et humaines. En France,
cette période de bouleversement = « les Trente Glorieuses ».
o Les bouleversements sociaux
Evolution vers agriculture mécanisée + politique agricole commune ont entrainé
une restructuration du monde agricole. La concentration des exploitations + la nécessité de
trouver de la main d’œuvre pour l’industrie accélère l’exode rural. Campagnes se dépeuplent
au profit des villes, particulièrement des villes moyennes et petites.
13
Dans secteur industriel, innovations ont amélioré la productivité du travail. Le
travail des ouvriers est transformé par le taylorisme (= spécialisation des travailleurs) et le
fordisme (= spécialisation des travailleurs + travail à la chaîne) qui généralisent le travail à la
chaîne.
Secteur secondaire = créateur d’emplois jusque dans les 70’s. Ensuite, part des
ouvriers dans la population active n’augmente plus et la composition du monde ouvrier
évolue. Développement de la robotisation + diffusion des progrès technologiques ont
modifié l’organisation du travail. Ouvriers peu qualifiés remplacés peu à peu par ouvriers plus
qualifiés.
Progrès de la production industrialisée s’accompagnent du développement des
emplois tertiaires. Les employés dans les services et les commerces voient leur part croître
dans la population active. Phénomène lié à l’essor du travail des femmes qui sont de plus en
plus employées dans ce secteur. La tertiarisation entraîne le développement de
l’urbanisation de la France.
o Une société urbaine
Les 60’s connaissent une forte augmentation de la population urbaine liée à l’exode
rural et à l’accroissement des naissances. L’immédiat après-guerre marqué par crise du
logement. Priorité = reconstruction industrielle.
Bidonvilles perdurent à la périphérie de grandes villes. Combat de l’abbé Pierre en
1954 illustre gravité du problème. Dans centres villes, conditions d’hygiène et de confort
obligent à réhabiliter les logements anciens. A Paris, en 1946, on dénombrait une salle de
bains ou une douche pour cinq logements.
Vaste programme de construction lancé à partir de 1955. Edification des grands
ensembles à la périphérie des villes pour faire face à la crise du logement. « Barres » et
« tours » d’abord perçues comme progrès pour le confort. Ce n’est qu’après les années 1975
que ce modèle d’urbanisation qui entraîne une ségrégation sociale de plus en plus visible est
remis en question.
o La consommation de masse
Pouvoir d’achat des Français multiplié par 3 durant les Trente Glorieuses.
Niveau de vie double de 1952 à 1953. Part des dépenses alimentaires dans budget des
ménages diminue au profit d’achat de nouveaux biens de consommation (télévision,
14
automobile, machine à laver, réfrigérateur). Consommation de masse encouragée par
généralisation de l’achat à crédit. Publicité incite à consommer. Symbole de la
consommation de masse, le supermarché offre des rayonnages de produits. En 1959, la
France compte une 40aine de supermarchés ; en 1970 il y en a plus 1.500.
Loisirs considérés comme biens de consommation. Cinéma, musique, télévision se
développent. Livre de poche, qui apparaît en 1953, permet plus grande diffusion de la lecture.
Allongement des congés payés à trois semaines en 1956 puis à quatre semaines en 1969
permet aux Français de partir davantage. Gilbert Trigano crée le Club Méditerranée en
1950. Départs en vacances marquent une nouvelle géographie des loisirs où les nouvelles
classes moyennes tiennent une place importante.
o Les changements des structures familiales
 Structures familiales changent par une remise en question des
structures d’autorité traditionnelles et de la place des femmes dans
la famille
Femmes ont obtenu droit de vote le 21/04/1944. Travail accompagne leur
émancipation. En 1961 : 41% de femmes travaillent (80% aujourd’hui). Rôle prépondérant
de l’homme comme chef de famille remis en question. Droit de la famille change en 1965.
Femmes mariés peuvent avoir leur propre compte en banque + exercer un métier sans avoir à
demander autorisation de leur mari.
Suite mouvement de contestation de mai 68, nouveaux droits accordés aux femmes :

1967 : Loi Neuwirth autorise la contraception

1970 : une loi impose autorité parentale partagée. Mariage moins sacralisé, divorces
augmentent

1974 : création d’un secrétariat d’Etat à la condition féminine

1975 : Loi Veil légalise l’IVG

1975 : divorce par consentement mutuel instauré

1981 : ministère des Droits de la femme voit le jour

06/06/2000 : loi sur la parité impose l’égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et aux fonctions électives
15
Même si égalité pas représentée dans tous domaines (représentation politique, poste de
direction dans entreprises, salaire), la vie des femmes françaises a été profondément
bouleversée depuis les 60’s.
 Du point de vue démographique, après -guerre caractérisé par
accroissement des naissances
Période du baby boom = plus de 800.000 naissances/an
Même si croissance diminue au milieu des 60’s (essor du travail féminin, contrôle
des naissances), France reste pays dont fécondité se maintient grâce aux mesures prises par
l’Etat en faveur des familles. Baby boom entraîne rajeunissement de la population. En
1960, 1/3 de la population a moins de 20 ans.
Augmentation de la population s’explique aussi par immigration. Reconstruction a
nécessité de faire appel à main d’œuvre étrangère qu’on utilise dans emplois moins qualifiés.
Nombre d’étrangers en France passe de 1,7 million en 1945 à 3,4 millions en 1975.
o Culture jeune
A partir des 60’s, jeunesse devient une cible pour nombreuse industries (vêtements,
cinéma, musique)
Diffusion des informations + musique grâce aux transistors puis télévision 
uniformisent comportements. Rock and roll, années yé-yé caractérisent nouvelle culture
jeune. Allongement scolarité obligatoire (1959  16 ans) + démocratisation de
l’enseignement secondaire = contribuent à créer chez les jeunes un sentiment d’appartenance
générationnelle.
Chanteurs + films deviennent objets fédérateurs. Fossé intergénérationnel se creuse
entre jeunesse qui veut s’affirmer et génération qui a connu la guerre et les privations. 1974 :
âge de la majorité = 18 ans.
La croissance ralentie et les crises
A la suite du 1er choc pétrolier (1973) qui voit les prix du pétrole quadrupler, la
croissance économique s’essouffle.
o Augmentation de la paupérisation
16
Si modèle d’une société de consommation perdure, il est entamé par les crises
successives qui ont atteint la France à partir de 1974. Augmentation du prix du pétrole
(en 1973 puis 1979) a montré fragilité de la croissance et insuffisance de compétitivité des
entreprises.
Mondialisation et émergence de nouveaux pays industrialisés suscitent de
nouvelles inquiétudes. Spéculations financières, surendettement font courir des risques à
toutes les finances mondiales.
Accroissement des inégalités au point que l’on parle de « fracture sociale ». On
appelle « travailleurs pauvres » les personnes qui ont un emploi mais si mal rémunéré qu’ils
sont exclus de la société de consommation. Chômage fait désormais partie de l’horizon de
chacun. En 2007, la France consacre 30% de son PIB à la protection sociale.
Grands ensembles édifiés pendant les Trente Glorieuses cristallisent nouveaux maux
de la société : chômage des jeunes, ghettoïsation des populations immigrées. A la fracture
sociale s’ajoute la fracture urbaine.
o Le vieillissement de la population
Alors que taux de fécondité en France est le plus élevé d’Europe (avec 1,98
enfant/femme), la France continue de vieillir.
Espérance de vie ne cesse de s’allonger + nombre de personnes âgées augmente.
Espérance de vie des femmes en 1946 = 67,4 ans  aujourd’hui = 84,5 ans // Espérance de
vie des hommes en 1946 = 61,9 ans  aujourd’hui = 77,8 ans. Les plus de 60 ans
représentent plus de 20% de la population. Papy boom pose problème du financement des
retraites et des dépenses de santé.
o La remise en cause du modèle de consommation : pour un
développement durable
Aux transformations de la société s’ajoutent de nouvelles craintes. Gaspillage des
ressources, atteintes à l’environnement, aggravation des tensions entre pays riches et
pays pauvres ainsi qu’interdépendance des économies du fait de la mondialisation font
naître débats sur modèles de développement.
Depuis fin du XXème, espoirs portent désormais sur promotion d’un nouveau mode
de développement qui « réponde aux besoins des générations présentes sans compromettre
la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
17
 La Cinquième République
Genèse de la Cinquième République (1958-1962)
o Les circonstances
Vème République naît en 1958 dans le contexte de la crise algérienne dans laquelle
la France est empêtrée depuis 1954.

13/05/1958 : désignation d’un nouveau président du Conseil, Pierre Pflimlin, favorable à
une solution négociée en Algérie, provoque insurrection des partisans de l’Algérie
française qui imposent Comité de salut public.
Comité adresse un appel au général de Gaulle, en retrait de la vie politique depuis 1945,
pour conserver l’Algérie. France apparait au bord de la guerre civile.

De Gaulle s’estime en position de force : lui seul, de par son image de « sauveur de la
France » gagnée lors de la 2nde WW, a l’autorité nécessaire pour rétablir la situation. Il pose
donc des conditions à son retour = il n’acceptera d’être président du Conseil que s’il obtient
les pleins pouvoirs + peut changer la Constitution, qu’il juge structurellement néfaste et
conjoncturellement inadaptée à la résolution du problème algérien car ne permet pas stabilité
gouvernementale.

Malgré réticence des députés, qui gardent souvenir de 1940 où Assemblée a confié pleins
pouvoirs à Pétain, de Gaulle, appuyé par président de la République René Coty, est investi
président du Conseil le 1er juin 1958.
 02/06 = pleins pouvoirs accordés à de Gaulle.
 03/06 = loi autorise le gouvernement à réviser la Constitution dans un cadre néanmoins
délimité : nouveau texte devra respecter principe de séparation des pouvoirs + rendre
gouvernement responsable devant Parlement + être ratifié par un référendum populaire
 s’agit pour les députés d’éviter tout dérive autoritaire.

Rédaction du texte a lieu pendant l’été 1958. S’agit de concilier vision qu’a de Gaulle des
institutions, qu’il a exprimé douze ans auparavant dans le discours de Bayeux (pouvoir
18
présidentiel fort + séparation des pouvoirs + dépassement des partis) avec exigences des
députés qui veulent préserver un régime d’Assemblée.

Contrairement aux précédentes constitutions, texte pas élaboré par Assemblée mais par
gouvernement. Idée que la complexité de la crise s’accommode mal de la discussion
parlementaire où éloquence l’emporte souvent sur technicité. De Gaulle donne impulsion, se
fait remettre les textes et tranche en dernière instance. Ministres, qui représentent toutes
tendances politiques à l’exception des communistes, font entendre les revendications de
leur parti. Sur plan technique, rédaction confiée à des juristes puis validée par Conseil
consultatif constitutionnel composé principalement de parlementaires.

Texte présenté aux Français par de Gaulle le 4 septembre 1958.
28/09 = référendum demande aux Français s’ils acceptent ou non les nouvelles
institutions. Toutes les forces politiques, à l’exception du Parti communiste (PC), de certains
radicaux et des poujadistes (extrême-droite), ont appelé à choisir le « oui » qui obtient une
victoire écrasante : 85% des votants plébiscitent la Vème République. Résultat témoigne de
l’aspiration des Français à un pouvoir exécutif renforcé et surtout de leur confiance
dans la personne du général de Gaulle.
o Le texte de la Constitution : une révolution copernicienne du système
politique

Nouvelle Constitution redistribue profondément les pouvoirs par rapport aux républiques
précédentes qui étaient parlementaires. Président de la République + le gouvernement
voient leurs pouvoirs augmenter au détriment du Parlement.

Rôle du président dans la Constitution reste le même que sous les Républiques
précédentes.
o Il est Chef de l’Etat
o Doit garantir le respect de la Constitution, le bon fonctionnement des pouvoirs
et le respect de l’indépendance nationale
o C’est une sorte d’arbitre suprême
o Son mode de désignation change : désormais élu pour 7 ans par un collège de
80.000 « grands électeurs » eux-mêmes élus par les citoyens
19
Président n’étant plus élu par Parlement, gagne en indépendance. Président se voit
attribuer nouveaux pouvoirs pour remplir sa mission. Aux pouvoirs traditionnels (chef des
armées, présidence du Conseil des ministres, promulgation des lois, …) s’ajoutent deux
armes « redoutables » :
 Possibilité de consulter les Français par référendum pour faire passer une loi et donc
de « court-circuiter » le Parlement.
 Possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale (AN)
Rôle du Parlement ne change pas mais pouvoirs considérablement restreints.
Institutions de la IVème République permettaient au Parlement de renverser très facilement le
gouvernement par une motion de censure.
Pour éviter « instabilité ministérielle », procédure rigoureusement encadrée. Pour être
adoptée, elle doit désormais recueillir la majorité absolue des députés (abstentions et
absences  en faveur du gouvernement). Parlement perd monopole législatif d’une part par
instauration du référendum, d’autre part par possibilité conférée au gouvernement de légiférer
en se passant de son vote.
Gouvernement se voit reconnaitre pouvoirs importants dans Constitution. Article
20 stipule qu’il lui « appartient de déterminer et de conduire la politique de la nation ».
Cependant, lien entre gouvernement et président pas clairement établi.
Création du Conseil constitutionnel = innovation fondamentale de Vème
République  chargé de vérifier la régularité des élections et la constitutionnalité des lois : si
loi votée par Parlement est contraire à Constitution, Conseil constitutionnel peut l’invalider.
Les 9 membres du Conseil constitutionnel ne sont pas élus mais nommé par le
président de la République + président du Sénat + président de l’AN.
Innovation capitale car pour la première fois, il existe pouvoir politique
supérieur a volonté des représentants de la nation souveraine. Désormais,
Constitution = loi fondamentale qui ne peut être transgressée par parlementaires, sauf
si majorité des 2/3 vote sa modification.
20
o La pratique : très vite une évolution présidentielle
Institutions laissent toujours une marge de manœuvre aux acteurs dans la manière
qu’ils ont d’interpréter leur rôle.

Circonstances vont faire que pratique des institutions va renforcer encore poids du
président au détriment du gouvernement et du Parlement.
Elections législatives de 1958 = déroute pour adversaires de de Gaulle (poujadistes
et communistes) et succès pour parti qui vient d’être créé pour le soutenir : l’Union
Nationale pour la République (UNR).
21/12/1958 : De Gaulle élu président de la République par les grands électeurs
avec 78,5% des voix. Interprète son rôle de président de manière extensive d’autant que le
contexte de la guerre d’Algérie légitime aux yeux de l’opinion un renforcement du pouvoir
exécutif.
 Evolution présidentialiste se manifeste d’abord par affaiblissement
du gouvernement.
D’après Constitution, devait déterminer et mener politique de la nation. Dans la
pratique, le 1er ministre, Michel Debré + le gouvernement apparaissent dépendants de de
Gaulle qui nomme et révoque les ministres à sa guise et théorise l’existence d’un « domaine
réservé » au président (les Affaires étrangères). Subordination du gouvernement au
président devient manifeste quand, en 1962, de Gaulle remplace Michel Debré, non par un
parlementaire comme c’est l’usage, mais par son directeur de cabinet, Georges Pompidou.
De Gaulle affaiblit aussi le Parlement en ayant recours aux pouvoirs spéciaux que
lui confère la Constitution en cas de crise et qui lui permettent de se passer de lui (art. 16). Il
choisit de faire voter les grandes décisions, comme l’indépendance de l’Algérie en 1962,
non par les députés mais par les Français en usant du droit de référendum.
 Pratique
présidentialiste
génère
opposition
du
Parlement
y
compris à droite et au centre
Pour asseoir sa conception des institutions, de Gaulle décide, en 1962, de proposer par
référendum aux Français une modification de la Constitution pour que désormais le
président de la République soit élu non plus par des grands électeurs mais directement
21
par tous les citoyens, ce qui renforcerait considérablement son pouvoir en lui donnant
« l’onction » du suffrage universel.
Décision provoque un tollé chez les parlementaires et les juristes, sur le projet en
lui-même mais aussi sur la manière de le faire adopter (par référendum et non par le
Parlement). A part l’UNR, tous partis font campagne pour le « non ». Seul contre tous, de
Gaulle met sa démission dans la balance. Les Français lui donnent finalement raison en
votant oui à 60%, le 28/09.
De Gaulle dissout l’AN dans la foulée. Nouvelles élections renforcent encore poids
de l’UNR. 1962 marque victoire de la lecture présidentialiste de la Constitution + mise
en place du « système gaullien » qui fonctionne jusqu’en 1976.
Le système gaullien (1962-1976)
o La pratique gaullienne des institutions : un « président monarque »

1962-1969 = de Gaulle gouverne en « président monarque ». L’Elysée devient centre
d’impulsion de la politique suivie par gouvernement. Pour gouverner, président s’entoure de
conseillers de plus en plus nombreux qui doublent ministres et limitent leurs pouvoirs.

Deux premiers successeurs du général de Gaulle accentuent cette pratique. Pompidou, élu
en 1969, estime que président doit intervenir dans tous domaines des affaires publiques.
Valéry Giscard d’Estaing, élu en 1974, se considère comme le véritable chef du
gouvernement et voit dans le 1er ministre Jacques Chirac, un simple collaborateur. Il choisit
les ministres sans prendre son avis + informe la presse de ses décisions sans le consulter.

Pour renforcer adhésion des Français, de Gaulle et ses successeurs pratiquent les bains
de foule.
Voyages à l’étranger sont une manière de personnaliser la France. De Gaulle
voudrait que président de la République soit au-dessus des partis, comme l’est un roi dans une
monarchie, mais il n’y parvient pas. Dès élection de 1965, échoue à se faire réélire au 1er
tour et ne l’emporte que par 54,5% des voix au 2nd, contre le candidat de la gauche François
Mitterrand. Président n’est plus l’homme du pays mais de la majorité qui l’a élu.
Elections présidentielles suivantes confirment cette évolution. En 1969 et 1974, Pompidou
puis Giscard d’Estaing se posent en candidat de la droite et du centre face à la gauche, et non
en candidat de tous les Français.
22
o Une politique d’expansion

Période [1962-1976] de la Vème République s’inscrit dans un contexte de croissance
économique
Gouvernement intervient dans économie pour la moderniser et lance de grands
projets (ex : avion Concorde).

Sur plan extérieur, elle marque l’achèvement de la décolonisation.
De Gaulle, arrivé au pouvoir en champion de l’Algérie française, évolue peu à peu
vers idée de l’indépendance (à partir de 1959). Malgré opposition des partisans de l’Algérie
française qui, pour les plus activistes d’entre eux, se regroupent dans l’Organisation armée
secrète (OAS) et multiplient attentats contre personnalités politique (de Gaulle échappe de
justesse le 22/08/62 à un assassinat au Petit-Clamart)  Algérie obtient indépendance en
juillet 1962.
Parallèlement, de Gaulle accepte indépendance de l’Afrique subsaharienne en
1960 tout en maintenant liens privilégiés à travers politique de coopération que poursuivent
ses successeurs.

La France, qui a renoncé à être une puissance coloniale, cherche à s’affirmer sur la scène
internationale par d’autres moyens.
De Gaulle mène politique d’indépendance nationale visant à faire sortir la France
de l’influence américaine. Il la dote en 1960 de l’arme nucléaire + sort du commandement
militaire de l’OTAN en 1966.
Ses successeurs s’inscrivent dans son sillage. La France cherche aussi à affirmer sa
puissance à travers la construction européenne dans laquelle elle joue un rôle majeur.
o Les Français et le régime de la Vème République

Globalement on peut considérer que les Français adhèrent au nouveau modèle de
république fondé par le général de Gaulle.
Toutes les élections présidentielles + législatives jusqu’en 1981 gagnées par le pouvoir
en place. Sondages de popularité sont positifs. Dans contexte économique et social porteur
23
qui marque le développement de la société de consommation, les Français semblent satisfaits
de leur gouvernement.

Néanmoins, régime fortement ébranlé avec Mai 68.
Mouvement de contestation étudiante naît à la faculté de Nanterre à partir de janvier
68. Début mai, après fermeture de la faculté, révolte se propage dans Paris et notamment à
la Sorbonne. Arrestation brutale d’étudiants par policiers entraîne la masse des étudiants
dans un mouvement qui conteste l’organisation de l’Université et plus généralement la société
bourgeoise et le pouvoir gaulliste de la mi-mai sont rejoints par les syndicats : conflit devient
social.
A partir de fin mai, crise se transforme en crise politique puisque opposition de
gauche demande un changement de régime et de gouvernement. De Gaulle parvient
néanmoins à surmonter l’obstacle. Fin mai, il quitte la France de manière spectaculaire
pendant 24h. A son retour, il prononce un discours de fermeté dans lequel il annonce qu’il
ne cédera pas devant ce qu’il considère comme un complot communiste et qu’il dissout
l’Assemblée pour redonner la parole aux Français. Elections législatives de juin =
triomphe pour les gaullistes + marquent l’arrêt politique du mouvement.

Régime a néanmoins saisi le décalage entre sa politique et les aspirations des jeunes
générations.
Pour essayer de les prendre en compte, de Gaulle développe idée de la
« participation »  associer aux décisions toutes les catégories de Français. A l’université,
la loi Faure permet création des conseils paritaires enseignants/étudiants.
Son successeur, Pompidou, nomme un 1er ministre, Jacques Chaban-Delmas, qui
articule son action autour du projet de la « nouvelle société » = substituer à la lutte des
classes la négociation entre ouvriers et patrons + libéraliser l’information télévisée en
réformant l’ORTF.
Giscard d’Estaing prend le plus en compte les aspirations de 1968 en essayant de
décontracter la présidence : pour sa photo officielle, il pose en complet-cravate derrière le
drapeau, il remonte les Champs-Elysées à pied le 14/07 et invite les éboueurs à l’Elysée. Il
essaye de libéraliser la société sur plan culturel en faisant dépénaliser l’avortement +
promulguer le divorce par consentement mutuel + abaisser l’âge de la majorité à 18 ans.
24
Un système politique ébranlé (de 1976 à nos jours)
o Le dérèglement du système

Evénement qui marque le dérèglement du système gaullien = démission fracassante du 1er
ministre Jacques Chirac, en 08/1976
Protestant contre son absence de liberté et de marge de manœuvre, décide avec éclat
de quitter son poste, sans que le président, Giscard d’Estaing, ne lui ait donné congé.
C’est une première sous la Vème République, un affront pour le président et début d’une
solide inimitié entre les deux hommes.
L’événement sanctionne l’affaiblissement de la fonction présidentielle qui était en
fait en germe dès l’élection de Valéry Giscard d’Estaing (VGE). Contrairement à ses deux
prédécesseurs, il a en effet été élu à une très courte majorité. Surtout, VGE, qui est républicain
indépendant, ne dispose pas d’un parti majoritaire dans une Assemblée toujours dominée par
les gaullistes.

Les deux mandats de François Mitterrand (1981-1995) ont un effet ambivalent sur
évolution du système politique.
D’un côté, conforte institutions car Mitterrand, qui était un virulent opposant à la
Vème République, se coule sans aucune difficulté dans les habits présidentiels + adopte à
son tour une pratique présidentialiste du pouvoir. En franchissant sans encombre le cap de
l’alternance droite/gauche, Constitution montre sa solidité. Acceptée par la gauche du
gouvernement, devient objet de consensus politique.
D’un autre côté, dérègle le système par expérimentation à deux reprises de
« cohabitation ». Entre 1986 et 1988, puis entre 1993 et 1995, majorité de l’AN est à droite
alors que président est à gauche. Même phénomène en sens inverse (AN de gauche et
président de droite), se produit sous 1ère présidence de Jacques Chirac entre 1997 et 2002.
Dans configuration inédite, président est contraint de nommer un 1 er ministre
d’un bord opposé au sien pour que le gouvernement ne soit pas renversé par
l’Assemblée et que sa politique soit votée. 1er ministre devient alors véritable chef de
gouvernement et président s’en tient au rôle classique de chef de l’Etat.
25
Paradoxalement, esprit initial de Constitution davantage respecté. Cependant, la
solution présente des inconvénients car affaiblit la France à l’étranger dans la mesure où
un « exécutif à deux têtes » amenuise la cohérence des positions.

Dérèglement du système politique après 1976 se manifeste aussi par des côtes de
popularité du personnel politique beaucoup moins élevée.
Alternance entre 1981 et 2002 systématique : jamais équipe sortante n’est reconduite.
Nouveau contexte économique, avec la crise qui s’installe entre 1973 et 1975 et
s’accompagne d’une hausse du chômage, explique en partie l’impopularité des
gouvernants qui semblent impuissants face aux problèmes.
o Des tentatives d’adaptation

Face à la crise du système, des réformes sont entreprises.
En 2000, durée du mandat présidentiel ramenée de 7 à 5 ans pour éviter
cohabitation, en faisant coïncider élections législatives et présidentielles (toutes les deux tous
les 5 ans). Idée de permettre aux Français de s’exprimer plus souvent.

Si réforme constitutionnelle a effectivement permis de mettre un terme à cohabitation, n’a
pas suffi à faire taire les critiques sur les institutions.
Durant campagne de 2007, deux des trois principaux candidats, Ségolène Royal et
François Bayrou, pointent les lacunes démocratiques du fonctionnement des institutions :
régime majoritaire à l’Assemblée qui permet seulement la représentation des grands partis,
pouvoirs insuffisants du Parlement… Ils souhaitent de profondes modifications
constitutionnelles et appellent même à l’avènement d’une « Sixième République ».

Candidat élu, Nicolas Sarkozy, n’était pas favorable à bouleversement institutionnel mais
prend en compte ces critiques en réformant Constitution en 2008.
Pouvoirs du président davantage encadrés :
 Nombre de mandats consécutifs limité à 2
 Droits de grâce et de nomination contrôlés par une commission
 Recours aux pouvoirs exceptionnels limité
26
Parlement obtient nouveaux droits :
 Possibilité de s’opposer aux mesures d’urgence
 Restriction de l’usage de l’article 49-3 qui permet au gouvernement de faire passer une
loi sans le vote du Parlement
 Possibilité pour le Parlement d’établir son ordre du jour
Il est difficile de dire si ces mesures permettront un réel rééquilibrage des pouvoirs
d’autant que le style adopté par Nicolas Sarkozy dans les deux premières années de son
quinquennat semble conforter la présidentialisation du régime.
o L’évolution de la vie politique

Entre 1976 et aujourd’hui, vie politique marquée par rapprochement idéologique des
grands partis de gauche et droite
Lié à l’expérience du pouvoir : programme économiquement marqué à gauche du Parti
socialiste en 1981 aboutit à une impasse en 1983 et amène à une conversion (non officialisée)
à l’économie de marché. De même, le programme ultra-libéral de la droite en 1986 échoue et
amène à un recentrage.
Confrontation aux réalités du pouvoir + volonté de remporter les élections, qui se
gagnent au centre  ont amené les grandes formations à recentrer leurs discours, voire à
emprunter des thématiques au camp adverse.
En 1995, Jacques Chirac fait campagne sur un thème marqué à gauche, la « fracture
sociale ». Grands partis apparaissent désormais d’accord sur l’essentiel :
 Intégration européenne
 Institutions
 Démocratie
 Libertés politiques
 Economie de marché
Vrais clivages gauche/droite se sont déplacés sur terrain de l’évolution des mœurs
(homoparentalité, euthanasie, …).
27

Face à recentrage, nouvelles forces politiques apparaissent aux extrêmes : le Front
national (FN) à droite, qui fait élire pour la première fois des députés européens en 1984. A
gauche, on observe à partir de 1995 la montée en puissance de Lutte ouvrière, représentée
par Arlette Laguiller puis, à partir de 2002, de la Ligue Communiste Révolutionnaire
(devenu Nouveau parti antisocialiste) avec Olivier Besancenot.
Du fait du système électoral (scrutin majoritaire et non proportionnel), petits partis ne
parviennent pas à être représentés au Parlement. Vie politique tend à se « bipolariser »
 se réduire à deux grands partis qui monopolisent la vie politique comme aux USA = UMP
à droite et PS à gauche. Positionnement centriste, revendiqué par François Bayrou à travers
la fondation du Modem (2007), paraît difficilement tenable dans cette configuration.

Concernant l’évolution de la participation aux différentes élections, celle-ci a chuté de
manière quasi continue depuis 1965 mais a commencé à remonter, pour élections
présidentielles, après 1er tour élections de 2002.
1er tour marqué par élimination du candidat socialiste Lionel Jospin devancé par
candidat du FN, J-M Le Pen. Résultat fait prendre conscience à certain nombre de citoyens
que choix de voter ou s’abstenir n’est pas anodin.
Très forte participation enregistrée aux élections présidentielles de 2007 (presque
84%). Cependant, toutes élections ne mobilisent pas de la même manière.
28
 La construction européenne
Au sortir de la 2nde WW, monde devient bipolaire + puissances européennes
affaiblies. Idée d’unité = une des préoccupations d’hommes d’Etat comme Robert Schuman,
Alcide de Gasperi, Konrad Adenauer, Jean Monnet. Idées appuyées par USA.
Communauté économique européenne (CEE) regroupe à sa naissance, en 1958, 6
pays (RFA, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) déjà impliqués dans
Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) + Communauté européenne
de l’énergie atomique (Euratom). S’est élargie progressivement pour passer à 27 membres
depuis 2007, au sein de l’Union Européenne (UE). Champs d’action + institutions ont aussi
connu un élargissement.
Un « impératif de réconciliation » au sortir de la 2nde WW
o Un projet évoqué avant la fin du conflit
« Seule une union fédérale permettra la participation du peuple allemand à la vie
européenne sans qu’il soit un danger pour les autres peuples »  Déclaration des
résistances européennes, Genève, juin 1944.
Dans discours de Zurich de 1946, W. Churchill propose de créer « un genre d’USA
d’Europe ». Politique française au sortir de la guerre va pourtant plus dans le sens d’un
contrôle et d’un affaiblissement de l’Allemagne vaincue.
o Les débuts
USA vont appuyer idée d’une unité économique européenne au moment du plan
Marshall (1947), qui donne naissance à l’Organisation européenne de coopération
économique (OECE).
1949 = plusieurs pays européens intègrent l’OTAN.
Sur plan politique, idée d’une union entre Etats, lancée au congrès de La Haye en
1948, aboutit à Conseil de l’Europe qui adopte en 1955 premier symbole européen =
drapeau bleu étoilé.
29
o Premier projet d’intégration : la CECA
Mai 1950 : création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier
(CECA) qui repose sur plan Schuman, préparé par Jean Monnet. RFA y est intégrée et
CECA = 1ère autorité supranationale, limitée aux domaines du charbon et de l’acier.
o La défense européenne fait débat
En 1951, projet d’une armée européenne avec participation allemande soulève, en
France comme en RFA, des oppositions vigoureuses.
1954 : rejet par une minorité des députés français du traité instituant la Communauté
européenne de défense (CED) aboutit à entrée de RFA dans l’OTAN, « en remplacement ».
 Europe communautaire connait son 1er échec
L’Europe du marché commun (1957-1992)
o La création de la CEE
Peu après échec de CED, le 25/03/1957 est signé à Rome traité instituant
Communauté économique européenne et traité de l’Euratom (vise à coordonner recherche
européenne dans domaine énergie atomique).
CEE = avant tout économique, même si préambule du traité insiste sur enjeux et
finalités politiques. Objectifs comme libre-échange par suppression des droits de douane et
uniformisation des droits de douane sur produits importés (effectives en 1968) ou mise en
place d’une politique agricole commune (à partir de 1962) = progressivement atteints.
o La vision gaullienne
1958 correspond au retour du général de Gaulle au pouvoir. Initialement hostile à
idée communautaire, s’y rallie et sa rencontre avec Chancelier Adenauer, à Colombey-lesDeux-Eglises, marque esprits. Cependant, de Gaulle préconise que les Etats demeurent
souverains et s’oppose à entrée de Grande-Bretagne dans CEE à partir de 1963.
30
Avancées et crises

Institutions de la CEE mises en place en 1958

Première crise de la Communauté s’ouvre quand négociations avec Grande-Bretagne sont
ajournées. Partenaires de la France ne partagent pas sa vision d’une « Europe des
Etats ».
En 1965 = blocage a lieu autour du financement de politique agricole commune et
gouvernement français rappelle son représentant permanent.
En 1966 = désaccord sur règle de la majorité au Conseil ; en 1967 = la France s’oppose
à nouveau aux négociations avec Grande-Bretagne.

Toutefois, union douanière prend forme et 1969 (Pompidou devenu président de la
République) voit poursuite du Marché commun : droits de douane abolis pour produits
industriels et pour quasi-totalité des produits agricoles, libre circulation des travailleurs.

1973, R-U, Irlande + Danemark entrent dans CEE, tandis que l’Union monétaire est
ralentie par crises économiques et qu’en 1972 sont définis champs d’action nouveaux
(politiques régionales, politiques de l’environnement et de l’énergie).

1975 = création du Fonds européen de développement régional  vise notamment transfert
de ressources des régions riches vers régions moins favorisées.

1979 = système monétaire européen voit création de l’écu (ECU). Même année il est décidé
que Parlement européen sera élu au suffrage universel direct.

1981 : Grèce adhère à Communauté

1986 : Espagne + Portugal
Passage de 9 à 12 accompagné en 1986 de l’Acte Unique qui élargit sphère de
compétences à politique étrangère, à l’environnement, …
31

1985 = signature de la convention de Schengen qui prévoit libre circulation des
ressortissants des pays de Communauté au sein de celle-ci. 2008 = R-U, Roumanie,
Bulgarie, Irlande + Chypre n’ont pas signé ces accords.

1986 = Hymne à la Joie de Beethoven devient hymne européen

1987 = programmes d’échanges étudiants naissent sous le nom d’Erasmus
Elargissement et union monétaire depuis 1992
o L’approfondissement de la voie européenne : de la CEE à l’Union
européenne

Février 1992 = signature à Maastricht du traité sur l’Union européenne qui prévoit :
 Une union économique et monétaire,
 Des droits civiques européens,
 Un accroissement des compétences communautaires et renforcement des politiques
étrangères et de sécurité commune.
Ratification donne lieu à des réticences au Danemark + en Grande-Bretagne et à des
dérogations. Traité d’Amsterdam (1997), modifié par traité de Nice (2001), a complété ces
accords.

1993 : sont mis en place les « critères de Copenhague » pour pays souhaitant adhérer à
Union européenne. Ne sont pas seulement économiques mais aussi politiques et sociaux et
prennent en compte valeurs défendues dès 1950 dans convention européenne des droits de
l’Homme (Etat de droit, démocratie, droits de l’Homme, …)

1995 : Finlande, Suède + Autriche rejoignent l’UE et en 2004 dix nouveaux membres issus
pour la plupart de l’ancien bloc communiste (sauf Chypre et Malte) sont intégrés.
Réunification allemande marque entrée de l’Allemagne réunifiée et non plus de la seule
RFA dans l’Union.
2007 = UE passe à 27 membres avec adhésion de Roumanie et Bulgarie.
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o La mise en place de l’euro 2002
Substitution, en 2002, de l’euro aux monnaies européennes de 12 pays/15 de l’UE +
institution du Système européen de banques centrales, autour de la Banque centrale
européenne qui définit politique monétaire de la zone euro, renforcent unification
monétaire
Euro a pour fonction d’apporter, à travers une monnaie unique, une cohésion
renforcée des politiques économiques + de favoriser échanges intracommunautaires
(abolition fluctuations des monnaies, disparition des opérations de change, possibilité de
comparaison des prix pour le consommateur, …)
o Une Europe politique fragilisée ?

Printemps 2005 = UE entre dans crise grave.
2004, les 25 chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Bruxelles ont adopté le texte
du traité constitutionnel sur lequel ils n’étaient pas parvenus à s’entendre en 2003.
Cependant, en mai 2005, électeurs français rejettent à 54,67% projet de
Constitution européenne qui leur est soumis par référendum. Forte mobilisation des
électeurs (69,37%) et France = premier Etat européen à refuser de ratifier projet de
Constitution européenne, suivi par Pays-Bas quelques jours plus tard (61,6% de non).

Traité constitutionnel de Lisbonne signé fin 2007, entré en vigueur le 1er décembre 2009,
reprend dispositions des textes antérieurs mais apporte aussi modifications institutionnelles
(prise de décision au sein du Conseil européen par système majoritaire, fin de présidence
tournante du Conseil européen : un président + un représentant pour les Affaires étrangères
sont choisis pour 2 ans 1/2)
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