Partie 2 : Vivre la guerre en Europe

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Partie 2 : Vivre la guerre en Europe
1. L’Europe sous la domination nazie
En 1942, la plus grande partie de l’Europe est occupée par l’Allemagne nazie. Comment est-elle administrée et comment y
vit-on ?
1.1. Grand Reich et gouverneurs locaux
Le but d’Hitler était de constituer une Grande Allemagne, composée de tous les peuples de langue allemande : c’est le
Grand Reich. Il est formé de l’Allemagne et des régions annexées depuis 1938 (Sudètes, Autriche), ainsi que de deux
protectorats, le gouvernement général de Pologne et la Bohême-Moravie, dans lequel sont regroupées les populations
« non-allemandes ».
En dehors de cette grande Allemagne, de nombreux pays sont occupés par l’armée allemande, la Wehrmacht. A leur tête
sont placés des gouverneurs Allemands désignés par Hitler, les Gauleiter, ou par des gouvernements locaux fidèles. C’est
dans ces pays que l’occupation va être la plus difficile à supporter pour les populations.
1.2. L’Occupation
Dans les pays occupés, l’Allemagne nazie se sert :
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elle lève un tribut pour payer les frais d’occupation liés à la présence de l’armée allemande
les matières premières, notamment alimentaires, sont réquisitionnées, ce qui cause des pénuries importantes de
nourriture et de biens de première nécessité, notamment dans les pays d’Europe de l’Est où les rations
alimentaires sont les plus faibles. Pour faire face à cela apparaissent des produits de substitution, les ersatz, et le
marché noir, qui est la vente clandestine de produits à des prix très élevés.
Les prisonniers de guerres sont utilisés comme main d’œuvre dans les usines allemandes. Peu à peu, les civils de
toute l’Europe occupée sont invités à venir travailler dans le Reich.
1.3. Camps de concentration et camps d’extermination
Les opposants au nazisme sont emprisonnés, torturés et exécutés ; ou alors déportés dans des camps de concentration.
Dans ces camps, la mortalité est très importante, à cause du travail harassant, du manque de nourriture, des maladies et
des meutres commis par les SS.
La vie dans l’Europe occupée est difficile pour tous, mais davantage pour les peuples jugés comme inférieurs par les nazis.
Les peuples slaves notamment sont soumis aux persécutions, en Pologne par exemple. Mais ce sont les Juifs et les Tziganes
qui souffrent le plus de la barbarie nazie. A partir de 1940, les Juifs de Pologne sont enfermés dans des ghettos, où
beaucoup meurent de faim et de maladie ; lors de l’invasion de l’URSS en 1941 des divisions SS, les einsatzgruppen, sont
chargés de massacrer les Juifs.
Mais c’est la conférence de Wannsee en janvier 1942 qui marque le début de la solution finale, voulue par les dirigeants
nazis pour se débarrasser des Juifs d’Europe. A partir de cette date, les Juifs des ghettos, puis de toute l’Europe, sont
déportés dans les camps d’extermination ; la plupart y sont tués dans des chambres à gaz, puis incinérés dans les fours
crématoires. La bande dessinée Maus, vue en histoire des Arts, nous raconte la vie de Juifs polonais dans ces camps.
Au total, près de 6 millions de Juifs ont été exterminés : c’est la Shoah, le massacre des Juifs pendant la Seconde guerre
mondiale. On parle aussi d’Holocauste. 200000 Tziganes ont été tués également.
La vie dans l’Europe occupée est donc particulièrement difficile, entre souffrances et privations. Pour survivre, certains
choisissent d’aider les occupants, d’autres de résister. C’est ce que nous allons voir avec l’exemple de la France.
2. La France de Vichy
Le 16 juin 1940, le maréchal Pétain est nommé président du Conseil et le 22 juin, il signe l’armistice à Rethondes. La France
cède l’Alsace et la Lorraine et est coupée en deux, zone occupée au nord et zone libre au sud
Fiche d’activité : la naissance de l’Etat français (word)
2.1. Un nouveau régime
La IIIème République ne survit pas à la défaite française. Le 14 juillet 1940, un nouveau régime, l’état français, est
instauré. Il est dirigé par le maréchal Pétain, dont la popularité est très grande, comme le montre la chanson « maréchal,
nous voilà », hymne officieux du régime. Le « vieux maréchal » à le titre de « chef de l’état français » et concentre entre
ses mains les pouvoirs exécutif et législatif, le Parlement étant suspendu ; son premier ministre est Pierre Laval. Installé à
Vichy, le gouvernement à autorité sur le sud du pays, le nord étant occupé par l’armée allemande.
2.2. La « Révolution nationale » (doc 6 page 11)+ questions doc 2 page 110
Pétain veut mettre en place une « révolution nationale » glorifiant la France et le travail traditionnel (paysannerie et
artisanat) et favorisant les familles nombreuses ; cette révolution nationale est résumée par la formule « travail, famille,
patrie ». Les Juifs sont exclus de cette France traditionnelle : en 1940 et 1941, deux statuts leur interdisent de nombreuses
professions. Le régime de Vichy s’appuie sur les organisations de jeunesse et d’anciens combattants, et diffuse une
propagande importante grâce au contrôle de la presse et de la radio.
2.3. Vichy et la collaboration avec l’Allemagne (doc 4 page 113)
Soucieux de ses rapports avec l’Allemagne, le régime de Vichy développe bientôt une politique de collaboration avec
l’occupant, suite à l’entrevue de Montoire entre Hitler et Pétain en octobre 1940 (doc 5 page 111). Cette collaboration se
traduit surtout par des persécutions contre les Juifs : l’état français livre les Juifs étrangers de la zone libre, tandis qu’au
nord la police française aide les allemands. Les 16 et 17 juillet 1942, 13000 Juifs de la région parisienne sont arrêtés puis
déportés : c’est la rafle du Vélodrome d’Hiver. Les Français sont aussi invités à aller travailler en Allemagne.
La zone libre est envahie par l’Allemagne en novembre 1942, et la collaboration devient encore plus importance. Le travail
en Allemagne pour les jeunes hommes de 21 à 23 ans devient obligatoire, c’est le service du travail obligatoire, ou STO ; la
même année est créée la Milice, pour pourchasser les Juifs et les résistants.
Transition : certains cependant refusent la défaite ; à l’intérieur comme à l’étranger, des français s’organisent pour
résister. Tous les Français ne sont pas des partisans de Pétain et du régime collaborateur de Vichy. De nombreuses
personnes n'acceptent pas la défaite face à l'Allemagne nazie, et à l'inverse des collaborateurs, certains vont s'opposer à
l'occupation et tout faire pour retrouver une France libre. Ces oppositions qui visent à défendre des valeurs
démocratiques et humaines sont appelées "résistance".
Deux chansons illustrent cette France divisée : Maréchal nous voila et Le chant des partisans (word)
3. La France Libre : travail sur dossier pages 116/117
3.1. 1940 : le refus de la défaite
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain proclame l’arrêt des combats. Mais tous ne partagent pas son avis : le 18 juin 1940 le
général de Gaulle, qui se trouve à Londres, lance à la radio anglaise, la BBC, un appel pour que le combat continue : c’est
l’appel du 18 juin. Peu à peu une petite armée de français se réunit sous ses ordres en Angleterre : ce sont les forces
françaises libres, ou FFL.
En plus de cette résistance extérieure apparait peu à peu une résistance intérieure. Si en 1940 la majorité de la population
fait confiance à Pétain, ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains individus commencent à s’opposer aux Allemandes et
au régime de Vichy, en publiant des tracts, des journaux clandestins, et en préparant des évasions vers la zone libre. Ces
premiers mouvements de résistance sont très cloisonnés et n’ont aucun contact entre eux.
3.2. L’organisation de la résistance
Vidéo : un exemple de résistance : la République libre du Vercors + questionnaire
A partir de 1941, le nombre de résistants augmente de façon régulière. En effet l’invasion de l’URSS par l’Allemagne
pousse une partie des communistes à entrer dans la Résistance. Cette résistance change de moyens d’actions, en
organisant notamment des attentats contre les Allemands. Ces attentats poussent les Allemands à prendre des otages,
qu’ils exécutent en représailles. En 1943, l’obligation de partir pour le STO fait que de nombreux jeunes gagnent les
maquis, comme celui du Vercors, et commencent la lutte armée.
Ces mouvements de résistance et ces maquis n’ont pas de liens entre eux, ce qui nuit à leur efficacité. Pour unifier la
Résistance et la placer sous son autorité, le général de Gaulle envoie Jean Moulin en France. En mai 1943, Jean Moulin
parvient à organiser la première réunion clandestine du Conseil national de la résistance, composé de représentants de
mouvements de résistance et des syndicats ; lors de cette réunion, Charles de Gaulle est reconnu comme le véritable chef
de la résistance.
3.3. La libération
Vidéo sur la libération de Paris + questionnaire (word)
Ces résistances intérieures et extérieures vont participer à la libération de la France en 1944. En juin 1944, les alliés
débarquent en Normandie, puis en août en Provence. Dans les deux cas, des divisions françaises participent à ces
débarquements, comme par exemple la 2ème division blindée du général Leclerc.
A l’annonce de ces débarquements, les Forces françaises de l’intérieur, c’est-à-dire les résistants qui se battent sur le
territoire français occupé, se mettent à harceler les troupes allemandes. En représailles, ceux-ci exécutent leurs otages.
Paris est l’exemple de cette libération combinée par les troupes de l’intérieur et de l’extérieur : le 19 août les FFI lancent
l’insurrection dans la capitale, et appellent à l’aide le général de Gaulle. Libérer Paris ne fait pas partie du plan des Alliés,
mais Leclerc obtient l’autorisation de marcher sur Paris, qui est délivrée le 25 août : la capitulation allemande est signée à
la fois par le général Leclerc et par Rol-Tanguy, chef des FFI parisiens. Le 26 août, Charles de Gaulle peut descendre
triomphalement les Champs-Elysées, avant de prendre la tête d’un gouvernement provisoire formé de résistants.
Les Français se vengent de ces années d’occupation en dénonçant les collaborateurs : c’est l’épuration, que les
représentants du gouvernement essayent de mener selon des procédures légales. Pierre Laval est condamné à mort,
Pétain est gracié et condamné à la prison à vie.
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