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LES NEVROSES
I. INTRODUCTION
Polycopié p. 23 : Introduction
Ce qui distingue les structures mentales entre névrose et psychose, c’est le rapport à l’autre et
à la réalité.
I. 1. Physionomie clinique et définition
I. 1. A. Symptômes névrotiques
Ce sont des troubles de conduites, des sentiments ou des idées qui manifestent une défense
contre l’angoisse et constituent à l’égard de ce conflit interne un compromis dont le sujet tire un certain
profit, il s’agit des bénéfices secondaires.
I. 1. B. Caractéristiques névrotiques du Moi
Il entraîne un déséquilibre intérieur. Il y a trois idées essentielles :
Maladie mentale mineure relativement aux psychoses
Troubles subjectifs prépondérants
Echafaudage de procédés plus ou moins artificiels et inconscients contre
l’angoisse.
La névrose est une affection mentale provoquée par un conflit psychique inconscient et
donnant naissance à des troubles divers plus ou moins sévères dont le sujet reste conscient.
I. 2. Aperçu historique concernant le concept
Le terme névrose a eu des acceptions diverses introduit vers 1770 par W. CULLEM, il
recouvre aussi bien les vésanies c’est-à-dire les folies, délires, psychoses, que les maladies
neurologiques comme l’épilepsie ou la maladie de Parkinson et les névroses comme l’hystérie ou la
névrose obsessionnelle.
On va peu à peu écarter les affects neurologiques spécifiques comme la névrose paralysique
agitée (maladie de Parkinson) et les psychoses. La névrose est une sorte de forme très commode
sont rangés les affects d’origine physiologique n’entraînant pas de changement profond et définitif.
La classe est fondée sur une conception négative, elle naît du jour où l’anatomie pathologique
s’est trouvée en face d’un certain nombre d’états morbides dont la raison d’être lui échappe. Il faut
attendre JANET pour que la causalité physiologique de ces états morbides soit au centre de la
définition des névroses. A l’époque on distinguait deux grandes catégories :
L’hystérie
La psychasthénie (\\ névrose obsessionnelle)
FREUD et la psychanalyse sont inséparables du concept de vrose. La psychanalyse s’est
constituée comme une théorie du conflit névrotique.
La névrose est considérée comme affection psychogène les symptômes sont l’expression
d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des
compromis entre le désir et la défense.
(Cf. LAPLANCHE et PONTALIS, Vocabulaire de la psychanalyse
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Prenant sont origine dans la première enfance, la névrose est caractérisée par l’existence
d’un conflit entre le moi et les pulsions sexuelles. Le refoulement qui est un mécanisme de défense
principal est essentiel dans la névrose. Il joue un rôle essentiel dans la formation des névroses nées
d’une fixation à un stade libidinal qu’il soit anal (névrose obsessionnelle) ou génital préœdipien
(phobique et hystérique).
Psychose
Forclusion
(hors de)
Névrose
Refoulement
Pour que quelque chose soit refoulé, il faut qu’il ait déjà été là alors que dans la psychose, il a
été forclos (mis hors de l’univers psychique du sujet) et va faire retour dans l’hallucination. Ce qui a
été refoulé se trouve déjà dans le psychisme du patient et va faire trace dans le symptôme.
Ex : dans l’hystérie, par la voie de l’innervation somatique.
Psychose et névrose ont peu de chance de se rencontrer même s’il existe des psychoses
hystériques.
Même si le terme de névrose a disparu du DSM qui se dit athéorique, le champ clinique des
névroses délimité par FREUD est adopté par la plupart des cliniciens.
Ex : l’hystérie a disparu du DSM et a été remplacée par les troubles somatoformes. Or hystérie venait de
utérus, ce terme amène à réfléchir du côté du sexuel freudien. On cherche à éliminer les scories liées au
sexuel.
Les troubles névrotiques se répartissent en cinq grandes catégories :
Troubles anxieux, panique et phobiques ou les névroses phobiques que FREUD
appelait hystérie d’angoisse : dont le mécanisme essentiel est le déplacement, c’est-à-
dire que l’angoisse interne est projetée à l’extérieur.
Troubles obsessifs, compulsifs caractérisés par le besoin irrésistible de penser ou de
réaliser un acte : névrose obsessionnelle, c’est une névrose qui s’organise comme une
défense contre le sexuel et la fixation au stade anal.
Les troubles hystériques avec conversion somatique ou expression symbolique d’un
conflit inconscient au niveau du corps « Ca parle » (LACAN).
Les troubles somatiques et l’hypocondrie
Les troubles dépressifs et réactionnels
I. 3. Inventaire sémiologique des conduites névrotiques
I. 3. A. Anomalie de l’activité sexuelle
Impuissance et frigidité
Auto-érotisme
I. 3. B. Manifestations inconscientes de l’agressivité
Agressivité caractérielle, latente ou manifeste, symbolique.
I. 3. C. Troubles du sommeil
Phobie du sommeil et hypersomnie
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I. 3. D. Asthénie névrotique
Lute contre les instincts sexuels ou agressifs avec composante dépressive, perte de
l’estime de soi, neurasthénie (\\ hypocondriaque)
I. 3. E. Troubles fonctionnels névrotiques
Chez l’enfant, troubles du développement psychomoteur qui peut persister chez l’adulte
(énurésie, bégaiement, dyslexie, dysorthographie, tics, rougissement, affects réprimés
d’origine sexuelle ou agressive.
L’apport de la clinique psychanalytique est situé au niveau de la compréhension des artifices
et moyens de défense du névrosé. Depuis FREUD, le névrosé ne peut plus être décrit comme un
porteur passif de symptômes. Ces symptômes, il les fait, il les fabrique, c’est ce qui confère à la
névrose une souffrance réelle. Cette structure qui est malgré tout artificielle déroute les praticiens qui
n’ont pas l’habitude de ces patients. C’est la pratique psychanalytique qui a enrichi la clinique de ces
névroses.
I. 4. Les mécanismes de défense névrotiques
Il s’agit de procédés inconscients de neutralisation de l’angoisse.
I. 4. A. Le refoulement
Mécanisme de méconnaissance de son propre désir. C’est le premier des mécanismes de
défense intrapsychique décrit par FREUD dès 1895.
I. 4. B. Le déplacement
Transposition symbolique dans le ve surtout. LACAN appelle cela la métonymie (figure de
rhétorique).
Ex : l’homme au loup qui ne peur pas à la mort de sa sœur mais tombe en sanglot sur la tombe de
POUCHKINE.
I. 4. C. La projection
C’est attribuer aux autres ce qui vient de soi. C’est l’équivalent de l’identification projective.
Selon Mélanie KLEIN, l’enfant très jeune ayant des fantasmes selon lesquels il introduirait dans le
corps de sa mère des parties de son corps pour détruire le mauvais objet. C’est un fantasme
archaïque à l’origine des psychoses infantiles lorsque la mère ne peut réagir positivement à de tels
fantasmes d’inconscient à inconscient.
I. 4. D. L’identification
S’identifier en partie ou en totalité aux qualités de l’autre. La nature même de l’identification
est d’être inconsciente.
I. 4. E. L’introjection
C’est une identification pathologique. Il s’agit d’incorporer l’objet fantasmatique.
L’introjection est un mécanisme normal et peut devenir pathologique comme une sorte
d’incorporation
Ex : formation d’une crypte intérieure où le corps de la mère, morte, sera introjecté dans le cadre du deuil (\\
ABRAHAM)
N. ABRAHAM, L’écorce et le noyau, Flamarion Poche
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I. 4. F. L’isolation
Le sujet procède à des clivages artificiels. Un sujet ne va pas pouvoir concilier l’amour en tant
que manifestation.
Ex : tendresse et l’amour en tant que manifestation érotique : aimer sa femme et avoir de nombreuses
maîtresses.
Détacher une image ou une idée de son contexte temporel, spatial ou émotionnel.
I. 4. G. L’annulation
Dans la névrose obsessionnelle, il s’agit de défaire ce que l’on a fait.
I. 4. H. Les formations réactionnelles
Faire le contraire de ce que l’on veut ou ressent.
L’ensemble des mécanismes de défense ont été rassemblés en 1972 par Jean BERGERET
comme suit :
Le refoulement constitue la défense principale autour de laquelle on peut placer
l’isolation, le déplacement, la condensation, l’évitement ;
Et les mécanismes de défense les plus archaïques comme l’annulation, la
dénégation, le déni, la forclusion, l’identification projective et l’identification à
l’agresseur.
Jean BERGERET place à part projection et introjection dans leur relation avec la
dialectique identificatoire du moi et du non-moi. L’identification est processus
normal de structuration de la personne, ce sont les ratés qui sont névrotiques.
La régression et la sublimation doivent être mis à part.
I. 5. La névrose de caractère
La névrose porte la marque du caractère. De même que le caractère contient, à l’état virtuel,
les germes de ce qui peut devenir névrose. Dans ce qu’ils ont d’essentiel, les mêmes processus
président à la leur formation. Le caractère pathologique apparaissant comme une accentuation de
certains traits du caractère normal et la névrose comme l’exagération morbide de ce même caractère.
Etymologiquement caractère signifie ce qui imprime. Ce sens premier trouve son application
immédiate dans le terme de « caractère d’imprimerie ». Or le caractère d’imprimerie a lui-même été
modelé. Il reçoit de l’extérieur le relief qui lui permettra ensuite d’imprimer. C’est la même chose pour
le caractère de l’homme, il imprime sa marque sur ce qui l’entoure mais lui-même a été modelé par
l’environnement qui n’est pas que l’extérieur mais aussi ce qu’il va recevoir en héritage d’une histoire
familiale. Ainsi, la personnalité répond aux conditions qui l’ont déterminée.
II. LA NEVROSE DANGOISSE NEVROSE PHOBIQUE
II. 1. La névrose d’angoisse
Polycopié p. 24 du § La névrose d’angoisse à § B : Facteur étiopathogénétiques (p. 25)
II. 1. A. Description clinique
a) Les crises d’angoisse
(1) Les éléments somatiques
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(2) Les éléments psychiques
b) L’état permanent d’anxiété
(1) Les désordres psychiques
(2) Les troubles psychosomatiques
(3) Examens physiques et investigations paracliniques
c) La constitution anxieuse
d) Evolution, complications, décompensations
e) Pronostic
II. 1. B. Facteurs étiopathogéniques
a) Les événements et les péripéties du développement libidinal
Pour la sexualité dans la conception historique (FREUD,1893), le facteur étiologique était joué
par l’interruption de l’activité sexuelle normale (coïtus interuptus).
FREUD avait opposé la névrose actuelle (neurasthénie, névrose d’angoisse due à des
troubles énergétiques actuels) et la névrose de transfert qui était due à des complexes infantiles
inconscients. C’est à partir de que FREUD a bâti son concept de névrose d’angoisse, à partir du
développement et des péripéties du développement libidinal.
(1) La sexuali
On peut dire que toutes les excitations génitales qui n’aboutissent pas à une satisfaction
orgastique sont génératrices d’angoisse.
A côté de l’interruption concrète et actuelle de la satisfaction génitale, on fait jouer ce rôle à
toutes les craintes névrotiques liées à la sexualité c’est-à-dire en tant que désir fondamental de la
personne :
Soit continence par une contrainte morale excessive.
Soit engendre des satisfactions adhérentes (masturbation, perversion)
C’est la culpabilité plus ou moins consciente en regard du désir qui va leur conférer un
caractère pathologique.
Ex : la panique homosexuelle, c’est la mise à découverte d’une homosexualité latente d’un sujet à
l’occasion du service militaire, d’un internement avec une forte promiscuité. Le sujet réprimait jusqu’alors
cette tendance. Il se lance alors dans une frénésie hétérosexuelle destinée à masquer ce qui est latent. Si
le sujet échoue, il peut entrer dans une crise d’angoisse avec des tendances au suicide voire au meurtre.
« Dans toute relation, on est au moins quatre » FREUD
(2) L’agressivité
L’angoisse qui provoque l’interruption de la satisfaction ou la contrainte du désir peut conduire
à la répression de tendances agressives. Il y a une homologie entre le coïtus interuptus et la colère
rentrée.
L’homologue de la sexualité culpabilisée est l’agressivité culpabilisée. Le sujet ne peut pas
tolérer son propre sentiment de haine. Cela peut être déclenché par des situations d’agressivité
symbolique ou fantasmatique.
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