A)l`indépendance des protectorats français

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Les décolonisations
Introduction :
Contexte :
Après 1945, les puissances coloniales européennes sont contestées
Contestations qui aboutissent à la disparition des empires coloniaux
Ce mouvement d’émancipation a d’abord commencé en Asie avent de se répandre en Afrique et en Océanie
Comment expliquer la rapide disparition du système colonial ?
Ces pays nouvellement indépendants ont du affronter des problèmes graves : la création d’un Etat libre et l’adaptation à
l’organisation mondiale marquée par le conflit de la guerre froide et par le développement économique et social qui a
débouché sur la mondialisation actuelle
Comment les pays du tiers monde se sont adaptés à l’organisation mondiale entre les années 60 et 2000 ?
1. Les empires coloniaux européens ébranlés par la guerre (1939-1945)
A) les premières contestations pendant l’entre-deux-guerres
1)l’apparition d’élites indigènes (progrès de l’enseignement secondaire qui lancent l’émancipation, entre rejet et
adaptation de la culture des dominants. Revendication de la négritude par Senghor.
2) des élites formées en Europe qui reprennent les idéaux de liberté et d’égalité tout en dénonçant l’exploitation
économique, la ségrégation sociale, la violence des répressions
3)exemple : Gandhi (1869-1948)
études de droit en Angleterre, avocat en Afrique du Sud protégeant la communauté indienne, retour en Inde lutte pour
l’émancipation et l’indépendance de l’Inde par la pratique de la non-violence (ex : campagne de désobéissance civile
1940, manifestation pacifique, grève de l’impôt, résistance passive, marche du sel) afin de faire plier la GrandeBretagne
4)exemple : Ho Chi Minh qui emprunte le marxisme et l’ »acclimate » au nationalisme vietnamien
Soulignons l’extrême diversité des mouvements d’émancipation
5)malgré quelques tentatives de réformes (institutions consultatives, promesses de self govnerment) pas de
renouvellement des institutions coloniales, réflexe répressif (Maroc : guerre du Rif entre 1924 et 1925 contre Abd el
Krim)
B) le choc de la Seconde Guerre mondiale
1. Dans le camp allié (Grande Alliance de l’Ouest) sont diffusé les idées de liberté : Charte de l’Atlantique en 1941,
DUDH en 1948. Ces valeurs sont défendus par l’ONU, qui devient une sorte de tribune : liberté d’expression,
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; un appui précieux pour les peuples colonisés
2. Les peuples colonisés qui ont également participé à la libération de l’Europe (voir le film « indigènes ») se
rendent compte que la guerre a affaibli les « métropoles ». Ex :en 1940, Belgique, France, Pays-Bas vaincus en
quelques semaines par les nazis.
3. En Asie, les Japonais qui occupent des territoires coloniaux diffusent une propagande anti- européenne avec la
volonté de créer une « aire de coprospérité asiatique » et appuient les nationalismes (lors du retrait japonais, des
pays proclament leur indépendance)
1941 création du Viêt-minh front de libération du Vietnam par Hô Chi Minh (1890-1968), leader communiste du
mouvement nationaliste vietnamien
1942 : lancement en Inde de la campagne Quiet India (« les anglais hors de l’Inde ») par Gandhi qui provoque une terrible
répression
Février 43 : Ferhat ABBAS publie un manifeste du peuple algérien
17 aôut 1945, Soekarno déclare l’indépendance de l’Indonésie néerlandaise
4. Ce contexte rend difficile le retour des anciens maîtres
5. De plus, les 2 grandes puissances USA et URSS soutiennent les pays colonisés.
Arguments : naissance des Etats-Unis liée à la colonisation anglaise (1776-1783), les empires coloniaux sont une
entrave au libre-échange, peur que les pays coloniaux basculent dans le camp adverse (début de la guerre froide),
URSS dénonce toute forme d’impérialisme. Les grandes puissances encouragent les indépendances, les Etats-Unis
par tradition historique, l’URSS par idéologie (impérialisme lié au capitalisme qu’il faut combattre
2. Une décolonisation inégalement préparée
A) un modèle britannique pragmatique
1)partisan de solution négociée, pacifique (culture politique du pragmatisme), la Grande-Bretagne a su faire l’économie
de guerres coloniales
2)une bonne préparation avec la souplesse du Commonwealth of nations qui transforment la domination impériale en aire
privilégiée de coopération économique et culturelle et laisse se développer une indépendance politique
3)Malgré quelques violences au Kenya et en Malaisie et l’intervention ratée à Suez en 1956, le gouvernement Mac Millan
se résigne au « vent du changement » et entre 1957 et 1964 assume la décolonisation de l’Afrique anglophone
B) les contradictions coloniales françaises
1)1944-46 : au début une réelle volonté d’innovation
30 janvier 44 : discours de De Gaulle à Brazzaville Conférence de tous les représentants des territoires de l’Empire
français. Propositions : large représentation des colonies dans la future assemblée constituante (on préparait la future IV
République), la création d’assemblée locales, l’accès des indigènes à tous les emplois, le maintien des institutions
traditionnelles (la vue à l’époque était celle d’une assimilation et non d’une indépendance)
2)Espoirs vite déçus en raison du raidissement centralisateur de la métropole, d’une Union française (1946-1958 : la
République française et ses anciennes colonies appelées territoires associés+anciens protectorats Etats associés )qui déçoit
les aspirations des peuples colonisés et de la brutalité disproportionnée qui frappe les révoltes :
-8 mai 1945 : massacre de Sétif (entre Alger et Constantine à lEst) dans le constantinois algérien (entre 8 et 15000
victimes, par bombardements)
-1946 début de la guerre d’Indochine
-printemps 1947 : répression brutale à Madagascar
3)Explication : une IV République qui considère que tout abandon colonial signifierait une perte de prestige de la France.
Instabilité ministérielle qui ne favorise pas un traitement sur le long terme des problèmes coloniaux. D’où…
4)Reprise tardive de la décolonisation sous De Gaulle en 1958
Remarque : n’oublions pas mars 46 changement de statut : départementalisation et créations des Doms dans les « vieilles
colonies », statut voulu par une grande majorité d’élus de ces colonies
3. L’émancipation de l’Asie
A) Au Moyen Orient, la fin des mandats britannique et français
1)Rôle moteur de la GB : indépendance de l’Egypte en 1922, Irak en 1932 puis de la Transjordanie
2) la France plus réticente l’a finalement accordée à la Liban et à la Syrie (1946)
3)un grave problème demeure en 1948, les Anglais se retirent de la Palestine mais laissent face à face les Juifs israéliens
(création d’Israël) et les palestiniens : début de la guerre, l’Etat binational ne verra jamais le jour malgré les vœux de
l’Onu
B) la fin de l’Empire des Indes
1) l’opposition du Mahatma Gandhi affirmation du Congrès indien années 30, répression violente
Quiet India (1942) années 40
2) l’indépendance de l’Inde est acquise en 1947 mais faute d’accord entre Jinnah (musulmans) et
Nehru (hindous), partition de l’Inde en Union Indienne (maj. Hindouiste), Pakistan occidental
et orientale (future Bangladesh, « indépendant » en 1972) séparé par une distance de 1700 km.
3) transfert dramatique de millions de personnes (6 millions de musulmans rejoignent le Pakistan
occidentale, 2 millions d’Hindous en sens inverse) ponctués de massacres et de violences
(Pendjab) au moins 1 millions de victimes
4) 30 janvier 1948, toujours hostile à une partition de l’Inde, Gandhi est assassiné par un
fanatique hindou
5) les relations entre Inde et Pakistan sont également empoisonnées par le conflit armé du
Cachemire Etat du Nord de l’Union indienne mais à majorité musulmane (guérilla soutenue
par le Pakistan)
6) remarque enclaves non britanniques restituées à l’UI, Pondichéry et Karikal en 1954, Goa en
1961
D’autres possessions britanniques obtiennent leur indépendance
- 1948 :Ceylan qui deviendra le Sri Lanka en 1972 (climat de guerre civile entre les
Tamouls indiens et les Cingalais)
- 1948 : Birmanie
- La Malaisie après une longue guérilla devient indépendante en 1957. La Cité-Etat de
Singapour sortira de la Grande Malaisie pour prendre son indépendance en 1965
C) l’indépendance des Indes néerlandaises
1)1927 : Soekarno crée le parti national indonésien
2)L’occupation des japonais encourage le nationalisme indonésien (1942-44)
3)Soekarno proclame l’indépendance de l’Indonésie le 17 août 45
4)A la Libération les Hollandais n’acceptent pas cette perte d’autorité : épreuve de force (opérations de police en 1947 et
1948), guérilla de Soekarno qui écrase un mouvement communiste. Les EUA apprécient cet anticommunisme
5)Sous pression américaine, la Hollande doit reconnaître l’indépendance de l’Indonésie en 1949
D) La guerre d’Indochine (1946-1954)
1)l’occupation japonaise a encouragé le sentiment antifrançais
2)1941 : Ho Chi Minh crée le Vietminh hostile à la fois aux Français et aux Japonais
3)Celui-ci proclame l’indépendance du Vietnam le 2 septembre 45
4)Reprise en main militaire des Français qui acceptent toutefois de reconnaître l’indépendance de l’Indochine dans le
cadre de l’Union française en 1946
5)Ambiguïté de la situation provoque un durcissement de la situation (Argenlieu crée une République de Cochinchine) :
bombardements français sur le port d’Haïphong (des centaines de morts) le 24 novembre 46, en représailles, des Français
sont massacrés à Hanoï le 19 décembre 46: c’est le début de la guerre d’Indochine
Un conflit colonial
1946-50 : supériorité militaire des Français, mais les reconquêtes sont fragilisés par la guérilla vietminh qui est aidée par
la population vietnamienne
1948 : accord de la baie d’Along+ 1950 à Pau : 3 Etats associés à l’Union française (Vietnam, laos et Indochine)
années 50 : la guerre d’Indochine devient la « sale guerre » au sein de l’opinion française (scandales, trafic de piastre,
affaires des généraux)
Ce conflit s’intègre dans l’affrontement EST Ouest de la Guerre Froide
1950 : appui des communistes chinois (Chine populaire en 1949)
1951 : aide financière et militaire des EUA à la France afin d’endiguer le communisme
Mars mai 1954 : défaite française à Diên Bîen Phu échec d’une offensive décisive française par Navarre
Juillet 54 : Accords de Genève . les indépendances sont reconnues. Le Vietnam est divisé en 2 par le 17 parallèle. Sortie
« honorable » pour la France. Grand symbole de la décolonisation
1955 conférence de Bandoung en Indonésie affirmation
4)mars-mai 1954 : défaite à Dien Bien Phu*, accords de Genève partition Vietnam* Vietnam Nord communiste, le
Vietnam sud devenant une sorte de protectorat américain, indépendance du Vietnam, du Laos et du Cambodge
- l’apport de la Conférence de Bandoung 1955 : un coup de tonnerre avec le début du mouvement des nonalignés+Suez 1956 une crise entre Guerre froide, conflit israélo-arabe et décolonisation, affirmation de Nasser
chef de l’Egypte
4. L’indépendance des pays africains
A)l’indépendance des protectorats français
1-la Tunisie
nationalisme du parti nationaliste Néo Destour* de Bourguiba* (1934)
Violentes répressions en 1952, réponse violents terrorisme urbain et rural (les fellaghas*)
2-Maroc
1)Mohamed Sidi ben Youssef*, le sultan “commandeur des croyants » à le soutien des Américains pour fonder le parti
de l’indépendance l’ISTIQLAL* en 1943
2)Violentes répressions, déposition du sultan provoque une importante agitation urbaine en 1955
3-Mars 56 : reconnaissance de l’indépendance du Maroc et de la Tunisie
B) la Guerre d’Algérie (1954-1962) cf également fiche de synthèse sur la guerre et les mémoires de la Guerre
D’Algérie
1)les conditions :
-boom démographique de la population musulmane alors que la population européenne concentre l’essentiel des richesses
une société fortement hiérarchisée, prééminence des « Pieds noirs »*
-dualisme économique : agriculture européenne performante contre une agriculture agropastorale traditionnelle aux
conditions de vie difficile
-1937 échec du projet Blum Viollette afin d’étendre le droit à la citoyenneté ; l’assimilation reste très minoritaire ,
l’association perdure
-rappel la terrible répression française face à l’insurrection de Sétif et Guelma le 8 mai 1945
-malgré des réformes politiques (1947 : citoyenneté française octroyée à tous les Algériens), les musulmans sont sous
représentés dans les assemblées locales
-diversité des forces d’opposition nationalistes : Ferhat ABBAS et l’UDMA*(1945 : Union démocratique du manifeste
algérien, le manifeste datant de 1943) proche de l’assimilation et d’un Etat algérien fédéré, MTLD (voulant pour
l’Algérie un islamo-nationalisme de Messali Hadj* (dirigeant l’Etoile nord africaine soutenue par le Komintern en
1928 puis fondatuer en 1937 du Parti du Peuple algérien PPA opposé au projet Blum Viollette puis en 1946 il crée le
Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, plus activiste le FLN 1956(Ben Bella MTLD et OS
organisation secrète)* prône l’indépendance qui déclenche la guerre) en séparation avec le MTLD
L’enlisement dans la guerre sous la IV République :
-La guerre commence lors de l’insurrection de novembre 1954 Toussaint Rouge* / publication du manifeste du FLN
(Front de libération nationale le 1er novembre 1954 mouvement politique algérien ayant pour objectif l’indépendance de
l’Algérie c’est le choix d’une guerre de libération, les attentats sont une surprise complète en métropole
aucun gouvernement de la IV République* ne parvient à résoudre la crise alors que le FLN finit par devenir la principale
force d’opposition, les multiples gouvernements oscillant entre les négocations secrètes avec le FLN, et la répression.
-1er juin 1955 plan de soustelle peu appliqué d’intégration (ce qui n’est pas tout à fait l’assimilation)
-extension de la rebéllion dans le constantinois et la Kabylie, multiplication des mesures répresives de l’Etat français
-loi du 3 avril sur l’Etat d’urgence
-20 aout 1955 massacres dans le Constantinois durement réprimés
-janvier 1956 gouvernement socaliste de Guy Mollet
-6 février 1956 : bousculade et radicalisation de Guy mollet
1é mars 1956 vote des pouvoirs spéciaux, l’envoi du contingent la ligne poltique : cessez-le-feu, élections, négociations
Août 56 congrès secret de la Soummam en Kabylie, création du GPRA, stratégie gagner les villes
-octobre 56 arrestation des chefs du FN par un avion détourné (Rabat Tunis
Début de l’affaire de Suez
Ralliement autour du FLN sauf les Méssalistes
-janvier 1957 : terrible bataille d’Alger* (terrorisme urbain du FLN contre torture des parachutistes : terreur contre
terreur)
-l’opinion française se fracture alors qu’en mai 1958, insurrection des Français d’Algérie
qui provoque l’arrivée du général De Gaulle* au pouvoir (dbt Vème République)
La difficile et longue sortie de crise de De Gaulle
-isolement diplomatique croissant
-hostilité des Français d’Algérie envers le projet d’indépendance : semaine des barricades en 1960, avril 1961 : putsch
des généraux à Alger* (Challe, Salan, Jouhaud, Zeller) mais c’est un échec, action terroriste de l’OAS
Avril 1962 : les accords d’Evian* mettent fin à la guerre. L’Algérie est proclamée indépendante en juillet 1962
Un bilan tragique
-d’importantes pertes : 30 000 morts français, peut être 300 000 victimes algériennes
-été 1962 : retour précipité en métropole de plus d’un million de pieds noirs et de 60 000 Harkis (supplétifs musulmans
de l’armée française)
C) L’indépendance de l’Afrique noire
1)Une décolonisation préparée par les Britanniques avec la présence de partis structurés
Les Britanniques utilisent toujours le réformisme politique des colonies allant de l’indirect rule au self
governement mais ces passages largement pacifiques ont pu dégénérer en conflits si les intérêts des colons
britanniques se trouvaient lésés.
mars 57 : Ghana (ancienne Gold Coast) indépendant, rôle de N’Krumah*important personnage de la décolonisation
et défenseur du panafricanisme
octobre 61 : indépendance du Nigéria mais l’indépendance résout pas les clivages ethniques et religieux pour simplifier
un Nord musulman et un sud chrétien qui débouche sur la terrible guerre du Biafra (1966/1970)
avril 61 : Sierra Leone
Moins pacifique en raison d’intérêts économiques: Tanzanie en 1961, Kenya en 1963 (après une longue guerre 1952/6,
les britanniques qui y avaient créer une colonie de plantations en expropriant les Africains ont du affronter la terrible
révolte des Mau-Mau entre 1952), Ouganda en 1962.
Le problème rhodésien et des importantes colonies blanches qui pratiquent une sorte d’apartheid : indépendance
du Malawi et de la Zambie (ancienne Rhodésie du Nord) en 1964, en Rhodésie du Sud c’est dans un contexte de fortes
violences qu’est adoptée l’indépendance du Zimbabwe en 1980 car l’importante minorité blanche ne voulait pas laisser le
pouvoir.
2)En Afrique noire française : une décolonisation préparée , négociée et pacifique
-L’Union française* ne permet pas de donner de vrai représentation politique aux Africains
1956 : loi cadre Defferre* prépare l’évolution vers l’autonomie
1958 : tous les territoires sauf la Guinée de Sékou Touré intègre la communauté française sous la Vème République
196O : reconnaissance de leur indépendance rôle important de Senghor* au Sénégal (fédéraliste) et d’Houphouët
Boigny* (nationaliste) : Sénégal (président Senghor), Mali, Madagascar, Dahomey qui devient le Bénin, Niger, la Hautevolta qui devient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire , le Cameroun et le Togo pour les territoires de l’ancienne Afrique
occidentale française. Pour l’AEF, le chad, le Congo-Brazzaville, la République centre-Africaine deviennent également
indépendants
1961 : ministre de la coopération gère les relations françaises avec ces nouveaux Etats. Souvent la France est accusé de
néocolonialisme envers ses pays , en raison de son influence occulte sur les gouvernements soi-disant indépendants, et
surtout en conservant des intérêts économiques (concessions) et militaires (bases)
3)les autres empires coloniaux en Afrique noire
indépendance tragique du Congo belge : 1960, division politique entre fédéralistes (partisans de ‘autonomie du Katanga)
et les unionistes de Patrice Lumumba (assassiné en 1961). Stabilisation sous la dictature de Mobutu (devient le Zaïre en
1965)soutenu par les Américains
Indépendance du Burundi et du Rwanda en 1962 sur fond de rivalité ethnique entre Hutus et Tutsies
La fin des colonies portugaises s’expliquent par la fin du régime de Salazar (Révolution des œillets en Avril 1974)
1975 : indépendance Guinée-Bissau, Mozambique et Angola/1977 : indépendance de Djibouti
4)le cas particulier de l’Afrique du Sud : une décolonisation tardive
Une histoire d’une double colonie de peuplement britannique et hollandaise. En 1910, c’est la naissance de l’Union sudafricaine regroupant la colonie anglaise du Cap et les républiques afrikaners d’Orange et du transvaal. Les populations
autochtones (Zulus) sont victimes d’expropriation et de violences. En 1948, le parti afrikaner de Daniel Malan remporte
les élections ; c’est le début de l’application du programme de l’apartheid (« développement séparé entre les populations
blanches et les populations de couleur »). En 1951, politique de regroupement de populations noires dans les bantoustans
La ségrégation et la discrimination sont entérinées dans les lois. En 1953, une stricte séparation est imposée dans les lieux
publics et les services. En 1960 des dizaines de manifestants sont tués à Sharpeville, le pouvoir blanc dissout l’African
National Congres qui vaut l’emprisonnement de son leader Nelson Mandela, c’est le début de l’Etat d’urgence. En 1976,
les révoltes noires dans les townships notamment celui de Soweto près de Johannesburg entraîne une terrible répression
(600 tués) ; Les années 80 voient un durcissement de la politique raciale alors que l’Afrique du sud est de plus en plus
isolée sur la scène internationale ; Le président blanc De Klerk décide de rompre avec cette politique. Mandela est libéré
en 1990 après 26 ans de captivité ; l’ANC renonce à la lutte armée. C’est la fin progressive de l’apartheid et la première
élection multiraciale du pays permet à Mandela d’être le premier président noir de l’Afrique du sud. La minorité blanche
n’a pas été chassée du pays, malgré un racisme rampant les différentes communautés jouent le jeu de la démocratie. Une
commission vérité et reconciliation présidée par Desmond Tutu est chargée de faire la lumière sur les crimes du passé, les
auteurs de violence devant leur aveu public et médiatique se verront accorder une immunité pénale
5.les indépendances incomplètes et tardives des îles de la Caraibe
A- Une décolonisation évitée pour les territoires français ? (exemple guadeloupéen est
particulièrement traité parmi les doms antillais)
1.les espérances déçues de la départementalisation
Les territoires français de la Caraïbe vont rentrer après la Seconde guerre mondiale dans un processus de
départementalisation : la loi du 16 mars 1946 crée les DOMs de la Martinique, de la Guadeloupe et de la
Guyane. La quasi unanimité (sauf le député socialiste Paul Valentino pour la Guadeloupe) des élus
locaux dans ce processus d’assimilation des vieilles colonies s’explique par le retard économique et
social de ces territoires, ils espèrent une véritable amélioration des conditions de vie
En 1956, les désillusions croissent, les îles sont victimes de la longue crise sucrière du fait de la
concurrence mondiale d’une dépendance économique et d’un retard de développement, les
manifestations sont durement réprimées comme à Capesterre ou au Moule (1952) souvent organisées
par les partis communistes locaux luttant contre le capitalisme colonial.
2.Souverainiste-départementaliste, autonomiste et indépendantiste en pleine affirmation du tiers monde
En 1956, après le coup de tonnerre de Bandung et le début de la guerre d’Algérie mais aussi avec la
révolution castriste à cuba depuis 1959 , des personnalités et des groupes revendiquent l’autonomie voir
l’indépendance en raison des déceptions liées à la départementalisation : en 1956 Césaire crée le PPM le
Parti Populaire martiniquais plus autonomiste et rompt avec le Parti communiste. Les espoirs de la
Vème République avec en 1958, les articles 72 et 73 qui permettent aux collectivités territoriales de
pouvoir faire l’objet de mesures d’adaptation sont vite déçus; il n’y a pas d’exécutif local fort, les
conseils généraux étant soumis aux ordres de Paris.
En 1960, le Bumidom organise l’émigration antillaise vers la métropole dans des métiers peu qualifié,
le chômage et le mal-développement frappe toujours les Doms.
Ces séparatistes en pleine guerre d’Algérie sont vigoureusement combattus par l’Etat français qui
répriment toute manifestation ou grève comme étant l’œuvre de ces groupes. En Martinique, le PPM, le
parti progressiste martiniquais ou l’OJAM (organisme de la jeunesse autonomiste martiniquaise incarne
cette ligne. Des membres de l’OJAM sont d’ailleurs impliqués dans des procès politiques tout comme
les membres du Gong (Groupe d’organisation nationaliste guadeloupéen) respectivement en 1963 et
1968.
Le procès du Gong s’inscrit dans un climat social particulièrement tendu en Guadeloupe. En 1967, 3
jours d’émeutes « raciales » frappent Basse-Terre en mars. En mai, c’est Pointe-à-Pitre qui connaît une
vigoureuse répression policière après les manifestations des ouvriers du bâtiment (qui revendiquent une
augmentation de salaire –le cyclone Inès avait frappé durement l’île en 1966). Les autorités françaises
pensent que ces ouvriers sont manipulés par des membres indépendantistes du Gong (une enquête
parlementaire en 1985 rapporte le cas de 85 morts, mais le bilan officiel reste de 8 morts !!!) ; Jacques
Nestor , un membre du gong sera tué pendant ces manifestations.
Cet événement est toujours considéré comme secret défense (les archives seront disponibles en 2017 et
pourraient faire la lumière sur ce drame de mai 67)
3.les problèmes économiques, sociaux et culturels mobilisent depuis les années 70 les séparatistes
Dans les années 70, le mal-développement persiste malgré les transfert sociaux et les projets
conventionnés (école, lycée, aéroport, ouvrages d’art) : les îles françaises montrant même le paradoxe
suivant : des îles de la Caraïbes ayant un niveau de vie supérieur à bien des territoires devenus dans la
région mais agité de revendications séparatiste. L’arrivée de la société de consommation cache mal en
effet la crise de la production agricole et les aléas d’un tourisme pris dans les conflits sociaux.
Le militantisme séparatiste éclate également après les grands procès politiques des années 60. Les
revendications sont plus sociales et culturelles. En Guadeloupe, un syndicat l’UGTG (union générale
des travailleurs guadeloupéen) est crée en 1972, en 1977 d’autres mouvements se font l’écho des
revendications politiques et culturelles (ils parlent d’aliénation culturelle) comme l’UPLG
Guadeloupéens. (Union populaire pour la libération de la Guadeloupe)
Les années 80 voient une radicalisation de certains mouvements indépendantistes, entre 1981et 1987,
l’île connait les nuits bleues ainsi que les autres doms et des édifices symboliques à Paris, L'Alliance
révolutionnaire caraïbe est un groupe armé luttant pour l'obtention de l'indépendance des Doms des
Antilles. En février 1985 ,Luc Reinette fut arrêté en Guadeloupe, condamné à 33 ans de prison pour "
violence et attentats " puis amnistié en 1988.
L’usage de la violence, les lois de décentralisation, les transferts sociaux et les politiques européennes
pour les territoires ultra-marins atténuent quelque peu dans les sociétés antillaises le discours des
indépendantistes ; l’ensemble de la population domienne semble écarter tout processus d’indépendance
même si les questions des spécificités culturelles, sociales et économiques restent d’actualité comme
l’illustre la long mouvement social du LKP (janvier-mars 2009 ) contre la « profitation » et la vie chère.
Certains observateurs y voyant malgré tout une nouvelle poussée indépendantiste alors que des
politiques insistent sur un statut administratif particulier
B-la décolonisation des territoires britanniques
1.une décolonisation tardive et progressive
La décolonisation fut un fait plus clair dans l’espace de l’empire britannique dans la Caraïbe. Les
conditions étant le maintien des liens avec la métropole via le Commonwealth of Nations, que les
nouveaux gouvernements désapprouve tout régime communiste les années 5O constituent les années
dures de la guerre froide et de la bipolarisation. Les décolonisations se font par étapes vers le selfgovernment : d’anciennes colonies restant des monarchies parlementaires avec comme chef d’Etat
formel la reine d’Angleterre mais un Premier Ministre issu des élections libres, le statu peut évoluer vers
la République (coupant les liens avec la monarchie). Ce sont des décolonisations graduelles
En 1962 après l’échec d’une fédération caraïbe (1956), la Jamaïque et Trinidad deviennent
indépendants, la Barbade (1966), les Bahamas (1973), Grenade (1974), la Dominique en 1978, SainteLucie et Saint-Vincent en 1979, Antigua et Barbuda ainsi que le Belize (l’ancien Honduras britannique
)en 1981, Saint Kitts et Nevis en 1983.
A l’heure actuelle, les Britanniques conservent : les îles Caïman, Turks et Caicos, les îles Vierges
britanniques, Montserrat. Certains de ces territoires sont des paradis fiscaux.
A noter que les Hollandais possèdent encore eux-aussi des « poussières d’empires » : la partie de
Saint-Martin, l’île de Saba, et au large du Venezuela les 3 iles d’Aruba qui est devenue autonome,
Curaçao et Bonaire
2.les disparités de développements dans les anciennes îles britanniques (en projet)
C-la Caraïbe sous influence : une décolonisation inachevée ou les pressions de la mondialisation ?
1.les défis du développement des îles de la Caraïbe
Si les empires coloniaux traditionnels de cette région du monde, anglais, français, hollandais et
espagnols se sont peu à peu éclipsés en raison de la décolonisation, l’indépendance de ces territoires est
loin d’être totale. La petitesse de leurs territoires, le mal-développement, la criminalité (liée en
particulier au trafic de drogue) parfois internationale et l’instabilité politique (exemple Jamaïque) ne
favorise guère les progrès économique et sociaux. Les îlots de richesse existe : paradis fiscaux, les
régions françaises, les territoires bénéficiant des aides européennes . Mais c’est surtout dans la capacité
de ces territoires d’attirer les flux de capitaux et de touristes que se joue leur avenir.
2.un espace sous influences
Or, la Caraïbe à l’exception des pays membres de l’Alba (Cuba-Venezuela, Grenadines, Dominique),
l’influence américaine pèse lourd : la Caraïbe est devenue une arrière cour pour les EUA qui possède
des territoires (Iles vierges), des protectorats comme Porto Rico. Les EUA ont organisé de véritables
coup d’Etat et sontv intervenus militairement plusieurs fois : Cuba (sans succès en 1961, c’est l’affaire
de la Baie des Cochons), en 1965 en République dominicaine pour destituer le dictateur Trujillo, à
Grenade en évitant un régime de type socialiste en 1983 (Reagan voulant contrer l’Empire du mal
communiste). L’Alena , l’accord de libre-échange nord-américain s’est d’ailleurs étendu à la République
dominicaine, dans le cadre du projet de ZLEA. La Caraïbe peine à se démarquer des grandes puissances
du Nord, la faiblesse des échanges intra-zones et la faiblesse et la multiplication des organisations
régionales laissant peu de perspectives d’un développement vraiment endogène. Que pèsent la
CARICOM (communauté des Caraïbes) où même l’AEC (l’association des Etats de la Caraïbe face à
l’intégration très poussée de l’Alena, du Mercosur en Amérique latine voire de l’UE qui développe une
large coopération avec les RUP français mais également avec les PTOM (pays et territoires d’outre-mer
extra-européens mais bénéficiant d’aides du FED fond européen de développement)
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