513 Variantes sémiologiques :
La mélancolie stuporeuse avec une inhibition massive, le sujet est figé avec
une mimique imprégnée de tristesse intense, l’ mélancolique.
La mélancolie anxieuse, avec une agitation stérile, voire un état de panique
intense, le risque consiste ici en une TS non préméditée, brutale et … définitive ! On
la retrouve en particulier chez le sujet âgé avec une participation confuse.
La mélancolie délirante : le délire est au premier plan, avec des thèmes
monotones à tonalité affective pénible, pauvres en constructions intellectuelles, le
sujet est pris dans une fatalité accablante, centrifuge (dans un premier temps le sujet
est « foutu », puis ses proches voire le monde entier va disparaître dans une
apocalypse). Le sujet se sent coupable et attend son châtiment, il est ruiné et est
certain de mourir, les éléments hypochondriaques vont jusqu’à la négation d’organe.
Des thèmes d’influence, de possession peuvent compléter le tableau. Il s’agit d’une
expérience délirante de l’angoisse mélancolique, avec pour mécanismes des
interprétations, des intuitions, plus rarement des hallucinations. Le délire est
constamment congruent à l’humeur. Pour information l’association damnation-délire
d’immortalité-négation d’organes forme le syndrome de COTARD.
On parle d’épisode dépressif majeur récurrent s’il existe au moins deux
épisodes séparés d’un intervalle d’au moins deux mois sans que ce diagnostic ne
puisse être porté. Il est dit saisonnier s’il existe une relation temporelle régulière entre
la survenue des épisodes dépressifs et une période particulière de l’année. Les
périodes de rémission sont alors aussi saisonnières.
On parle d’épisode dépressif du post-partum s’il survient dans les quatre
semaines qui suivent l’accouchement, il s’agit le plus souvent d’une aggravation du
post-partum blues du troisième jour.
Les états mixtes, associant dépression et manie, c’est à dire un état
d’excitation psychomotrice avec exaltation de l’humeur.
52 les dépressions névrotiques et réactionnelles (dysthymies ?) :
521 Clinique :
En règle générale elles surviennent à la suite d’une perte d’objet.
L’anxiété est intense, teintée par les éléments névrotiques sous-jacents. Le
discours dépressif paraît cohérent et rapporté à une cause apparente.
L’autoaccusation existe mais paraît sensible au réconfort d’autrui, avec une quête
affective intense. L’asthénie psychique et physique serait plutôt à prédominance
vespérale, aggravée par le moindre effort avec un sentiment d’impuissance parfois
déplacé sur l’équipe médicale. L’avidité affective peut devenir tyrannique, voire
agressive.
Le risque suicidaire existe, mais les TS sont plus nombreuses que les
suicides.
Les somatisations sont marquées.
La pathologie évolue de manière fluctuante, réfractaire souvent aux
psychotropes et classiquement plus sensible aux psychothérapies. Les améliorations
sont aussi rapides que fragiles. Après deux d’évolution continue, on parle de
dépression chronique, elle toucherait selon AKISKAL 12 à 15 % des sujets. Ces
pathologies rentrent alors dans ce que le DSM IV appelle les « dysthymies ».