De nombreuses situations de communication ont pour effet d’influencer une personne ou
un public. Les phénomènes d’influence découlent du besoin de partager du sens avec
autrui. Nous mettons en œuvre différentes stratégies d’influence (parfois inconscientes) :
- l’appel au sentiment d’appartenance,
- l’action sur l’affectif et les émotions,
- le raisonnement logique, qui repose sur une démonstration ou une
argumentation.
L’argumentation :
L’argumentation suppose un accord préalable avec l’auditoire et prend appui sur
différents types d’arguments :
- l’argument d’autorité, qui fait référence à une autorité reconnue par l’auditoire
pour sa compétence ou son expérience,
- l’argument de communauté qui repose sur des valeurs partagées par
l’interlocuteur, ou des opinions communément admises,
- l’argument de cadrage, qui présente le problème sous un éclairage différent,
- l’argument d’analogie, permettant d’établir une correspondance ou une
opposition entre deux situations. Il utilise souvent l’exemple.
Argumenter, c’est donc donner à l’auditoire des bonnes raisons d’adhérer à une opinion
qu’on lui propose, sans chercher à le manipuler.
La manipulation :
La manipulation peut être définie comme une dérive de l’influence : elle utilise souvent
les principaux procédés suivants (et toutes leurs variantes) :
- la déstabilisation de l’autre
- l’action sur les sentiments et les émotions (séduction, doute, culpabilisation,
menace…)
- une présentation déformée ou abusive des faits
- l’engagement (amener l’autre à s’engager pour une petite chose, afin qu’il se
sente obligé de continuer)
- l’amalgame (rapprochement entre des faits sans rapport entre eux), surtout utilisé
dans la publicité
Contrairement à l’argumentation qui laisse à l’auditoire sa liberté d’adhérer ou non à
l’opinion proposée, la manipulation vise à contraindre l’interlocuteur à adopter un
comportement, souvent sans qu’il perçoive l’intention manipulatrice. Elle relève d’une
certaine forme de violence visant à enserrer l’autre dans un « piège mental ».