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Module PA
le 25/01/07
Symptômes spécifiques en gériatrie
I/
Définitions
Déshydratation : déficit du volume liquidien ou déséquilibre du bilan hydrique. Avec l’âge, il n’y as plus de sensation
de soif et la capacité d’adaptation du rein diminue.
ASignes cliniques
-
déshydratation extracellulaire
:
baisse de la PA
tachycardie
oligurie
réseau veineux plat
hypotonie des globes oculaires
constipation
Sur le plan biologique :
hémoconcentration : augmentation des protides & de l’hématocrite, urée et créat
correspond à un déficit sodé
B-
déshydratation intracellulaire
Correspond à une perte d’eau du secteur intracellulaire
Signes cliniques :
sécheresse des muqueuses
sensation de soif
perte de poids
hyperthermie
syndrome confusionnel
trouble de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma
II/
Complications
escarres
infection urinaire
infection respiratoire
phlébites, embolie pulmonaire
complication neuro-ischémique
coma






III/
Causes
On retrouve 2 mécanismes : augmentation des pertes ou diminution des apports
A-
augmentation des pertes
-
origine rénale : diabète déséquilibré (diurèse excessive), diurétique, …
origine extra rénale : vomissements, diarrhée, aspiration digestive non compensées, fièvre,
polypnée, sueurs abondantes, …
B-
diminution des apports
-
dépendance physique
1
-
démence
dépression
trouble de la déglutition
réduction volontaire des apports
IV/
Traitements
A-
ttt curatif
-
urgence
ttt rapide et adapté
décision de quantité de liquide à apporter
le déficit se calcul selon le poids de la personne, sa natrémie
compensation éventuelle : fièvre, aspiration digestive
le choix de la voie d’abord se fait :

selon l’importance de la déshydratation

selon l’état de conscience du patient

selon sa coopération
par voie buccale : déshydratation peu importante, patient coopérant
par voie veineuse : obligatoire si patient dans le coma ou en état de choc, si vomissement,
déshydratation importante avec un apport > 2l/24h
par voie digestive, par sonde gastrique : personne impicable avec plus de 3l/24h
par voie sous cutané : déshydratation légère pour un apport entre 1l et 1.5l/24h. utile car
indolore, changer de site tous les 24h, attention au débit.
Soluté : sérum phy. Ou G5 + 4g NaCl, pas de potassium car peu provoquer une lyse
cellulaire.
Pt d’injection : paroi latérale de l’abdomen, face extérieure des cuisses à jonction 1/3
moyen-tiers supérieurs.
Vitesse lente.
Vérifier l’absence de rougeur, d’œdème
par voie sous clavière ou jugulaire (+ en réa)
ttt de la cause
surveillance : tolérance (risque OAP, œdème cérébral, œdème au point de perfusion si S/cut), TT,
TA, température, conscience, FR.
-
-
B-
ttt préventif
-
surveillance de la prise des apports quotidiens
1.5 à 2l/24h
augmenter en cas de forte chaleur, fièvre, vomissement, diarrhée
surveillance des ttt par diurétique : mensuelle puis tous les 3 mois : iono urinaire, sanguin
détection des situations à risque : si doute faire fiche d’hydratation
V/
Conclusion
-
déshydratation fréquente et grave chez les PA
les plus fréquentes : manque d’apport en eau
prévention : évaluation systématique et personnalisé des capacités physique et psychique de la
personne à boire en quantité suffisante.
Dénutrition


très fréquent
40 à 60% des PA hospitalisées
2
10% des PA à domicile
Source de complication à moyen et long terme
Mortalité x 2 à 4



I/
Définition
Déséquilibre énergétique entre les apports et les dépenses :
Insuffisance d’apports : dénutrition exogène
Perte calorique (mauvaise absorption, hyper métabolisme) : dénutrition endogène
II/
Dénutrition exogène
Facteur de risque :

facteur économique

facteur social = isolement

mauvais état dentaire

handicaps : hémiplégie, Parkinson, …

médicaments

régime restrictif

trouble du comportement alimentaire

alcool, tabac

affection de l’appareil digestif : ulcère, hernie hiatale, diverticulose colique, lithiase biliaire, …
III/
-
IV/
Clinique :







Dénutrition endogène
syndrome inflammatoire prolongé
maladie endocrine : diabète, hyperthyroïdie
Signes d’alertes
asthénie
amaigrissement
œdèmes des membres inf.
amyotrophie
anorexie +++
troubles cutanés, phanères (ongles cassants, …)
escarres
Marqueurs biologiques :

albumine < 35 g/l

pré albumine < 0.20 g/l

CRP et … pour orienter vers un syndrome inflammatoire

PINI peu fiable en gériatrie (sert en réa)

Marqueurs anthropométrique

IMC : 20 à 25 pour la femme, 19 à 24 pour l’homme
V/
ttt curatif
Selon l’importance de la dénutrition, de la pathologie sous jacente, de son caractère durable.
Objectif pour chaque patient avec solution cliniquement & éthiquement approprié.
Supplément orale :
dénutrition modérée : perte de poids < à 10% ; albumine > 30 g/l ; pré albumine > 0.18 g/l
supplémentassions hyper protidique et/ou hypercalorique en fragmentant les repas (6/jr)
feuille de surveillance alimentaire
3
-
surveillance du poids 2 fois/ semaine
Nutrition entérale :
quand l’alimentation orale devient impossible ou contre indiquée, dénutrition sévère (perte de
poids > 10% ; albumine < 30 g/l ; pré albumine < 0.18 g/l)
SNG (position ½ assise)
Gastrostomie percutanée par voie endoscopique : peu agressive, bien tolérée, durée prolongée
Nutrition entérale :
peu utilisée en gériatrie car risque de thrombose et d’infection
réservée en cas de résection du grêle, post chirurgie digestive, maladie de Crohn, RCH, …
doit être utilisé dans des conditions d’aseptie, de courte durée
VI/








-
Prévention de la dénutrition
courbe de poids mensuelle
stimuler l’appétit :
fiche de gout
alimentation variée
présentation appétissante
conserver les odeurs, saveurs, couleurs, texture des aliments
ambiance calme lors des repas
promenade et exercice physique la journée
atelier cuisine
prioriser les protéines
feuille de surveillance alimentaire sur 3 jours
limiter la consommation d’alcool
régime adapté (état dentaire, neurologique)
pas de régime strict
maintenir un bon état physique et psychique :
lutter contre la constipation
bonne hygiène buccale
surveillance des troubles de la déglutition
signaler au médecin les éventuels refus alimentaires
VII/ Conclusion
-
dénutrition fréquente
svt endogène et exogène
évaluation systématique et personnalisé
renutrition orale ou entérale
réflexion éthique
Syndrome confusionnel
I/
Définition
Syndrome fréquent.
Etat pathologique de la conscience, le + svt transitoire, dominé par l’obnubilation et une DTS (désorientation
temporo spaciale).
Témoin d’une souffrance cérébrale diffuse. Mode de réaction fréquente face à une agression somatique ou
psychique.
II/
Sémiologie
4
-
début : brutal, installation en quelques heures ou quelques jours, svt nocturne avec insomnie,
cauchemar, agitation, anxiété.
Période d’état : dès le lendemain DTS majeur, trouble de la vigilance fluctuant, contact difficile
avec le patient (regard, visage fixe), discours pauvre, incompréhensible, hésitant, mutisme, Tb du
comportement, Tb mnésique.
III/
Etiologie
confusion iatrogène (morphine, corticoïdes, …)
causes métaboliques et infectieuses (hypoglycémie, déshydratation, …)
autres causes somatiques (globe vésical, fécalome, hématome sous dural)
stress psychoaffectif (deuil, déménagement, changement d’institution, …)




IV/
traitement
-
étiologique
ttt des conséquences de la confusion (déshydratation, …)
ttt des sptm de la confusion : environnement calme, lumière faible, rassurer, …)
V/
Evolution
dépend de l’étiologie
dégression complète en 2-3 jours en cas de déshydratation majeure, 2-3 semaines en cas de cause
médicamenteuse
diagnostic différentiel avec démence



VI/
Conclusion
Début brutal.
Cause facilement identifiable.
Ttt de la cause.
Syndrome de glissement
-
décompensation rapide de l’état général faisant suite à une affection aigue
syndrome de régression psychomotrice
la personne semble refuser consciemment de continuer à vivre
évolue en quelques jours ou quelques semaines
I/
Signes somatiques
-
asthénie, anorexie, adipsie
météorisme abdominal sur constipation
rétention urinaire ou incontinence
syndrome de déshydratation extra cellulaire
TA basse
Evolution vers les escarres
Rechute d’un état infectieux
II/
Signes psychiques
-
Syndrome confusionnel
5
-
Syndrome dépressif
Agitation
Troubles du caractère
III/
Diagnostics différentiels
-
syndrome dépressif : test aux anti dépresseurs
cause somatique
attitude négativiste
syndrome confusionnel
décompensation d’un syndrome démentiel sous jacent
IV/
Circonstances déclenchantes
-
pathologie aigue récemment guérie
chute, intervention chirurgicale
deuil, séparation relationnelle
décompensation d’un conflit conjugal, familial, institutionnel
hospitalisation, placement
V/
Traitement
-
antidépresseurs
écoute, empathie
prévention des complications du syndrome d’immobilisation
réflexion multidisciplinaire
VI/
Conclusion
-
décompensation rapide de l’état général
ttt antidépresseur svt inefficace
difficile à gérer
Syndrome d’immobilisation, état grabataire
-
7.5 millions de PA de + de 65 ans
2 à 3% soit 150 000 à 250 000 sont confinés du lit au fauteuil
25% des PA hospitalisées décèdent des complications d’un état grabataire
I/
Définition
Ensemble des détériorations musculaires, ostéoarticulaires, cutanées, neurologiques, psychiques,
viscérales et métaboliques dues à l’alitement prolongé et à la suppression des activités quotidiennes.
Etat grabataire : toute personne qui ne quitte pas spontanément son lit.
II/
Modification morphologique
-
baisse du débit cardiaque, ralentissement circulatoire, stase veineuse, stase des liquides
interstitiels
activité des ostéoclastes, accélération du processus d’ostéoporose, augmentation de la calciurie (6
mois d’alitement = 40% de volume osseux)
fonte musculaire globale prédominant sur les cuisses
hyper catabolisme protéique (dénutrition) : perte de 15 à 30% de la force musculaire en 8 jours
-
6
-
baisse de l’érythropoïèse (anémie)
baisse des défenses immunitaires (infection)
III/
Facteurs favorisants
-
vieillissement physiologique des organes
poly pathologie
baisse des capacités d’adaptation du sujet âgé aux situations de stress
toute pathologie aigue peut décompenser l’équilibre précaire
IV/
Complications
-
cardiovasculaires : phlébites, E.P., hypotension orthostatique, tachycardie à l’effort, œdème de
stase
infectieuses : pulmonaire, cutanée, urinaire
cutanées : escarres
osseuses : ostéoporose, fracture, tassement
digestives : constipation, fécalome
musculaire et articulaire : amyotrophie, rétraction tendineuse
nerveuses : compression des nerfs périphériques
urinaires : incontinence, rétention
psychiques : repli sur soi, dépression
V/
Prise en charge
-
urgente
multi disciplinaire
bilan :
causes
complications déjà installées
évaluation de la dépendance
bilan de l’état psychique
bilan social
VI/
Prévention : avant l’alitement
-
exercice physique adapté, alimentation équilibrée, stimulation individuelle
prévenir et traiter les maladies responsables
pas d’immobilisation injustifiée
éviter les chutes, kiné précoce
appareillage (auditif, lunettes, dentaire)
limiter la iatrogénie
VII/ Prévention : pendant l’alitement
-
savoir entourer
assurer les soins d’hygiène
éviter la déshydratation
prévenir la dénutrition
éviter l’incontinence et la rétention
prévenir la constipation & le fécalome
prévenir les infections broncho pulmonaires
PEC psychologique
Limiter HTO
Eviter les escarres
Prévenir les rétractions et les attitudes vicieuses
7
-
Restaurer l’autonomie motrice :
Exercice musculaires au lit
Verticalisation progressive
VIII/ Traitement des complications
-
thromboses
infections
escarres
douleurs osseuses
fécalome
attitude vicieuse et rétraction tendineuse
incontinence
sdm dépressif
IX/
Pronostic
-
si sdm d’immobilisation récent & modéré, réversible
mauvais pronostic si sdm d’immobilisation ancien
X/
Conclusion
-
redouter le sdm d’immobilisation devant toute pathologie aigue
soigner les patients en les mettant au fauteuil
8
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