Je ne présenterai aucune mise en scène dans le cadre - Fi

Je ne présenterai aucune mise en scène dans le cadre de ce festival*, je le regrette, dautant quun metteur en
scène sans spectacle, cest bien connu, est un pur zéro. Et puis, jai des doutes sur ma capacité à faire une vraie
conférence sur l’œuvre de Tchekhov, car nous autres, gens de théâtre, avons lhabitude de dire des textes écrits
par les dramaturges. De textes personnels, nous nen avons pratiquement pas. Et même les textes des autres, nous
les disons parfois assez mal. Je vais cependant tâcher dexprimer les émotions, les impressions, les sentiments qui
se sont accumulés en moi durant plusieurs années. Je prends le risque dengager aujourdhui une conversation
sérieuse sur l’œuvre de Tchekhov avec ses compatriotes. Je ne vous cache pas que je le ferai avec un grand
plaisir.
Jai intitulé cette conférence Mon Tchekhov.
Une question toute légitime se pose alors : pourquoi
?
A première vue, cela peut paraître totalement absurde.
Tchekhov vous appartient
• Il s’agit du troisième Festival de théâtre international Tchekhov. La conférence eut lieu à Moscou le 28 mars 1998.
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en premier lieu à vous, les Russes. Mais il appartient aussi au monde entier. Ce qui mautorise
à
en revendiquer
une particule, si infime soit-elle.
1.
Ma connaissance de la Russie a commencé avec Tchekhov. Je ne peux plus être objectif avec lui. Jai sans
cesse limpression - une impression obsédante - quil nest pas mort. Jai éprouvé la même chose les dix-huit mois
qui ont suivi le décès de ma mère : je continuais à la croire en vie, je ne pouvais pas réaliser quelle avait disparu,
quelle était morte. Mais, au bout de dix-huit mois, cest passé, alors que pour Tchekhov cette impression ne me
quitte pas.
Alexandre Tikhonov, un contemporain de Tchekhov, a laissé des souvenirs, je ne sais pas si vous les connaissez.
Il évoque une nuit dorage quil a passée lhiver 1902 à Yalta. A chaque fois que je relis ce texte court et
saisissant (je ne saurais dire précisément combien de fois je lai relu) je suis profondément bouleversé, je me sens
anéanti et vidé. Tikhonov raconte quil a rendu visite à Tchekhov et a dormi chez lui. En pleine nuit, un terrible et
violent orage la réveillé. Au milieu des coups de tonnerre il entendit des gémissements sonores, déchirants,
accompagnés détranges gargouillements. Tikhonov savait que sa chambre était voisine de celle de Tchekhov et il
eut très peur à lidée que celui-ci était peut-être en train de mourir. Il se précipita hors de sa chambre et se trouvait
dans la salle à manger lorsque lorage se calma un peu : il entendit à nouveau des gémissements effrayants,
déchirants, inhumains, rauques, accompagnés dexpectorations spasmodiques.
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Tikhonov ouvrit la porte de la chambre voisine et vit Tchekhov se tordant convulsivement sur son lit. Du sang lui
coulait de la bouche, maculant sa chemise et sa couverture. Dabord, Tchekhov ne réagit pas aux appels de son
invité, puis il revint à lui, remarqua son invité tout effrayé et dit : "Mon ami, excusez-moi davoir interrompu
votre sommeil... "
Cette situation peut sembler simple et banale car Tchekhov a souffert pratiquement toute sa vie de crises
semblables, mais elle ma stupéfié, elle a provoqué en moi une sorte de choc émotionnel très profond, que je ne
mexplique toujours pas. En tout cas, les souvenirs de Tikhonov sont un très précieux témoignage un document,
une clé pour caractériser précisément Tchekhov comme homme et comme écrivain.
Impossible de ne pas admirer Tchekhov. Il savait au moins depuis lâge de vingt-quatre ans quil était
condamné, que sa maladie était incurable. Et pourtant il a vécu comme sil allait devenir centenaire, sans cesser
son activité.
Je dois reconnaître que ma première rencontre avec Tchekhov ne fut pas des plus simples ni des plus faciles.
Elle eut lieu assez tard, en 1958. Jétais venu à Paris voir le spectacle Ivanov dans la mise en scène de Sacha
Pitoëff*, le fils du célèbre acteur et metteur en scène émig qui implanta de fait Tchekhov en France. Le
spectacle me fit une étrange impression, un peu lugubre, sinistre. Les personnages me semblaient très sombres,
noirs, énigmatiques Très russes. Etrangers. Je nai même pas vraiment compris, alors, ce qui leur arrivait, de
* Dans la traduction dAntoine Vitez, au Théâtre moderne
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quoi ils souffraient. Mais cétait à la fois sinistre et
complètement envoûtant. Le fait que le personnage
principal au final se tire une balle était pour moi dans
lordre des choses. Je le trouvai très logique. Javais alors
vingt et un ans, jétais étudiant à la faculté de littérature
et dhistoire des arts. Je ne faisais pas de théâtre à
lépoque, je ny pensais pas.
La seconde rencontre eut lieu quelque temps plus tard.
Je métais déjà un peu rapproché du théâtre. Cétait à
Stuttgart en 1962. Cette fois je vis Les Trois urs dans
la mise en scène du célèbre metteur en scène allemand
Rudolf Noelte*. A nouveau, je mennuyais ferme, ne
comprenant pas de quoi il sagissait, de quoi il était
question. Mais cette fois, il est vrai, jéprouvais une
étrange impression : je voulais être sur la scène, aux côtés
de ces gens. Ce sentiment me vient aujourdhui assez
souvent lorsque je vois des spectacles tchékhoviens. Je
veux côtoyer ces personnages, être avec eux sur scène,
alors quils nont rien de remarquable. Ils sont
misérables, faibles, accablés de problèmes, sans
portée universelle et historique et souffrent
* Rudolf Noelte, metteur en scène de théâtre et dopéra, en
1921 à Berlin. Il fait ses débuts au Hebbel Theater de Berlin,
mais il réalise des mises en scène aussi
à
Munich, à Stuttgart
(Les Trois Sœurs).
Dans les années soixante, il passe pour un
maître du réalisme psychologique. Dans la décennie suivante, il
reprend certaines de ses mises en scène dont
Les Trois Sœurs
et
monte avec succès
Lu Cerisaie
(1970) il lie intimement
délicatesse et pessimisme. Tchekhov a sa place dans un
répertoire qui allie les classiques (Molière, Shakespeare, Kleist,
Schiller, Büchner) aux auteurs modernes (Ibsen, Strindberg,
Hauptmann, Kafka, ONeill) et contemporains (Camus,
Sternheim). Fanatique de la précision, de la subtilité, il est
considéré comme un metteur en scène difficile.
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constamment. Oui, cela ne fait aucun doute, ils sont
faibles, hésitants, incertains quant à lavenir et
pourtant si attirants par leur façon de vivre que
jaimerais me trouver à leurs côtés.
Ma rencontre avec Tchekhov se poursuivait, japprenais
à mieux le connaître. Très peu de temps après le spectacle
de Noelte, je vis Les Trois Sœurs par le Théâtre dArt
(MKhAT) de Moscou. La rencontre se passa à Berlin-Est,
vers le milieu des années soixante (je ne me souviens
malheureusement pas de la date exacte*). Le spectacle du
MKhAT me toucha intimement. La profondeur des
sentiments et des émotions des personnages me bouleversa
et menchanta. Jeus limpression quils appartenaient à
une époque depuis longtemps révolue et cest peut-être
pour cette raison que jeus du mal à me mesurer à eux - ce
que javais réussi à faire assez facilement avec les
personnages du spectacle de Noelte. Mais la richesse des
moyens dinterprétation était telle quelle me parut avoir
un lien direct avec le dramaturge lui-même, et nêtre pas
due au seul metteur en scène. Pour la première fois je
compris que, très probablement, la présence scénique
particulière, la résonance originale de la langue russe et les
procédés spécifiques dexpressivité du jeu des acteurs
russes avaient un lien très étroit avec Tchekhov. Je me dis
alors que si je me mettais à travailler sérieusement sur
Tchekhov il me faudrait avant tout étudier intensivement le
théâtre russe et son école de jeu.
Jai commencé alors à lire les pièces de Tchekhov et je
dois dire que ce ne fut malheureusement pas un gros
succès. Javais à cette
* Peut-être sagit-il de la tournée à Vienne en juin 1967. Le
Théâtre dArt ne viendra quen 1974 à Berlin.
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époque- environ vingt-six ans et je ne pus en
pénétrer lénigme, le mystère. Labsence daction et
dévénement, la reprise constante des mes motifs
me rebutaient, je restais sur mes gardes. Tout cela me
semblait assez ennuyeux, plutôt soporifique.
Alors, je me suis mis à lire ses récits. Cest de que
tout est parti. Dans ces récits, jai appris des choses
totalement nouvelles. Dun côté, il y avait la
simplicité, la concision de la forme, une narration dont
le cours semblait aller de soi, une représentation
discrète des personnages et de lautre un nouveau type
dhomme, qui métait inconnu. Un type dhomme qui
portait en lui les problèmes quotidiens de mon temps,
de ma vie et surtout qui avait des projets
extraordinaires, dans les domaines de la morale, de
léthique, de la politique, de la création, des projets
capables de rendre lhumanité heureuse ... Et
cependant, malg tout, ces hommes- nétaient pas
en état de gler leur vie de tous les jours. Ils étaient
incapables de soudre les problèmes les plus simples.
Je découvris quelque chose de tout à fait nouveau
et étonnant, le sous-texte psychologique ou, pour
parler comme les spécialistes de Tchekhov, "les
courants souterrains", cest-à-dire le second plan
des événements du récit
.
Tchekhov cherche la vérité de manière très
particulière, en vérifiant chaque sentiment, chaque
pensée, en les examinant, en les évaluant sans cesse.
Il pose toujours la question: dans quelle mesure sont-
ils vrais?
En lisant les récits de Tchekhov, jai découvert un
style littéraire qui métait jusque-là totalement
inconnu. Je tombai follement amoureux de tous ses
personnages. Mon intérêt pour
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lauteur grandit considérablement. Javais envie de savoir
quel homme se cachait derrière cette façon de présenter
les personnages.
Mon rapport à Tchekhov était compliqué par le fait
quil existait à cette époque fort peu de traductions
allemandes de ses textes. Jignorais alors que lécriture
de Tchekhov existait dans trois dimensions : quil avait
composé des nouvelles et des récits en très grand
nombre, quil était aussi lauteur d’œuvres dramatiques
très denses par leur tension intérieure, et enfin quil était
son propre biographe, à travers ses lettres.
Regardez lensemble des volumes des œuvres
complètes de Tchekhov alignés sur létagère dune
bibliothèque : vous constaterez que les lettres en
constituent plusieurs tomes, à côté des cits et des
pièces.
La correspondance de Tchekhov ma permis
de connaître lhomme et sa façon de vivre
. Ce qui fait
quil est devenu pour moi le seul écrivain et le seul
homme lexception de Goethe peut-être) incarnant un
idéal, un modèle digne dimitation.
Pourquoi ?
Dans toutes ses lettres, on est frappé demblée par
lampleur ou la mesure de sa modestie. Il se montre très
critique vis-à-vis de lui-me, cruel, parfois dur. On le
découvre disponible et ceptif non seulement dans les
situations les plus banales de la vie mais aussi lorsque
de grands événements, des phénomènes marquants se
présentent. Il est animé dun sens de la justice
inaltérable. Ce sont justement des qualités que je nai
pas.
Toutes les impressions que javais reçues à la lecture
des œuvres et des lettres de Tchekhov mamenèrent à
prendre une décision tout à
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fait nette et déterminée; si je me mettais à travailler
sérieusement sur Tchekhov, je devrais, en premier lieu,
faire mon examen de conscience. Me demander qui je
suis, ce que je vaux. Ces questions, seul Tchekhov nous
amène à nous les poser. Aucun autre écrivain ne
donne à son lecteur ou à son spectateur envie de
s’auto-analyser. Seul Tchekhov, à travers ses œuvres
et ses lettres, nous impose de suivre impérativement
de très hautes normes morales, éthiques, en nous
donnant le brillant exemple de sa très grande valeur
spirituelle, qui a donné force à son destin. Pour moi,
cest un cas unique.
2.
Les fonctionnaires soviétiques ont voulu me faire
croire que les personnages tchékhoviens nexistaient
plus, que la révolution les avait balayés et anéantis. Mais
je ne perdais pas de vue que ces affirmations venaient
demployés dEtat qui nétaient pas neutres
idéologiquement. Jai beau être sur ce plan très naïf,
voire assez primitif, je ny ai pas cru longtemps. Pour
nous, Occidentaux, les personnages tchékhoviens nous
intéressent justement parce quils sont russes. Jai
toujours pensé que les Russes avaient fait la révolution
mais que rien navait changé. Et je pris la décision de
connaître la Russie avant de me mettre à travailler sur
Tchekhov.
Cest pour cela que je suis venu. La première fois, en
1974. Si étrange que cela paraisse et contrairement aux
assertions des fonctionnaires soviétiques haut placés, je
rencontrai des personnages tchékhoviens. Je métais fié
à mon intuition, elle ne me trompa pas ; les héros
tchékhoviens vivaient encore dans la réalité
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russe actuelle. Ils étaient conviés dans la datcha de
Chklovski*, avec ou sans vodka. Jy fus invité aussi, lors
de mon second voyage à Moscou en octobre 1975. Cest là,
dans cette datcha où se rassemblaient de nombreux invités,
des amis du propriétaire, que je rencontrai de vrais
personnages tchékhoviens. Ils étaient tous à leur place,
avec leur esprit moqueur, leurs grands projets, leurs
conversations interminables, leur étonnante sensibilité.
Dès linstant jai eu la possibilité de rencontrer ces
gens, jai eu envie de retourner encore et encore en Russie,
pour les fréquenter. .. Cest lune des raisons pour
lesquelles je puis dire de Tchekhov aujourdhui ; "mon"
Tchekhov !
Tchekhov comprenait très bien, je crois, que le rôle
dun écrivain dans la cité nest pas de répondre aux
questions: Que faire ? Comment vivre ? Ces questions
nont pas de réponses. Il écrivait et critiquait ses
propres déclarations, comme nayant aucune valeur. Il
continuait à écrire, encore et encore, pour tenter de se
corriger, de se perfectionner, et il y parvenait.
Par une analyse au scalpel, impitoyable, Tchekhov a
établi que la vie est dépourvue de sens et, avec une
imagination intarissable, il a reconstitué cette vie sous
tous ses aspects, ce qui est typiquement russe, en
affirmant, peut-être parfois de manière un peu
exagérée, quil est absurde de continuer à vivre si lon
ne cherche
* Viktor Chklovski (1893-1984). Critique, historien, théoricien
du formalisme russe, romancier, il a été au centre de la vie
culturelle russe, littéraire, théâtrale, cinématographique. Sa
théorie de létrangéisation a inspiré à Brecht le procédé de
distanciation propre au théâtre épique.
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pas un sens à la vie, bien que ce sens nexiste pas.
Tel
est le paradoxe original quil a avancé.
En continuant détudier l’œuvre de Tchekhov et en
la comparant avec celle de Dostoïevski et de
Tolstoï,
jai déduit de cette expérience de lecteur que
Tchekhov était le plus occidental des écrivains. Il
est une sorte de maillon reliant
les
littératures
russe et européenne. Il est le garant de
laffirmation selon laquelle la Russie est un pays
européen
.
Un peu plus tard, je me suis demandé si je ne
pourrais pas monter un jour une pièce de Tchekhov. A
ce propos, je ne peux pas ne pas évoquer
les
cadeaux
quil nous a faits à nous, gens de théâtre.
Son principal cadeau, cest davoir annoncé ou
découvert la dramaturgie du XXème siècle, ouvrant de
nouvelles voies au théâtre. Il a transformé lécriture
dramatique par la suppression du héros principal
quil a remplacé par un groupe de
personnages et
par lobservation de leurs relations mutuelles
,
cest-à-dire quil a "démocratisé"
les
rôles.
Il a aussi
introduit au théâtre
les
toutes dernières
découvertes scientifiques, la psychologie par
exemple, et a réussi à inventer une dramaturgie
qui correspond pleinement
à
la perception du
monde de lhomme du
XXc siècle :
il a montré que,
sil se produit peu dévénements grandioses dans la
vie ordinaire, le nombre dévénements insignifiants
qui sy déroule est aussi assez limité. Des assassinats
de souverains ou des actes de grande envergure,
dimportance nationale, narrivent pas tous
les
jours.
Aussi sest-il mis en quête du drame au quotidien, il
la trouvé et, pour lexprimer, il a créer une
dramaturgie qui se développe sans action, en tant que
telle.
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Pourtant quelque chose se passe.
La "dramaturgie de
la spirale" quil a inventée repose sur la répétition
des mêmes événements. Sans quil y ait progrès
notable ou régression. Mais le passage de lun
à
lautre de ces événements répartis en spirale crée
une sorte de parcours
.
Puis
Tchekhov a découpé les actions en une série de
mini-actions, formant une chaîne de mini-scènes
minuscules
. Cela a déterminé une forme, une
esthétique particulière que dautres dramaturges du
XXème siècle
assimileront dans leur œuvre par la suite.
Puis
il a découvert une nouvelle structure :
la pièce
nest pas construite sur le développement de
laction, sa structure est musicale : mots, motifs,
propositions se répètent et sont perçus comme des
leitmotive
. De prime abord, on a limpression dun
manque de réflexion rationnelle, mais ce nest quune
apparence, en réalité Tchekhov est bien plus complexe
et profond quil ny paraît...
En créant une nouvelle
langue scénique et surtout de nouveaux textes
dramatiques à dire sur scène, il a réformé le théâtre
.
Cette dramaturgie sans action repose non sur ce
qui est dit mais sur la manière de le dire
. Ce qui
change, ce ne sont pas les mots, mais le moyen ou la
manière de les dire, de les prononcer. Tel est le fameux
sous-texte ou "courant souterrain" que vous connaissez
tous.
Les acteurs du théâtre de Tchekhov, grâce au sous-
texte, ont reçu des rôles tout à fait nouveaux. Puisque ce
qui importait nétait plus le contenu du texte, mais bien
davantage la manière de le dire - linterprétation,
le
jeu
ont pris une telle importance que lacteur est devenu un
coauteur. Tchekhov a laissé tellement
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