MODULE PEDIATRIE
Troubles névrotiques chez l’enfant
Dr LEFETZ
Novembre 2006
I) DEFINITION.
Névrose : troubles psychologiques ou les symptômes sont l'expression symbolique de conflits
psychiques entre désir est interdit et visent à apaiser l'angoisse résultant.
Normale pendant la petite enfance et au moment de l'Oedipe, c'est une réponse à l'angoisse
de castration.
II) TYPES DE NEVROSE.
A) Symptômes névrotiques passagers.
Phobies : du noir, du loup, de certains personnages (ogre, sorcière).
Obsessions : rituel au coucher, à l'habillage...
Manifestations hystériques : plaintes somatiques diverses, douleurs abdominales.
Normal !
Entre 2 et 3 ans et 6-7 ans.
B) Symptômes névrotiques chroniques.
Phobies : d'objets ou de situation (phobies scolaires, phobies sociales).
Névrose obsessionnelle : toc.
Névrose hystérique : syndrome conversif ou manifestation dissociatives.
Inhibition névrotique.
Névrose d'angoisse : cf. cours sur les troubles anxieux.
Pathologique !
III) PATHOLOGIQUE ?
oui :
o si dure dans le temps > 6 mois.
o Si handicapante, invalidante.
o Si génère anxiété : chez l'enfant, l'anxiété ce manifeste par des pleurs, accès de
colère, réaction de figement, d'agrippement +/- manifestation neurovégétative
(sueur, tremblements, tachycardie...).
IV) PHOBIES.
Crainte angoissante + manifestation neurovégétative déclenchée par la présence d'un objet,
d'une situation, d'une activité n'ayant pas de caractère objectivement dangereux.
Parfois, il y a une anxiété anticipatoire.
Adopte des comportements pour apaiser l'angoisse :
o évitement.
o Objet contraphobique.
o Réassurance à l'aide d'une personne familière, bénéfice secondaire, aménagement.
A) Phobie d'objet.
Peur des animaux, de personnages (médecin, monstre...).
Envahissante, empêchant l'enfant de se déplacer hors des lieux connus.
Témoin de l'envahissement de la vie psychique par des imagos parentales devenues
terrifiantes.
B) Phobies de situation.
Crainte de l'obscurité, des microbes, de la maladie, des éléments naturels (pluie, orage), de
l'école.
Liées à l'angoisse de castration ou à l'angoisse de la mort.
C) Phobie scolaire.
C'est une phobie de situation, + fréquente entre 9 et 12 ans.
Peur de se rendre dans un établissement scolaire : angoisse massive au moment de partir le
matin, réactions somatiques (vomissements, diarrhées, douleurs abdominales) alors que
l'enfant était bon élève.
Ne refuse pas les devoirs, intérêt pour le travail scolaire.
Circonstances déclenchantes banales.
Entretenue par les bénéfices secondaires.
Liée à l'angoisse de séparation.
Risque d'échec le scolaire.
D) Phobie sociale.
Crainte de rougir en publique (adultes comme enfants), de parler en public, crainte d'écrire...
Assez rare.
Souvent intégrée dans un trouble grave de la personnalité ou psychose.
E) Psychopathologie.
Incapacité à élaborer mentalement l'angoisse pour les phobies de la petite enfance.
Sinon, déplacement de l'angoisse de castration.
V) NEVROSE OBSESSIONNELLE : TOC.
Obsessions + compulsions + lutte anxieuse.
Obsessions : irruption dans la pensée d'idées, d'images, de sentiments à contrôlés. Angoisse
++.
Compulsions : actes que l'enfant s'impose de façon répétée pour faire disparaître ses
obsessions et l'angoisse. Totalement dépendants de ces rites.
3 types :
o obsessions idéatives : rumination à propos d'idées concrètes ou abstraites (l'amour
de ses parents, écoulement du temps...). Conduisent à des rituels de vérification.
o Obsessions phobiques : envahi par la pensée d'un objet ou d'une situation qu'il
craint. Rituels de lavage ou vérification.
o Obsessions impulsives : crainte de commettre une faute ou un acte absurde, criminel
ou interdit qui se sent pousser à commettre sans jamais l'effectuer. Compulsions
cognitives.
Principales obsessions-compulsions. :
obsessions
Compulsions
Thème de contamination
Laver
Médire de soi ou d'autrui
Réciter
Thèmes agressifs
Vérifier
Thèmes sexuels
Toucher
Thèmes religieux
Compter
Pensées interdites
Ranger
Besoin de symétrie
Accumuler
Besoin d'avouer
Prier
A) Symptômes accompagnateurs.
Tics à valeur symbolique.
Intérêts focalisés, collectionnisme.
Inhibition comportementale/intellectuelle.
Encoprésie.
Fréquence de parents obsessionnels.
B) Origine.
Psychanalytique : maturité du moi en avant sur les besoins pulsionnels que ce moi réprouve.
Émergence de défenses sous ce mode névrotique. Fixation au stade anal.
Moyen pour l'enfant d'assurer la permanence, la cohérence d'un environnement et d'un
sentiment d'individualité prêt à voler en éclats.
Neuro : anomalie fonctionnelle dans les circuits reliant les noyaux gris centraux et le cortex.
C) Prise en charge.
Psychothérapie individuelle de type comportementale.
Psychotropes : AMM pour le Zoloft®.
Hospitalisation quand trouble majeur.
VI) NEVROSE HYSTERIQUE : SYNDROMES CONVERSIFS.
Rare.
Prudence dans le diagnostic : risque de passer à côté d'une pathologie somatique. Diagnostic
d'élimination.
Manifestations fonctionnelles témoignant d'un conflit psychique inconscient et ayant une
valeur symbolique.
Cf. « le cas de Dora » chez Freud.
A) Conversions.
Débute entre 5 et 10 ans.
Paroxystique ou chronique.
Invalidité réelle mais handicap grossier sensible à la suggestion.
Se plaint de ses troubles : boiterie, cécité, mutisme...
Bénéfice secondaire massif.
Situation déclenchante symbolique (exemple : nuit dans la chambre de ses parents)
B) Manifestations aiguës dissociatives.
Crise d'agitation, crise de tétanie avec une calcémie normale.
Fugue, « voyage pathologique ».
Amnésie d'identité.
C) Psychopathologie.
Pulsions libidinales trop intense face à un moi encore immature, incapable ni de les
contrôler, ni de les canaliser de telle sorte que le corps est saturé.
VII) INHIBITION NEVROTIQUE.
Entre 8 et 12 ans.
Retentit rapidement sur l'intégration et la réussite scolaire.
Mécanisme : contrainte éducative trop rigide, désir interdit, pulsions agressives trop
violentes, angoisse +++, défense = inhibition.
Enfant trop calme, trop timide, trop soumis, bouc émissaire des autres enfants, mal intégré.
Passivité +++.
Contraste avec attitude à la maison : agité voire tyrannique
inhibition imaginative : incapable d'imaginer, de faire semblant, de rêver, de comprendre
l'humour.
Inhibition cognitive : vide de la pensée, apprentissage inhibé non investi.
Psychopathologie : pulsions libidinales vécues comme angoissantes et source de culpabilité.
Seule pulsion : refouler ses pulsions de façon massive. But : éviter un conflit du moi avec le
Ça (= éviter d'être confronter à ses pulsions).
VIII) EVOLUTION DES NEVROSES INFANTILES.
Spontanément résolutive.
Ou risque de développer une névrose ou une psychose à l'âge adulte.
Risque d'échec le scolaire et de déficience intellectuelle surtout pour l'inhibition névrotique.
Importance d'une prise en charge précoce : psychothérapie individuelle et familiale.
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