I DYSHARMONIES
(Ou trouble multiplex du développement, dysharmonie multiple et complexe du
développement, organisation dysharmonique, dysharmonie psychotique)
Définition
Diagnostic
Évolution
II TROUBLE DES CONDUITES
Définition
Prévalence
Diagnostic
Psychopathologie des conduites sociales
Fugue
Vol
Mensonge
III NOTION DE RÉSILIENCE
Définition
Prévalence
Qu’est-ce qui favorise la résilience ?
BIBLIOGRAPHIE
I DYSHARMONIES
(Ou trouble multiplex du développement, dysharmonie multiple et complexe
du développement, organisation dysharmonique, dysharmonie
psychotique)
Définition
Trouble de l’organisation de la personnalité de l’enfant entraînant des difficultés
d’adaptation face à la réalité, des troubles de la communication, des troubles du
fonctionnement cognitif, affectif et du langage. Au niveau de l’organisation de
l’appareil psychique, l’enfant a des difficultés dans le sentiment d’unicité et de
continuité, et à différencier le soi et le non-soi.
L’âge de début des troubles : 3 4 ans
Diagnostic
Un tableau clinique chez l’enfant caractérisé par des difficultés
développementales variées
La multiplicité et la variabilité des symptômes. Cela traduit une altération de
la régulation de l’état affectif et de l’anxiété ; ainsi des tics qui apparaissent
puis disparaissent pour laisser la place à des terreurs nocturnes et une insomnie
relative, à laquelle succède une phase d’instabilité majeure avec des phobies
plus ou moins variées.
Un comportement, une sensibilité sociale constamment altérée :
l’investissement de la relation peut être massif. Le passage à l’acte est
particulièrement fréquent et représente souvent un mode privilégié d’évacuation
de la tension psychique. Ce passage à l’acte se fait sur un mode auto ou hétéro
agressif, parfois avec une impulsivité extrême.
Enfin, on trouve volontiers un décalage entre les lignes de développement
(par exemple : développement de la motricité, du langage ou de l’intelligence),
voire une dysharmonie au sein d’une même ligne de développement (ainsi dans
la lignée cognitive coexistence de stades de raisonnement différents). L’ensemble
de ces difficultés conduit également à une altération des processus de pensée
alors que l’enfant n’est ni autiste ni schizophrène.
Évolution
Elle est assez variable, plutôt de bonne qualité et schématiquement de quatre types.
Quelques-uns développeront en quelques années une organisation
psychotique évidente avec une évolution schizophrénique possible.
D’autres présenteront une évolution dominée par un déficit dans plusieurs
secteurs particuliers (mauvaise intégration du schéma corporel, retard
persistant de langage, échec scolaire, inhibition sociale, etc.).
Un grand nombre d’enfants enfin s’organisent autour d’une pathologie
qu’on pourrait qualifier de cicatricielle : sous une adaptation en surface à la
réalité domine la fragilité de cette adaptation. Ces dernières formes
présentent une continuité certaine avec les tableaux d’état limite. Dans ces
formes, l’apparition de troubles de l’humeur à l’âge adulte est fréquente.
Enfin, certains enfants ont une évolution excellente avec une insertion
normale au bout du compte.
Ii TROUBLE DES CONDUITES
Définition
Le trouble des conduites (TC) est un « ensemble de conduites répétitives et
persistantes au cours desquels sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les
normes et règles sociales ».
Prévalence
Plus fréquent chez l’adolescent et chez le garçon, avec une prévalence allant de 6 à
16 % chez les garçons de moins de 18 ans, et de 2 à 9 % chez les filles.
Diagnostic
Principaux signes cliniques dans le DSM IV
Agression envers des personnes ou des animaux
1) brutalise ou menace d’autres personnes
2) commence souvent les bagarres
3) a utilisé une arme
4) A fait preuve de cruauté envers les personnes
5) Assez content de cruauté envers les animaux
6) A commis un vol en affrontant la victime
7) A contraint quelqu’un à avoir des relations sexuelles
Destruction de biens matériels
8) A délibérément mis le feu à des biens matériels
9) A délibérément détruit le bien d’autrui
Fraude ou vol
10)A pénétré par effraction
11)Ment souvent pour obtenir des faveurs ou pour échapper à des obligations
(par exemple « arnaque » les autres)
12)A volé sans affronter la victime
Violation grave de règles établies
13)Reste dehors tard la nuit en dépit des interdictions et cela a commencé avant
l’âge de 13 ans
14)A fugué et passé la nuit dehors au moins à deux reprises alors qu’il vivait avec
ses parents ou en placement familial (ou a fugué une seule fois sans retour à
la maison pendant une longue période)
15)Fait souvent l’école buissonnière et cela a commencé avant l’âge de 13 ans
Les conséquences des troubles sont significatives au plan social.
Psychopathologie des conduites sociales
Fugue
La fugue est un départ volontaire, de façon inattendue, sans prévenir et sans
autorisation du lieu où l’enfant est censé être. Un enfant fugue lorsqu’il abandonne le
lieu où il doit normalement être, pour déambuler pendant des heures, voire des jours
sans rentrer chez lui.
On ne parle pas de fugue avant 6-7ans.
C’est une conduite fréquente, sa fréquence augmente avec l’âge.
La durée de la fugue est très variable et dépend en partie de l’âge de l’enfant. Les
préadolescents et adolescents peuvent faire des fugues prolongées, tandis que le
jeune enfant rentre, ou se fait prendre par la police à la tombée de la nuit.
Contexte des fugues
Comme comportement d’évitement chez l’enfant soumis à une situation conflictuelle
(ex : phobie scolaire)
Comme refus scolaire, fait l’école buissonnière (sans culpabilité)
Comme réponse à un sentiment d’abandon (ex : enfant placé qui part retrouver ses
parents)
Pour retrouver l’autre parent lorsque les parents sont séparés
Des attitudes induisent régulièrement la conduite de fugue. La répression amène, en
particulier chez l’adolescent, une recrudescence des fugues. Les premières
modalités de réponse de l’entourage, lorsqu’elle se font sur ce mode (interdiction de
sortie, surveillance, bouclage dans la chambre), risquent de cristalliser une conduite
pathologique où l’enfant trouve certaines bénéfices à mobiliser sa famille, quand ce
n’est pas la police et la gendarmerie et se voit confirmer ainsi l’attachement de ses
parents, chaque fois qu’il en doute.
Vol
Le vol est la conduite délinquante la plus fréquente de l’enfant et de l’adolescent
puisqu’elle représente 70 % environ des « délits » de mineurs.
On l’observe beaucoup plus souvent chez le garçon que chez la fille.
Comme pour la fugue, sa fréquence augmente avec l’âge.
La notion de vol réclame le développement suffisant du concept de propriété, de
limites de soi et de l’autre, le développement du concept moral de bien et de mal,
avec toutes ses implications socioculturelles.
Aussi, ce n’est que vers 6 -7 ans, que la conduite de vol peut être appelée ainsi.
Le petit enfant vole à la maison (friandises, pièce de monnaie), d’abord les membres
de la famille ; puis le cercle des larcins s’élargit aux voisins, à l’école, au club sportif,
enfin à la rue et aux magasins.
Les objets volés, anodins au début et significatifs de la demande de l’enfant
(bonbons, nourriture, petits jouets) deviennent rapidement plus utilitaires avec l’âge
(argent...)
Voler exprime souvent un désir de compensation et de contrôle face à une
défaillance de l’environnement. Les notions de carence affective, d’abandon
intrafamilial ou réel, de séparation parentale, d’extrême rigueur ou de démission
éducative totale accompagnent toutes les descriptions d’enfants voleurs.
Mensonge
Le mensonge apparaît comme l’action d’altérer sciemment la vérité ; il s’agit de
propos contenant une assertion contraire à la vérité.
Chez l’enfant, la distinction entre le vrai et le faux, puis entre la vérité et le
mensonge, est progressive. Cette distinction ne prendra pas sa pleine signification
avant 6-7 ans.
On distingue trois types de mensonges : le mensonge utilitaire, le mensonge
compensatoire et la mythomanie.
Mensonge utilitaireIl correspond très directement au mensonge de l’adulte : mentir
pour en retirer un avantage ou s’éviter un désagrément (ex : la dissimulation ou la
falsification d’une mauvaise note à l’école).
Le relever, ne pas trop y insister, permettre à l’enfant de ne pas perdre la face et d’en
comprendre l’inutilité.
Mensonge compensatoireC’est la recherche d’une image que le sujet croit
inaccessible ou perdue. Il s’invente une famille plus riche, plus noble ou plus
savante, il s’attribue des exploits. Cette rêverie est bien banale et normale dans la
petite enfance lorsqu’elle occupe une place raisonnable dans l’imaginaire de
l’enfant.
Mythomanie
C’est le degré extrême de cette belle rêverie fabulatoire. L’enfant gravement
mythomane est souvent confronté à des carences extrêmement graves, non
seulement des carences dans les apports affectifs habituels et nécessaires, mais
aussi des carences dans les lignées parentales, des incertitudes identificatoires :
père et/ou mère inconnu(e), ou plus encore, connu(e) par certains membres de la
famille, mais tenu(e) caché(e).
III NOTION DE RÉSILIENCE
Définition
a/ Capacité à bien se développer au plan psychologique, malgré la survenue
d’événements à caractère déstabilisant, malgré des conditions de vie difficiles, des
traumatismes parfois sévères ou capacité à s’adapter rapidement au malheur ou à
l’adversité, à récupérer après de telles situations ;
b/ Résultat consistant en l’absence de troubles mentaux dans et après des
situations connues comme pouvant engendrer de tels troubles ;
c/ Processus impliquant une interaction sujetenvironnement et des facteurs de
protection (individuels, familiaux et environnementaux) modérateurs du risque et de
l’adversité.
Prévalence
Une proportion faible à modérée d’enfants maltraités (de 5 à 38%) correspond aux
critères de résilience adoptés.
Le fonctionnement résilient est généralement plus rare chez les enfants maltraités
comparativement aux enfants qui ont vécu d’autres adversités dans l’environnement
familial. On peut supposer que les effets de la maltraitance se cumuleraient avec des
facteurs de risque comme la pauvreté, la dépendance et l’abus de substance, et la
violence.
On appelle facteurs de risque toutes les conditions existentielles chez l’enfant ou
dans son environnement qui entrainent un risque de maladie mentale supérieur à
celui qu’on observe dans la population générale
Chez l’enfant :la prématurité, la souffrance néonatale, la gémellarité, la pathologie
somatique précoce, les séparations précoces, une maladie somatique chronique.
Dans la famille :La séparation parentale, la mésentente chronique, l’alcoolisme, la
maladie chronique, en particulier d’un parent, le couple incomplet (Mère célibataire),
le décès. Dans la société :La misère socio-économique, la situation de migrant.
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