Aussi, ce n’est que vers 6 -7 ans, que la conduite de vol peut être appelée ainsi.
Le petit enfant vole à la maison (friandises, pièce de monnaie), d’abord les membres
de la famille ; puis le cercle des larcins s’élargit aux voisins, à l’école, au club sportif,
enfin à la rue et aux magasins.
Les objets volés, anodins au début et significatifs de la demande de l’enfant
(bonbons, nourriture, petits jouets) deviennent rapidement plus utilitaires avec l’âge
(argent...)
Voler exprime souvent un désir de compensation et de contrôle face à une
défaillance de l’environnement. Les notions de carence affective, d’abandon
intrafamilial ou réel, de séparation parentale, d’extrême rigueur ou de démission
éducative totale accompagnent toutes les descriptions d’enfants voleurs.
c) Mensonge
Le mensonge apparaît comme l’action d’altérer sciemment la vérité ; il s’agit de
propos contenant une assertion contraire à la vérité.
Chez l’enfant, la distinction entre le vrai et le faux, puis entre la vérité et le
mensonge, est progressive. Cette distinction ne prendra pas sa pleine signification
avant 6-7 ans.
On distingue trois types de mensonges : le mensonge utilitaire, le mensonge
compensatoire et la mythomanie.
Mensonge utilitaire
Il correspond très directement au mensonge de l’adulte : mentir pour en retirer un
avantage ou s’éviter un désagrément (ex : la dissimulation ou la falsification d’une
mauvaise note à l’école).
Le relever, ne pas trop y insister, permettre à l’enfant de ne pas perdre la face et d’en
comprendre l’inutilité.
Mensonge compensatoire
C’est la recherche d’une image que le sujet croit inaccessible ou perdue. Il s’invente
une famille plus riche, plus noble ou plus savante, il s’attribue des exploits. Cette
rêverie est bien banale et normale dans la petite enfance lorsqu’elle occupe une
place raisonnable dans l’imaginaire de l’enfant.
Mythomanie
C’est le degré extrême de cette belle rêverie fabulatoire. L’enfant gravement
mythomane est souvent confronté à des carences extrêmement graves, non
seulement des carences dans les apports affectifs habituels et nécessaires, mais
aussi des carences dans les lignées parentales, des incertitudes identificatoires :
père et/ou mère inconnu(e), ou plus encore, connu(e) par certains membres de la
famille, mais tenu(e) caché(e).