Pourquoi et comment les banques cherchent elles à optimiser l’allocation de leurs fonds propres ?
Les sociétés commerciales et industrielles ont la nécessité d’accroitre leur rentabilité pour financer leur
développement face à une concurrence accrue et pour financer le retour sur investissement face à des
investisseurs plus exigeants. La gestion globale de bilan constitue précisément l’un des moyens pour aider les
dirigeants à remplir ces objectifs.
Sous le nom de gestion actif-passif , elle est apparue récemment dans les banques(années 1990).
Les banques cherchent à optimiser l’allocation de leurs fonds propres dans le but d’augmenter leur rentabilité (
partie I) .Cette action doit être menée dans le respect des normes prudentielles(partie II).
I LA RECHERCHE D UNE MEILLEURE RENTABILITE
A Une technique : la gestion globale de bilan :
La gestion globale de bilan , appelée également gestion actif passif ( GAP) ou asset end liability
management ( ALM) a pour rôle essentiel de contribuer au maintien des grands équilibres du bilan et à
l’optimisation du rendement des capitaux propres.
La plus grande complexité des activités bancaires, l’accroissement des risques et la mise en place de nouvelles
normes prudentielles ont largement contribué au développement des systèmes d’allocation économique des
fonds propres chez les établissements bancaires.
La gestion globale de bilan peut être définie comme une méthode globale et coordonnée permettant à une
entreprise de gérer la composition et l’adéquation de l’ensemble de ses actifs, de ses passifs et de son hors bilan.
Au sein des établissements bancaires, cette fonction est le plus souvent assurée par le comité ALM( Dr Gral, Dr
Exploitation, Dr Financier ..)
Ainsi définie, la gestion globale de bilan vise deux objectifs fondamentaux et complémentaires :optimiser le
couple risques/fonds propres , soit optimiser les fonds propres en prenant en compte les contraintes liées aux
risques inhérents aux activités exercées.
B L’optimisation du couple résultat/capitaux propres :
La solvabilité et les équilibres prudentiels sont impactés par la rentabilité de la banque.
L’objectif de rémunération des capitaux propres, mesuré par le ROE(return on equity),soit le résultat
net/capitaux propres, dépend des exigences des actionnaires et des marchés financiers, qui vont comparer la
banque à ses concurrentes et évaluer le degré de risque impliquée par les activités exercées par l’établissement.
La gestion globale repose sur deux concepts :
- la participation au re déploiement du portefeuille d’activité :
L’ALM mesure les taux de rendement sur capitaux propres des différentes lignes de métiers. Les opérations
générant une rentabilité inférieure à celle exigée par les actionnaires seront limitées, sauf à démontrer
qu’elles sont indissociables d’autres opérations plus rentables.
L’ALM aide donc la Direction Générale dans ses choix stratégiques, en fonction de la rentabilité présente et
prévisionnelle des différentes lignes de métiers. Elle aide les dirigeants à maitriser leur stratégie de
développement et de croissance en veillant à conserver une rentabilité et une solvabilité fortes.
- La maitrise de la politique de tarification :
Seule une tarification appropriée des opérations permet de rémunérer les capitaux propres suivant les
exigences des actionnaires .Pour ce faire, la politique de tarification doit se prendre en considération les
éléments suivants :
le prix de revient de l’opération
l’exigence en fonds propres de l’opération
la rémunération des capitaux propres exigée par l’actionnaire.
Ainsi les banques cherchent à optimiser leurs fonds propres mais elles doivent respecter les normes en vigueur.
II LE RESPECT DES NORMES PRUDENTIELLES : GESTION DES EQUILIBRES BILANTIELS/
Deux facteurs et trois types de gestion
A Règlementations prudentielles et limites internes aux établissements :
- règlementations prudentielles :
Elles imposent des exigences minimales en fonds propres afin de pouvoir couvrir les risques de pertes
liées aux risques de crédits, de marché, opérationnels et de garantir la solvabilité des banques. Elles visent aussi à
garantir la liquidité en limitant le phénomène de transformation.
Bale I : limites car les risques de crédit étant mesurés en fonction de pondération uniformes dépendant non de la
qualité de la contrepartie mais de la catégorie de celle-ci . D’autres part , certains types de risques n’étaient pas
pris en compte( risque de TEG par ex).
Bale II : au travers de pilier I(exigence minimale de fonds propres : ratio mac donoug) et pilier II(surveillance
prudentielle) ont été visées la correction de ces lacunes, en encourageant l’affinement des mesures des risques,