La solvabilité et les équilibres prudentiels sont impactés par la rentabilité de la banque.
L’objectif de rémunération des capitaux propres, mesuré par le ROE (return on equity), soit le résultat
net/capitaux propres, dépend des exigences des actionnaires et des marchés financiers, qui vont comparer la
banque à ses concurrentes et évaluer le degré de risque impliquée par les activités exercées par l’établissement.
La gestion globale repose sur deux concepts :
b1) la participation au re déploiement du portefeuille d’activité :
L’ALM mesure les taux de rendement sur capitaux propres des différentes lignes de métiers. Les opérations
générant une rentabilité inférieure à celle exigée par les actionnaires seront limitées, sauf à démontrer qu’elles
sont indissociables d’autres opérations plus rentables.
L’ALM aide donc la Direction Générale dans ses choix stratégiques, en fonction de la rentabilité présente et
prévisionnelle des différentes lignes de métiers. Elle aide les dirigeants à maitriser leur stratégie de
développement et de croissance en veillant à conserver une rentabilité et une solvabilité fortes.
b2) La maitrise de la politique de tarification :
Seule une tarification appropriée des opérations permet de rémunérer les capitaux propres suivant les exigences
des actionnaires .Pour ce faire, la politique de tarification doit se prendre en considération les éléments suivants :
le prix de revient de l’opération
l’exigence en fonds propres de l’opération
la rémunération des capitaux propres exigée par l’actionnaire.
Ainsi les banques cherchent à optimiser leurs fonds propres mais elles doivent respecter les normes en vigueur.
L’allocation des fonds propres au service de la rentabilité
b) le contrôle de gestion
une des missions du contrôle de gestion est de calculer la rentabilité sous plusieurs aspects : centre de
responsabilités, produits, métiers,… afin de procéder à des comparaisons et classements selon ce critère. Ces
comparaisons ne sont véritablement pertinentes que si elles tiennent compte des risques présentés par les
différentes entités et des fonds propres à allouer à ces risques. Dans sa politique de tarification, la banque doit
facturer à ses clients le coût des fonds propres économiques
c) Gestion des fonds propres et attentes des actionnaires
La banque doit convaincre les actionnaires du bien fondée de sa politique de distribution des dividendes ainsi
que de la bonne gestion des fonds propres. Afin de satisfaire sa croissance par une augmentation de capital par
exemple ou de maintenir son cours de bourse, les banques doivent donc afficher des fonds propres sain.
La gestion et l’allocation des fonds propres permettent donc d’optimiser le couple rentabilité risque. La notion de
fond propre est fondamentale dans une banque car ils servent à amortir les pertes. Ils sont un des éléments
majeurs sur laquelle repose la confiance qu’inspirent la banque et sa réputation. Toute banque doit donc
proportionner le montant de ses fonds propres afin de satisfaire la réglementation, ses actionnaires et les
marchés.
On peut toutefois se demander si le renforcement de la surveillance prudentielle et l’introduction des normes
IFRS ne vont pas encourager une trop grande volatilité et une exigence minimale trop élevée des fonds propres
au détriment de certaines activés avec des conséquences commerciales et organisationnelles.
D] L'élaboration d'une stratégie :
... La banque pourra orienter la distribution de crédits (cibler un secteur donné) mais aussi identifier les parties de
son portefeuille qui génèrent une rentabilité inférieure à celle exigée par les actionnaires, dont elle devra se
délester pour mieux résister à une crise ou un évènement macro-économique donné.
Conclusion:
Outre le fait qu’il est nécessaire pour les banques d’optimiser l’allocation de leurs fonds propres pour dégager
une meilleure rentabilité, la réforme Bale II demande que les banques soient dotées de systèmes internes de
mesure et de surveillance des risques et qu’elles disposent de fonds propres adaptés à leur profil global de risque
La mise en oeuvre du nouvel accord de Bâle II est un impératif pour le secteur bancaire. Les banques ont réagi
en développant des modèles internes de mesure et d'allocation des fonds propres permettant de couvrir les
risques de chaque type d'activité sur un horizon de moyen terme.
Un tel système permet la création de valeur en misant sur les activités qui apportent la meilleure rentabilité, mais
aussi le développement de nouvelles activités en leur allouant des fonds propres clairement identifiés.
Cependant, compte tenu des limites de cette allocation, une application pragmatique est recommandée.