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considérée comme achevée à la fin du XVIIIe par Lagrange (1736-1813) dans son ouvrage
« Mécanique analytique » de 1788.
L’homme s’approprie le temps
Le temps de l’histoire et de la politique :
Par un mouvement symétrique, la loi de Newton donne à l'homme la possibilité d’agir
sur le mouvement et de changer le cours des choses. Préparée par la philosophie des lumières,
la charnière entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe voit se concrétiser l’idée que l’homme,
et non plus seulement Dieu, a, sinon la maîtrise, du moins une emprise sur le temps. Le
présent s’inscrit dans la perspective du futur.
L’Indépendance de l’Amérique (1776) et la Révolution française (1789) marquent la
fin du pouvoir politique monarchique absolu et de droit divin et la prise en main par le peuple
(le demos de la démocratie) de son destin politique.
L’homme élargit aussi le champ de son passé avec la découverte des civilisations
anciennes (Egypte et Mésopotamie). La campagne d’Egypte (1797) est l’occasion d’une
gigantesque campagne scientifique à la suite de laquelle Champollion (1790-1832) déchiffre
les hiéroglyphes à l’aide de la pierre de Rosette (1822).
Plus loin dans le passé, l’étude des stratifications du terrain enseigne que la Terre a un
passé et la découverte des artefacts humains fossiles repousse la présence de l’Homme à des
temps préhistoriques lointains.
L’étude du passé montre que l’homme a profondément transformé son cadre sociétal
au cours du temps.
L’homme n’est pas seulement un spectateur, mais aussi un acteur du temps.
De nouveaux champs pour la Physique :
Les sciences de la nature ne restent pas à l’écart de ce mouvement.
Il apparaît un foisonnement de nouvelles sciences, qui se structurent progressivement
et dépassent rapidement la description d’un monde conçu comme figé dans la permanence
pour le penser en terme de transformation.
En Chimie, Lavoisier (1743-1794) énonce « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme ». Par là il énonce la conservation de la masse (1774), puis celle des éléments
(1787), mais aussi la possibilité de leurs recombinaisons à l’infini dans de nouvelles
molécules.
En Electricité, Franklin (1706-1790), par ailleurs artisan de l’indépendance
américaine, énonce le principe de la conservation de l’électricité qui contient à la fois la
conservation de la charge et la nécessité de son déplacement sous la forme de courant
électrique.
Coulomb (1736-1806) découvre en 1800 la loi d’interaction gouvernant la force entre
deux charges statiques, remarquablement similaire à la loi newtonienne d’interaction
gravitationnelle. Il la vérifie expérimentalement.
Oersted ((1777-1851) découvre en 1820 que les courants peuvent produire un champ
magnétique et une force, donc un déplacement.
Faraday (1791-1867) découvre en 1831 le phénomène d’induction, et l’action d’un
mouvement sur un circuit électrique.
L’ensemble de ces phénomènes conduit à l’élaboration de moteurs et de dynamos, qui
transforment le mouvement en électricité et réciproquement.