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ONCOLOGIE - HEMATOLOGIE
LES CANCERS DIGESTIFS
I - CANCER DE L'ŒSOPHAGE
A - EPIDEMIOLOGIE
1,5% des cancers.
7% des cancers digestifs.
Taux moyen en France : 15/100 000 habitants.
Incidence plus élevée en Bretagne.
Très élevée en Chine du Nord.
Facteurs de risques :
Intoxication alcoolique : 95%
Intoxication tabagique : cofacteur potentialisant les effets de l'alcool
Maladies génétiques rares : malformations de la paroi œsophagienne
Achalasie œsophagienne : trouble de la motricité œsophagienne
Syndrome de Plummer-Vinson : trouble du revêtement épithélial de l'œsophage toujours associé
à une anémie (carence ou défaut d’assimilation du fer)
B - SYMPTOMATOLOGIE
Hommes de 55 à 65 ans.
Le maître symptôme est la dysphagie : sensation de blocage à l'ingestion des aliments.
Apparition progressive : concerne d'abord les solides, puis les liquides.
Autres symptômes :
Amaigrissement en rapport avec la dysphagie
Régurgitations dues à la stase des aliments au-dessus de la tumeur
Douleurs thoraciques dorsales
Anorexie complète
Palpation d'adénopathies cervicales basses et sus-claviculaires
Dysphonie : modification de la voix
Toux et fausses routes traduisant une fistule œso-trachéale
Hématémèse : vomissement de sang (les tumeurs sont très vascularisées
Hypercalcémie paranéoplasique : risque de problèmes cardiaques, confusion, déshydratation
Syndrome paranéoplasique dû à un facteur sécrété par la tumeur et qui va agir à distance dans
l'organisme. Il ne s'agit pas de métastases
C - DIAGNOSTIC
1) EXAMENS
a) Fibroscopie œso-gastro-duodénale
Visualisation directe de la tumeur :
Sténose : franchissable ou non
Topographie : localisation dans quel tiers (appréciation de la distance du début de l'œsophage en
centimètres)
Biopsie qui va permettre une étude histologique
Extension
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b) TOGD : transit œso-gastro-duodénal
Ingestion de produit de contraste suivie d'une radiographie de l'œsophage face et profil.
Permet de visualiser la localisation de la tumeur : image de soustraction.
Quand la tumeur est une ulcération de la lumière de l'œsophage, le produit de contraste rentre dans
l'ouverture ; on a alors une image d'addition (plus rarement).
Image généralement irrégulière.
Permet d'apprécier :
La longueur de la sténose
La topographie : important pour l'intervention et le pronostic
L'importance de la dilatation d'amont
Les symptômes sont différents selon la localisation.
D - BILAN D'EXTENSION
1) CLINIQUE
Sur les principaux sites de métastases :
a) Recherche de ganglions
Cervico-axillaires
Inguinaux
b) Recherche d'hépatomégalie
c) Auscultation cardio-pulmonaire
2) PARACLINIQUE
a) Radiographie pulmonaire
Recherche de :
Métastases pulmonaires
Épanchement pleural : reflet de métastases pleurales
b) Échographie abdominale
Recherche de :
Métastases
Ganglions intra-abdominaux
c) Éventuellement un scanner abdominal en plus
d) Examen ORL
Deux raisons :
Recherche d'un envahissement
Recherche d'un cancer ORL associé : présent dans 10% des cas (même terrain)
3) BILAN BIOLOGIQUE
Numération
Iono
Bilan hépatique
Calcémie
Bilan d'hémostase
Pas de marqueurs tumoraux.
E - HISTOLOGIE
Tumeurs épithéliales :
Carcinomes épidermoïdes : 80%
Adénocarcinomes
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Classification TNM :
Tis : tumeur in situ
T1 : tumeur envahissant la sous-muqueuse
T2 : tumeur envahissant la musculeuse
T3 : tumeur envahissant l'adventice
T4 : tumeur envahissant les organes du voisinage
N0 : absence de ganglions
N1 : présence de ganglions
M0 : absence de métastases
M1 : présence de métastases
F - TRAITEMENT
1) CHIRURGIE
Œsophagectomie totale.
Mortalité importante due aux complications : 5%.
Risque le plus important : la médiastinite. Infection nosocomiale par des germes hospitaliers résistants.
Chirurgie lourde, très invasive. Importante morbidité : hospitalisation longue.
Il faut que la tumeur soit localisée ; non métastatique.
Il ne doit pas y avoir de contre-indications anesthésiques.
2) RADIOTHERAPIE EXTERNE
Se fait en cas de tumeur inopérable, avec envahissement des organes voisins.
En association avec la chimiothérapie.
On alterne chimio et rayons pendant 2 ou 3 mois.
Patients inopérables pour les raisons évoquées plus haut.
3) CHIMIOTHERAPIE
Basée sur 2 produits :
Cisplatine : CISPLATYL ®
5-FU : FLUORO-URACILE ®
20 à 50% de survie à 5 ans : en moyenne 30%.
II - LES CANCERS COLO-RECTAUX
A - EPIDEMIOLOGIE
3ème cause de cancers, hommes et femmes confondus.
90% après 50 ans.
Prédominance masculine : hommes 60 à 65 ans.
En augmentation dans les pays industrialisés : pour des raisons d'habitudes alimentaires.
B - ETIOLOGIE
a) Polypes intestinaux
Tubuleux
Villeux
b) Âge > 45 ans
c) Antécédents de cancer du côlon personnel ou familial
d) Maladies inflammatoires du tube digestif
Maladie de Crohn
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Rectocolite hémorragique
Maladies de l'adulte jeune : 20 à 30 ans.
Diarrhées chroniques qui reflètent une inflammation diffuse du tube digestif.
Développement de polypes.
Creusement d'ulcères.
Risque de développer un cancer au cours de sa vie : 100%.
e) Maladies génétiques
Polyposes recto-coliques.
Maladie de l'adulte jeune : 15 à 30 ans.
Familiale.
Polypes multiples dans le tube digestif.
Haut risque de complications cancéreuses.
f) Facteurs alimentaires
Ce sont des cofacteurs de risques.
Excès de graisses
Insuffisance de l'alimentation en fibres
C - CLINIQUE
Signes de découverte :
a) AEG
La découverte est souvent fortuite.
Mauvais pronostic.
b) Douleurs abdominales
c) Syndrome occlusif
Arrêt complet des matières et des gaz dans le tube digestif.
Il se voit de façon fréquente dans les tumeurs du côlon gauche.
d) Syndrome infectieux
Septicémie à germes du tube digestif.
Dû à la surinfection de la tumeur.
Comme celle-ci est très vascularisée, les germes se répandent facilement dans l'organisme.
Fréquent dans les tumeurs du côlon droit.
e) Syndrome hémorragique
Il recouvre la tumeur.
Méléna
Rectorragies
Carence en fer sans explication : très évocateur.
f) Métastases hépatiques ou pulmonaires
D - BILAN CLINIQUE ET PARACLINIQUE
1) EXAMEN CLINIQUE COMPLET AVEC TOUCHER RECTAL
a) Permet d'accéder aux tumeurs du rectum
b) Recherche de ganglions sus-claviculaires
Ganglion de Troisier : ganglion sus-claviculaire envahi par la tumeur.
c) Recherche d'une hépatomégalie
2) EXAMENS COMPLEMENTAIRES
a) Coloscopie totale avec biopsie
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b) Lavement baryté
Exploration du tube digestif par radio sous produit de contraste.
c) Scanner abdominal
d) Échographie hépatique
e) Radiographie pulmonaire
Face et profil.
3) EXAMENS BIOLOGIQUES
a) Marqueurs tumoraux
ACE
Ca 19-9
Relativement spécifiques des tumeurs digestives, surtout l'ACE.
Le Ca 19-9 s'élève aussi dans les cancers du pancréas.
4) BILAN STANDARD
NFS
Groupe Rhésus
Bilan hépatique
E - HISTOLOGIE
Tumeurs creusantes de la paroi dans 2/3 des cas.
Adénocarcinomes dans 95% des cas : tumeurs glandulaires.
On apprécie le grade de différenciation de 1 à 3 : plus les cellules sont différenciées des cellules d'origine,
meilleur est le pronostic.
F - TRAITEMENT
On différencie les stades
a) Stade non métastatique
Chirurgie :
Colectomie partielle
Curage ganglionnaire
b) Stade métastatique
Chimiothérapie postopératoire.
Si les ganglions sont envahis, on fait une chimiothérapie à base de 5-FU uniquement.
Traitement de 6 mois à 1 an.
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