HIPPOCRATE-ECN N° 300. Tumeurs de l’estomac I/ EPIDEMIOLOGIE 159 900 cas en Europe en 2006, et 118 000 décès (4e cause de décès par cancer) Plus d’hommes que de femmes Incidence plus élevée en Asie, Amérique du Sud et Europe de l’est II/ FACTEURS DE RISQUE Sexe masculin Tabagisme Infection par Helicobacter pylori Gastrite atrophique auto immune (= maladie de Biermer) Maladie de Ménétrier Gastrectomie partielle (cancer au niveau de l’anastomose) Génétique : HNPCC, syndrome Peutz-Jeghers Obésité III/ SIGNES D’APPEL CLINIQUE - Signes spécifiques : dysphagie, nausées/vomissements fréquents, sensation de satiété précoce, hémorragie digestive - Signes de localisations métastatiques : douleurs hypochondre droit, masse abdominale, douleurs osseuses - Biologie : anémie ferriprive, syndrome inflammatoire IV/ DIAGNOSTIC HISTOLOGIQUE. Biopsie sous endoscopie. NB : recherche d’Helicobacter pylori systématique V/ HISTOLOGIE Adénocarcinome 90% des cas : Diffus (indifférencié, cellules en bague à chaton) correspondant à une linite gastrique (forme macroscopique avec estomac « fibreux ») Intestinal (bien différencié) Recherche de la surexpression de HER2 dans les tumeurs métastatiques Lymphomes (MALT) GIST (Gastrointestinal stromal tumor) Tumeurs neuro endocrines VI/ BILAN D’EXTENSION - Examen physique COMPLET : PS, poids, palpation des aires ganglionnaires, recherche d’une hépatomégalie et d’une ascite - Imagerie : TDM thoraco abdomino pelvien, écho-endoscopie (indiquée en cas de tumeur superficielle, ou de linite gastrique) - Laparoscopie exploratrice chez les patients résécables avec une volumineuse tumeur. - Biologie : bilan hépatique complet, bilan nutritionnel, biologie standard ©2016 – Tous droits réservés 1 HIPPOCRATE-ECN NB : pas de marqueur tumoral dans les tumeurs de l’estomac VII/ STADIFICATION/CLASSIFICATION TNM 2009 (à titre indicatif) Tis T1 T T2 T3 T4 N M N0 N1 N2 N3 M0 M1 Tumeur intra-épithéliale sans invasion de la lamina propria Tumeur limitée à la muqueuse ou à la sous-muqueuse (cancer superficiel) T1a : Tumeur envahissant la lamina propria ou la musculaire muqueuse T1b : Tumeur envahissant la sous muqueuse Tumeur étendue à la musculeuse Tumeur envahissant la sous séreuse (y compris ligament gastro-colique ou gastrohépatique ou grand epiplon) Tumeur perforant la séreuse ou envahissant les organes de voisinage T4a : Tumeur perforant la séreuse T4b : Tumeur envahissant un organe de voisinage (rate, côlon transverse, foie, diaphragme, pancréas, paroi abdominale, surrénale, rein, intestin grêle, retropéritoine) pas d’atteinte ganglionnaire 1 à 2 ganglions régionaux métastatiques 3 à 6 ganglions régionaux métastatiques plus de 6 ganglions régionaux métastatiques N3 a : 7 à 15 ganglions métastatiques N3b : plus de 15 ganglions métastatiques3 Pas de métastase Métastase à distance (dont ganglions rétro-pancréatiques, mésentériques, paraaortiques, sus- claviculaires) La classification TNM des tumeurs de l’estomac n’est pas à connaître par cœur pour les ECN ! VIII/ TRAITEMENT DES STADES LOCALISES (à titre indicatif) Après avis de la RCP Le traitement peut comporter : - Chirurgie : Gastrectomie des 4/5e ou totale selon type histologique et localisation Curage ganglionnaire systématique - Chimiothérapie péri opératoire : Cisplatine-5FU 3 cycles avant et 3 cycles après la chirurgie - Radiochimiothérapie concomitante adjuvante : Proposée en post opératoire chez certains patients NE PAS OUBLIER vitamine B12 IM à vie après gastrectomie +++, et éradication d’Helicobacter pylori NB : complication de la gastrectomie : dumping syndrome (malaise, sueurs, diarrhée, voire hypotension en post prandial immédiat ou retardé), diarrhées, carence en vitamine B12 IX/ TRAITEMENT DES STADES LOCALEMENT AVANCES ET METASTATIQUES (à titre indicatif) Après bilan d’extension complet, et avis de la RCP Chimiothérapie exclusive selon l’état général : 5FU, oxaliplatine ou cisplatine, possible utilisation du trastuzumab si surexpression HER2 X/ SURVEILLANCE ARRET DU TABAC, aide au sevrage alcoolique. ©2016 – Tous droits réservés 2 HIPPOCRATE-ECN Quel que soit le stade la surveillance doit être REGULIERE et PROLONGEE. Surveillance clinique : examen physique complet, recherche d’effets indésirables de la chimiothérapie, FOGD de contrôle à 1 an pour les stades localisés, état nutritionnel Surveillance paraclinique : TDM thoraco-abdomino-pelvienne, et bilan biologique Sources - ADL n°30 – Guide du médecin sur le cancer de l’estomac, HAS octobre 2011 - Gastric cancer: ESMO Clinical Practice Guidelines for diagnosis, treatment and follow-up, A. Okines et al. - Cancer de l’estomac, Thésaurus National de Cancérologie Digestive. ©2016 – Tous droits réservés 3