HYPERTENSION ARTERIELLE

publicité
HYPERTENSION ARTERIELLE
Résultats attendus de votre étude:
être capable de définir le terme hypertension
d'identifier une pression artérielle normale ou anormale, en tenant compte de
l'âge de l'individu
de définir les hypertensions essentielle et secondaire, et d'énumérer les
principales causes de cette dernière
de discuter des effets d'une hypertension prolongée sur le corps en particulier sur
les organes cibles
de définir le terme d’urgences hypertertensives
Qu’est ce que la pression artérielle?
Qu’est ce que l’hypertension artérielle systémique?
La pression artérielle
Le ventricule gauche éjecte le sang dans l'aorte contre un système résistif ; il faut
donc une certaine pression pour faire progresser le volume éjecté à chaque systole.
Cette pression définit la pression systolique ; elle est égale à la pression systolique
maximale du ventricule gauche. Le sang s'écoule en périphérie en fonction de
l'ouverture des artérioles de l'ensemble des organes ; plus ces artérioles sont ouvertes et
plus la pression baisse rapidement. La pression la plus basse est la pression diastolique
qui est effectivement contemporaine de la diastole ventriculaire mais n'a rien à voir
avec le phénomène de remplissage du ventricule gauche.
La pression artérielle
Plus le système artériel et l'aorte sont rigides, plus la pression artérielle systolique est
élevée.
Plus les artérioles sont vasoconstrictées, plus la pression diastolique est élevée.
L’hypertension artérielle systémique
Le terme hypertension est utilisé pour désigner une pression artérielle systémique en
permanence au-dessus du maximum des valeurs normales pour l'âge;
celles-ci sont par ex:
. à 20 ans, de 140/90 mmHg (NdT : le premier nombre désigne la pression systolique
(PAS), le second la pression diastolique(PAD),l’unité utilisée est le millimètre de
mercure)
. à 50 ans, de 160/95 mmHg
. à 75 ans, de 170/105 mmHg.
Chez la femme enceinte, on parle d'HTA gravidique pour une PAS supérieure à 130
mmHg, et une PAD supérieure à 80 mmHg.
FACTEURS DE RISQUE
On entend par facteurs de risque (FR) cardiovasculaire tout état physiologique ,
pathologique ou toute habitude de vie susceptible de s’associer à une incidence accrue
de celle-ci.
EPIDEMIOLOGIE
Étude des différents facteurs intervenant dans l’apparition et l’évolution des
maladies.
INCIDENCE
Nombre de cas de maladies qui ont commencé pour une période donnée.
PREVALENCE
Nombre de cas d’ événements ou maladies dans une population donnée sans
distinction entre les nouveaux et les cas anciens.
L’HTA facteur de risque
L’HTA maladie :
-hypertension maligne
-encéphalopathie hypertensive
-crise aigue hypertensive
L’HTA facteur de risque
L’hypertension est un facteur de risque (FR) cardiovasculaire au même titre que
l’hypercholestérolémie.
Les FR n’ont pas tous le même « poids ».(quatre FR majeurs sont représentés par les
dyslipidémies , l’ HTA , le diabète sucré et le tabagisme).
L’ HTA est un facteur de risque accessible
EPIDEMIOLOGIE DE L’HTA
MORTALITE CARDIOVACULAIRE
Selon l’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale) , les
maladies cardiovasculaires (cardiopathies ischémiques et accidents vasculaires
cérébraux) sont responsables de 176 000 décès chaque année en France (33% de la
mortalité globale).Elles sont la première cause de mortalité chez la femme (31,5 pour 10
000) et la deuxième chez l’homme (27,9 pour 10 000, la première étant les cancers 31,5
pour 10 000).
PREVALENCE DE L’ HTA
La prévalence de l’HTA augmente significativement avec l’ âge avec une différence
homme-femme significative dans chaque tranche d’ âge.
Tranche d’âge 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-65
Homme %
1,4
8,6 17,8 26,8 41,7 47
Femme %
0,8
3,5
6
12,7 27,7 35,2
DIAGNOSTIC
RECOMMANDATIONS HAS ( haute autorité de santé )
L’HTA est définie de façon consensuelle par une PAS supérieure ou égale à 140 mmHg
et/ou une PAD supérieure ou égale à 90 mmHg , mesurées au cabinet médical, et
confirmées (au minimum par 2 mesures par consultation , au cours de 3 consultations
successives , sur une période de 3 à 6 mois).
Technique de mesure de la PA au cabinet médical
-minimum 2 mesures par consultations ( une mesure à chaque bras au cours de la
première consultation )
-avec un appareil validé, un brassard adapté à la taille du bras et placé sur le plan du
cœur
-chez un patient en position couchée ou en position assise depuis plusieurs minutes
-avec recherche systématique d’une hypotension orthostatique ( particulièrement
sujet âgé , diabétique )
DIAGNOSTIC
Le patient peut consulter pour la survenue de symptômes: céphalées, vertiges,
acouphènes (sifflements d'oreille), mouches volantes ou éclairs devant les yeux.
Mais le plus souvent l'hypertension artérielle est asymptomatique, d'où la difficulté
pour le patient d'admettre la poursuite du traitement pour une période indéfinie.
EVALUATION INITIALE
Objectif: identifier les facteurs de risque (FR), une atteinte des organes cibles (AOC)
et/ou une maladie cardio-vasculaire et rénale associée afin d'estimer le niveau de risque
cardio-vasculaire (RCV) du patient et ne pas méconnaître une HTA secondaire
Les examens complémentaires recommandés dans le cadre du bilan initial :
- créatininémie et estimation du DFG2 (formule de Cockcroft et Gault)
- bandelette réactive urinaire (protéinurie, hématurie) et quantification si positivité
- kaliémie (sans garrot)
- prélèvements à jeun: glycémie, cholestérol total et HDL-cholestérol, triglycérides,
calcul du LDLcholestérol (formule de Friedewald)
- ECG de repos
1-Hypertension artérielle essentielle
2-Hypertension artérielle secondaire
Hypertension artérielle essentielle (primitive)
Il s'agit d'une hypertension de cause inconnue. Elle rend compte de 90 à 95 % de
l'ensemble des cas.
L'élévation de la pression artérielle est habituellement légère ou modérée, et elle se
poursuit lentement sur de nombreuses années. Elle se révèle parfois par des
complications, par ex. par une défaillance cardiaque, un accident cérébrovasculaire, un
infarctus du myocarde. Son rythme de progression s'accélère parfois, et l'hypertension
peut devenir maligne; les facteurs prédisposant à l'hypertension bénigne sont:
l'hérédité
l'obésité
la prise excessive d'alcool
le tabagisme
le manque d'exercice physique (sédentarité), le stress…
Hypertension artérielle secondaire
Résultant d'autres maladies, elle représente 5 à 10 % de l'ensemble des cas
d'hypertension.
Maladies rénales
L'hypertension est une complication de nombreuses maladies et malformations
rénales. L'effet vasoconstricteur de la rénine en excès, libérée par des reins lésés, en est
un facteur causal, mais il en est bien d'autres.
Maladies endocriniennes
Cortex surrénal: La sécrétion excessive d'aldostérone et de cortisol stimule la
rétention par le rein de sodium et d'eau, ce qui élève le volume du sang circulant et sa
pression. L'hypersécrétion d'aldostérone du syndrome de Conn est due à une tumeur
sécrétant cette hormone. L'hypersécrétion de cortisol peut être due à l'hyperstimulation
de la cortico- surrénale par l'ACTH (adrenocorticotrophic hormone) sécrétée par
l'hypophyse, ou à une tumeur cortico-surrénale (cortico-surrénalome) sécrétant
l'hormone.
Médullaire surrénale: La sécrétion excessive d'adrénaline de noradrénaline élève la
pression artérielle; elle est due ex. à un phéochromocytome .
Rétrécissement de l'aorte
Une hypertension se développe dans les artères nées de l'aorte en amont d'une
sténose. Dans la coarctation congénitale, la sténose se situe entre le canal artériel et
l'artère sous-clavière gauche; elle entraîne une hypertension dans artères de la tête, du
cou et des membres supérieurs.
Compression de l'aorte
La compression de l'aorte par une tumeur adjacente peut entraîner une
hypertension dans les artères nées en amont de la compression
Iatrogénie
L'hypertension peut compliquer un traitement par:
. corticostéroïde
. anti-inflammatoire non stéroïdien
. contraceptif oral,etc…
Certaines habitudes alimentaires (consommation régulière de réglisse).
Effets et complications de l'hypertension
Les effets d'une hypertension de longue durée et progressivement croissante sont
sérieux.
L'hypertension prédispose à l'athérosclérose, et elle a des effets spécifiques sur
certains organes.
Coeur
La fréquence et la force des contractions cardiaques augmentent pour maintenir le
débit cardiaque contre une élévation soutenue de la pression artérielle. Le ventricule
gauche s'hypertrophie, et finit par défaillir. La défaillance cardiaque ventriculaire
gauche entraîne, par voie rétrograde, une hypertension et une accumulation de sang
dans les poumons (congestion pulmonaire), une hypertrophie du ventricule droit et
finalement sa défaillance.
L'hypertension prédispose aussi à la maladie ischémique du coeur et à la formation
d'anévrismes.
Effets et complications de l'hypertension
Cerveau
L‘accident vasculaire cérébral hémorragique ( AVC ou attaque cérébrale ) due à une
hémorragie cérébrale est fréquente; ses conséquences dépendent de son siège. Quand
une série de petits vaisseaux se rompent successivement par ex. niveau de microanévrismes, une infirmité sévère se développe progressivement. La rupture d'un gros
vaisseau détermine une perte importante des fonctions cérébrales, et possiblement la
mort.
L ’AVC ischémique par sténose des vaisseaux à destinés cérébrales.
Le fond d'oeil est systématique, il donne une idée du retentissement cérébral. En
fonction de l'aspect des artères et des veines rétiniennes, de la présence ou non
d'hémorragies, il existe une classification en 4 stades de gravité croissante qui est un
bon indice de sévérité de l'HTA.
Reins
L’hypertension essentielle détermine des lésions rénales. Si elle ne dure qu'un temps
court, la guérison peut être complète. Sinon, les lésions rénales aggravent l'hypertension
par l’activation du système rénine - angiotensine - aldostérone , perte progressive de la
fonction rénale et insuffisance rénale.
Le reflet biologique de l’altération de la fonction rénale est l’augmentation de l’urée
et de créatinine.
SYSTEME RENINE-ANGIOTENSINE-ALDOSTERONE
Quand le flux sanguin rénal est diminué, ou quand le taux de sodium sanguin est
abaissé, une enzyme : la rénine, est sécrétée par le rein .
La rénine convertit l’angiotensinogene, protéine plasmatique produite par le foie en
angiotensine 1.
L’enzyme de conversion de l’angiotensine , formée en petite quantité dans les
poumons, le tubule rénal proximal et d’autres tissus , convertit l’angiotensine 1 en
angiotensine 2 (effet vasoconstricteur et antidiurétique) qui stimule la sécrétion d’
aldostérone qui provoque la rétention d’eau et de sodium (Na).
Cela entraîne aussi une vasoconstriction et élève ainsi la pression artérielle.
LE TRAITEMENT
I. Volet non pharmacologique
II. Volet médicamenteux
Traitement non pharmacologique:mesures hygiéno-diététiques
limitation de la consommation en sel (NaCI) jusqu'à 6 g/j
réduction du poids en cas de surcharge pondérale, afin de maintenir l’IMC
(indice de masse corporelle) en dessous de 25 kg/m2, ou à défaut, afin d'obtenir une
baisse de 10 % du poids initial
pratique d'une activité physique régulière, adaptée à l'état clinique du patient, d'au
moins 30 min, environ 3 fois par semaine
limiter la consommation d'alcool à moins de 3 verres de vin ou équivalent par jour
chez l'homme et 2 verres de vin ou équivalent par jour chez la femme
régime alimentaire riche en légumes, en fruits et pauvre en graisses saturées (graisse
d'origine animale) arrêt du tabac, associé si besoin à un accompagnement du sevrage
tabagique.
Les mesures hygiéno-diététiques sont recommandées chez tous les patients
hypertendus, quel que soit le niveau tensionnel, avec ou sans traitement
pharmacologique associé.
Traitement pharmacologique
Le bénéfice du traitement pharmacologique est avant tout dépendant de la baisse de
la pression artérielle, quelle que soit la classe d'antihypertenseur utilisée.
Choix des antihypertenseurs
Cinq classes d'antihypertenseurs recommandées en première intention dans l'HTA
essentielle non compliquée
-les diurétiques thiazidiques
-les bêta-bloquants
-les inhibiteurs calciques
-les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)
-les antagonistes de l'angiotensine II (ARAII)
les diurétiques thiazidiques
Agit en inhibant la réabsorption du sodium et du chlore au niveau du segment cortical
de dilution
les bêta-bloquants
Agit par antagonisme compétitif des catécholamines au niveau des récepteurs βadrénergique, notamment du cœur,des vaisseaux et des bronches :réduction de la
fréquence cardiaque par dépréssion de l’automatisme du nœud sinusal,ralentissement
de la conduction dans le nœud auriculoventriculaire et réduction de la contractilité
myocardique entraînant une diminution du travail ventriculaire gauche, une réduction
du débit cardiaque et de la consommation d’oxygène du myocarde , effet
antihypertenseur (freinage accessoire de la sécrétion de rénine )
les inhibiteurs calciques
Effet vasodilatateur (diminution de la post-charge), pour certains un effet β-bloquant
les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)
Inhibiteur de la Kininase 2 (enzyme responsable de la conversion de l’angiotensine 1 en
angitensine 2) , Action antihypertensive et vasodilatatrice entraînant une réduction de
la pré-charge et de la post-charge
les antagonistes de l'angiotensine II (ARAII)
Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 , inhibant les effets vasoconstricteurs et
ayant un effet antihypertenseur comparable à celui des IEC
L’HTA « maladie »
Crise aiguë hypertensive
La crise aiguë hypertensive est une élévation rapide de la pression artérielle (PA) par
rapport à son niveau habituel chez un patient donné. Sa définition intègre une PA >
200/100 mm Hg et la défaillance d'un organe cible (coeur, cerveau, rein, rétine). C'est
une urgence imposant une réduction immédiate de la PA (pas nécessairement jusqu'à
des valeurs strictement normales). Une élévation sévère de la PA sans retentissement
viscéral est une poussée hypertensive. Dans ce cas la réduction tensionnelle peut
s'obtenir par la mise au repos du patient pendant une période de 30 minutes à l'issue de
laquelle il est licite de traiter si la PA reste > 180/110 mm Hg.
L’HTA « maladie »
Encéphalopathie hypertensive
L'encéphalopathie hypertensive est un tableau clinique où les altérations
neurologiques sont prépondérantes (céphalées, nausées, confusion, somnolence,
vomissements, troubles de la vision,déficits focaux,convulsions,coma). Elle peut
compliquer une HTA maligne Mais aussi marquer l'évolution d'une crise hypertensive
chez des patients soumis à une brusque élévation de la PA : crise hypertensive du
phéochromocytome, abus de substances à effet vasoconstricteur, éclampsie. Le
diagnostic différentiel est fait avec l'accident vasculaire cérébral, l'hémorragie
cérébroméningée,l'état de mal épileptique, la tumeur intracérébrale avec effet de masse
et l'encéphalite.
L’HTA « maladie »
HTA maligne
L’HTA maligne est définie par une PA en règle > 210/130 mm Hg avec une atteinte
au fond d‘oeil (FO) de type rétinopathie hypertensive stade III ou IV : oedème
papillaire, hémorragies en flammèches et exsudats cotonneux. Le terrain est
habituellement celui d'une HTA connue mais négligée (traitement insuffisant ou mal
suivi). L'HTA peut apparaître de novo et être d'emblée maligne (abus de substances
vasoconstrictrices : amphétamines, cocaïne). L'HTA maligne peut s'accompagner
d'encéphalopathie hypertensive. L'altération rapide parfois irréversible de la fonction
rénale signe la néphroangiosclérose maligne d'importance pronostique essentielle. Un
syndrome hémolytique et urémique peut y être associé ce qui ajoute un élément de
gravité supplémentaire.
Téléchargement