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C/ L’inconscient biologique et la mémoire des émotions :
Certaines activités neuronales et cérébrales sont régies par deux grands systèmes :
le système d’alerte déclenché par la menace, le stress, les émotions négatives. On sait
l’importance de l’adrénaline et de l’axe H.H.S.
le système de récompense activé par les émotions positives. C’est la dopamine
qui est spécialement concernée.
Il est donc question d’une régulation des émotions, d’une modulation entre ces deux grands
systèmes. Cette modulation à visée adaptative prend une orientation particulière en fonction de
la nature des expériences émotionnelles vécues. La manière de se comporter dans le présent
est largement déterminée par les traces émotionnelles des expériences passées, conservées
dans certains circuits, structures et métabolismes cérébraux, sans que nous gardions le
souvenir conscient des expériences auxquelles se réfèrent ces traces émotionnelles.
Ce qui est ainsi régulé et conservé participe à la construction de l’attachement. " Des formes
de vitalité " nous dit D. STERN associant l’émotion, le mouvement et l’intention produisent
des comportements stables, répétitifs, prévisibles, apaisants et sécures lorsque l’attachement,
dans les interactions précoces, se construit sur un mode sécure.
Évidemment cet ensemble d’émotions, de comportements et d’actions est beaucoup plus
problématique lorsque les attachements se construisent sur un mode insécure.
C’est donc dans les interactions avec les figures de soin que ces formes sont conservées en
mémoire procédurale. Il est toujours question nous dit D. STERN de la construction "d’une
manière d’être avec" reposant, à ce niveau non-verbal des interactions précoces, sur une inter-
corporéité. Les neurones miroirs jouent sans doute ici un rôle majeur.
La mémoire émotionnelle est en même temps une mémoire relationnelle. En fait, je découpe
artificiellement différentes formes de conservation d’expériences qui se déroulent au dessous
du seuil de la conscience, mais en réalité toutes liées entre elles.
Ainsi s’associent en une appréhension globale de l’expérience, les perceptions, des formes
comportementales liées aux interactions avec les autres, notamment les figures de soin, le vécu
émotionnel spécifique à ces interactions.
Les expériences répétées de syntonisation entre mère et enfant, produisent des réponses
interactives adéquates et favorisent donc la régulation et le contrôle des états émotionnels,
l’amplification des états positifs. C’est cela qui constitue la base des Modèles Internes
Opérents de l’attachement, conservés dans la mémoire implicite.