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PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
ENFANT ET ADOLESCENT
Raffaella LUCANTO
Psychologue Clinicienne
Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent
Pitié-Salpêtrière
Cours 1- 2-4
CONCEPT DU DÉVELOPPEMENT
APPROCHE MATURATIONISTE
APPROCHE BEHAVIORISTE
APPROCHE COGNITIVO-COSTRUCTIVISTE
APPROCHE PSYCHANALITIQUE
LE NORMALE ET LE PATHOLOGIQUE
LES INTERACTIONS SOCIALES ET AFFECTIVES DU NOURRISSON
LES INTERACTIONS SOCIALES DU BÉBÉ
L'ATTENTION CONJOINTE
L'ATTACHEMENT
CONCEPT DU DEVELOPPEMENT
La psychologie du développement étudie l'évolution et analyse les changements
développementaux et les différents facteurs qui interviennent sur l'évolution, et leurs
interactions.
Selon la théorie LIFE-SPAN, le développement est un processus continu qui se
déroule tout au long d'une vie. On ne voit plus le développement comme une
succession de développements, une division en tranches d'âges.
Les différents changements qualitatifs et quantitatifs sont donc étudiés dans le temps :
ONTOGENESE : développement de l'individu de sa conception à sa mort.
PHYLOGENESE : développement d'une espèce.
MICROGENESE : développement d'un individu dans une situation particulière
Initialement, les psychologues s'attachaient à décrire leurs propres enfants.
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On est passé à l'observation d'échantillons plus larges pour établir des normes statistiques.
On dépasse la simple description pour pouvoir expliquer les changements
développementaux dans le but de chercher à les prédire.
Est-ce que les changements sont fixés ?
Il existe une prédisposition génétique qui guide les changements développementaux
dans une certaine direction et qui donne une continuité au développement.
Cependant, celui-ci n'est pas entièrement établi. Les différences interindividuelles
sont plus ou moins marquées selon l’histoire personnelle du sujet.
Le développement se caractérise par une succession discontinue d'étapes
qualitativement différentes et qui on appelle STADES. Ceux-ci se succèdent dans un
ordre constant, mais dont le rythme change selon chaque enfant.
LES INFLUENCES SUR LE DEVELOPPEMENT
Influences normatives liées à l’âge:
Ce sont des influences liées à l'âge chronologique.
Elles affectent tous les individus d'une culture donnée au même moment de leur vie.
Elles sont de deux types:
1. Type biologique : puberté, ménopause,…
2. Types sociaux : entrée à l'école, départ en retraite,
Le début et la durée de ces influences sont prédictibles.
Influences normatives liées à la génération:
Ces influences concernent tous les individus d'une même génération. Elles incluent
des changements économiques et des changements culturels.
Les influences qu’on ne peut pas prédire :
- Survenue d'une maladie grave (cancer, Alzheimer,…) » influence physique.
- Prison, chômage, émigration, … » influence sociale.
Tous les modèles ont tendance à faire une description linéaire (stades 1, 2, 3) mais il ne faut
pas comprendre le développement comme un processus continu.
Les âges mentionnés dans les différents modèles théoriques semblent indiquer que les
rythmes de développement sont semblables d'un individu à l'autre. Or, il existe toujours une
variabilité interindividuelle.
Ces âges mentionnés sont donc à prendre comme des points de repère : ce sont des âges
moyens.
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Le développement affectif et social ne fait pas l’objet d’une théorie unique réalisant un
consensus.
Aucune théorie ne peut prétendre être exhaustive :
les différents théorie existantes s’adressent à des niveaux de réalité différents.
Par exemple la théorie de l’attachement s’intéresse aux comportements établissant ou
traduisant la construction d’un lien avec des adultes privilégiés, tandis que la psychanalyse
s’intéresse aux représentations, à la fantasmatisation sous-tendant ces comportements.
APPROCHE MATURATIONISTE
Cette approche de la psychologie duveloppement insiste sur l'importance des
facteurs endogènes comme facteurs responsables du développement;
Le concept de développement est assimilé au concept de maturation.
Les maturationnistes ont pour objectif de souligner le rôle prédominant des facteurs
génétiques et l'absence d'influence des facteurs environnementaux sur le
développement.
GESELL
Décrit les compétences des enfants à différents âges. Selon lui, le développement
physique comme psychique est une affaire de maturation et d'actualisation du
potentiel génétique.
Le rôle de l'environnement est très limité dans le développement.
Il met en place la méthode du jumeau-témoin. Il s'agit d'apparier des enfants au
niveau de leur potentiel génétique en s'intéressant à des jumeaux monozygotes.
EXPERIENCE DU JUMEAU-TEMOIN
Aucun des deux jumeaux ne sait gravir les marches d'un escalier:
On entraîne l’un des jumeaux à gravir les marches pendant six semaines, alors que
l'autre est écarté de tout escalier.
Après les six semaines, les deux jumeaux sont mis en situation de monter les
escaliers. Le jumeau entraîné réussit mieux que le jumeau non entraîné.
Ce résultat ne montre que l'efficacité de l'entraînement dans l'apprentissage.
Deux semaines plus tard, on remet les deux jumeaux dans la même situation.
Les deux réussissent de la même manière.
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Gesell montre ainsi le rôle prédominant des facteurs endogènes et l'inefficacité des
apprentissages précoces.
C’est par l’observation de jeunes enfants que l’auteur fixe les tendances du
développement spécifiques aux différents âges et distingue 24 niveaux d'âges (stades
évolutifs) :
► Les 12 premiers niveaux entre 0 et 5 ans
► Les 6 suivants entre 5 et 10 ans
► Les 6 derniers entre 10 et 16 ans.
CRITIQUES AU MATURATIONISME
Cette approche suppose une indépendance du développement par rapport aux
circonstances externes.
Le maturationnisme suppose un parallélisme étroit entre le développement
anatomophysiologique et le développement comportemental Peu d’exemples!
Le maturationnisme postule l'existence de périodes critiques pouvant être définies
comme des bornes temporelles entre lesquelles les apprentissages sont possibles.
Cette notion est trop réductrice, il faut plutôt parler de période sensible ou optimale,
où l'apprentissage se fait le mieux.
APPROCHE BEHAVOIRISTE
Les béhavioristes considèrent la psychologie comme la science du comportement
animal et humain, sur la base des seuls faits observables.
Leur objectif est l'analyse fonctionnelle du comportement.
Ils mettent l'accent donc sur les interactions entre l'organisme et l'environnement
mais s'intéressent exclusivement aux données observables et aux comportements, afin
d'établir une relation de cause à effet.
Le comportement est considéré comme fonction des stimuli: S >> R
On ne s'intéresse pas à ce qui se passe entre le stimulus et la réponse car le
fonctionnement interne du sujet est une boîte noire
Le développement psychologique est conçu comme étant consécutif: aux
changements intervenant dans les modes d'interaction avec l'environnement, à
l'évolution organique et aux effets de l'expérience.
L’approche béhavioriste du comportement, développé aux Etats-Unis à partir de 1910 par
Watson
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Cet auteur rejetait l’introspection et la conscience comme moyen de connaissance
scientifique et considérait que la psychologie de l’homme relevait des mêmes
méthodes de la psychologie animale.
Tous les béhavioristes mettent donc l’accent sur les interactions de l’organisme et du
milieu à travers le conditionnement.
Parmi les différents auteurs qui ont adhéré à ce courant on retrouve :
Ivan Petrovitch Pavlov (1849 1936)
Burrhus Frederic Skinner (1904 1990)
Albert Bandura
( 1925 - …)
Conditionnement répondant, classique ou de type 1
Pavlov substitue à un Stimulus Inconditionnel (provoquant une Réponse
Inconditionnelle) un Stimulus Conditionnel (provoquant à son tour une Réponse
Conditionnelle, suite à un apprentissage associatif).
1. S I (viande) R I (salivation)
2. S Neutre (pas du gardien) + S I S C
3. S N devient S C (pas du gardien) R C (salivation)
« LE CAS DU PETIT ALBERT »
1. Dans un premier temps, Watson présente à l’enfant une souris et constate que
l’enfant n’en a pas peur. La souris constitue alors un stimulus neutre (SN).
S N (souris) R N (pas de pleurs)
2. Ensuite, le chercheur associe le stimulus neutre (la souris) à un stimulus
inconditionnel (le bruit violent) qui suscite une réaction de peur chez l’enfant.
S N (souris) + S I (bruit) R I (l’enfant pleure)
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