- la durée prévisible de la contention ;
- la surveillance afin de rassurer la personne et éviter ainsi une sur
agitation.
Les explications sont réitérées toutes les fois que cela s'avère nécessaire.
Il est également important d'informer la famille et les proches des raisons pour lesquelles la personne n'est pas
attachée. Effectivement, les familles ont tendance à solliciter la pose de contention par crainte que la personne
chute et se blesse. Le personnel soignant face à l'insistance de la famille voire de menaces de procès en cas de
réalisation du risque finit par obtempérer et immobilise la personne âgée.
Dans ces hypothèses, il est important de prendre le temps d'expliquer à la famille que la pose de contention est un
geste médical qui relève, dès lors de la seule compétence du médecin.
De plus, il convient d'attirer l'attention de la famille sur les risques de contention qui ne se limitent pas à de simples
blessures mais qui peut être la cause du décès du patient par strangulation notamment. Enfin, il n'est jamais bon
de procéder à l'immobilisation de la personne âgée sous la menace, ou sur simple demande de la famille, la
personne âgée se sent encore plus démunie et risque de perdre goût à la vie, désintérêt de vivre.
· L'obligation d'une prescription médicale pour la pose de
contention
La décision de placer un patient sous contention doit au préalable faire l'objet d'une discussion avec l'ensemble de
l'équipe soignante. Le médecin doit ensuite prescrire la contention qui doit être écrite, horodatée et permettre
l'identification du prescripteur, les motifs, sa durée prévisible, les risques à prévenir, le programme de surveillance
ainsi que le matériel de contention.
Dans l'hypothèse de l'urgence et en l'absence de médecin, cette prescription peut être faite a posteriori et
confirmée dans les plus brefs délais par un médecin.
Il est à noter que la pose de contention sous quelque forme que ce soit (y compris les barrières du lit) ne
peut être pratiquée sans prescription médicale. Il s'agit d'un acte médical et à ce titre la prescription est
une obligation.
La pose de contention s'applique dans des cas limités aux patients présentant un danger pour eux même et pour
autrui et pas seulement pour les patients en service psychiatrique. La prévention d'un risque ne signifie pas pour
autant que la pose doit être systématique. C'est la raison pour laquelle l'agence nationale d'accréditation et
d'évaluation en santé dans son rapport fixe les conditions de la pose de contention. Une pose de contention
injustifiée est sanctionnable car contraire au principe du respect de la dignité de la personne.
3 L'obligation de surveillance du patient placé sous contention : prévention du risque
de blessure
Il est important qu'une surveillance écrite et programmée soit organisée à intervalles réguliers.
Les modalités de la surveillance peuvent se faire au regard des circonstances suivantes :
_ risques à gérer liés à la contention,
_ Les besoins et les risques spécifiques liés à l'état de santé du sujet âgé.
La surveillance porte également sur l'état psychologique de la personne (son ressenti et évolution de son
comportement depuis la pose de contention).
Il est important de consigner dans le dossier du patient l'évolution de l'état du patient depuis son immobilisation,
agitation ou serein et de préciser les heures auxquelles cette surveillance est réalisée. En effet, commet une
négligence, l'infirmier ou l'aide soignant qui se limite à contrôler l'état du patient au moment de la prise de repas
seulement. De plus, l'agitation ou l'état d'anxiété du patient justifie une surveillance plus régulière et systématique.
4 Evaluation de l'état de santé de la personne âgée et levée de la contention
Sauf cas exceptionnel, l'immobilisation de la personne âgée ne peut être que temporaire. C'est la raison pour
laquelle, il est conseillé une réévaluation, au moins journalière, de la nécessité de poursuivre ou non le placement
sous contention. L'évaluation est réalisée, d'une part, par l'équipe soignante et le médecin prescripteur ; et d'autre
part, porte sur l'évolution de l'état de santé et sur les conséquences de la contention.
En raison de ses répercussions psychologiques pour la personne âgée, éthiquement, le fait de priver de liberté
une personne de son autonomie, l'évaluation de la nécessité, les bénéfices et les risques de l'immobilisation est
primordiale et doit faire partie du programme de soin de la personne placée sous contention.