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des activités du sujet ; phénomène d’évitement : le sujet consomme de l’alcool, souvent dès le
matin, dans l'intention de prévenir ou de supprimer les symptômes de sevrage. Le but est
généralement atteint en 30 à 45 minutes ; fixation progressive des modalités de consommation
de l’alcool, dictée par la nécessité de maintenir une alcoolémie suffisante ; augmentation de la
tolérance amenant le sujet dépendant à consommer des quantités croissantes d’alcool) et
parfois physiques (symptômes du sevrage, de l’ivresse aiguë, érythrose faciale, pathologies
chroniques dues à l’alcool).
Chaque fois qu’il existe une alcoolodépendance, même en l’absence de signes physiques, le
sevrage s’impose. Sachant que chaque alcoolodépendance s’accompagne de manifestations
psychiques et comportementales, poussant le patient de boire de plus en plus, l’objectif du
sevrage thérapeutique est l’entrée dans un processus d’abstention complète et durable
d’alcool.
L’alcoolodépendant reste toujours beaucoup plus menacé par le maintien d’une
consommation, même modérée, que par une abstinence totale.
La réponse à la question posée est « Oui, le sevrage doit toujours être total pour pouvoir être
efficace et durable ».
2. Comment évaluer objectivement la motivation d’un patient demandeur
de sevrage?
C’est difficile d’avoir une évaluation objective de la motivation au sevrage d’un patient
éthylique chronique. En effet, il existe de nombreuses personnes autour du patient qui sont
possiblement beaucoup plus demandeuses et motivées que le patient lui-même. Il s’agit du
conjoint, des enfants, des parents, des amis, de l’employeur, de l’assistante sociale… Le
patient est souvent soumis à la pression de son entourage. Un sevrage ne peut aboutir que si le
patient est motivé lui-même, s’il a envie que sa vie change et s’il a compris ce qu’il peut et
doit attendre du sevrage. Bien sûr que l’appui des proches est nécessaire et important, mais le
facteur indispensable est le patient lui-même. Plus la motivation d’abstinence est forte, plus
l’indication d’un sevrage s’impose et meilleur est le pronostic. Tout projet thérapeutique à
moyen et long terme doit tenir compte avant tout de l’implication du patient. L’entrée dans la
vie sans alcool est alors décidée par le patient et le médecin à un moment où la situation la
rend possible avec les meilleures chances de réussite. Le questionnaire CAGE, comprenant 4
questions (1. Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons
alcoolisées ? 2. Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre
consommation ? 3. Avez-vous déjà eu l’impression que vous buviez trop ? 4. Avez-vous déjà
eu besoin d’alcool dès le matin pour vous sentir en forme ? ), aide à évaluer la perception
personnelle de la maladie du patient.
Il existe des échelles permettant d’évaluer la sévérité de l’alcoolodépendance du patient et
faire le diagnostic de celle-ci, telles le MAST (Michigan Alcool Screening Test, 13 questions)
et le SADQ (Severity of Alcool Dependence Questionnaire, 20 items).
3. Existe-t-il des indications pertinentes au sevrage en institution ?