Au XVIIIème siècle la morale est définie par l’intension du sujet : si mon intention est bonne
alors je suis moral même si mon action échoue.
Conclusion du II :
Cette partie du texte est consacrée à la recherche d’une définition mais Ménon n’y parvient
pas car il propose quatre réponses successivement fausses, la 1er parce que c’est une
énumération, la 2ème parce qu’elle s’applique qu’aux dirigeants, la 3ème confond justice et
vertu et la 4ème dérive vers des valeurs esthétiques et non plus morales.
III] La doctrine de la réminiscence comme fondement de la recherche :
1) Intermède : Socrate, poisson torpille :
Ménon refuse de jouer le jeu du dialogue et il répond à Socrate en l’attaquant sur sa personne.
Il n’a pas compris qu’en philo on peut remettre en question une idée sans attaquer la personne
qui se trompe. Il accuse Socrate de sorcellerie c'est-à-dire d’utiliser des moyens irrationnels
pour l’empêcher de répondre. Cette réponse est déplacée il cherche à sortir du dialogue pour
éviter d’avoir à remettre en question ses idées. Socrate utilise la méthode de l’aporie (blocage
de la pensée) il cherche à embarrasser son interlocuteur pour qu’il prenne conscience qu’il ne
sait pas.
2) Exposé de la doctrine (p152) :
a) Argument éristique :
Il donne un argument éristique pour éviter d’avoir à répondre sur la question principale. C’est
un procédé rhétorique qui vise à empêcher d’avoir une réflexion réelle. Il enferme
l’interlocuteur dans un cercle vicieux : ce que je ne sais pas, je ne peut pas le rechercher car je
ne sais même pas qu’il existe et je ne le reconnaîtrai pas, et ce que je sais je ne le cherche pas
non plus parce que je le sais. Cet argument vise à rendre impossible tous enseignements, c’est
un argument paresseux mais critiquable.
Cet argument est critiquable : il repose sur une erreur de logique : il suppose que soit l’on sait
tous soit l’on sait rien c'est-à-dire qu’il accepte une disjonction qui n’existe pas. On sait
toujours quelque chose c'est-à-dire que l’Homme est entre les deux.
Il repose sur une erreur chronologie entre je ne sais pas et je sais il y a la dimension du
temps c'est-à-dire que pour apprendre il faut du temps.
Il repose sur une erreur modale : il existe deux modes possibles du savoir : ce qu’on
appelle le savoir en puissance et le savoir en acte. Le savoir en puissance c’est ce que je peux
savoir, savoir potentiel. Le savoir en acte c’est au contraire le savoir que je maîtrise
actuellement. L’erreur de Ménon est de considérer que l’on peut passer d’un savoir en
puissance à un savoir en acte. Or Socrate lui montre qu’avec le devenir c'est-à-dire du travail
et des efforts on peut passer d’un savoir en puissance à un savoir en acte.
b) « Chercher et apprendre, c’est se ressouvenir » (p153-154) :
Socrate détruit l’argument éristique avec la théorie de la réminiscence. Ménon voulait
démontrer que la recherche de la vérité est impossible que l’on soit ignorant ou savant, et
Socrate veut montrer le contraire.
L’Homme est capable d’accéder à la vérité parce que l’âme est porteuse d’idée et elle est
immortelle, se sont les deux postulats ou axiomes sur lesquels repose la théorie de la
réminiscence. Chez les Grecs ce double postulat a le statut d’un mythe et c’est un principe
d’individuation : c’est à l’âme que l’on reconnaît quelqu’un.
Pour Platon il y a deux sortes de mémoires, la 1er la mémoire empirique que l’on appelle
réviviscence c’est le fait de réactualiser un souvenir de l’extérieur, la 2ème la réminiscence qui
est la véritable mémoire, elle consiste à faire ressurgir les souvenirs oubliés que l’âme connaît