Compétences cognitives, linguistiques et sociales de l

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Notes personnelles de lecture de Fany Wavreille
pour le blog fany.eklablog.fr
Compétences cognitives, linguistiques et sociales de l’enfant sourd de C. Hage, B.
Charlier et J. Leybaert.
Chapitre 1 L’évaluation dans le domaine de la cognition, de la communication et des
apprentissages chez les élèves et les enfants sourds de M. Marschark, C. M. Convertino et D.
LaRock.
Les enfants sourds auxquels les parents sourds ou entendants offrent à la fois un accès précoce au langage (pour
lequel la langue des signes peut être plus efficace) et une exposition intensive à du matériel écrit, tendent à
présenter de meilleures habiletés en lecture.
Facteurs familiaux avec une incidence sur la réussite scolaire des élèves sourds : deux prédicteurs significatifs :
-
Acceptation de la perte auditive de l’enfant incluant une vision positive de la communication des sourds
Degré élevé d’attente à l’égard de l’enfant
Caractéristiques cognitives des étudiants sourds pertinentes pour l’éducation des étudiants sourds :




Dans domaine du traitement visuel, les sourds signants obtiennent de meilleurs résultats que les entendants
ou les sourds qui utilisent le langage parlé dans leur capacité à déplacer rapidement leur attention visuelle
ou à « scanner » des stimuli visuels, à détecter visuellement des mouvements ou des signes du langage signé
dans leur champ visuel périphérique et à reconnaître des visages. Elles sont plus rapides dans la génération
et la manipulation d’images mentales.
Les élèves sourds présentent une moins bonne performance de rappel que leurs pairs entendants. Ils
rappellent plutôt des fragments ou des mots et phrases décousus tandis que les entendants avaient
tendance à rappeler l’information sémantique de manière plus globale.
Dans un grand nombre de tâches de résolution de problèmes ou d’autres tâches scolaires, les élèves sourds
se focalisent plus que leurs pairs entendants du même âge sur l’information portée sur chaque item
individuel plutôt que sur les relations entre items. Meilleures performances chez les entendants lorsque
deux paramètres doivent être pris en considération simultanément ainsi que sur la relation entre ces
paramètres.
Métacognition : Elèves sourds envisagent moins souvent que les élèves entendants les différentes approches
possibles avant d’entreprendre une tâche ou pendant qu’ils l’exécutent. Ils sont peu conscients de leurs
performances, appliquent des stratégies inappropriés ou n’arrivent pas à appliquer des stratégies que l’on
sait faire partie de leur répertoire.
Comment optimiser l’éducation des étudiants sourds





1.
Accès à l’éducation et qualité de l’éducation ne signifient pas la même chose
Placements scolaires alternatifs
Changer les méthodes d’instruction pour mieux servir les étudiants sourds
Changer l’éducation des sourds
Retour aux bases
poursuivre le travail de l’acceptation rapide de la surdité et d’optimalisation de la communication avec les
parents.
2. un parcours scolaire réussi dépend de la rigueur scolaire. Rigueur = enseignements de faits ou
d’informations + apport de stratégies et de capacités de réflexion nécessaires à leur acquisition.
3. accroître les habiletés en lecture.
4. accès précoce à un langage
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Chapitre 2 : L’évaluation du jeune enfant sourd : la période pré-linguistique de C. Hage
Développement de la communication intentionnelle chez l’enfant entendant
2 grandes étapes :


Période perlocutoire : 0 à 8 mois = période pré-intentionnelle. Entourage attribue des intentions de
communication aux comportements de bébé qui ne sont en fait que l’expression des états biologiques et
physiologiques internes.
Période illocutoire : 8 à 12 mois = Enfant prend une place active dans les échanges avec l’adulte. Enfant
apprend à utiliser des fonctions dites proto-déclaratives et proto-impératives pour obtenir quelque chose de
l’entourage ou pour décrire le monde physique. L’enfant utilise des vocalisations, des patterns intonatifs
mais aussi des gestes (apparition vers 8-9 mois). Actes de communication : requête ou refus d’objets et
d’actions, commentaires, jeux routiniers : coucou-beuh, la petite bête qui monte, etc…, intentions de
communication assurées de manière vocale et gestuelle, fréquence des actes de communication : 2,5 par
minute de jeux libres.
Le passage à la période locutoire est marqué par la transition des actes de communication déjà maîtrisés de
manière non verbale à la nouvelle modalité verbale. Fréquence des actes de communication : 5 par minute de jeux
libres.
Attention conjointe : quelques repères page 62 (synthèse de différents articles)
L’enfant sourd
La perception des consonnes reste limitée et les prothèses ne permettent pas d’emblée de percevoir tous les
contrastes pertinents de la langue parlée.
La période de sensibilité à la phonologie d’une langue est particulièrement précoce chez tout enfant, quel que soit
son statut auditif.
Quelques pistes d’observation pour la perception auditive de la parole chez le tout jeune enfant sourd :

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


Intérêt de l’enfant pour la parole
Capacité de mobilisation de l’attention par la mélodie et l’intonation, les changements de rythme et
d’intensité
Capacité de détecter les sons de la parole
Capacité de discriminer deux sons, deux syllabes…
Subvocalisations labiales de manière spontanée ou différée
Que faut-il observer pour la perception du LPC chez le tout jeune enfant sourd ? page 66
Développement et évaluation du babillage chez l’enfant sourd
Dès les premiers mois, les enfants sourds produisent plus de productions glottiques (séquence de syllabes non
canoniques où les vocalisations sont interrompues par des coups de glotte)
Rappel : le babillage canonique est un précurseur du développement de la parole.
La déficience auditive n’empêche pas le développement du babillage canonique, mais elle augmente la probabilité
d’un développement retardé en cas de déficience auditive profonde. Certains bébés souffrant d’une déficience
auditive moyenne montrent un retard de babillage et de en dépit de la richesse de leur audition résiduelle.
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Avant le stade canonique, des syllabes peuvent être produites. Elles ne surviennent jamais de manière fréquente ni
répétitive et doivent être considérées comme « accidentelles ».
Critères de constitution d’une syllabe canonique
-
Noyau vocalique bien formé. Ceci implique qu’il soit produit avec le tractus vocal en position adéquate pour
la production d’une voyelle (pas position de repos)
Au moins un son consonantique ou tout au moins proche de la consonne, ce qui implique une fermeture ou
une quasi-fermeture du tractus vocal
Transition nette et rapide entre son de type consonantique et noyau
Ce n’est qu’au moment où l’enfant produit les 50 premiers mots qu’il est possible, selon Oller, d’utiliser une
transcription phonétique et ce encore avec une certaine prudence.
Développement et évaluation de la communication prélinguistique chez l’enfant sourd
Contact visuel est un pré-requis essentiel aux échanges. Cependant, il ne se met pas forcément en place de manière
aisée. L’absence de canal auditif contraint l’enfant sourd à se servir du canal visuel pour l’objet référent et ensuite
pour le message produit dans ce contexte. Ce phénomène de contraintes attentionnelles portant sur le canal visuel
est parfois appelé « attention divisée ».
Les informations apportées grâce à l’implant cochléaire sont de nature à soutenir les échanges précoces et plus
précisément les épisodes d’attention conjointe.
Parmi facteurs qui semblent affecter l’efficacité de l’implant, le niveau de la communication prélinguistique serait un
élément essentiel : effet de l’implant sur les enfants peu performants en attention conjointe avec une amélioration
significative. Autre facteur : niveau d’autonomie de l’enfant au sein des échanges.
Observation des différents paramètres d’après la méthode d’analyse vidéo de TAIT :



Tours de parole : vocal, par signes ou gestes, expressions faciales, recherche du contact visuel avec l’adulte ?
Autonomie ou prise d’initiatives par l’enfant de son tour : est-ce que l’enfant contribue aux échanges par un
énoncé qui n’est pas prédictible par ce que l’adulte vient de dire. Comment : signes, expressions faciales ou
vocales ?
Contrôles auditifs : nombre de tours où l’enfant écoute et ne regarde pas l’adulte qui parle.
Communication intentionnelle pré-verbale constitue un socle de compétences sur lequel le développement de la
communication linguistique va prendre appui.
Développement et évaluation de la communication intentionnelle chez le jeune enfant sourd
Enfants sourds peuvent participer aux échanges prélinguistiques de manière active en produisant des vocalisations
et des gestes intentionnels, comme les enfants entendants. Ils peuvent montrer une appétence à la communication
identique à celles des entendants.
Les routines interactives chez le jeune sourd restent souvent centrées sur le « faire faire » quelque chose à l’adulte
plutôt que sur le « faire savoir ». A 18 mois, les habiletés proprement linguistiques des enfants sourds sont
inférieures à celles des enfants entendants du même âge. Ils utilisent plus de comportements archaïques comme les
pleurs, le pointage impératif (plutôt que déclaratif). Les difficultés pour maintenir la conversation avec un enfant
sourd apparaissent peu avant 3 ans.
Quelques outils d’évaluation
Période prélinguistique
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 Analyse vidéo : méthode par M. Tait : standardiser les observations mais lourd dans le pratique de la
clinique.
 Profiles of Actual Linguistic Skills : pas d’adaptation en français
 GIRAFE
 ECSP de Guidetti et Tourette : échelles centrées sur le développement de l’attention conjointe et de la
référence commune chez l’enfant tout-venant à partir d’un matériel standardisé. (ECPA ? référence p 77)
 « Parler un jeu à deux » : grilles pour parents
 « Savoir dire : un Savoir-faire » : guide pour parents
Langage émergent


Grilles Mac Arthur
GIRAFE
Conclusion
LA participation des parents à la démarche évaluative est précieuse.
Chapitre 3 : Les troubles visuo-attentionnels de D. Pottel
Anomalies oculo-motrices : Elles entraînent un regard désordonné.





Champ visuel
Saccades oculaires : elles supposent une phase de recherche puis une phase d’accrochage (saisie)
Fixation : tenue d’une cible préalablement déterminée. Enfant doit être capable de fixer un crayon pendant
40 s.
Poursuite visuelle : maintien d’une fixation sur une cible mobile, mouvement oculaire s’ajustant
automatiquement à la vitesse de la cible.
Exploration et balayage d’un espace : regard parcourt espace à la recherche d’un ou plusieurs stimuli. Regard
mobile mais cible fixe.
Les troubles attentionnels et exécutifs


Fonctions attentionnelles
o Alerte = capacité à réagir rapidement à l’apparition d’un stimulus. Etat d’éveil général avec une
connotation importante de rapidité. Vitesse de traitement de l’information permet de réagir de
manière adéquate à un stimulus. Alerte phasique correspond à la vitesse de réaction face à un
stimulus attendu.
o Attention sélective = capacité à sélectionner un stimulus-cible ou une classe de stimuli-cibles
parmi des stimuli distracteurs. Aspect central du système attentionnel, surtout chez l’enfant
d’âge scolaire. Attention visuelle est tout à fait isolable de l’attention auditive, même en ce qui
concerne leur localisation cérébrale.
o Attention soutenue = capacité à maintenir un même niveau d’attention durant une longue
période de temps. Fatigue attentionnelle peut se manifester par une dégradation progressive
des performances ou par une fluctuation des performances. Vigilance pour des tâches
monotones avec un nombre de stimuli peu élevé.
o Attention divisée ou partagée permet de partager ou de répartir notre attention entre plusieurs
sources de stimuli ou plusieurs tâches qui doivent être traitées simultanément. Elles supposent
généralement une entrée visuelle et une entrée auditive.
Les fonctions exécutives : jouent le rôle d’un Superviseur attentionnel et interviennent dans des
situations nouvelles qui nécessitent la résolution d’un problème. Elles peuvent être considérées comme
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l’adaptation à des situations non routinières. Rôle multiple : analyse, maintien en mémoire et traitement
séquentiel des informations, anticipation, élaboration d’une stratégie visant à résoudre un problème,
contrôle par comparaison entre l’action effectivement et le plan initial, ajustement ou modification de la
stratégie, inhibition des réponses non pertinentes, exécution et coordination des programmes,
déclenchement des procédures adéquates, maintien du programme de réponse jusqu’à sa réalisation
complète …
o Les troubles d’inhibition : la capacité d’inhibition permet de maîtriser les composantes
automatiques au sens large. Difficulté d’inhibition peut se traduire par l’impossibilité de
maîtriser une réponse face à un stimulus extérieur, ce qui empêche alors de suivre une idée ou
un raisonnement jusqu’au bout. Difficulté à maîtriser un comportement devenu automatique ou
par l’impossibilité de stopper la tâche en cours. Persévérations idéïques, verbales, gestuelles ou
graphiques. Difficulté à maîtriser ses propres pensées.
o Troubles de flexibilité = capacité à passer alternativement d’un type de traitement de
l’information à un autre. Flexibilité réactive lorsque le changement de traitement provient d’un
stimulus extérieur. Flexibilité spontanée = capacité à avoir beaucoup d’idées différentes à
propos d’un même thème ou d’une même situation. On parle aussi de souplesse mentale.
o Troubles de planification. La planification intervient dans les tâches non routinières qui sont, soit
inhabituelles, soit problématiques, soit qui nécessitent une prise de décision. Capacité à intégrer
et organiser des données diverses en vue de la mise en place d’une stratégie de résolution de
problème qui comporte plusieurs étapes successives plus ou moins emboîtées.
Les troubles des gnosies visuelles
Ils concernent la perception visuelle ou reconnaissance sans déficit sensoriel élémentaire ou trouble majeur
des autres fonctions cognitives.




Capacités visuelles de base : acuité visuelle, accommodation, binocularité, fonction de sensibilité au
contraste, topologie (permet de situer les objets les uns par rapport aux autres, c’est-à-dire
d’appréhender leur position relative, intégration perceptive (capacité à intégrer en un tout les
différents éléments détectés)
Traitement de l’espace : est-ce l’enfant perçoit facilement les orientations des différents objets qui
l’entourent, s’il a une bonne perception de l’espace. « Orientations propres » = capacité à évaluer la
position « absolue » de l’objet, son orientation, son rapport à la verticale, ou à l’axe du corps.
Reconnaissance des objets et des images. 2 grandes étapes
o Elaboration de la description structurée de la forme.
o Appariement du percept aux représentations mnésiques qui, une fois activées, permettront
la reconnaissance. Etape mnésique.
o Etapes divisées en 6 opérations cognitives : détection des composants de forme, localisation
et orientation, mise en relation des éléments détectés, reconnaissance sous différents
points de vue, accès en mémoire à une représentation structurale, accès à une
représentation sémantique, comparaison entre les informations récupérées en mémoire
avec les informations perceptives.
o Dès la première année, l’enfant possède toutes les capacités pour créer un percept normal.
o Agnosies aperceptives
o Agnosies associatives et aphasie optique
o Quand suspecter une agnosie visuelle ?
Le traitement des visages et la reconnaissance des personnes
Chapitre 4 : L’évaluation des capacités linguistiques des enfants atteints de surdité
profonde de M. Deny et B. Charlier
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Différence entre connaissances et compétences : Lorsque l’enfant présente un développement linguistique oral
quantitativement comparable à celui des enfants entendants de son âge, on évalue alors ses connaissances (lexique
et syntaxe) à l’aide des épreuves classiques. Lorsqu’il présente un développement linguistique qualitativement
différent de celui des enfants entendants, les épreuves classiques ne permettent pas d’objectiver une évaluation des
compétences à la base du développement lexical et syntaxique.
La plupart des enfants sourds semblent développer des représentations phonologiques qui peuvent être
principalement visuelles.
Les enfants n’ayant pas été exposés au LPC de manière intensive n’ont pas développé un support fiable pour juger
de la rime, car les informations sur lesquelles ils se basent (lecture labiale seule) sont incomplètes et ambiguës.
Réduction de la taille de l’empan des enfants sourds éduqués selon l’oralisme traditionnel.
Enfant de 6 ans peut en moyenne maintenir 3 ou 4 éléments en mémoire immédiate, un jeune de 12-13 ans en
maintient en moyenne 5 alors que l’empan atteint 7 (plus ou moins 2) éléments à l’âge adulte.
Un enfant sourd présente souvent un retard dans son développement lexical ainsi que des déficits importants au
niveau du développement syntaxique.
L’enfant sourd, contrairement à l’enfant entendant, n’utiliserait pas les aides sémantiques et phonétiques pour
retrouver en mémoire un mot auquel il n’aurait pas accès directement. Le mot est soit connu et retrouvé
directement en mémoire, indépendamment du contexte, soit il n’est pas connu.
Chapitre 5 : L’évaluation des compétences linguistiques en langue des signes de B.
Charlier
Perception et production de la langue des signes
Ici, « phonologie » fait référence à l’organisation sous-lexicale des signes, appelé parfois « chérologie ».


Phonologie de la langue des signes. 4 classes phonologiques = paramètres de formation des signes :
o Configuration
o Localisation (ou emplacement)
o Mouvement
o Orientation
o Chaque paramètre de formation se combine avec les autres paramètres ou former ce qu’on peut
qualifier linguistiquement de « syllabe » : configuration + mouvement + orientation + emplacement
o Pour certains auteurs, expression du visage ajout de l’information sémantique ou grammaticale au signe
présenté dont il modifie le sens. Manière de penser fortement controversée. Il faut plutôt considérer
cette composante visuo-faciale au même titre que la prosodie ou l’intonation pour les langues parlées.
o L’accès précoce à la langue des signes est assez rare. Plus de 90% des enfants sourds ont des parents
entendants qui ne connaissaient pas cette langue au moment du diagnostic.
Aspects développementaux liés à la phonologie
o Babillage = productions manuelles répétitives sans signification et présentées en mouvement dans
l’espace défini pour l’expression des signes de référence de l’enfant. L’enfant, de manière spontanée
ou en réaction à un message signé qui lui est adressé, produit de manière répétitive des configurations
manuelles qu’il place le plus souvent dans l’espace situé devant lui et auxquelles il applique un
mouvement cyclique. Ces actes moteurs ne s’adressent pas à l’entourage mais sont produits de manière
gratuite, sans lien apparent avec des significations quelconques. Observé entre 10 et 14 mois. Il démarre
cependant rarement avant l’âge d’un an. Les enfants qui babillent manuellement n’ont pas ou peu de
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perception visuelle d’eux-mêmes ou de leurs mains. La perception est davantage organisée sur base de
perception kinesthésique, proprioceptive et tactile. Fonction d’exercice articulatoire.
o Premier mots/Premiers signes
 Compréhension des premiers signes : Il n’existe pour le moment aucun test ou instrument
d’évaluation de la compréhension en langue des signes.
 Expression des premiers signes
 Stade de production d’un signe vers 8 mois ½
 Stade de production de 10 signes vers 13 mois ½
 Stade de production de deux signes consécutifs vers 17 mois
 Age plus précoce que pour enfants entendants. Enfants entendants exposés
simultanément à une langue parlée et une langue signée produisent des signes avant de
prononcer leurs premiers mots. Maturation plus précoce du contrôle de activité
manuelle par rapport à activité vocale et bucco-faciale.
 Pour déterminer si une production manuelle d’un enfant correspond à un signe ou non,
deux contraintes : on considère comme un signe tout item lexical utilisé dans au moins
deux situations contextuellement différentes et en l’absence de référent et pour
évoquer une classe de référents qui lui sont reliés.
 Stade du mot-phrase existe aussi, apparaît au même âge que chez l’enfant entendant.
 Les baby-signes : l’acquisition de la précision dans l’exécution des différents paramètres de
formation des signes se fait dans l’ordre suivant : 1-emplacement, 2-mouvement 3-configuration
4-orientation de la main La configuration manuelle est affectée ou déformée dans 80% des
premières phrases signées alors que l’emplacement est majoritairement correct (seulement 20%
d’erreurs). Le mouvement n’est correctement exécuté que pour la moitié des premiers signes ou
dans le « baby talk ».
o Erreurs phonologiques en production articulatoire : les enfants signants commettent des erreurs dans
les productions de configurations manuelles les plus difficiles
 Aspects grammaticaux de la langue des signes
o Morphologie et morphophonologie : il existe des règles de modifications des signes qui s’associent à des
changements systématiques de la signification des mots ou des énoncés. Certains verbes présentent des
formes infléchies ou conjuguées qui en modifient la signification. « donner » répété et déplacé deux fois
dans l’espace frontal aboutit à la signification « donner à plusieurs personnes », ce qui correspond au
verbe « distribuer ».
o Syntaxe : structure = SOV
 Accord spatial du verbe : autour de 5ans, l’enfant a acquis les règles d’accord spatial du verbe en
compréhension puis manipule autour de 6 ans les principales règles d’inflexion morphologique
des verbes directionnels de l’ASL.
 Pointage référentiel (correspondant aux pronoms personnels) : 1-Pointage non linguistique des
objets ou des personnes qui débute autour de 9 mois 2- Pointage avec utilisation des premiers
pronoms, avec des erreurs pour pronoms réversibles (toi, moi) 3- usage approprié des pronoms
personnels entre 2 ans et 2 ans ½
 En résumé : jalons linguistique de compétences en langue des signes page 143-44
 Aspects particuliers
o Exposition tardive de l’enfant sourd à une langue signée (après 3-4 ans)
 Sur le plan phonologique, peu d’erreurs, essentiellement en la substitution vers la configuration
«5»
 Sur le plan morphologique, âge d’exposition à la langue des signes a un effet sur la
compréhension et la production de la morphologie complexe et sur le traitement des structures
syntaxiques. Vitesse de reconnaissance des signes affectée
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 Davantage de problèmes de répétition d’un récit en langue des signes.
 Plus l’âge d’acquisition a été tardif, plus le nombre d’erreurs augmente lors de la répétition de
longues phrases signées.
 Utilisation faible des classificateurs, utilisation des verbes dans leurs formes non déclinées sur le
plan morphologique, utilisation faible des références spatiales, production accrue de
« connecteurs en compensation »
 Ce n’est pas l’acquisition tardive de la langue des signes qui est à l’origine des divers retards
et/ou déficits observés mais c’est l’accès tardif à cette langue comme première langue qui
constitue l’élément critique.
o Mémoire à court terme
 Performances en MCT des sourds natifs de la langue des signes légèrement réduites par rapport
aux empans en langue parlée à cause de la vitesse d’exécution articulatoire et non pas en raison
de trouble ou de déficits quelconques.
Chapitre 6 : Dysphasie et surdité de M. Monfort



Introduction
o Problème = attribuer à chaque handicap sa part de responsabilité dans les difficultés de l’enfant
o Particulièrement dans le cas de la surdité
Démarche d’identification des troubles dysphasiques
Identification des troubles dysphasiques chez l’enfant sourd
o Aspects formels du langage
 Troubles praxiques de la parole : Marqueurs spécifiques = difficulté durable à reproduire et à
maintenir de façon stable certaines positions articulatoires même avec l’aide de la lecture labiale
+ altérations qui ne correspondent pas aux schémas de simplification ou de confusion
correspondant à un trouble auditif + difficulté durable au niveau phonologique dans mise en
place de séquences de 2 ou 3 syllabes + durée anormale de l’inversion syllabique dans la
production de mots + fréquence élevée de « paraphasies phonétiques » + dissociation
automatico-volontaire pas facilement observable chez enfant sourd
 Troubles de l’évocation : chez l’enfant, bénéfice grâce à induction de 20 à 50% qui diminue
ensuite notablement. Dépendance de induction pour évocation est plus forte chez l’enfant sourd
mais moins que cas extrêmes (x2).
 Troubles de la grammaire et de la syntaxe : enfant sourd qui dispose d’un lexique de plusieurs
centaines de mots qui ne construit pas spontanément des combinaisons de plus de 3 éléments :
trouble supplémentaire. Difficulté dans compréhension et usage des mots-fonctions et des
marqueurs morphologiques n’est pas discriminatif pour l’enfant sourd
o Les troubles pragmatiques chez l’enfant sourd
 Distinction entre trouble primaire et secondaire pas seulement théorique. Trouble secondaire :
meilleur développement du langage et du savoir-faire culturel et social seront l’objectif d
l’intervention. Trouble primaire : développement d’habiletés sociales avec un versant clairement
psychothérapeutique
 Ce que l’on sait du développement pragmatique de l’enfant sourd : Enfants et adolescents
sourds réussissent ces tâches (théorie de l’esprit) avec un retard chronologique de plusieurs
années par rapport à leurs homologues entendants. Manque d’accès à des conversations
traitant des états mentaux des autres serait à l’origine des difficultés, en tout cas chez jeune
enfant sourd. Certaines stratégies conversationnelles semblent moins développées chez l’enfant
ou l’adolescent sourd.
 Dépistage de troubles pragmatiques spécifiques : lorsque consigne originale strictement orale,
nécessité d’une adaptation tenant compte de modalité langagière (langue des signes, langue
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écrite, LPC…). Voie intéressante d’évaluation : grilles d’observation et questionnaires. Principaux
critères : réduction fonctionnelle (enfant n’utilise le langage dont il dispose que pour des
fonctions élémentaires comme demander des choses, déviant chez enfant sourd puisque c’est
un aspect déjà présent dans communication verbale et qui n’est pas retardé chez lui), troubles
de la compréhension non liés à un manque de connaissances de la langue mais au fait de ne pas
interpréter l’intention de l’interlocuteur, troubles de l’informativité (surtout fait de produire des
énoncés non pertinents ou répétitifs), comportements langagiers atypiques comme écholalie
non fonctionnelle, stéréotypies verbales ou signées, comportements associés comme pauvreté
du jeu symbolique, manque d’intérêt pour autres, repli sur soi-même, présence de
comportements moteurs particuliers (stéréotypies motrices…). Items en relation avec règles
conversationnelles, compréhension des questions complexes et ajustement social ne peuvent
pas être retenus comme éléments de dépistage en tant que tels.
Chapitre 7 Le développement socio-cognitif de l’enfant sourd : le cas des théories de l’esprit
de C. Courtin et A.-M. Melot
Développement général
Tests de théorie de l’esprit




Inférence de fausses croyances : où personnage va-t-il chercher l’objet caché ? cf.p 167. Résolution vers 5
ans.
Tâches coordination des perspectives visuelles
Distinction entre apparence et réalité
Situations de tromperie tactique : compréhension par l’enfant qu’une même réalité, un même événement
peuvent être représentés de diverses façons.
Comment le savoir sur l’esprit s’acquiert-il ? L’importance du langage



L’aspect syntaxique : certaines capacités syntaxiques sont nécessaire pour comprendre, représenter la
séquence des événements dans les épreuves de théorie de l’esprit. Le langage permet en effet d’emboîter
une proposition qui peut être objectivement fausse (le contenu de la croyance : l’objet se trouve dans le
lieu initial) dans une proposition vraie (le personnage croit que l’objet se trouve dans le lieu initial.
Le plan sémantique : les enfants utilisent des termes mentaux avant d’en comprendre pleinement la
signification, cette compréhension véritable s’acquérant par l’usage.
Le facteur conversationnel : Au cours des échanges conversationnels que le langage rend possible, les
enfants sont fréquemment exposés au fait que les personnes pensent, croient, désirent des choses
différentes. Le langage devient alors un médium à travers lequel l’enfant peut acquérir un savoir
pragmatique à propos des phénomènes inobservables que sont les états mentaux des divers partenaires des
échanges. En permettant de nommer les états mentaux, de les expliciter, de résoudre les conflits qu’ils
suscitent, le langage permet alors d’abstraire – c’est-à-dire de comprendre – les concepts sui les soustendent.
L’enfant sourd et les théories de l’esprit



L’enfant
L’adulte
La dyade
o L’enfant sourd de parents sourds signeurs : c’est le cas de 3-4 % des enfants sourds. Les mères
sourdes s’adaptent bien aux besoins cognitifs de leurs enfants. Par exemple, avant de commencer à
s’exprimer, elles attendent que leur enfant les regarde, elles attirent son attention, déplacent
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l’espace de signation pour le placer devant l’enfant, en suivant son regard quand celui-ci se
déplace… toutes choses que les mères entendantes même celles signant ne font que difficilement.
o L’enfant sourd de parents entendants oralistes : difficulté pour apprendre à communiquer avec
l’enfant sourd, à prendre en compte ses besoins attentionnels qui diffèrent de ceux de l’enfant
entendant et de l’action-éducation intuitive des parents entendants.
o L’enfant sourd de parents entendants signeurs
o L’implant cochléaire
o Le LPC
o Le développement métareprésentationnel de l’enfant sourd : l’enfant sourd de parents sourds
signeurs obtient des performances identiques à celles des enfants entendants dans les différentes
épreuves utilisées par les chercheurs. Concernant les enfants sourds profonds de parents
entendants, retard de développement métacognitif.
Derniers développements
Effet important de l’intervention précoce sur le développement cognitif des enfants sourds de parents
entendants. Développement linguistique et cognitif semble normal (du moins jusque vers 4 ans, limite d’âge des
groupes étudiés), quel que soit le mode de communication utilisé par les parents, si la surdité de l’enfant a été
détectée précocément, id est, avant l’âge de 6 mois. Il faut l’accompagner d’une intervention précoce visant à
informer les parents et à les sensibiliser aux besoins cognitifs des enfants sourds.
Chapitre 9 L’évaluation des représentations du système d ’écriture dans une approche
pédagogique centrée sur l’entrée dans l’écrit de l’enfant sourd de P. Sirois, A. Boisclair
L’écriture inventée : séquence évolutive, 4 niveaux de conceptualisation
1.
2.
3.
4.
Niveau pré-syllabique : absence de correspondances entre graphies et sons
Niveau syllabique : enfant fait l’hypothèse qu’à une syllabe correspond une graphie
Niveau syllabico-alphabétique : coexistence de l’hypothèse syllabique et de l’hypothèse alphabétique
Niveau alphabétique : enfant fait correspondre phonème et graphie avec des erreurs occasionnelles
Evaluation :
6 grands rectangles
1. Ecriture du prénom de l’enfant
2. 4 rectangles suivants : dessins d’animaux : l’adulte demande à l’enfant après avoir identifié les animaux avec
lui d’écrire ces mots : girafe, hippopotame, coq, éléphant
3. Dernier rectangle : on lui demande d’écrire la phrase : « la girafe joue avec l’éléphant. »
Chapitre 10 L’évaluation des habiletés numériques chez les enfants atteint de surdité de J.
Leybaert
Les enfants sourds ont en général un niveau en mathématique inférieur de 2 ans et demi à 3 ans à celui des
entendants. Les causes de cet état de fait sont encore inconnues.
Développement des habiletés de comptage signé semble suivre le même chemin que chez les enfants entendants
mais avec un retard de deux ans.
Sourds et entendants ne se distinguent pas du point de vue de la taille des collections qu’ils sont capables de
dénombrer.
Notes personnelles de lecture de Fany Wavreille
pour le blog fany.eklablog.fr
A l’âge de 7 ans, l’enfant maîtrise les nombres à deux chiffres et les erreurs produites sur des nombres à 3 ou 4
chiffres sont essentiellement de nature syntaxique.
Les enfants sourds témoignaient d’un retard de 3 ans et demi dans le transcodage nombre signé-nombre arabe.
Confusions entre signes proches d’un point de vue de la configuration manuelle, comme 70 et 80.
Les erreurs syntaxiques sont à considérer comme des indices du stade d’acquisition du transcodage. La présence
tardive des erreurs lexicales, encore observées chez les adolescents sourds, semble être davantage spécifique à
cette population.
Enfants sourds de parents entendants produisent des erreurs lexicales à un âge avancé. Les enfants sourds de
parents sourds ne produisent que des erreurs lexicales.
P237 : pourcentage de réussite à un pb de type 8-5 = x selon le type de formulation (changement, combinaison,
comparaison)
Les performances des enfants atteints de surdité sont inférieures à celles d’enfants entendants aux tâches de
résolution de problèmes. Problèmes de type « changement » mieux réussis que problèmes de type
« comparaison ». Le retard pourrait être dû à des difficultés linguistiques.
« Jeu du boulanger » : pas d’énoncé. Les enfants sourds perçoivent le problème comme un ensemble de nombres et
de procédures et ne concentrent leur attention que sur les nombres du problème, sans tenir compte des relations
sémantiques entre les différentes parties.
Les hommes se représentent les relations entre les grandeurs numériques dans un format spatial, avec les petites
grandeurs du côté gauche de l’espace, et les grandeurs plus importantes du côté droit de l’espace. L’association
entre espace et grandeur numérique a été appelé l’effet SNARC (Spatial Numerical Association of Response Codes)
La représentation des nombres est logarithmique, ce qui signifie que la distance psychologique entre les grands
nombres va être plus petite, malgré la distance numérique équivalente.
Les adultes sourds ont développé des représentations de la magnitude similaires à celles de leurs pairs entendants
mais ils accèdent plus lentement à ces représentations.
1.
2.
3.
4.
Reconnaissance des doigts touchés par expérimentateur lorsque sujet a les yeux fermés
Discrimination digitale (identifier deux doigts touchés successivement lorsque le sujet a les yeux fermés)
Simultagnosie (pointer deux parties du corps touchées lorsque le sujet avait les yeux fermés)
Graphesthésie (reconnaître la forme d’un tracé sur la peau)
= variables prédictrices des scores en mathématiques un an plus tard, même lorsque niveau intellectuel général est
contrôlé mais pas l’acquisition du code écrit. Elles prédisent aussi le niveau en mathématiques 3 ans plus tard, à 8
ans.
Chapitre 11 L’enfant porteur d’implant cochléaire : intervention chirurgicale, suivi et
évaluation de C. Ligny et coll.
Premier implant cochléaire en 1985
Les supports visuels (LPC, lecture labiale…) restent indispensables à un développement linguistique harmonieux
durant les premières années.
Dès activation de l’implant cochléaire, période d’imprégnation sensorielle : premières réactions au monde sonore.
Diverses étapes de détection de sons environnementaux, de cris d’animaux, d’instruments de musique, des sons du
langage … progressivement calibrés en intensité, fréquence et durée. Puis, accès à discrimination (déterminer si deux
Notes personnelles de lecture de Fany Wavreille
pour le blog fany.eklablog.fr
stimuli sont identiques ou différents). Travail systématique pour amener à étape suivante : identification =
reconnaissance d’un élément parmi divers stimuli sonores listés. Ultime étape = compréhension = processus par
lequel enfant associe éléments identifiés avec éléments déjà mémorisés (reconnaissance de phrases en listes
ouvertes avec possibilité de réponses interactives).
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