Antagonistes du récepteur de type 3 à la sérotonine (5-HT3)
L'ondansétron (Zophren®), le dolasétron (Anzemet®) dont l'effet est dû au métabolite
principal, l'hydrodolasétron, le granisétron (Kytril®) (dérivé du métoclopramide) et le
tropisétron (Navoban®) sont les principaux représentants de cette classe. Plus récemment, le
palonosétron a été développé pour agir contre les symptômes émétiques tardifs de la
chimiothérapie anticancéreuse. Sa demi-vie est de l'ordre de 40 à 128 heures contre moins de
8 heures pour les autres sétrons [30]. Nous ne disposons pas à ce jour de données sur le
palonosétron dans le contexte des PONV.
L'ensemble des travaux réunis concernant l'ondansétron, les données comparatives par rapport
aux antiémétiques classiques ainsi que l'enregistrement de ce médicament pour l'indication
NVPO dans de très nombreux pays en ont fait la référence actuelle. Les études comparant les
antagonistes des récepteurs 5-HT3 entre eux pour l'indication NVPO sont peu nombreuses et
concluent généralement à l'équivalence des molécules.
Du fait de leur absence d'action sur les récepteurs histaminique, dopaminergique et
cholinergique, ces médicaments puissants sont dépourvus des effets sédatifs, dysphoriques et
cardiovasculaires des butyrophénones (comme le dropéridol), des phénothiazines et des
anticholinergiques et n'entraînent pas les manifestations extrapyramidales observées avec les
fortes doses de benzamides (comme le métoclopramide). Des manifestations dystoniques ont
été rapportées après administration d'ondansétron sans que la relation de cause à effet ne soit
certaine [31]. Les antagonistes du récepteur 5HT3 sont également susceptibles de provoquer
une ischémie myocardique aiguë mais cet effet secondaire reste très exceptionnel et sa
pathogénie est mal expliquée [32].
En ce qui concerne l'ondansétron, de nombreuses études permettent de conclure que la dose
appropriée en prévention comme en traitement des NVPO est de 4 mg par voie intraveineuse.
La prévention orale demande 4 à 16 mg. En chirurgie infantile, la dose prophylactique est de
50 g/kg [33] et la dose thérapeutique de 100 g/kg, sans dépasser 4 mg [34].
Pour le dolasétron [35], la dose recommandée est de 12,5 mg par voie intraveineuse, tant pour
prévenir que pour traiter les NVPO [36] [37]. La prophylaxie des NVPO par le granisétron
intraveineux est efficace pour des doses de 1 mg [38], 20 g/kg [39], 40 g/kg chez
l'adulte [40] et l'enfant [41]. Trois milligrammes (environ 60 g/kg) sont plus efficaces que
1,25 mg de dropéridol pour prévenir les NVPO après cholécystectomie laparoscopique [42].
La dose optimale pour l'indication NVPO demande à être mieux précisée. Il en va de même
pour le tropisétron qui s'est avéré efficace en prévention à la dose de 5 mg par voie
intraveineuse [43] [44] tandis que d'autres travaux ont montré que 2 mg pourraient représenter
la dose idéale dans cette indication [45].
Il a été montré que des taux de réponse équivalents sont obtenus avec des doses moindres
lorsque l'antiémétique est injecté juste avant le réveil anesthésique. Ainsi, 12,5 mg de
dolasétron injectés en fin d'anesthésie, procurent un bénéfice comparable à 50 mg du même
produit administrés avant l'induction [46] [47]. Dans le même ordre d'idée, en chirurgie ORL
ambulatoire, le recours à un médicament de secours était moins souvent nécessaire lorsque 4
mg d'ondansétron sont administrés en fin d'anesthésie plutôt qu'avant l'induction [48]. Ce type
d'avantage n'est pas retrouvé constamment [49] [50].