Eléments de corrigé du concours blanc : investissement, croissance et fluctuations dans les économies développées depuis 1945 Mobilisation des connaissances : - L’investissement , flux alimentant un stock et agissant à la fois sur l’O et sur la D globale - Classement des investissements selon leur nature et leurs objectifs - Le PT trouve son origine ds les innovations de procédés et de produits (Schumpeter) - L’évolution de la croissance et des gains de productivité depuis 1945 - Les contributions respectives du travail et du capital (et du PT) à la croissance - L’école classique : une croissance expliquée par l’accumulation du capital, le rôle du PT étant en partie méconnu - Quelques éléments de la théorie keynésienne (in Valier, livre de colle) - Le modèle de Harrod Domar et le rôle de l’investissement dans l’instabilité de la croissance - L’analyse néo-classique ; le PT reste inexpliqué - Les théories de la croissance endogène Introduction : Dans tous les PDEM, depuis 45, croissance et fluctuations économiques restent corrélées avec l’évolution de l’investissement. Après des taux d’investissement élevés pendant les « Trente Glorieuses » ? l’effort d’investissement a quelque peu diminué depuis les années 80, parallèlement au ralentissement des rythmes de croissance. Si la croissance se définit comme la capacité pour un pays de faire croître la quantité de biens et services, l’investissement en est bien le moteur puisqu’il détermine le volume et les caractéristiques du stock de capital. La FBCF comptabilise les achats de biens de production matériels. Cependant, cet agrégat rend aujourd’hui mal compte de la réalité économique car il ne prend en compte ni les investissements immatériels, ni les investissements financiers. D’autre part, si l’investissement est une condition de la croissance, il peut également être facteur de crises économiques. Les fluctuations économiques, les accélérations ou les ralentissements de la production et des prix sont amplifiés par les rythmes de croissance de l’investissement. Le choix d’un taux d’investissement compatible avec une croissance équilibrée est souvent difficile ? De plus, par ses effets externes positifs, l’investissement requiert l’intervention de la puissance publique pour rendre les décisions des entreprises optimales. L’étude des relations au niveau macroéconomiques entre l’investissement et l’activité économique montre que l’investissement est, tout à la fois, moteur de la croissance et facteur de crise (I). Le choix d’un taux d’investissement compatible avec les équilibres économiques nécessite une analyse des déterminants de la l’investissement (II) I – L’analyse des indicateurs depuis 1945 dans les PDEM confirme le rôle de l’investissement dans la croissance et les fluctuations de l’activité économique ( A ) , qui s’explique par les conséquences de l’investissement sur l’offre ( B ) et sur la demande globale ( C ) A – Depuis 1945, croissance économique, fluctuations et taux d’investissement sont étroitement corrélés 1) croissance dépend du taux d’I élevé comme lors des 30 Glorieuses / crise des années 70 : baisse du taux d’investissement. Depuis les années 90, atonie de l’investissement / « Age d’or » aux Etats-Unis avec un fort taux d’investissement dans les NTIC à la fin du XX siècle 2) Nature des I : 30 G : inv de capacité → augmentation des moyens de production et création d’emplois + inv de productivité → période fordiste + inv publics B- L’investissement permet de produire plus et d’accroître la productivité des facteurs de production mais peut être à l’origine de crises et de fluctuations de l’activité économique 1) Investissement agit sur l’offre : en maintenant constant le capital productif ( inv de remplacement) , en augmentant les capacités productives ( investissement de capacité) en accroissant la productivité des FP ( I de productivité) → facteur important de compétitivité/ Investissement d’introduire l’innovation selon Schumpeter (situation de monopole – CT – augmentation des prix et profits pour l’entrepreneur) + analyse du « résidu » par Carré Dubois, Malinvaud reprenant les hypothèses de R Solow . 2) L’investissement, facteur de crise et d’amplification des cycles économiques pour le même auteur : les cycles < innovations qui créent un processus de « destruction créatrice ». Lors de l’apparition des grappes d’innovations, les anciens processus de production disparaissent. 30 G < intro de nouveaux biens de conso et nouvelles formes d’orga du travail / crise <essoufflement des innovations ( analyse de l’Ecole de la Régulation , Boyer , Aglietta et alii) C – L’investissement est aussi un élément de la demande 1) Keynes et l’équilibre de sous-emploi. Les entreprises n’investissent pas faute de demande. Périodes de récession ou de dépression s’expliquent par des anticipations pessimistes des entrepreneurs et des investissements insuffisants 2) Une hausse de l’investissement permet de relancer l’activité économique par distribution de revenus sup dans l’économie. A CT , l’investissement est une variable clé pour expliquer le niveau du revenu national et donc de la croissance / Rôle de l’investissement public en période de crise . cf : le multiplicateur de dépenses publiques. Voir Valier page 151. II – La complexité des déterminants de l’investissement (A) dans un contexte de globalisation et de mutations structurelles des économies ( B ) rend difficile le choix d’un type d’investissement compatible avec une croissance équilibrée ( C ) A – La décision d’investir obéit à des déterminants complexes 1) Théorie keynésienne et classique K : rôle de la demande / Class : rôle des profits . Ex ; années 80 : chômage classique : les entreprises n’investissent pas faute de profit ( citation d’Helmut Schmidt) / Depuis les années 90 , chômage keynésien : les entreprises n’investissent pas faute de demande ( thèse de Fitoussi ) 2) Les conditions de financement de l’investissement pèsent aussi sur les décisions d’investir RE / RF / profitabilité / effet de levier Si tx d’intérêt <RE → l’entreprise à intérêt à renforcer la rentabilité de ses capitaux propres par endettement ( effet de levier ) . Mais si augmentation des taux d’intérêt →effet de massue Aujourd’hui , recherche d’une rentabilité rapide, à CT grâce à des placements financiers B- L’ouverture internationale et les mutations structurelles transforment la nature de l’investissement 1) l’influence de l’ouverture int et de la globalisation financière Croissance des IDE , délocalisation et internationalisation des investissements par rachat d’entreprises ou prises de participation . Financiarisation excessive de l’économie. Or investissements financiers sont à CT / investissement productif dans le LT, source de croissance + risque de crises économiques ( l’ex des subprimes aux Etats-Unis ) ( Thèse de Patrick Artus in « le capitalisme est en train de s’auto détruire » 2) L’importance de investissements immatériels dans une société post-industrielle Economie de la connaissance ( Traité de Lisbonne) / Compétitivité de plus en plus liée aux dépenses de R&D + formation ( capital humain ) C- Le choix d’un taux d’investissement compatible avec une croissance équilibrée est délicat 1) Le modèle de Harrod Domar ou les difficultés d’une croissance équilibrée et sans chômage Modèle de Harrod : La croissance garantie ( permettant l’égalité entre ép et inv ) et de plein emploi ne peut résulter que du hasard. Modèle de Domar : La demande évolue rarement en harmonie avec les capacités de production → Le chemin de la croissance équilibrée est étroit ( fil du rasoir) et y arriver relève du hasard. Kaldor et Robinson proposeront une solution au fil du rasoir par l’ajustement du niveau de l’épargne par une modification de la répartition 2) Les théories de la croissance endogène et la réhabilitation de rôle de l’Etat dans la recherche de la croissance économique « Manne , tombée du ciel » ≠ endogénéisation du PT, le facteur résiduel est un facteur endogène + abandon de l’hypothèse des rendements décroissants ( Ricardo ) . Réhabilitation du rôle de l’Etat . Lucas, Barro, Romer Conclusion : L’investissement constitue bien le moteur de la croissance économique. Déterminant de l’offre et composante de la demande, il est lié de façon interdépendante à la croissance économique. Cependant, dans une économie capitalistes de marchés, marquée par l’incertitude, l’investissement est souvent source de déséquilibres à l’origine des fluctuations économiques. Le nouveau millénaire, caractérisé par une financiarisation croissante des économies et un contexte international complexe et ouvert rendra de plus en plus incertain les choix d’investissement. Le capitalisme est en profonde mutation et son avenir doit être précisément interrogé au regard des nombreuses fluctuations économiques qu’il a connu et connaîtra par l’avenir.