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réformes structurelles cohérentes. Les problèmes économiques du pays trouvent leur origine à la
fois dans des facteurs internes et des facteurs internationaux.
9. Il va sans dire que la transition économique de la République de Moldova a été ponctuée de
nombreux épisodes douloureux. Le premier, qui a débuté en 1990, a consisté à libéraliser les prix,
les échanges et la gestion des entreprises. Une seconde étape a été amorcée en 1993 lorsque,
en coopération avec le FMI et la Banque mondiale, le pays a entrepris la privatisation à grande
échelle des entreprises publiques, introduit une nouvelle monnaie nationale plus stable (le leu) et
mis en place une bourse des valeurs nationale. En 1995, cependant, le processus de réforme
s’est enlisé et l’économie est entrée dans une phase de récession qui a atteint son point culminant
avec la crise de 1998 (http://www.case.com.pl/plik--1589572.pdf?nlang=19). La privatisation des
terres s’est ralentie, et le gouvernement n’a pas mis longtemps à accumuler des dettes
extérieures. Ce n’est qu’après 2000 que l’économie moldove a commencé à se relever. Les
élections de 2001 ont investi le gouvernement d’un mandat plus vigoureusement orienté vers les
réformes, ce qui a favorisé la mise en œuvre d’une politique économique plus cohérente et plus
axée sur la réforme.
10. La privatisation a commencé en 1991 avec la distribution de bons (droits patrimoniaux) à
l’ensemble des citoyens moldoves. Le but était de répartir les biens publics parmi la population et
de créer un secteur privé autrefois inexistant. Les particuliers étaient cependant les seuls à
pouvoir participer à cette opération, et cela a privé l’industrie d’une source potentielle importante
de capitaux étrangers. En 1996, 60 % de l’industrie, 93 % du secteur agroalimentaire et 95 % des
services et du commerce étaient privatisés (http://www.case.com.pl/plik--1589572.pdf?nlang=19).
Entre 1997 et 2000, le gouvernement a procédé à la privatisation des terres et a vendu
942 entreprises en lançant des appels à l'investissement. L'objectif du programme était alors de
s'assurer que l’infrastructure industrielle était gérée par des moyens privés et attirait des
investissements étrangers dont le besoin se faisait cruellement sentir. A titre d’exemple, la société
espagnole Union Fenosa a acheté en 1999 les compagnies de distribution énergétique du sud, du
centre et de Chisinau, et des investisseurs israéliens ont acquis 83,29 % du capital de la chaîne
hôtelière Moldovatur (http://www.naai.moldova.md/3privat.htm). Après 2001, les privatisations sont
devenues plus occasionnelles, et la tendance était clairement de vendre aux sociétés russes en
échange d’une réduction de la dette. Plusieurs entreprises publiques stratégiques n’ont pas
encore été privatisées. Il s’agit notamment de sociétés vinicoles, de manufactures de tabac et de
Moldtelecom, la société de télécommunications moldove. Des sociétés pharmaceutiques,
compagnies de distribution d’eau, compagnies des chemins de fer et sociétés d’aviation civile
présentent des atouts pour les investisseurs étrangers, mais n'ont pas encore été mises en vente.
Les étrangers ne sont toujours pas autorisés à acheter des terres agricoles ou forestières en
République de Moldova.
11. Au cours des cinq dernières années, la République de Moldova a enregistré une croissance
du PNB de 7 % en moyenne par an, avec une hausse de seulement 5 % en 2006 (« Moldova
Country Report », The Economist Intelligence Unit). Plusieurs raisons expliquent la vigueur de ces
performances : tout d’abord, les réformes structurelles ont commencé à porter leurs fruits, et les
principaux partenaires commerciaux du pays (la Russie, l’Ukraine et la Roumanie) ont connu un
essor économique remarquable, ce qui a entraîné une augmentation de leur demande de produits
moldoves. Les hausses de production ont, curieusement, été faciles à gérer et n’ont pas eu d’effet
inflationniste, cela en raison de la sous-utilisation précédente des ressources. Par ailleurs, des
conditions météorologiques favorables ont contribué à l’augmentation de la production agricole (le
secteur agricole et agroalimentaire représente près de 30 % du PIB). Enfin, les dépenses de
consommation ont explosé, stimulées par une forte hausse des salaires réels et des pensions de
retraite, ainsi que par les envois massifs d’argent par les Moldoves travaillant à l’étranger, qui ont
représenté 33 % du PIB pendant deux années consécutives, en 2005 et 2006 (estimations de la
Banque mondiale) (The Economist Intelligence Unit). Cet afflux de devises étrangères a, par voie
de conséquence, contribué à doper la demande intérieure.