C’est la démarche anthropologique qui nous permet de penser la famille en terme de liens
tissés entre les individus qui la composent. Le plus essentiel de ces liens est celui qui permet
de distinguer des groupes dans une société donnée : la filiation.
Cette filiation peut être différente d’une société à l’autre mais elle est toujours définie,
conscrite et reconnue, qu’elle soit matrilinéaire, patrilinéaire.
o Dans les sociétés occidentales généralement la filiation est bilatérale :
= L’individu est apparenté de la même manière à son père et à sa mère.
o Ailleurs elle peut être unilinéaire :
= patrilinéaire
= matrilinéaire
Depuis 3 ans en France, l’enfant peut porter les deux noms de ses parents alors qu’au
Maghreb un père biologique ne peut donner son nom que s’il passe par le mariage.
Le lien de filiation n’est pas systématiquement superposable au lien biologique. Le père/ la
figure paternelle dominante n’est pas toujours le géniteur. Selon les sociétés l’engendrement
et la filiation soit coïncident soit son dissociés.
De même il faut dissocier le sexe biologique et le sexe social qui peuvent être différents selon
les sociétés. Le statut de père se décline en statut de père biologique (sexe biologique), père
de sexe social, père d’affiliation. Ces appellations concernent aussi la mère.
B/ La parenté
= Une relation de consanguinité, d’alliance qui unit deux ou plusieurs personnes entre elles.
= Lien juridique qui unit des personnes qui descendent l’une de l’autre ou alors qui
descendent d’un ancêtre commun.
L’ethnologie et l’anthropologie se sont beaucoup intéressées à la notion de parenté.
La parenté : l’étude de l’organisation institutionnelle de la famille et de la parenté au moyen
de l’alliance.
Un monde sans parenté ne peut pas exister. Tout individu naît dans un groupe humain
constitué de personnes qui entretiennent les unes avec les autres des rapports de parenté.
L’anthropologie montre que la parenté a plus d’importance dans les sociétés traditionnelles
que dans les sociétés modernes. Les liens de parenté peuvent être réels ou fictifs dans le cas
de l’adoption.
La parenté s’appuie sur les relations mère-enfant, père-enfant qui mettent en évidence que la
paternité est une construction symbolique, économique, sociale, culturelle, juridique,
éthique d’un lien.
Chaque système social marque à l’aide de termes spécifiques et de rites particuliers la place
du père qui a varié au cours des siècles. Aujourd’hui on est dans des conduites de l’agir,
passages à l’acte ; border line au cœur de cette explication : crise de la famille, de la paternité
qui constitue un terme essentiel car la construction psychique de l’enfant, sa libido, son
affirmation identitaire dépend aussi des rapports à son père.
Le moi-je ne se construit qu’en interaction avec le moi-nous : identité culturelle, sociale :
sentiment d’appartenance à un sexe donné : se situer par rapport aux deux sexes.
Adolescence : remaniement de toutes les identifications. Concept de l’identité très importante
il faut des stratégies identitaires pour ne pas s’effondrer.
C. Différents rôles, fonctions, places du père à travers les époques en Occident.
1. Sous l’empire Romain
La paternité biologique importait peu : c’est la volonté de reconnaître l’enfant (du père) qui
compte. Le père est tout puissant : droit de vie et mort sur ses enfants. Il pouvait même vendre
ses enfants.