dominé, puis elle a cédé la place à une cotation en continu du marché interbancaire. Ce taux
fluctue dans une fourchette selon les actions de la banque centrale.
La politique monétaire fixe les taux de change à travers les mouvements de capitaux
qu’engendre l’évolution des taux d’intérêt (leur hausse doit logiquement entraîner une
appréciation de la monnaie). Elle a longtemps été dirigée par les gouvernements mais l’est de
moins en moins :
_ L’indépendance de la banque centrale américaine date de 1913 (création de la Fed)
_ Celle de la BC allemande est statutaire (depuis la création de la Bundesbank en 1948)
_ France : depuis 1993 (objectif de l’euro)
_ Angleterre : depuis 1999
_ BCE depuis son apparition (article 7 du traité de Maastricht)
La politique économique détermine la nature du financement de l’économie : fonds propres
ou endettement. L’évolution des taux d’intérêt a une influence essentielle sur le comportement
des agents, ce qui l’a rendue essentielle :
_ 1870 à 1914 : mise en place d’une structure de marchés financiers ouverts sur l’extérieur et
un financement direct ou financier
_ 1918 aux années 1970 : finance administrée
_ Depuis les années 70 : libéralisation, déréglementation, dérégulation et globalisation des
marchés financiers.
Michel Aglietta distingue différentes périodes en fonction de l’évolution des taux nominaux
d’intérêt : _ Hausse tendancielle entre 1896 et 1913, puis 1945 et 1980. Dans ces périodes,
l’orientation générale des prix est à la hausse. L’inflation étant en général sous-estimée, les
taux d’intérêt réels sont à la baisse, voire négatifs. L’adaptation à une culture d’inflation
conduit à faire coïncider le taux d’intérêt réel avec le taux d’intérêt réel anticipé.
_ Baisse tendancielle des taux nominaux entre 1875 et 1895, puis depuis 1980.
L’orientation générale des prix est à la déflation, les taux d’intérêt réel augmentent
3) L’influence des taux d’intérêt sur la croissance
Pour Aglietta, des taux d’intérêt réels négatifs stimulent l’investissement et l’activité
économique (et inversement). Pour Maurice Allais, le taux d’intérêt le plus adapté est celui
qui se rapproche le plus du taux de croissance de l’économie car il permet de faciliter le
remboursement de la dette (même principe chez Samuelson, l’endettement peut parfois
empêcher tout développement économique).
MAIS : des taux d’intérêt faibles découragent l’épargne.
La politique monétaire américaine depuis les années 80 a varié pour s’adapter aux maux et
aux potentialités de l’économie. En 79, Paul Volker augmente les taux pour éradiquer
l’inflation et favoriser la restructuration de l’économie américaine (industrie) en attirant les
capitaux étrangers (appréciation du dollar). Mais cette hausse des taux provoque la crise de la
dette (du tiers monde et mexicaine en 82), d’autant que le choc est double (hausse à la fois des
taux d’intérêt et du dollar).
Depuis l’arrivée à la fin des 80s de Greenspan, la politique monétaire est plus souple avec une
baisse radicale des taux d’intérêt (taux d’intérêt réel zéro au début des 90s), ce qui permet la
relance économique américaine. Les taux d’intérêt sont relevés en 96-97, avant de rebaisser
depuis 2000.
Par opposition, les taux d’intérêt dans le monde sont très dépendants de la politique monétaire
américaine et de la hiérarchie des taux d’intérêt (and the winner is… la Fed, la médaille
d’argent revenant à la Bundesbank et le bronze au Japon). Les taux d’intérêt sont