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Sémiologie
Chapitre 5
Les signes cliniques comprennent :
- Les signes fonctionnels, dont se plaint le patient.
- Les signes généraux, réactions de l’organisme (ex : hyperthermie).
- Les signes physiques représentent des données objectives recueillies ors d’un examen.
Ces signes peuvent apparaître quelle que soit la maladie.
I) Les signes fonctionnels
1) La toux
Toux : acte réflexe dont le but est d’éliminer les éléments contenus dans les voies respiratoires et
gênant la respiration (mucosités, corps étrangers).
Les facteurs déclenchants sont au nombre de 3 :
- Les agents irritants provoquent une toux irritative et sèche, qui peut être calmée par des
anti-tussifs.
- L’infection aboutit au rejet d’une expectoration réflexe de protection contre
l’accumulation des secrétions dans l’arbre bronchique.
- La présence d’un corps étranger : le rejet du corps étranger se fait par une expectoration
réflexe. Elle ne doit pas systématiquement être calmée, puisqu’elle permet l’expectoration
(rôle protecteur et libérateur des voies respiratoires).
Il existe plusieurs types de toux :
- La toux grasse est dite productive. Elle est souvent plus intense le matin +++. C’est une
toux bénéfique, puisqu’elle dégage les voies respiratoires des sécrétions qui les
encombrent ; elle ne doit donc pas être supprimée par un traitement anti-tussif (la
stagnation des sécrétions gène la respiration et favorise l’infection).
Bien qu’utile au dégagement des voies respiratoires, la toux grasse peut être épuisante
pour le patient ; on doit donc la contrôler et la rendre plus efficace possible par de la kiné,
par des fluidifiants et par une bonne hydratation.
Les toux productives sont le signe d’une bronchite aiguë bactérienne ou d’une bronchite
chronique, d’une infection pulmonaire, d’un cancer de poumon ou des bronches.
Lorsqu’une toux grasse survient au cours d’un effort et s’accompagne d’une gêne
respiratoire importante, elle peut être signe d’un OAP (= œdème aigu du poumon).
- La toux sèche se produit volontiers la nuit et n’est pas suivie d’expectoration. Les anti-
tussifs à base de codéine sont conseillés dans ce cas.
La toux sèche oriente vers une étiologie pleurale (pneumothorax, pleurésie) lorsqu’elle est
déclenchée par les mouvements et lorsqu’elle s’accompagne d’une douleur thoracique
unilatérale.
Elle se retrouve également dans les bronchites aiguës virales.
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Une toux sèche survenant à l’effort peut être signe d’un trouble cardiaque.
- La toux quinteuse est produite à l’expiration et est suivie d’une inspiration profonde et
parfois bruyante.
Sa forme caractéristique se rencontre dans la coqueluche(quinte entrecoupée d’une
inspiration bruyante évoquant le cri du coq). Elle s’accompagne volontiers de cyanose et
de vomissements.
Chez les asthmatiques, la toux quinteuse ramenant une expectoration très épaisse annonce
la fin de la crise.
- La toux rauque est souvent quinteuse et se rencontre dans les pharyngites ou les
laryngites. Bénigne chez l’adulte, elle est grave chez le nourrisson.
En cas de tous, le rôle infirmier consiste à :
- Prévenir le médecin.
- Déceler les circonstances d’apparition afin d’orienter le diagnostic (nocturne, matinale).
- Relever les caractéristiques (grasse, toussotement, sifflante, rauque, quinteuse, épuisante,
pernicieuse, forte, répétée, incontrôlable, émétisante, chronique, aiguë …).
- Prendre en compte les signes associés (fièvre, cyanose, expectorations ...).
NB : la survenue de toux au moment de la déglutition traduit l’existence de fausses routes.
Le traitement de la toux est souvent anti-tussif. Les ttt ont une action centrale et possèdent donc
un effet dépresseur sur le système nerveux central (baisse de la vigilance) et le système
respiratoire.
Il faut faire particulièrement attention aux effets secondaires chez l’insuffisant respiratoire,
l’effet dépresseur va s’ajouter à l’effet de stase.
2) L’expectoration
Expectoration : rejet par la bouche de sécrétions provenant de l’appareil respiratoire. Ces
sécrétions sont évacuées par une toux dite productive, ce qui évite l’encombrement respiratoire et
l’infection. Elle se produit le plus souvent le matin (on parle de toilette bronchique matinale), afin
de vider les bronches des sécrétions accumulées pendant la nuit (utiliser un crachoir gradué avec
un couvercle pour les quantifier).
Une expectoration se caractérise par :
- Son aspect : elle est fluide et mousseuse ou au contraire épaisse et collante. Sa couleur est
soit blanchâtre soit jaune-verdâtre (s’il existe une infection).
La recherche de sang à la surface du crachat est capitale car l’hémoptysie impose une
fibroscopie bronchique à la recherche d’un cancer.
- Son odeur : la fétidité est un argument pour une infection à germes anaérobies.
- Son volume par 24h : on quantifie les expectorations en cas d’abondance > 500 mL (=
dilatation des bronches) ou en cas d’abcès du poumon.
Il existe un aspect particulier, la vomique, qui est une expectoration qui signe l’existence d’un
abcès du poumon (= collection de pus bien limitée au sein du poumon et qui s’évacue
brutalement par une bronche ; l’expectoration peut être accompagnée de nausées).
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Souvent l’expectoration est avalée, surtout chez l’enfant qui ne sait pas cracher.
Il en est de même pour certains adultes, pour lesquels on a recours au tubage gastrique (pour des
prélèvements bactériologiques) ou à l’aspiration trachéale.
3) La dyspnée
Dyspnée : sensation de manquer d’air, d’essoufflement (littéralement : difficulté à respirer).
On distingue :
- La bradypnée < 12 mouvements respiratoires / min.
- La tachypnée ou polypnée > 16 mouvements respiratoires / min.
- L’orthopnée : dyspnée de décubitus (pathologie d’insuffisance cardiaque).
- L’apnée.
Il faut donc veiller à la régularité de la respiration.
La dyspnée présente différentes caractéristiques :
- Elle peut être permanente ou intermittente.
- Elle peut être d’apparition brutale ou progressive.
- Elle survient à l’inspiration ou à l’expiration.
La dyspnée inspiratoire : le sujet tire sur ses muscles respirateurs accessoires (muscles du cou
principalement), créant une dépression des creux claviculaires (= tirage) et un battement des ailes
du nez.
La cause peut être un obstacle à l’inspiration, une laryngite ou un corps étranger.
La dyspnée expiratoire : physiologiquement, les bronches, ramifiées comme les branches d’un
arbre, se dilatent à l’inspiration et se rétrécissent à l’expiration. Lors d’une crise d’asthme, l’air
qui est entré ne peut sortir facilement à cause du spasme : l’expiration sifflante (ou sibilante).
La dyspnée d’effort : c’est une insuffisance de la fonction pulmonaire (ex : pleurésie, cancer).
La dyspnée de repos (ex : asthme, dyspnée cardiaque).
Il existe des signes d’accompagnement de la dyspnée :
- Le tirage à l’inspiration : on observe une mise en jeu des muscles respiratoires
accessoires : saillie des muscles sterno-cléido-mastoïdiens, dépression du creux sus-
sternal et des creux sus-claviculaires, parfois dépression du creux gastrique.
- Le battement des ailes du nez : il est souvent associé au tirage.
- Le cornage : c’est un bruit inspiratoire de tonalité grave évoquant un son de cor (en cas de
dyspnée laryngée).
- La cyanose : c’est une coloration bleutée des téguments, plus marquée aux lèvres et sous
les ongles.
Linfirmière doit apprécier rapidement la gravité de la dyspnée en recherchant une hypoxémie ou
des sueurs (hypocapnie), en mesurant la SaO2 et la fréquence respiratoire (FR).
Linfirmière doit tenir compte des signes associés : toux, expectorations, douleurs, hémoptysie.
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Elle doit également rassurer et installer le patient en position assise.
Elle doit faire prévenir le médecin.
En conclusion, la dyspnée signifie une insuffisance respiratoire aiguë, par anoxie. Son ttt sera
celui de sa cause.
4) L’hémoptysie
Hémoptysie : rejet de sang par la bouche, venant de l’arbre trachéo-bronchique. Il sagit de sang
rouge, aéré ou « spumeux », bulleux, rejeté lors d’un effort de toux.
Il existe 3 types dhémoptysie :
- De petite abondance : après un effort de toux, le patient rejette un ou 2 crachats striés de
sang. De petites hémoptysies peuvent être le sel signe dun cancer bronchique.
Linfirmière doit rassurer le malade, lui demander de garder son expectoration dans un
crachoir propre, vérifier le pouls et la tension pour s’assurer de l’absence de syndrome
hémorragique.
- Dabondance moyenne : le patient a une sensation de goût métallique dans la bouche ; il
rejette un plein crachoir de sang rouge vif suite à une expectoration durant plusieurs
minutes.
Linfirmière doit rassurer le patient, le mettre au repos absolu en position ½ assise et
linterroger sur les circonstances dapparition de lhémoptysie. Elle évalue le volume de
lhémoptysie, prend les constantes du patient, sinforme de lexistence dun ttt anti-
coagulant et prévient le médecin.
- De grande abondance : elle est liée à l’inondation de l’arbre trachéo-bronchique par le
sang du malade et est gravissime (mettant en jeu le pronostic vital du fait du choc
hémorragique et de lasphyxie aiguë, car le malade se noie dans son sang). Linfirmière
effectue les mêmes actions que précédemment, et doit en plus aspirer le patient, le
transfuser, lui administrer de la morphine, voire parfois associer un geste chirurgical.
Il ne faut pas confondre hémoptysie avec :
- Hématémèse : rejet de sang provenant du tube digestif, souvent très noir, digéré et
associé à des débris alimentaires, survenant au cours defforts de vomissements.
- Epistaxis postérieure : saignement des fosses nasales. Ce diagnostic différentiel est plus
difficile à établir sil ny a pas de saignement antérieur par les narines.
En cas dhémoptysie, une radio pulmonaire et une fibroscopie bronchique sont demandées.
5) La douleur thoracique
C’est une douleur d’origine respiratoire, rythmée par la respiration, réveillée par une inspiration
profonde et calmée par des mouvements respiratoires de faible amplitude.
Les douleurs thoraciques respiratoires ont une origine pleurale, au niveau de la plèvre pariétale
(la plèvre nétant pas pourvue de terminaisons nerveuses).
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La douleur peut irradier dans le cou, le dos et labdomen. Il sagit dune douleur vive, en coup de
poignard, irradiant vers lomoplate et accentuée par les mouvements respiratoires. Il ny a pas de
position antalgique.
La douleur peut apparaître insidieusement et révéler un processus dévolution progressive.
II) Les signes généraux
1) La fièvre
Elle peut être modérée (38°C) ou très élevée (> 40°C).
Elle peut être irrégulière, avec de brusques poussées et des frissons, témoins de décharges
bactériennes.
2) L’asthénie et amaigrissement
Asthénie : sensation de fatigue anormale associée à une anorexie.
Une asthénie doit faire craindre une pathologie comme la tuberculose ou un cancer.
Un amaigrissement significatif de 2kg doit mettre en alerte.
III) Les signes physiques
Ces signes correspondent à des données objectives, des données de lobservation visuelle :
- L’habitus du patient : ce sont les habitudes de vie, l’aspect physique (personne maigre et
essoufflée), la morphologie et la cinétique du thorax.
- L’examen de la peau et des muqueuses :
La cyanose est une coloration bleue des téguments, traduisant une baisse du
contenu sanguin en oxygène, soit par baisse du débit (état de choc avec apparition
de marbrures et dextrémités froides), soit par défaut doxygénation du sang
(extrémités violacées mais chaudes). La cyanose est surtout visible au niveau des
lèvres, des lobes doreille et des ongles.
Les sueurs traduisent lexistence dune hypercapnie lors dun épisode de détresse
respiratoire. Elles précèdent les troubles de la conscience (somnolence ou
agitation) qui peuvent être le prélude de larrêt respiratoire.
La dilatation veineuse : lobservation des veines du cou peut renseigner sur la
défaillance du ventricule droit, qui peut survenir lors dune pathologie pulmonaire
chronique.
Lhippocratisme digital : cest la déformation de la partie distale des doigts et
des orteils : les ongles des mains ou des pieds sarrondissent et se bombent en
verre de montre ; la dernière phalange est renflée en baguette de tambour. Cette
déformation sobserve chez les insuffisants respiratoires chroniques et chez les
cancéreux bronchiques.
A l’habitus et à l’examen cutanéo-muqueux peuvent s’ajouter les examens MEDICAUX
suivants : - La palpation du thorax.
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