
Le bloc incisif supérieur (12, 11, 21, 22) est le siège de prédilection des traumatismes,
particulièrement chez l'enfant.
1) Les lésions dentaires : elles peuvent intéresser la couronne avec une fêlure de l'émail
ou des fractures avec ou sans ouverture pulpaire. Les fractures radiculaires peuvent sièger
au collet, au tiers-moyen ou au tiers-distal. Leur diagnostic est clinique (mobilité
dentaire, douleurs) et radiologique (cliché rétro-alvéolaire). Le traitement peut être réalisé
après un délai de quelques jours en milieu spécialisé.
2) Les lésions du tissu de soutien (parodonte, os alvéolaire). Ces lésions se traduisent par
la mobilité d'une ou plusieurs dents soit par :
- simple contusion d'évolution rapidement favorable
- luxation partielle en egression ou ingression
- luxation totale ou avulsion traumatique qui pourra dans les cas favorables (premières
heures après le traumatisme) faire l'objet d'une réimplantation
- fracture alvéolo-dentaire mobilisant un segment d'arcade
En dehors de la simple contusion, toutes les autres lésions justifient une réduction des
dents traumatisées suivie d'une contension par arcs métalliques collés ou ligaturés. Cette
contension devra être poursuivie pendant environ deux mois. Une surveillance prolongée
reste indispensable car le pronostic reste aléatoire avec un risque de rhyzalyse secondaire
aboutissant en quelques mois ou années à la perte des dents (incidence médico-légale).
3) Formes étiologiques : traumatisme iatrogène lors de l'intubation, traumatisme occlusif
par fermeture brutale des mâchoires, traumatisme lors de soins dentaires...
LES FRACTURES DE LA MANDIBULE
Les fractures mandibulaires peuvent sièger soit sur tout le corps de la mandibule dans la
région dentée (environ 40 %), soit sur la région angulaire (20 %), soit dans la région
condylienne (environ 35 %).
Les fractures sont le plus souvent isolées mais peuvent être associées de manière variable.
La particularité sémiologique et thérapeutique des fractures condyliennes justifie leur
étude dans un chapitre distinct.
1) Fracture du corps de la mandibule ou de l'angle
a) Clinique :
- notion de traumatisme par choc direct
- douleurs et impotence fonctionnelle (bouche semi-ouverte, gêne à la déglutition)
- oedème et ecchymose labiale
- point douloureux électif et éventuel trouble de la sensibilité dans le territoire alvéolaire
inférieur
- à l'examen endo-buccal, mobilité perceptible du foyer fracturaire ou perte complète de l'articulé
en cas de fracture déplacée
L'état dentaire et les lésions muqueuses associés seront soigneusement notés.
- en cas de trouble occlusal important, il faudra essayer de faire préciser par le patient l'état
occlusal antérieur
b) Bilan radiologique :
- radiographie panoramique (à défaut maxillaire défilé)
- symphyse étalée
- éventuel cliché occlusal pour préciser une fracture de la région symphysaire